Ivy - Noosa Heads, 04 septembre 2024 🌶️
La villa louée par le manager est immense. Située à un peu moins de deux heures de route de Brisbane, là où débutera la deuxième partie de la tournée, elle comporte cinq chambres, trois salles de bains et une piscine extérieure entourée de végétation.
Là, ce sont réellement les vacances. Autant pour nous que pour le groupe, qui peut s'éviter sans problème ici.
— On n'a qu'à leur proposer une soirée jeux, propose Rose en barbotant dans la piscine. Histoire d'essayer de les rabibocher.
— Et de prendre le risque qu'ils se disputent encore plus ? grimacé-je, assise au bord, les pieds dans l'eau.
Elle soupire en relevant ses lunettes de soleil sur son crâne, s'accoude à côté de ma cuisse et pose son menton sur ses bras croisés.
— Ça fait quand même trois semaines, note-t-elle. Jack m'a à peine adressé un mot depuis, et Ethan tire la gueule même quand on est tous les deux.
Elle laisse passer quelques secondes, puis lève la tête vers moi et demande :
— Tu crois que je fais une connerie ? D'aimer Ethan, je veux dire.
— Je crois surtout qu'on ne choisit pas de qui on tombe amoureux, Rose, la rassuré-je en souriant.
Elle se laisse aller en arrière et flotte sur le dos, en étoile de mer, alors que du brouhaha se fait entendre dans la maison. Je me retourne pour vérifier qu'ils ne sont pas en train de s'entretuer, et aperçois Isaac qui tente de faire je ne sais quoi derrière la baie vitrée. Pas de sang, pas de cris, tout va bien.
— Et Austin et toi ? Ça a l'air d'aller, en ce moment, élude-t-elle en revenant se planter devant moi.
— On ne se déteste plus autant, ouais.
Le soleil tape un peu plus fort sur nos têtes, rendant mes joues brûlantes. À moins que ça soit le regard soupçonneux de Rose.
— D'autres bisous après Manchester ?
Je baisse le visage en faisant la moue, et celui de Rose s'illumine alors qu'elle laisse échapper un hoquet de surprise.
— J'en étais sûre ! Quand ? Comment ? C'est allé plus loin ?
— Rose ! rougis-je de plus belle, avant d'avouer : Munich et Copenhague. Et non, c'est pas allé plus loin.
Nouveau hoquet. Qu'elle retient finalement lorsque Ethan et Isaac débarquent derrière nous. Le premier se penche pour lui planter un baiser sur le crâne, le second rejoint les marches de la piscine avant de faire quelques longueurs, et Rose lève un doigt vers moi pour l'enfoncer dans ma cuisse.
— On n'en a pas fini, espèce de cachottière.
Je pouffe en la regardant s'accrocher au cou de son petit-ami. La façon dont il la regarde me rassure légèrement quant à la sincérité de ses sentiments, et je finis par les laisser tous les trois pour retrouver l'intérieur plus frais de la villa.
Rose a, par je ne sais quel miracle, réussi à convaincre les garçons de faire une partie de Monopoly. Étonnamment, ils gardent leur calme les vingt premières minutes, puis Isaac accuse Austin de tricher, Ethan pique le terrain que Jack voulait acheter, et les quatre commencent à tirer la gueule alors que Rose et moi essayons de calmer tout le monde.
— Bande de mauvais joueurs, marmonné-je lorsque Austin et Isaac se liguent contre moi pour me piquer de l'argent. Le loyer, c'est en fonction du nombre de maisons que vous avez sur le terrain, pas en fonction du montant qu'il vous manque pour en acheter un autre !
— Trois maisons, trois milles balles, objecte Austin en me prenant les billets des mains.
Je retrousse le nez devant son sourire moqueur, passe les dés à Ethan et saute presque de joie lorsqu'il tombe enfin sur le seul terrain que j'ai réussi à acheter.
— Deux cent dollars, s'il te plaît ! annoncé-je en tendant la main.
— Tu sais que le but, c'est d'acheter les terrains les plus chers, pas les plus pourris ? me rappelle-t-il en me donnant mon gain.
— Et alors ? Pourquoi eux n'auraient pas le droit d'être aimés comme les autres, sous prétexte qu'ils sont vendus avec une usine dessus ? plaisanté-je tandis que Rose lance à son tour les dés.
Il balaie ma remarque d'un geste de la main, mais Jack, assis en face de moi, en profite pour glisser :
— Il peut pas comprendre, il a toujours vécu dans les quartiers les plus riches...
Et c'est reparti. Ethan se crispe et lui lance un regard assassin, Isaac prétexte avoir soif pour s'enfuir dans la cuisine – et ne pas prendre parti pour l'un ou pour l'autre – et Austin soupire en s'appuyant contre le dossier de la chaise.
— T'insinues quoi, au juste ? Que je suis un gosse de riche qui comprend que dalle à la valeur de l'argent ? crache Ethan en ignorant la main de Rose qui se pose sur son bras.
— Je dis juste que t'es parti avec plus d'avantages que nous dans la vie.
Un silence, puis Austin tapote sur la table du bout des doigts en haussant les sourcils.
— Vous voulez pas plutôt continuer à jouer ? demandé-je doucement en les dévisageant à tour de rôle. On s'amusait bien, là !
— Oh, parce que toi, bien sûr, t'es ravie d'être ici ! tonne Jack dans ma direction. Tu dois pas nous dire nos quatre vérités, un de ces jours ?
Je sursaute lorsque Austin se redresse, poings serrés, et prend ma défense en disant à Jack de ne pas me mettre dans l'équation. Le chanteur pouffe et l'ignore, puis reprend avec un coup d'œil vers sa sœur :
— Quoi, c'est pas ce qui est noté sur votre liste à la con ? Allez-y, maintenant qu'on y est ! Histoire qu'on puisse régler nos comptes tous ensemble !
— Arrête, Jack, le prévient Rose. Je sais que t'es en colère, mais t'as pas le droit de décider de ma vie, et encore moins de parler à Ivy sur ce ton.
Le plateau de jeu finit au sol avant même que je m'en rende compte, alors que Jack se lève d'un bond et se tourne vers sa sœur.
— Toi, ta gueule. Si t'avais pas décidé d'ouvrir les cuisses à Ethan, on n'en serait pas là.
Rose ne retient pas les larmes qui menaçaient depuis tout à l'heure. Au contraire, elle les laisse sortir avant de partir à l'étage vers l'une des chambres et d'en claquer la porte, alors que je me tourne vers son frère en me levant.
— Tu veux entendre les quatre vérités sur vous ? Vous êtes des gamins. Vous avez tout ce que vous voulez en claquant des doigts, vous êtes aimés et adulés par le monde entier, alors qu'en réalité, vous êtes juste des connards de première classe qui se prennent pour des dieux, lâché-je avant de reprendre mon souffle. Mais regardez autour de vous, putain ! Vous détruisez tout à la moindre contrariété, vous préférez vous déchirer au lieu de mettre les choses à plat une bonne fois pour toute, et vous cherchez des coupables partout sans penser une seule seconde que vous êtes les seuls responsables de l'ambiance de merde qui dure depuis le mois dernier. Jack, tu parles à ta sœur comme à une pute alors qu'elle est simplement tombée amoureuse de ton pote. Ethan, t'es tellement débile que tu ne vois même pas qu'elle serait prête à tout pour toi. Et Austin, t'es tout le temps en train de te trouver des excuses à la con ! La vérité, c'est que tout le monde pense que vous êtes des mecs géniaux alors qu'en réalité, y'en a pas un pour rattraper l'autre !
J'attends un peu, et termine :
— Vous êtes en train de foutre en l'air votre amitié, et de foutre en l'air la tournée et le boulot de Ben et Harper. Tout ça pour quoi ? Parce que vous êtes incapables de parler calmement et d'écouter les opinions de chacun.
Et je prends la même direction que Rose, en laissant un silence de mort derrière moi alors que la porte de ma chambre se referme dans mon dos.
Pour se rouvrir la minute qui suit sur le batteur, qui s'appuie contre le battant en basculant légèrement la tête sur le côté.
— T'as fini de cracher ton venin ? s'amuse-t-il alors que je fulmine encore à voix basse.
— Pas si tu comptes me faire chier, non, asséné-je en le voyant faire un pas vers moi.
Cette fois, j'aperçois un sourire furtif sur ses lèvres lorsqu'il bloque mon menton entre ses doigts et relève mon visage vers le sien.
— Je me trouverai une autre excuse à la con, avise-t-il.
Je pouffe tandis que son corps se rapproche un peu plus du mien. Et je redeviens sérieuse lorsque son regard brûlant me scrute une interminable seconde.
Et puis sa bouche s'écrase avec force sur la mienne, me coupant le souffle. Sa main glisse jusqu'à ma nuque alors que sa langue force l'entrée de mes lèvres, et je cède dans un gémissement en le laissant poser son autre main sur mes fesses. Il avance de plusieurs pas jusqu'à ce que mon dos percute le mur en face du lit, la bosse qui déforme son jogging se collant à mon bassin lorsque ses doigts quittent ma nuque pour glisser le long de mon bras, puis il me soulève du sol et mes jambes s'enroulent autour de sa taille.
Il lâche l'une de mes cuisses pour faufiler sa main sous mon débardeur et caresser mon ventre en petits cercles qui remontent jusqu'à ma poitrine.
— Qu'est-ce qu'on fout, Ivy ?
Je rapproche son visage du mien pour l'embrasser encore, puis pose mon front contre le sien le temps de trouver les mots.
— J'en sais rien, avoué-je finalement avant de déposer mes lèvres dans son cou, sur sa mâchoire, sur chaque centimètre carré de sa peau que je peux atteindre.
Et la flamme ardente qui brûle entre mes cuisses ne fait que s'accentuer lorsque son pouce frôle mon téton, puis que sa paume se pose sur mon sein droit.
— Tu as beaucoup de choses à cacher, Serpentard, observe-t-il avec son sourire de sale gosse.
Je lève les yeux au ciel alors que mes lèvres s'étirent également, puis il vient mordiller mon épaule sans cesser de caresser ma poitrine et d'attiser mon désir.
Il finit par remettre ses mains sous mes cuisses pour me décoller du mur, se retourne et avance de quelques pas avant de me poser sur le matelas. La seconde suivante, ses mains tirent sur l'ourlet de mon haut pour le faire passer au-dessus de ma tête, ses iris bleus rendus presque entièrement noirs tant ses pupilles sont dilatées.
Son regard se perd sur mon buste, puis revient se planter dans le mien alors que je remonte son tee-shirt à mon tour. Il rejoint mon débardeur sur le sol, mes doigts venant caresser son torse aux abdos sculptés, ses bras aux veines apparentes, tandis qu'il passe sa langue sur ses lèvres avant de venir embrasser ma poitrine, puis mordiller le bout sensible de mes seins.
Cette erreur aura encore plus de répercussions que nos trois baisers précédents. Je le sais, et pourtant, je n'en ai rien à faire.
— Pas d'excuse cette fois, le préviens-je entre deux gémissements.
Il relève les yeux pour me regarder alors que je plie une jambe, mon genou rentrant en contact avec son entrejambe. Il grogne, tire sur mon short, et je le laisse faire. Il plonge son visage sur mon ventre pour l'embrasser, passe les pouces sous l'élastique de ma culotte et la descend le long de mes jambes, et je le laisse faire. Puis ses lèvres se posent sur mes mollets, mes cuisses, mon point de non retour. Et je me laisse faire.
— Pas d'excuse, promet-il en me regardant à peine une seconde.
Je souris, tire ses cheveux et baisse son visage entre mes cuisses. Là où je ne pourrai plus voir le bleu intense de ses iris, là où je pourrai oublier les trois derniers mois.
Sa langue passe une première fois le long de ma fente. Je me cambre et tire plus fort sur ses mèches brunes.
Sa bouche se met à sucer mon clitoris. Je pousse un petit cri et accentue la pression sur sa tête.
Son doigt se rajoute en entrant en moi. Je tiens à peine une minute avant d'exploser contre ses lèvres, sur ses phalanges, la tête renversée en arrière et le souffle coupé par la force de mon orgasme.
Il a la décence d'essuyer sa bouche luisante sur les draps avant de venir m'embrasser. Je pousse sur ses épaules, inversant notre position pour me retrouver sur lui, et me débats avec le nœud qui retient son jogging. Il m'arrête en enroulant sa main autour de mon poignet, met fin à notre baiser et murmure :
— Te sens pas obligée de faire ça, Ivy.
— Tu seras pas le premier, lui apprends-je dans un sourire.
Le sien me répond alors que ses doigts me libèrent. Rendue libre de mes mouvements, je replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et me remets à ma tâche, son jogging et son boxer rejoignant le tapis au pied du lit.
Putain, je n'arriverai jamais à le prendre entièrement... Non pas que j'en avais l'intention. Même mon ex, qui en avait une bien plus petite, me donnait la gerbe rapidement.
Je retiens ma grimace en dessinant une ligne de son torse à son pubis du bout de la langue, avant de me mettre en place. Ma main s'enroule autour de son membre tendu, mon pouce vient cueillir la goutte qui perle au bout de son gland pour l'étaler. Il grogne alors que je ressors ma langue et titille sa longueur, de haut en bas, avant de l'introduire dans ma bouche et de descendre légèrement.
Je creuse les joues, il enroule la pointe de mes cheveux dans son poing et soulève les hanches. Je lui frappe la cuisse, il me laisse aller à mon propre rythme en lâchant un « désolé ».
Je continue, une minute, puis deux, jusqu'à le sentir durcir un peu plus.
— Putain, Ivy...
Je libère son sexe, remplace ma bouche par ma main et me hisse jusqu'à son visage. Nos langues s'emmêlent, ne se quittent plus, ses dents se plantent dans ma lèvre inférieure lorsque je le branle plus vite, puis il se déverse sur mon ventre et je baisse le regard vers son sexe.
— On se demande qui crache son venin, maintenant, plaisanté-je en accrochant mes yeux aux siens.
Il pouffe alors que je continue mes mouvements jusqu'à être sûre qu'il ait terminé, puis je farfouille d'une main dans le tiroir de la table de nuit pour en sortir plusieurs mouchoirs pour me nettoyer les doigts. Son regard se fait sérieux à nouveau, alors que je suis toujours à cheval sur lui, nue.
— Ne tombe pas amoureuse, Serpentard, me rappelle-t-il, sa voix encore plus cassée que d'habitude.
J'arque un sourcil en me dégageant de son corps et rejoins la salle de bains de la chambre en lançant :
— C'était juste des préliminaires, Austin, pas une demande en mariage.
Je crois l'entendre rire, mais je suis tellement peu habituée à ce son que je n'en suis pas sûre.
Le reflet qu'offre le miroir lorsque je rentre me donne envie de déguerpir d'ici rapidement. Mon ventre est strié de tâches blanchâtres, la trace de ses dents est imprimée sur mes seins, mes lèvres sont gonflées et humides...
Je ferme la porte à clé avant d'enjamber la baignoire et d'allumer l'eau, puis efface les preuves de cet énième dérapage.
Je l'ai laissé me voir nue. Je l'ai laissé aller plus loin que de simples baisers volés. Pire, j'ai aimé ce qu'il m'a fait ressentir.
Lorsque je retourne dans la chambre, il a les yeux fermés et la couverture cache seulement le nécessaire. Je ne sais pas s'il dort ou s'il fait semblant, et je m'en fous ; j'enfile des vêtements propres que je pioche au hasard dans ma valise, ouvre la baie vitrée qui donne sur le jardin et me laisse tomber sur un transat au bord de la piscine en ressassant les dernières heures, mon regard perdu dans l'immensité du ciel étoilé.
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