Austin - Miami, 31 décembre 2024 🌶️

 Voir mes trois meilleurs amis réunis dans le salon de l'appartement que l'on partage depuis quatre ans et demi, ça me rend heureux. C'est peut-être aussi dû au fait que Willow passe le Nouvel An avec moi, que Rose et Ivy ne vont pas tarder à nous rejoindre avec Lea et Mia, et que la nouvelle année a toujours été synonyme de nouveau départ, pour moi. Je ne saurais l'expliquer, mais j'adore la sensation de fermer un chapitre de ma vie et d'en commencer un autre, constitué de 365 nouveaux paragraphes.

— Mec, faut qu'on parle sérieusement, m'annonce Ethan en me rejoignant dans ma chambre, alors que j'enfile une chemise blanche.

Je fronce les sourcils en lui faisant signe que je l'écoute. Derrière lui, Jack et Isaac entrent à leur tour et s'assoient sur le lit encore défait, les bras croisés devant eux.

— J'ai fait une connerie ? commencé-je à m'inquiéter en me repassant le film des derniers jours dans la tête.
— Non. On voulait juste te tirer les vers du nez sur le sujet « Ivy », se moque le pianiste.

Je soupire et contracte la mâchoire à peine une seconde. Je savais qu'ils allaient finir par me questionner, par vouloir en savoir plus, et je crois... que je suis prêt. À dire à haute voix ce que je ressens.

— Quoi, Ivy ? demandé-je en boutonnant la chemise.
— Tu l'aimes.

Je jette un coup d'œil à Jack, qui a lâché la bombe sans même formuler une question. Ce con pouffe dans son coin en levant les mains, et pince les lèvres.

— Ça se voit, Austin, souligne-t-il avec un sourire. Depuis quelques semaines, t'es plus... calme. Tu t'énerves moins, et tu la regardes comme si elle était la huitième merveille du monde.
— Neuvième, lance Ethan en levant un doigt. Derrière Rose.

Le chanteur roule des yeux en grimaçant, alors que je ris devant l'air amoureux que le guitariste affiche lorsqu'il parle de Rose.

— C'est pas le sujet, se fait-il réprimander. Par contre, le fait que notre grognon qui « ne butine pas deux fois la même fleur » soit tombé amoureux de la petite têtue qui refuse les règles, ça, c'est un sujet !
— Arrête, on est juste... Amis avec bénéfices, hésité-je. On a été clairs dès le début : pas de sentiments.

Pourtant, ils étaient déjà là lorsqu'on a mis au point notre contrat. Ils sont là depuis Zurich, Manchester, Munich...

— Et vous avez tous les deux craqué depuis belle lurette, observe Isaac d'un air détaché.
— C'est quoi, cette expression de vieux ?
— Change pas de sujet, espèce de petit con !
— Y'a pas de sujet ! Elle et moi, ça ne pourra jamais marcher.

Ethan nous fait tous taire d'un signe de la main, la pose sur mon épaule et me regarde de haut.

— Répète après moi : je suis tombé amoureux d'Ivy Salazar, et c'est la meilleure chose de ma vie, plaisante-t-il comme s'il parlait à un petit garçon.

Je lui frappe l'épaule pour le repousser, avant de leur balancer à tous mon regard le plus mauvais – et qui ne les convainc pas, si j'en crois leurs sourires d'abrutis.

— C'est pas parce que tu t'es fait avoir par la sœur Carlson que sa pote a réussi à me piéger aussi, tranché-je. Elle est... Compliquée. À comprendre. On a passé plus de temps à s'engueuler pendant la première partie de la tournée qu'à parler calmement, tous les deux.

Ils finissent par lâcher l'affaire lorsque l'interphone sonne dans l'entrée. Je suis le premier à aller ouvrir à ma sœur, salue rapidement ma mère alors qu'elle repart déjà, et débarrasse Willow de son sac préparé pour la nuit. Pas question qu'elle doive partir avant minuit : le penthouse comporte cinq chambres, largement suffisant pour tout le monde.

— Est-ce que je pourrai goûter le champagne ? Danser avec toi ? Rester enfermée ici toute ma vie ? Vous suivre en Amérique du Sud ?
— Calme, p'tite tête ! rigolé-je en lui faisant signe de me suivre dans le salon. Je te l'ai dit, dans six mois max, je demande ta garde et on se tire.
— Et maman ? OK, elle est carrément chiante, mais on va quand même pas la laisser derrière ! me sermonne-t-elle en échangeant des checks avec les trois cons qui me servent de colocataires.

Je souffle en gonflant les joues, sans répondre à sa question. Maman ne viendra jamais, elle est bien trop prise dans les filets de mon beau-père. Bien trop aveuglée pour voir que ses enfants souffrent de la situation, et qu'il est responsable de l'accident qui nous a tout pris.

Pourtant, Willow a toujours gardé le sourire. Clouée sans pouvoir marcher depuis ses trois ans, elle semble bien plus heureuse que je ne le serai jamais, même si elle supporte de moins en moins la situation familiale. Du haut de ses douze ans, elle s'est déjà construit une armure solide pour supporter toute cette merde.

— Putain, plus jamais je me gare à un kilomètre d'ici ! déclare Rose lorsqu'elle se sert du double des clés qu'Ethan lui a filé. J'ai des ampoules à chaque orteil !

J'éclate de rire alors qu'Ivy baragouine je ne sais quoi dans l'entrée, sa meilleure amie débarquant telle une furie dans la pièce à vivre. Elle salue tout le monde en râlant, se présente à Willow comme si elle avait encore trois ans, bouffe littéralement le visage d'Ethan en l'embrassant, et décapsule déjà une bière posée dans la cuisine, le tout en trente secondes. La tornade Rose Carlson a débarqué.

— Wow, on se croirait carrément chez les Kardashian ! s'émerveille Mia en posant le regard partout. Genre, déco impersonnelle, pas de couleur, pas de vie !
— Sympa, merci beaucoup, s'offusque Jack, le seul de nous quatre qui s'est réellement occupé de la décoration de l'appart'.

Lea, elle, se dirige tout droit vers ma sœur en lui montrant ses cheveux nouvellement bouclés. Et elle arrive. Ses cheveux blonds ondulant sur ses épaules, son visage dépourvu de maquillage, comme d'habitude, dans une robe couleur carmin qui épouse chaque courbe de son corps. J'en ai le souffle coupé tant Ivy est belle. Sublime. Magnifique. Les trois à la fois, et bien plus.

— J'te l'ai dit, il est à fond ! entends-je chuchoter Ethan à je ne sais qui.

Mais je l'ignore, m'avance d'un pas pour lui prendre la main et y déposer un baiser, et laisse mon regard la détailler un peu plus encore.

— Salut, réussis-je enfin à soupirer.
— Salut. Pitié, dis-moi que t'as un ibuprofène.

Je fronce les sourcils alors qu'elle pointe ses sœurs et Rose du doigt, puis cache mon rire en allant chercher un cachet dans le tiroir de la cuisine. Elle me remercie, l'avale sans même avoir besoin d'un verre d'eau, et vient se planter devant Willow en lui tendant une main.

— Je suis Ivy, se présente-t-elle en souriant – et sans employer le même ton débile que Rose. La meilleure ennemie de ton frère.
— Willow. La pire sœur de mon frère.

Les deux semblent à l'aise. Ivy ne fait pas comprendre à ma sœur qu'elle est différente, elle lui parle normalement, présente ses deux petites sœurs qui se chamaillent déjà pour savoir qui prendra la première canette de soda, et les laisse discuter entre elles avant de rejoindre la cuisine.

La musique résonne dans la pièce, les rires commencent déjà à se faire entendre, Jack se lance dans une partie de mime dont il est le seul joueur, alors que je sors toutes les conneries que Harper a accepté d'aller acheter à notre place cet après-midi, en échange d'une augmentation – qu'elle devra demander à son mari, pas à nous.

L'heure suivante, on se lance dans un karaoké sous les remontrances des filles, qui trouvent injustes de devoir se confronter à nous. On force le trait en essayant de chanter faux, mais même en y mettant toute notre volonté, nous obtenons cinq paires d'yeux prêts à nous fusiller sur place si on a encore le culot de se moquer ensuite. Ce qu'on fait, bien évidemment.

— OK, c'est bon, j'en ai marre ! On peut pas plutôt faire un Blind-Test ? propose Willow lorsque je demande à Rose si elle est en train d'égorger une poule.
— Alors ça, je suis imbattable ! se vante Mia en tapant dans la main de ma sœur.

Les trois autres filles acquiescent, si bien que nous autres, pauvres mâles en minorité ce soir, finissons par céder et leur accordons trente minutes maximum avant de passer aux mimes lorsque Jack insiste pendant cinq minutes.



— Austin Collins ! s'époumone Ivy en écarquillant les yeux. Est-ce que tu viens vraiment d'oser mimer ce que je pense que tu as mimé en présence de trois mineures innocentes ?!
— Heeeuuu, j'ai quinze ans dans deux mois, je te rappelle, s'offusque Mia en coulant un regard blasé à sa sœur. Et je vois pas ce qu'il y a de mal à une fessée !

J'éclate de rire lorsque Ivy se met à la frapper avec un coussin, les joues écarlates, et je finis par accorder le point à Mia quand les deux décident d'arrêter de se disputer. Elle prend ma place, pioche un papier et réfléchit un long moment avant de se lancer dans une imitation parfaite de Michael Jackson. J'en profite pour me pencher à l'oreille d'Ivy et chuchoter :

— T'as les idées terriblement mal placées, Serpentard...
— Va. Te. Faire.

Je lui souris de toutes mes dents en recentrant mon attention sur le jeu, mais je vois bien que ça l'amuse, elle aussi. Si bien que lorsque c'est à son tour de mimer, elle me lance un regard empli de défi et commence à se dandiner en faisant bouger sa bouche au rythme de paroles qu'elle ne prononce pas de vive voix. Je déglutis péniblement en la détaillant des pieds à la tête, toutes mes connexions neuronales s'étant fait la malle. Rose finit par trouver, Ivy par revenir, fière d'elle, et se penche à son tour vers moi :

— Fais gaffe, tu risques de bander devant tout le monde, Collins, ricane-t-elle avec son petit air satisfait.
— Et toi, de finir à poil devant tout le monde, préviens-je en ignorant les regards amusés des gars, derrière elle.

Le jeu continue jusqu'à ce que Isaac et Jack commencent à s'engueuler pour rien. Il est bientôt minuit, la télévision tourne toujours en arrière-plan pour qu'on ne rate pas le décompte, et les conversations reprennent durant les trente minutes qu'il nous reste de 2024.

Ivy et moi nous bouffons du regard, littéralement. C'est à celui qui fera craquer l'autre en premier. Si bien que lorsque toute la troupe hurle « bonne année ! » avant de se tomber dans les bras, je sais déjà qu'elle ne finira pas la nuit dans cette robe qui me rend fou.



Finalement, il est à peine une heure lorsque chacun décide d'aller se coucher. Willow, Lea et Mia partagent une chambre, Ethan et Rose sont déjà en train de se rouler une pelle lorsque la porte d'une autre chambre se referme derrière eux, et j'attends à peine que la mienne soit verrouillée pour prendre le visage d'Ivy en coupe entre mes mains et l'embrasser, passionnément, avec force, avant de trouver la fermeture éclair à l'arrière de sa robe et de la faire descendre lentement.

— Bordel, je savais que t'avais fait l'impasse sur le soutif, soufflé-je lorsque je découvre ses seins parfaits.

Dans le même temps, elle s'attaque aux boutons de ma chemise un à un, alors que je reprends possession de ses lèvres et qu'elle se tortille pour laisser tomber sa robe à ses pieds.

Mes mains se posent sur ses fesses alors que je la soulève dans mes bras pour rejoindre le lit. Nos lèvres ne se détachent pas, nos langues s'appellent et se répondent, son bassin frotte contre le mien.

— Je te déteste tellement, souffle-t-elle alors que ses doigts jouent avec la braguette de mon pantalon.

Je souris avant de venir mordre ses tétons, tandis qu'elle râle et commence à caresser mon sexe tendu à l'extrême.

— Pas autant que moi, haleté-je en la faisant basculer pour me retrouver au-dessus.

Je termine de la déshabiller, embrasse ses cuisses, mordille son clitoris, lèche son ventre et cajole ses seins. Elle gémit à peine, frotte ses jambes l'une contre l'autre alors que je me débarrasse du reste de mes vêtements et sors une capote de ma poche arrière, que je brandis sous son nez.

— T'en as envie ?

Elle écarquille les yeux une seconde, et je m'appuie sur mon avant-bras en me reculant légèrement, les sourcils froncés. Sa main passe dans mes cheveux, sur mon épaule, retombe contre le matelas, et elle avoue à voix basse :

— Je suis vierge...

Je me relève d'un bond tandis qu'elle tente de cacher sa nudité sous le drap, frotte mon visage et la regarde une longue seconde.

— Tu m'as dit que j'étais pas le premier, dis-je dans un soupir.
— Pas le premier avec qui j'ai fait ce qu'on a fait, éclaire-t-elle sans me regarder.

Je m'assieds à côté d'elle, dégage une mèche de cheveux qui retombe devant ses yeux alors qu'elle laisse échapper un long souffle. Ses iris noisette s'accrochent aux miens lorsqu'elle tire un peu plus sur le drap pour cacher son sein gauche.

— Mais coucher avec un garçon... C'est plus intime que quelques pipes, reprend-elle. Si tu veux pas qu'on le fasse, je peux partir d'ici.

Je laisse échapper un juron alors qu'un millier de choses tournent dans mon esprit. Putain, me perdre en elle est la seule chose que j'attends depuis des mois. Mais tous les deux, on a tellement mal commencé que... Que j'ai peur de foirer.

— Ivy... J'ai envie de toi depuis des semaines, avoué-je à demi-mot. Mais ça... J'ai pas envie de te forcer la main.

Elle évite de nouveau mon regard, la couverture remontée sous son menton. Et mon corps finit par réagir de lui-même. Le cœur l'emporte sur la raison, et je retiens la main qu'elle tendait vers sa culotte avant de l'embrasser.

— Qu'est-ce que tu veux, Serpentard ? demandé-je alors qu'elle fronce légèrement les sourcils.
— Toi. Je veux découvrir ce que c'est, là, avec toi.

Ma réaction est immédiate. Je tire sur le tissu qui la recouvre, puis sur ses chevilles pour l'allonger à nouveau. Elle pousse un petit cri alors que je recommence à dévorer ses lèvres, son cou, sa mâchoire, ses mains se glissent sur mes fesses et s'accrochent pour que nos bassins se rencontrent encore. Puis ses cuisses s'écartent, nos sexes se frôlent, se découvrent, et j'enfile le préservatif sans cesser de la regarder.

Ses yeux qui crient son désir, sa bouche gonflée par nos baisers, la petite fossette qui creuse son menton...

— Tu es tellement jolie, Ivy Salazar... lâché-je sans pouvoir m'en empêcher.

Dans le même temps, je pousse des hanches pour introduire mon gland en elle, et elle gémit en fermant les yeux.

— Ça va ? m'inquiété-je en restant immobile, à peine à l'entrée et déjà serré.
— Ne dis pas des choses que tu vas regretter, Austin, prévient-elle en s'accrochant à mes épaules.

Je ne relève pas et l'embrasse, puis continue de m'enfoncer en elle, centimètre par centimètre, en aspirant chacun de ses gémissements entre mes lèvres. Elle ouvre finalement les yeux lorsque nos deux corps fusionnent entièrement, complètement, et hoche la tête alors que je lui redemande si tout va bien.

— Juste... Pas trop vite, s'il te plaît, prévient-elle avant que je commence à bouger, toujours enfoncé au maximum.
— Promis.

Je m'applique à lui faire oublier la douleur en me montrant aussi doux que possible. Pour être honnête, je crois que c'est la première fois que je prends autant mon temps pour me retirer, ne laissant que le bout de ma queue encore en elle, et revenir, tout aussi lentement.

Sa bouche s'entrouvre, mes mains caressent ses cheveux, et nos corps se percutent dans une danse hypnotisante, merveilleuse, alors qu'elle s'habitue à ma présence en elle.

J'accélère à peine lorsqu'elle m'en donne la permission, passe une main entre nos deux corps et frotte son clitoris pour qu'elle puisse elle aussi y prendre du plaisir alors que, au bout de cinq minutes de ce ballet de danse envoûtante au rythme de nos respirations qui jouent le même air, je sens poindre le début d'un orgasme.

Elle jouit finalement en gémissant longuement, je la suis de peu en grondant dans son cou.

Puis je me retire, la laisse reprendre ses esprits et me débarrasse du préservatif avant de détailler son corps, son visage, et toutes les choses qui font d'elle ce qu'elle est.

Je la garde contre moi quelques secondes, lui dit de ne pas bouger et rejoins la salle de bains pour prendre un gant, que j'humidifie avant de le lui ramener. Les joues rougies, elle se nettoie en me remerciant et remet sa culotte, puis grimace lorsqu'elle voit une tache de sang sur les draps blancs.

— C'est rien, la rassuré-je en enfilant mon boxer. Je m'en chargerai plus tard, viens.

Elle semble hésiter un instant, avant de reprendre sa place dans le lit et de venir se blottir contre moi. Je dépose un baiser sur son front, une main sur sa taille et l'autre sur son bras, alors qu'elle fronce les sourcils en serrant les cuisses.

— Je t'ai fait mal ? demandé-je même si la réponse semble évidente.
— Un peu.

Je m'excuse en l'embrassant, la rassure en lui disant que ça passera. Et je me rends compte qu'aujourd'hui, pour la première fois depuis que j'ai commencé à avoir des relations sexuelles, j'ai fait l'amour à une fille. Je ne me suis pas contenté de la baiser juste pour mon plaisir. Non. Ivy, je l'ai aimée avec chaque parcelle de mon âme, je l'ai découverte avec mon corps, j'ai pris le temps de lui faire réellement l'amour, de lui montrer ce que je n'arrive pas à lui dire.

Parce qu'elle a tout chamboulé.

Parce que je suis éperdument amoureux d'elle.

Et parce que pour une fois, j'ai envie de croire que je serai capable de lui donner tout ce qu'elle mérite.

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