Chapitre 5 : C'est juste sa sœur !
Je me précipite à l'extérieur du bureau et me lance à la poursuite de Madame Jones, suivie de près par Adam. Ils sont déjà arrivés au bout du couloir et se tiennent devant les ascenseurs, en pleine discussion.
Je fronce les sourcils d'énervement. Contre moi –pour avoir prit Adam pour quelqu'un qu'il n'était pas, pour ne pas avoir vu clair dans son jeu– et contre le destin, qui décide en ce moment de s'acharner sur moi. Je connaissais pourtant très bien les raisons de son rapprochement, mais je n'ai pas pu m'empêcher de tomber dans le panneau. Et regarde maintenant ! Il est certain de remporter ce poste. Il te l'a dit lui-même.
« Excusez-moi d'avance du peu de galanterie dont je vais faire preuve en remportant ce poste. »
L'excuser ? Je serre les dents en essayant de contenir ma colère.
Bien sûr, je ne manquerais pas de l'excuser lorsque je l'évincerais de la compétition avec une telle force qu'il ne comprendra pas ce qui lui est arrivé.
Je les rejoins devant les portes des ascenseurs à petite foulée, tentant de ne pas tomber du haut de mes talons. Lena, pourquoi ne choisis-tu jamais la facilité ? Une petite paire de basket aurait tout aussi bien fait l'affaire.
« ... cette entreprise est malheureusement sur le chemin de la faillite, et nous faisons tout notre possible pour la racheter, poursuit Madame Jones en remettant ses lunettes en place avant de pénétrer dans l'ascenseur. Elle possède des qualités indéniables, et nous pensons pouvoir les exploiter mieux qu'une quelconque autre entreprise. »
Je les rejoins avant que les portes ne se referment. Je me positionne juste entre eux deux, bousculant volontairement Adam au passage que j'aperçois sourire discrètement. Il m'a déclaré la guerre, et je ne l'ai pas oublié. Malgré mon indéniable attirance –parce qu'après tout, qui ne serait pas attiré pas ce corps magnifique et ce visage d'ange – je compte le combattre et en plus de cela, je le vaincrais.
Une décharge d'adrénaline se déploie en moi, et je ne sais pas vraiment si c'est lié au rapide contact de sa peau sur la mienne ou à ma rage de vaincre qui prend de l'ampleur. En tous cas, une chose est sûre : cette fois-ci sera la bonne.
« -C'est une multinationale, ajoute Madame Jones et fixant droit devant elle les portes closes de l'habitacle. Un de nos plus gros dossiers. »
Elle appuie sur le bouton du troisième étage.
Adam l'écoute calmement, fixant son regard droit dans sa direction, lui accordant toute son attention. Elle jette un coup d'œil à la montre de son poignet, et lâche un faible soupir.
Lorsque le « ding ! » de l'ascenseur résonne, Madame Jones se précipite à l'extérieur. Elle semble maintenant pressée.
Dans le hall d'entrée, des dizaines de personnes circulent en lui jetant un regard apeuré, la saluant plus que nécessaire sans s'étonner qu'elle ne réponde à personne. Je trouve toutes ces courbettes ridicules.
Malgré l'augmentation de ma cadence, j'ai tout le mal du monde à les suivre. Bien évidemment, Adam est plus grand que moi et ses foulées font deux fois les miennes. Il me distance sans mal et n'hésite pas à user de ses charmes pour tenter de l'appâter. Il me lance un regard brillant de malice lorsqu'il lui ouvre la porte extérieur en ne manquant pas de me faire comprendre qu'il compte bien utiliser ses propres atouts à son escient.
Mes joues deviennent rouges de colère, surtout en remarquant qu'il ne prend pas la peine de me tenir la porte. J'enrage automatiquement.
Elle traverse un couloir, puis un autre qui mène dans un espace remplit de bureaux. Le son de ses pas se fait entendre contre le parquet et je ne peux m'empêcher de saluer la hauteur de ses talons. Elle sort de sa poche un trousseau duquel elle retire une clé qu'elle tend à Adam. Celui-ci la remercie plus que nécessaire. Bon sang ! Je ne vais pas survivre pendant toute la période d'essai.
Elle s'arrête sur la droite, juste devant une porte blanche.
« -C'est ici, dit-elle sans prendre la peine de nous regarder dans les yeux. (Elle jette un coup d'œil à sa montre.) Mon bureau est celui juste en face du votre, ajoute-t-elle en pointant la porte dans notre dos. Je serais présente en cas de problèmes –qui, bien évidemment, n'arriveront pas. »
Je retiens un hoquet de frayeur. Cette femme me fiche la chair de poule. Pas le droit de lui demander quelque soit, pas le droit de l'appeler à l'aide, pas le droit de respirer, pas le droit de vivre... Une véritable dictature !
La femme relève la tête, un air pressé sur le visage. Elle semble vouloir se débarrasser de nous le plus rapidement possible.
« -Vos tâches ici ne seront pas très compliquées, commence-t-elle avec un air dédaigneux. Vous alternerez des fonctions administratives et des rendez-vous professionnels. Vous participerez à nombre de soirées mondaines et pour cela, votre apparence devra être irréprochable. »
Elle me regarde de haut en bas, comme si cette dernière phrase m'était directement destinée. Je serre les dents et m'empêche de répondre. Voilà que serait bien mal venu. Je sais bien que dans cette situation, je ne suis pas bien placée pour exprimer le fond de ma pensée.
Ne t'inquiète pas Lena. Un jour viendra.
Elle jette un nouveau coup d'œil à sa montre. Cette femme est incroyable ! Ses parents ne lui ont-ils pas appris qu'il était très malpoli de regarder l'heure lors d'une discussion ?
Elle presse alors Adam du regard, l'astreignant à ouvrir la porte de notre bureau. Il secoue la tête, comme s'il souhaitait se réveiller, et insère la clé dans la serrure. Il tourne la poignée, et dévoile la pièce inondée de lumière.
Comme dans tous les bureaux ici, le mur du fond est intégralement constitué d'une baie vitrée donnant sur le tout centre ville. Bien évidemment, nous ne sommes qu'au troisième étage donc la vue est forcément moins impressionnante qu'au quatorzième, mais tout de même !
Je m'avance dans le bureau, pressée de prendre possession des lieux. Je fais deux pas vers la bibliothèque recouvrant le mur de droite, impatiente de lire les titres des livres qui la composent. Ce serait bien étrange si dans le lot, je trouvais des histoires passionnantes ?
Adam, lui, prend place sur son côté sur bureau.
Oui, vous m'avez bien entendue.
Un seul bureau pour deux personnes. Grand, certes, mais jamais suffisamment lorsque la personne de laquelle on souhaite s'éloigner s'appelle Adam Marciello. Ou Marc. Aucune idée. Vais-je devoir recommencer à l'appeler « l'inconnu » ?
Voilà un autre problème ! Comment suis-je supposée continuer à le côtoyer quand bien même je ne sais même pas comment il s'appelle ?
Je lève les yeux au ciel. Cet homme m'exaspère.
« -Tout est sur votre bureau, continue Madame Jones en se reculant peu à peu, jusqu'à atteindre la porte. Votre planning est sur votre ordinateur. Ne tentez pas de travailler moins que ce qu'on vous demande, je le saurais. »
Sur ce, elle referme la porte, me laissant seule en compagnie du plus beau diable qui puisse exister.
Cette femme est une harpie. Je ne serais pas étonnée de savoir qu'elle a installé des caméras de sécurité partout dans la pièce.
J'expire lourdement, interceptant –sans le vouloir– le regard d'Adam.
Il tire le fauteuil de sa partie du bureau, tendant la main en direction de ma partie et m'invitant à en faire de même. Je reste debout, imperméable à sa demande.
Monsieur Magnifique, je m'en excuse bien mais je pense ne pas pouvoir accéder à votre demande. L'idée d'accéder à l'une de ses requêtes sans même l'avoir fait mariné ne me ravit pas. Je préfère lorsque je fais ce qu'il me plait, quand il me plait.
Voilà qui attise la flamme dans son regard.
Ses yeux se plissent jusqu'à creuser ses joues, dévoilant des fossettes à en faire fondre mon cœur. Incroyable. Pourquoi le monde est-il si injuste ? Pourquoi lui donner à lui tant de beauté, et qui plus est l'afficher fièrement en face de mes yeux ?
Bien évidemment, il n'y a qu'à moi que peut arriver ce genre de chose.
Tu veux un job de rêve ? Ne t'inquiète pas, tu va en avoir un ! Enfin, tu devras peut-être le partager.
Tu veux un mec parfait ? Pas de soucis, il sera devant toi tous les jours. Mais par contre, pas touche parce que c'est ton concurrent et qu'en plus il est bien trop beau pour toi.
Adam passe une main dans ses cheveux et me sourit, une lueur malicieuse dans le regard. Il lâche sa prise sur son fauteuil et fait le tour du bureau, jusqu'à ce qu'il soit à seulement quelques centimètres de moi.
Achevez-moi.
Son odeur est un délice. Le parfum de cet homme me remue et je ne peux qu'imaginer la douceur de la peau, les courbes de son corps et sa musculature. Pour lui, je ne suis qu'une proie de plus ; je le lis dans l'ardeur de son regard. Malgré cela, je ne peux m'empêcher de garder mon regard rivé vers le sien, comme accrochée par une sorte de fil invisible.
Que quelqu'un coupe ce fil !
Il est bien dans sa peau, c'est indéniable. Sûr de lui, certain de ce qu'il veut.
Voilà qui risque d'épicer le jeu –c'est aussi mon cas. J'aurais ce poste, et ensuite je me ferais une joie de monter sur une estrade et de le remercier d'avoir été un compétiteur à peu près à ma hauteur –après tout, j'aurais gagné.
Lena, ressaisis-toi.
Il hausse un sourcil et se rapproche encore plus de moi. Encore, encore...
Ses mains tombent le long de son corps et je n'ose pas regarder leur mouvement. Elles bougent vers le bas de mon corps mais je ne les sens pas sur mes hanches. J'inspire, retiens mon souffle.
Son regard est en feu.
Il brûle de plaisir et d'une étincelle que je ne connais que trop bien.
Ses mains saisissent mon fauteuil, et le tire, me priant d'un geste de la main de m'assoir.
« -Si Mademoiselle veut bien se donner la peine. »
Je reste sans voix. A la fois troublée par son geste et agacée d'avoir cru qu'il était sur le point de ...
Stupide, stupide Lena. Bon sang, je n'apprendrais décidément jamais de mes erreurs.
Il hausse une fois de plus un sourcil interrogateur, me priant de m'assoir. Non, Monsieur M. je ne me donnerais pas la peine. Intérieurement, mon sang bouillonne.
J'attrape délicatement ses mains –en essayant de ne pas trembler– et les retire fermement de mon siège. Je lui lance le plus faux de mes sourires, et d'une main sur le torse je le pousse hors de ma vue. Inutile de dire qu'il bouge à peine, mais semble tout de même comprendre le message.
Il se mordille les lèvres mais je ne le regarde plus. Je prétends être trop occupée à allumer mon ordinateur. Le regard figé vers l'écran, je tente coûte que coûte de lui faire croire que ma totale attention est rivée vers cet ordinateur, juste en face de moi.
Je l'entends étouffer un rire mais je fais comme si de rien n'était. J'espère qu'il n'était pas en train de se moquer de moi parce que je sais pour sûr que c'est une de ses activités préférées.
Il fait le tour de notre bureau, et vient s'assoir sur sa chaise.
En face de moi.
Bon sang.
Comment vais-je faire pour premièrement arriver à me concentrer alors qu'il est juste en face de moi, et deuxièmement arriver à faire comme s'il n'existait pas ?
Je soupire lourdement, résignée.
De nouveau, j'entends Adam retenir un rire. Je lui jette un regard noir, mais il a adopté la même posture que moi : regard figé sur l'écran. Sauf qu'il joue bien mieux le jeu que moi.
Pas l'once d'un sourire sur le visage, il semble complètement absorbé par son emploi du temps.
Furieuse qu'il se comporte mieux que moi, je décide de faire de même.
Je clique sur l'onglet du planning affiché sur l'écran d'accueil. Mes doigts se tordent sous l'effet de la pression. Nous ne sommes effectivement pas là pour nous tourner les pouces.
Réunions, sur réunions, sur rendez-vous, sur remplissage de paperasse...
Néanmoins, je reste motivée. Je suis ici pour le boulot de directrice, et après tout, tout le monde doit commencer au bas de l'échelle. Tout ce que je dois faire, c'est m'assurer que mon niveau est juste au-dessus de celui d'Adam.
Je lui jette un regard hargneux.
Dans quelques semaines, tu ne feras même plus parti de cette entreprise.
Il tourne la tête. Croise mon regard. Semble comprendre mot pour mot ce que j'ai en tête. Me lance un clin d'œil. Me fait battre mon cœur à la chamade. Me fait sourire.
Lena, tu n'a décidément rien compris.
* * *
* *
Paperasse.
Toute la journée. Paperasse pour nous déclarer nouveaux employés –non permanents– pour déclarer les nouveaux employés de la boite –parce qu'après tout, quelqu'un doit bien le faire– et consultation de paperasse pour évaluer les plans financiers qui ont été mis en places les trois dernières années.
J'ai donc remarqué avec un grand étonnement que Monsieur Eras dirigeait son entreprise d'une main de fer. Jamais aucun soucis financiers, ni même juridiques. Il est dit que son épouse, Keira Eras, lui a longtemps apporté une aide inestimable sans quoi l'entreprise aurait fait faillite depuis longtemps.
Comme quoi, derrière chaque homme se cache une femme.
Il est maintenant 19h00, et je suis dans l'indécision totale. D'après notre emploi du temps, voilà une heure que j'aurais dû terminer de travailler. Mais lorsque j'ai commencé à vouloir faire mes affaires, j'ai remarqué à mon grand étonnement qu'Adam ne bougeait pas. J'ai alors revu mes horaires à la hausse. Après tout s'il ne part pas, je ne partirais pas non plus. Il ne manquerait plus que je le laisse me devancer dès le premier jour !
Je décide alors de quitter le bureau pour essayer de trouver une machine à café. Voilà qui m'aidera à tenir plus longtemps ; je ne sais pas combien de temps il compte encore rester ici. Satané inconnu.
Je recule ma chaise discrètement et me lève, attendant qu'il relève la tête et qu'il me questionne.
« Où allez-vous Mademoiselle Miller ? » ou alors « Vous partez si tôt Mademoiselle Miller ? Quel dommage ... »
Oui, je suis en parfait délire. Moi qui n'ai jamais ressenti la nécessité de quelques bonnes heures de sommeil, aujourd'hui elle me frappe de plein fouet.
Je remets ma chaise en place, toujours à la recherche d'une quelconque réaction de sa part. Mais j'aurais pu tout autant attendre le déluge. Aucun mouvement de son corps ne trahit qu'il s'aperçoit de ma présence. C'est comme si j'étais invisible. Il reste imperturbable, le regard rivé vers les dossiers qu'il écume depuis plus de trois heures.
Je me retourne, piquée au vif. Cet homme qui prenait un malin plaisir à me charmer a maintenant totalement oublié l'existence de ma personne.
Voilà qui va faire remonter mon estime.
Je fais volte-face, furieuse contre lui, furieuse contre moi-même. Ça m'apprendra à vouloir me faire remarquer par quelqu'un qui n'a rien à voir avec moi. Notre seul point commun serait notre rage de vaincre. Je veux tout autant que lui le poste, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le récupérer.
Je laisse la porte ouverte en partant, espérant que le passage des gens le déconcentrera dans sa tâche. Malheureusement pour moi, je me rends rapidement compte qu'à cette heure-ci, les locaux sont quasi déserts. Même Madame Jones –j'aimerais bien connaître son prénom– a quitté les lieux.
Je décide de faire le tour des bureaux dans l'espoir de trouver une machine à café ou une salle de repos. Je passe dix minutes à écumer les locaux sans trouver la trace d'un seul être humain, ou d'une goutte de café. Me revient alors en tête que le quatorzième étage posséde une salle de repos.
Je me dirige vers les ascenseurs, et appuis sur le bouton d'appel. La porte en face de moi s'ouvre automatiquement, comme si elle n'avait attendu rien d'autre que mon arrivée pendant tout ce temps. J'entre, les yeux rivés sur le bouton du quatorzième étage que j'enclenche. Les portes se referment, et j'attends patiemment le « ding ! » d'arrivée.
A ma grande surprise, je découvre Sonia à son bureau, le nez dans ses dossiers. Elle relève la tête, étonnée de voir quelqu'un arriver à une heure aussi tardive. Elle retire ses lunettes et me lance un grand sourire.
« -Encore ici ? me demande-t-elle en me lançant un clin d'œil enjoué. »
Ses yeux semblent plus petits que la dernière fois, et son visage plus tendu. La fatigue se fait ressentir sur ses traits et je ne peux m'empêcher de compatir.
Elle passe une main sur son visage et je remarque malgré moi l'alliance sur son annulaire gauche.
« -Oui, je lui réponds en m'avançant vers elle. Monsieur Marciello a décidé de veiller tard ce soir, donc j'ai décidé de faire la même chose. »
Elle s'esclaffe, certainement amusée par ma détermination. Elle croise les bras sur son torse, comme heureuse de pouvoir prendre une pause dans son emploi du temps bien chargé.
« -Tu as l'air toi aussi bien occupée ! »
Sonia regarde son bureau remplit de courriers, de notes et de dossiers avec désespoir.
« -Oui, soupire-t-elle avant de sourire. Mais ça fait parti de mon boulot ! Heureusement que j'aime ce que je fais... »
Je ne peux m'empêcher de sourire.
« -Je peux peut-être t'aider ? Que viens-tu faire ici à une heure si tardive ?»
« -Il me faut un café. Si je dois veiller tard ce soir, je préfère encore le faire consciente. »
Elle rigole un peu et se lève.
« -Suis-moi ! »
Elle me conduit alors vers la machine à café de la salle de repos. Elle m'explique qu'elle aussi en aurait bien besoin mais qu'elle ne devrait pas tarder à partir : son mari la harcèle de coups de téléphone. Il veut absolument qu'elle rentre. Elle me confie qu'il n'est pas du genre à aimer être loin d'elle trop longtemps et mon cœur fond.
C'est donc avec mon café en main que je repars en direction des ascenseurs.
« -Tu n'auras qu'à venir manger à ma table demain midi. Je te présenterais aux autres. »
La perspective de faire de nouvelles rencontres m'enchante et c'est avec un large sourire que je lui réponds :
« -Avec grand plaisir ! A demain alors. »
Elle me lance un clin d'œil en guise de réponse, et les portes de l'ascenseur se referment.
* * *
* *
Lorsque je retourne à mon étage, je suis toute guillerette.
Et oui Adam, je me suis fait une amie et je risque de m'en faire plus demain !
Lena, tu es pathétique.
Mais j'aime à savoir qu'il n'y a pas qu'Adam dans ma vie. Que mon boulot ne tourne pas uniquement autour de lui, et qu'il existe d'autres possibilités.
Mon café à la main, je rejoins donc mon bureau.
Je ralentis lorsque me parvient le bruit d'une conversation. Je me félicite alors d'avoir laissé la porte ouverte, et je faufile à pas de souris derrière l'entrebâillement, à un endroit où je pourrais entendre sans qu'on me voie.
« -Oui, je sais bien, souffle Adam d'un air résigné. Moi aussi j'aimerais avoir plus de temps ... »
Mon cœur se stoppe. Plus de temps ? Plus de temps pour quoi ?
Mon esprit pansement relativise. Peut-être est-il en train de planifier une partie de golf avec un ami.
« -Tu me manques aussi, chuchote-t-il d'une voix douce et suave. »
Un amis très proche...
Je serre les dents. Bien sûr Lena, c'est bien ta chance ! Je passe une main sur mon visage, agacée par ma propre personne. Quand tu décideras-tu à voir la vérité en face?
Mais une partie de moi n'est pas d'accord.
Une partie de moi espère encore que « Non, ce n'est pas ce que tu crois ! C'est juste sa sœur ».
« -Ti amo, ajoute-t-il, et je le vois sourire à travers l'ouverture de la porte. »
Je tombe en avant et manque de me faire prendre. Il relève le regard, cherchant des yeux la source du bruit. Je reviens lentement sur mes pas et remonte le couloir bruyamment, histoire qu'il m'entende arriver.
Le cœur à mille à l'heure, j'essaie de reprendre mes esprits. J'entre dans le bureau comme si de rien n'était, un café à la main. Je le regard à peine mais il semble gêné par ma présence. Il se retourne, et dit au combiné.
« -Je dois te laisser. On se revoit vite. »
Son interlocuteur lui répond quelque chose, et il sourit. Je m'assois dans mon fauteuil au moment où il raccroche. Je garde le regard rivé vers mon ordinateur, comme si de rien n'était. Je dépose mon café le plus loin possible de mes dossiers, au cas où ma maladresse déciderait de refaire surface.
Il raccroche, et range son téléphone dans sa poche interne. Du coin de l'œil, je sens qu'il m'observe avec attention. Je prétends m'occuper mais intérieurement, je manque d'imploser.
A mon grand étonnement, je le vois se relever de son siège. Il me faut toute la volonté du monde pour ne pas observer chacun de ses mouvements. Néanmoins, je le vois décrocher sa veste du porte manteau et l'enfiler. Il éteint son ordinateur et récupère sa sacoche.
Il marque un temps d'arrêt en rangeant son fauteuil, le regard rivé vers moi. Je n'en peux plus et mon regard part dans sa direction sans que je puisse l'en empêcher.
Adam me regarde longuement, jusqu'à ce que mes joues commencent à rosir. J'espère à ce moment que la faible luminosité me sauvera et qu'il ne distinguera pas mon trouble. Son regard est perçant, mélangeant questionnements et fierté, attitude qui ne peut que m'attirer plus encore. J'essaie de regarder autre part, mais mes yeux ne peuvent s'empêcher de retourner toujours dans la même direction. Il m'étudie longuement et je n'en peux plus.
Lena, ton attitude est tout simplement grotesque.
Je relève mon buste, me tenant droite et fière. Mon esprit est en éveil, bien plus clair que jamais. Je regarde mon café, maintenant certaine qu'il finira à la poubelle.
« -Bonne soirée, Lena, me lance-t-il d'un ton troublant. »
Et referme la porte en partant.
N'oubliez pas de voter ! :)
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J'adore Adam.
Ça peut paraître un peu bizarre vu que c'est moi qui ait écrit l'histoire, mais je vous promets qu'il me fait trop rire !
D'ailleurs, dites-moi si vous avez des envies par rapport à leur relation (vous aimeriez qu'Adam fasse quelque chose de mal, qu'il soit engagé plutôt qu'elle, qu'elle ai elle aussi une famille de tarée #Keira XD ... ) j'adorerais savoir comment vous voyez la suite de l'histoire ^^
J'accepte toutes les critiques constructives et tous vos avis en commentaire ! :D
Si vous avez des questions, ou juste pour me dire ce que vous avez aimé/pas aimé, ou si vous attendez la suite, c'est dans les commentaires ! ;)
N'oubliez pas de vous abonnez si vous voulez encore plus d'histoires, bisous !! ♥☺
02/03/2018
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