chapitre 81 : déjà-vu traumatique

En tant que tireur d'élite on avait le pouvoir de faire bien plus que les autres, on pouvait tirer qu'une seule balle et atteindre la bonne personne pour arrêter un massacre. C'est ce qui ne se produisit qu'au bout d'une journée de conflit, d'explosions de tuerie et de séparation. Tout le monde vivait sous adrénaline il n'y avait plus de peur il n'y avait plus de tremblements ou d'hésitations, il n'y avait plus que le devoir et la force. Le Texas était devenu un pays bien trop fier, mais cette fierté était devenu leur outil de guerre numéro 1. Vers 21h, Jordan atteignit en plein front un officier derrière une mitraillette de tank et l'Unité de bombardiers avait atteint une cargaison de réserve d'explosifs ce qui avait tué un grand nombre d'américains et les avait poussé à reculer.

Le sang coulait à flots et quand Nala descendit de la tour pour voir l'étendue des dégâts, elle marcha dans une flaque de sang qui l'atteint à la cheville, elle leva la tête elle put apercevoir une pile de ses anciens compatriotes, juste... Entreposés les uns sur les autres se vidant de leur sang. La peine, la colère, la douleur, le dégoût... Le mélange de toutes ces émotions lui montait à la tête et pendant un instant elle s'accouda à l'échelle de la tour. Tout d'un coup le silence se fit et Nala sortit pour voir ce qui se passait, expeté qu'un missile se rua droit sur elle avec un vacarme assourdissant et de réflexe elle se jeta sur le côté.

Nala n'ouvrit les yeux qu'au bout de quelques minutes, le visage lourd et les oreilles sifflantes. Elle n'entendit qu'un lointain son de tirs de balles, et quand elle leva la tête, elle put voir la tour de Tir complètement explosé. Elle tenta de hurler, d'hurler le nom de Matt et de Seth, mais le hurlement resta en travers de sa gorge quand elle remarqua dans quoi elle avait atterri. C'était non une flaque mais une vrai marre, un impact de bombe où la pluie et le sang s'était réfugié sur une quinzaine de centimètres, et elle en était trempé de la tête aux pieds. Son visage, ses cheveux, ses mains... Tout était juste imbibée, alors dans un éclat de panique, elle essaya de grimper en rampant mais glissa en avalant une goulée de ce métal liquide. La jeune femme essaya d'appeler à l'aide mais les sons refusaient encore de sortir de sa gorge, empoignés par au la panique. Soudain, une main lui attrapa la ceinture et la tira violement a la surface où elle put voir le visage boursouflé de son Colonel.

- reprends toi, Quinn, on est loin d'avoir fini.

- mais...

- pas de mais, prends ce flingue et bute moi ces fils de pute. Maintenant !

Nala se remit sur pied, malgré ses vêtements lourds comme de la pierre à cause de la marre. Le tonnerre grondait et un orage immense éclata, de partout jaillissaient des éclairs, frappant la vallée déserte de plein fouet. Un mortier éclata non loin d'eux et Nala se mit à courir avec le fusil vers les tranchées que l'armée adverse n'avait pas encore atteinte. La jeune femme sauta dedans pile avant qu'une balle allait l'atteindre en pleine tête et sourit quand elle vit le regard horrifié à son égard, de Rastinski, un haut gradé des Navy qui etait venu à leur secours au siège d'Abuja, il y avait encore quelques jours à peine.

- on ne meurt qu'une fois, autant se salir.

Répondit elle en armant fermement le fusil. Il lui sourit et continua donc à hurler des ordres au reste pendant que Nala se concentra un instant pour tirer en plein front un américain qui s'apprêtait à tirer sur eux avec RPG. Quand celui-ci toucha le sol un Major américain hurla.

- Repli ! Repli !

Nala se sentit soudain submerger d'un sentiment de délivrance et jubila un instant. Rastinski rigola de sa voix puissante et lui frappa un grand coup dans le dos, manquant de peu qu'elle s'écroule.

- respect.

Elle le regarda s'éloigner dans la tranchée et jeta un rapide coup d'œil en haut. Les débris de la tour la firent frissoner, elle ne pouvait même pas s'imaginer si ses amis étaient encore vivants. Ça ne pouvait pas reccomencer, elle ne pouvait plus survivre à la mort d'un membre de son unité...

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