chapitre 72 : se battre à mains nues
Nala. C'était la seule chose à laquelle il pouvait penser. Elle et cet horrible bâtiment en flammes dans lequel elle était enfermée. Jay secoua la tête pour reprendre ses esprits et Jordan lui envoya un chargeur rempli pour son fusil d'assaut en hurlant pour couvrir les bruits des rafles de balles et les éclats de missiles.
- Combien est ce qu'il faudra encore tuer pour qu'ils reculent, j'ai l'impression que ça fait aucune différence !
- J'avoue que je commence à croire la même chose...
- Quoi ?
- Jordan, essayes de me trouver Jamie et demande lui combien il nous reste encore de réserves !
- A vos ordres !
Le jeune homme obéit à son ordre et Jay pointa le canon de son fusil sur la troupe d'ennemis qui tiraient sur eux, à quelques mètres de la barricade. Il toucha un jeune dans la gorge et celui-ci s'écroula en crachant comme un fou. L'officier ne put s'empêcher de se sentir coupable et releva le menton vers le ciel embrasé en se mordant violemment la lèvre. Il se souvint que lui aussi, était jeune et que lui aussi, il avait choisi un camp. Il aurait peut être fini comme le jeune qu'il venait d'abattre s'il avait pris une autre décision dans le passé. Cependant sa culpabilité finit par s'estomper quand il sentit une balle perdue venir lui caresser la joue, alors il se retourna et tira quelques coups secs sur l'ennemi qui tentait malgré tout de pouvoir avancer dans la ville. Jordan revint et lui raconta.
- il a dit qu'il y avait encore assez pour quelques heures, mais quelques heures seulement ! Il coupe l'entrée à la deuxième rue, mais je sais pas combien de temps il pourra encore tenir !
- très bien, alors écoute moi attentivement, tout le système de radio a été bousillé, je crois que ces fils de pute ont de quoi griller toute la fréquence, s'ils ont des lances-capsules à Napalm, pourquoi pas ça... Ça veut dire qu'on est solo sur ce point là. Toi, tu vas devoir rester ici, je veux que tu gères la barricade, peu importe combien de balles tu utiliseras ! Est ce que tu m'as bien compris ?
- oui, mais vous, vous allez faire quoi ?
Jay regarda les débris des remparts jonchés au sol, dégoupilla une grenade de poche avec ses dents et recracha la goupille avant d'expliquer à Jordan.
- dans deux minutes plus rien n'aura d'importance, on va devoir les laisser rentrer dans la ville, mais je vais préparer un petit truc pour leur faire payer ça. Tu restes bien ici, d'accord ?
- bien compris, Capitaine.
- couvres moi.
Jay lança la grenade sur la troupe, celle-ci explosa en faisant voler deux-trois soldats sur les barbelés et le jeune capitaine se leva pour courir. Il piqua un sprint pour enjamber la barricade et s'enfouit dans les ruelles où les éclaireurs de Jamie se déménaient au plus de tirer. Il évita un corps brûlé et faillit vomir lorsqu'il vit le visage de celui-ci, complètement noirci par le feu collant. Il sortit une bouteille de Nitroglycérine de ses affaires avec beaucoup de précautions, l'installa à l'embouchure de la rue et s'apprêta à y implanter une mèche quand soudain il entendit un cliquetis familier derrière lui.
- lâches ça, connard.
Il obéit et leva les mains en l'air avant de se retourner vers 3 hommes armés qui pointaient leur faisceaux lasers sur son torse et sa tête. Six autres couraient espièglement dans la direction de l'immeuble où se trouvait Nala et il chercha à comprendre comment ils avaient réussi à passer la vigilance des leurs, même si ses pensées étaient brouillés par cette terrible terreur qui le faisait trembler de la tête aux pieds. Il se mordit à nouveau la lèvre lorsqu'il vit l'un d'entre eux commencer à appuyer sur la détente et dans une fraction de seconde, il s'avança sur un pas, attrapa le canon de ce fusil et d'un geste habile vint frapper son détenteur avec la crosse, en pleine mâchoire. Les deux autres essayèrent de répliquer immédiatement, mais Jay sortit son couteau de son holster de cuisse et frappa le premier sous la gorge avant de se tourner vers le second qu'il frappa dans le trou des côtes de son gilet par balle, en plein poumon. Jay releva la tête vers l'imeuble, secoua un instant son couteau pour en essuyer le sang et coura dans la direction de celui-ci, bien déterminé à ce que personne ne l'atteigne, elle. Mais avant ça, il alluma quand même la mèche qui allait la guider à la Nitroglycérine.
Le hall de immeuble où se trouvait l'ascenseur artisanal était complètement envahi de flammes ardentes, c'était une vrai fournaise. Bien sûr, dans sa précipitation, Jay n'avait apporté que son Glock, une arme qui n'allait pas trop lui servir avec ses trois malheureuses balles restantes. Certains de ses ennemis étaient déjà en train de franchir l'escalier qui était encore libre quand ils le virent et lui tirèrent dessus, ce qui fit plonger le capitaine sur le côté, il attrapa alors son arme de poing et tira un coup sûr le principal tireur en pleine tête et il tomba de l'escalier dans un plat phénoménal. Les autres avaient vidés leur chargeurs, alors il profita de leur moment de rechargement pour tirer ses deux balles restantes. Celles-ci n'étaient pas vaines pour autant, car il en toucha deux qui tombèrent raides morts sur l'escalier. Jay sortit son couteau et se releva en criant sur le reste.
- hey, bande de lâches, qu'est ce que vous dites de vous battre à la loyale pour une fois dans votre maudite vie ?
Les 3 restants se regardèrent un instant avec une expression de moquerie dans leurs regards, jetèrent leur armes vides sur le côté et descendirent avec prudence.
- parce que tu crois que t'es de taille ? T'es qu'un rat, et comme tout les autres rats ici, tu vas mourir !
- tu parles trop.
Jay s'élança et lui lança un gros poing dans le visage tandis que de son autre main avec le couteau, il tenta de frapper le plus vieux d'entre eux, mais il ne réussit pas à aboutir son coup car l'autre lui bloquait le bras en l'empoignant si fort qu'il devait en lâcher son couteau. Le troisième, un jeune qui paraissait enragé, lui frappa dans le pli de genoux pour l'écraser par terre. Jay gémit de douleur et tenta de se relever mais celui qu'il avait frappé au visage, lui empoigna la gorge et serra fort avant de lui murmurer dans l'oreille.
- les rats brûlent avec la ville...
Jay essaya de se débattre au maximum mais plus il faisait de gestes, plus son bras se tordait en arrière à cause du vieux qui le tenait avec force, l'homme avait de tout petits yeux ronds et on aurait dit qu'il n'avait pas de lèvres tant elles étaient petites. Mais le jeune officier put dégager une jambe et fit une béquille à celui qui l'étranglait. Il récupéra son couteau qui traînait parmi les débris fondus et le poignarda à multiples reprises dans les côtes, malgré le gilet.
- tu vas le payer cher, fils de pute !
Jay ne releva pas la tête à temps et se prit une massive poigne dans la tempe. Il s'écrasa donc par terre en pinçant les yeux de douleur et son ennemi tomba sur lui comme une mouche. Pendant que l'un le maintenait fermement au sol, l'autre le frappait hardement dans le visage mais lorsque l'homme sans lèvres sortit le couteau du corps inerte de son camarade, Jay arqua son genou et vint le frapper si fort dans le dos du bout du pied qu'il s'étala en long et en large sur lui. Malheureusement pour lui, le couteau vint se planter dans le creux de son bras et Jay hurla de douleur, les dents de l'arme blanche arrachaient sa chair et cette douleur il ne la connaissait que trop bien. Soudain tout le Yémen lui revint en mémoire et il se sentit si propulsé par la colère et la douleur, qu'il rejeta le vieux qui s'était étalé sur lui en gémissant, se releva et tout en retirant le couteau de son bras accompagné d'un nouveau hurlement, vint le plonger dans la gorge du jeune qui tentait désespérément de trouver une solution pour fuire de là. Les yeux de son avant dernier assaillant le regardait avec détresse pendant que sa bouche débordait de sang, ils devaient être de nature très clairs car les flammes dansaient dans ses pupilles quand Jay enleva son couteau de sa chair et qu'il s'écroula, mort. L'officier s'essuya le front un instant pour reprendre son souffle mais il restait le vieux qui entre temps s'était remis de son mal de dos. Il se prit un violent coup là où il était blessé et poussa un vif cri de douleur ce qui donna avantage à son assaillant qui lui tordit à nouveau le bras vers l'arrière, cette fois ci de quoi bien faire plier Jay qui en ferma même les yeux tant cela lui tenaillait.
- les diamants sont à nous, tu ferais mieux d'abandonner.
L'assaillant le frappa au visage une première fois, une deuxième fois, une troisième... Bientôt Jay n'avait même plus le temps de réfléchir à comment répliquer car les coups furent si violents qu'il en eut que les chocs. La dernière chose qu'il put voir c'était le feu flamboyant qui le suffoquait sur place.
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