chapitre 65 : une ville sous tension

JAY

Cela faisait déjà 3 jours qu'ils étaient là, à préparer tout ce qu'il fallait pour le siège, ils avaient renforcé les issues de secours, fermé les portes des villes...

Jay passa la matinée avec Jamie pour finaliser les dernières barricades. Il ne cessait de jeter des coups d'œils à tout les endroits où se trouvaient ses tireurs, ce qui réveilla la curiosité chez le Lieutenant d'infanterie et d'éclairage qui déposa un sac de sable à ses pieds.

- on dirait un père qui s'inquiète pour ses enfants.

- sauf que pour le coup, mes enfants font tous un truc que je sens pas...

- comment ça, c'est toi qui en as pourtant donné l'ordre, non ?

Jay prit le sac de sable et le posa sur le reste pour compléter le mur et s'assit sur le sol, les genoux repliés sur lui.

- ouais je sais... Mais combien de temps est ce que ça va encore durer avant que quelque chose se passe ?

Jamie posa ses mains sur les hanches et fit gonfler ses joues en guise de réponse, alors le jeune capitaine continua.

- ça peut être dans deux heures comme dans 3 mois... Depuis le temps ils sont prévenus je parie, et s'ils profitaient pour tout détruire autour ?

- et si tu la fermais, Jay ? Calme toi, c'est bon, ça va aller. On est tous préparés, je t'ai jamais vu perdre la face comme ça.

- la fatigue je présume...

Le lieutenant vint s'asseoir à côté de lui et lui indiqua ses hommes qui étaient occupés un peu plus loin à faire des échauffements.

- je voulais te demander un truc... Quand je suis arrivé, j'ai eu du mal à donner des ordres parce que je sentais qu'ils étaient encore très attaché au gars qu'était avant moi... Tu peux m'en parler ?

Jay sentit un petit pincement lui poignarder le cœur au souvenir de Neil et plaqua sa tête contre le mur avant de lui expliquer.

- c'était un type bien. Sa fierté l'a littéralement tué, durant une bataille il s'est fait tirer dans le ventre, ne l'a pas signalé en pensant que ça passerait et il en est mort.

- ah ouais...

- Neil était un mec qui faisait passer ses intérêts après tout le reste... Comme moi, il était pas revenu au Texas depuis qu'on est arrivés ici, en 2030.

Jamie lui jeta un petit coup d'oeil nerveux et se tut, Jay put sentir à quel point il était mal à l'aise et à quel point il se sentait rejeté par le Régiment, après tout, lui aussi était Américain, peu importe ce qu'il prétendait, un Texan reconnaîtrait toujours un gars de chez lui, encore plus s'il s'agissait de l'un de ceux qui venaient du Nouveau Mexique. Alors il le rassura en lui indiquant ces mêmes hommes.

- ils te respectent, crois moi. Si ça n'aurait pas été le cas, ils te l'aurait bien fait comprendre. Mais tu n'as rien à leur prouver, t'es leur supérieur, pas leur ami, alors reste fidèle à ce principe et tu te feras obéir.

- t'as raison. Merci.

- pas de quoi, frangin, pas de quoi.

À ce moment précis, quelqu'un au delà des barricades les héla et les deux officiers venant de West Point se relevèrent dans un éclair avant de faire face à un petit groupe d'habitants d'Abuja, pas très ravis.

- c'est qui le responsable ici ?

Jay et Jamie s'échangèrent un coup d'œil et le Capitaine s'avança en leur indiquant le bout de l'embouchure des rues.

- vous devriez pas être ici, il faut que vous rentrez chez vous.

- qu'on rentre chez nous ? C'est une blague ? On est chez nous ici !

Lui fit une dame en agitant son doigt devant son nez, énervée, ce qui fut vite son cas aussi.

- je suis désolé, mais ce boulevard est fermé, sous ordres du gouvernement Texan.

- et ben on lui chie dessus sur votre gouvernement de merde ! Comme si ça ne suffisait pas que vous nous preniez notre pays pour faire vos petites guerres qui nous concernent pas, maintenant vous nous laissez même plus tranquille dans notre ville !

Le petit groupe derrière la dame approuva ce qu'elle venait de dire et Jamie s'avança, pas très ravi lui non plus.

- pour la dernière fois, veuillez rentrez chez vous, ici c'est une zone militaire.

- vous avez entendu ça les gars ? Le blanco veut qu'on rentre chez nous !

Jay n'aimait pas du tout cette situation, le groupe était devenu une émeute, une tension raide s'émanait d'elle et d'autres habitants qui avaient entendu les chahuts étaient venus voir ce qui se passait et si au début ils étaient 4, maintenant ils étaient 10, avec d'autres qui arrivaient. Il se tourna vers Jamie et lui ordonna.

- va vite chercher tes hommes, on a pas besoin d'une révolution française maintenant !

Le lieutenant obéit et courut dans leur direction en attrapant au passage un fusil d'assaut qui traînait contre un blindé de convoi. Jay se tourna à nouveau vers la meute et leur fit un petit geste de bras pour apaiser la tension.

- on va tous se calmer, je vous conseille vivement de ne pas me faire répéter...

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