chapitre 53 : un sourire de trop
Nala recouvrait peu à peu ses forces et la motricité de son bras, tandis que les jours se succédèrent les uns après les autres, lentement. Le mois de mai était déjà bien avancé et l'été allait s'annoncer rude, le Nigéria était loin d'être le pays le plus facile à supporter mais au moins ils avaient le climat de la côte, pas comme certains de leur camarades qui étaient dans des pays subtropicaux. La jeune femme ne voulait même pas y penser, au risque de fondre sur place, alors elle secoua légèrement la tête et continua à se concentrer sur les registres. Il était environ 15 heures, mais l'unité d'élite de tir était resté dans la tente du réfectoire pour remplir des registres d'arrivée. Nala avait bientôt finit sa pile mais quelque chose n'allait pas et elle revient sur ses fiches avant de demander, les sourcils froncés par le questionnement.
- C'est normal qu'on ait aussi peu d'essence ? Il reste à peine de la kérosène pour les avions de chasse...
Matt finit de signer ses derniers formulaires et rangea son stylo dans sa poche avant d'expliquer.
- C'est parce que l'armée de l'air ne vas pas être active durant le siège, du moins pas avant les attaques.
Jordan soupira lourdement avant d'écraser sa tête sur la pile de paperasse qu'il n'avait pas encore touché.
- Jordan, grouilles toi avant de te faire niquer par les sup, on est un peu en situation de crise là.
Gronda Seth en l'aidant avec sa pile mais celui-ci ne réagit pas. Parker arriva dans la pièce en soufflant sur ses mèches blondes qui tombaient dans ses yeux et leur fit avec un grand sourire.
- Pourquoi tout le monde ici tire une tête de merde ?
- La vrai question est pourquoi toi tu peux rester joyeux, j'ai parfois l'impression que tu sniffes de la colle en cachette...
Gronda Jordan à demi étouffé par les feuilles, mais Parker l'ignora et s'assit avec nonchalance à côté de lui, une étincelle de colère brillante dans ses yeux.
- Nala, quand est ce que tu comptais nous dire que tu t'es tiré dessus ?
Un silence s'installa lorsque toutes les têtes se relevèrent vers Nala qui sentait des sueurs froides imprégner son dos, même Jordan avait trouvé la force pour lui demander.
- C'est quoi ce bordel, qu'est-ce qu'il raconte Parker ?
Nala fusilla ce dernier du regard et cacha son avant-bras blessé avec sa main.
- Il n'y avait pas de quoi parler, laissez tomber, c'est déjà suffisamment compliqué de vivre avec ça.
- Tu peux pas faire attention ?
- Merci, Seth, qu'est ce que je ferai sans ta perspicacité...
La jeune femme tenta de se le lever mais Matt lui attrapa le bras pour la faire rasseoir, il avait jugé par ses démarches lequel était blessé et il réussit à la faire plier, accompagné d'un petit cri de douleur.
- Qu'est ce que tu fais bordel, ça fait hyper mal !
- Excellent, ressens bien la douleur, Nala, c'est celle de tes conneries, maintenant assieds toi et passons à autre chose, ça arrive à tout le monde.
Étrangement elle obéit et il lâcha son emprise et Parker la rassura, repliant une jambe sur son torse.
- Tout va bien se passer, ne t'en fais pas, du moment que tu as encore ta tête, tout ira bien.
Jordan se releva brutalement vers lui ce qui fit glisser la jambe du jeune homme de surprise et il grogna.
- Comment tu peux être aussi sûr que tout ira bien ? C'est quoi ce don que t'as pour savoir à l'avance si les choses vont bien se passer ? Tu crois que tu embrouilles quelqu'un avec ton sourire là ? Tout les Américains l'ont et vous avez détruit plus de gens avec que vous ne les avez aidé, alors parle pas d'espoir.
Nala voulait dire quelque chose pour défendre le natif de New York mais celui-ci se tourna vers Jordan, l'attrapa par la nuque et écrasa sa tête violemment contre la table.
- Je te conseille d'arrêter de parler, j'en ai plus qu'assez de tes remarques de merde ! tu étais Américain avant moi et tu le resteras toujours si tu continues à sortir des propos qui te mettent, toi, en haut des autres. Si tu me dis encore un truc de traviole et je te jure que je ferai de ton portrait une boucherie, c'est bien compris ?
Le Midlandais se tenait le nez de douleur et voulut probablement sortir mille insultes mais à la place il ravala sa fierté et hocha lentement la tête. Parker lui tapa gentiment dans le dos en se relevant et lui dit.
- Parfait, alors si c'est compris pour toi... Je vous laisse.
Seth se tourna vers ses camarades et ouvrit en grand les yeux, impressionné.
- Et ben... Tu l'as bien mérité celle-là.
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