chapitre 52 : tas de planches
Le lendemain de l'arrivée de la livraison où la seule chose qui réjouit les militaires Texans c'étaient les nouveaux uniformes, le tissu propre faisait tellement du bien à porter qu'ils jurèrent que c'était du pur coton. Il y avait tout une cargaison de bois pour monter des pics autour du camp qu'il fallait transporter mais il y avait un petit problème. Nala regarda le tas de planches, les mains sur les hanches et souffla d'exaspération.
- T'attends qu'elles savent marcher ?
Jordan en prit une dizaine d'un coup sur les épaules et la jeune femme essaya de s'expliquer.
- Je... j'appréhende.
- C'est des planches, Nala, des planches, bon sang ! qu'est-ce que tu appréhendes ?
Il n'attendit même pas sa réponse et s'en alla déjà. La jeune femme regarda son bras blessé et ravala sa salive, elle avait tellement mal qu'elle commença à voir flou, elle n'était vraiment pas sûre de pouvoir soulever ne serait-ce qu'une planche. Mais elle essaya quand même pour ne pas élever des soupçons et en souleva quatre sur l'épaule.
Nala tenta d'avancer à travers les lignes mais tout ce qu'elle put faire c'était de traîner les planches dans la poussière, à bout de forces.
- Hey, avance !
- Quoi ?
Elle se retourna vers et faillit le frapper avec les planches, mais heureusement, il les rattrapa qu'elles aient pu atteindre sa tête.
- Mon Dieu, un peu plus et je n'aurai pas pu voir mon prochain verre de whisky.
- Je suis tellement désolée...
- Donne moi ça, t'es pas super utile.
Il avait déjà quinze planches sur une épaule alors celles de Nala paraissaient ridicules à côté de ça. La jeune femme se sentit tellement coupable que par nervosité, elle alla se cacher dans la réserve médicale. Elle y resta jusqu'à ce que Jay revienne, le front ridé de colère.
- T'as que ça à faire ? Mon Dieu, comment tu as pu graduer de West Point ?
La véhémence du jeune officier était justifiée mais Nala avait bien trop mal pour s'expliquer et des larmes lui vinrent aux yeux.
- J'ai pas assez de forces pour continuer.
- On est tous fatigués, si tu crois que...
- Non, j'ai physiquement pas la force.
- Qu'est ce que tu me racontes encore ?
En guise de réponse, Nala releva sa manche à l'endroit de sa blessure et Jay ouvrit en grand ses yeux ébahis.
- Oh mon Dieu...
- Hey, Jay, est ce que tu...
Au moment où Shayne voulait entrer, le capitaine ferma la porte d'un coup de main sur son nez sans même quitter la blessure du regard.
- Mais comment tu t'es fait ça ? Et pourquoi tu n'as rien dit ? Et pourquoi ce n'est pas soigné ? et...
- Parce que ce n'est pas le moment de se déclarer blessé et surtout que j'ai honte de la façon dont je me suis fait ça...
Il lui prit doucement le bras et continua de demander en le fixant, les yeux plissés.
- c'est une balle destructrice, elle a pété tes os... Heureusement il n'y a pas encore d'infection, ni aucune façon qu'il y ai une transfusion via le sang...
- alors pourquoi j'ai aussi mal ?
- dis moi comment tu t'es fait ça.
Jay la fit s'asseoir et chercha dans les instruments avant de sortir un paquet rempli de pinces et la jeune Texane commença à s'expliquer.
- Je... Je n'ai pas fait attention quand j'ai nettoyé mon fusil hier et... Le coup est parti tout seul.
- Tu t'es tiré dessus ?!
Il désinfecta la plaie, ce qui suscita la plus grande douleur qu'elle avait jamais eu de toute sa vie.
- Oui, je me suis tiré dessus.
Il sortit la pince du paquet mais s'arrêta un instant pour indiquer l'une des cicatrices qu'il avait au bras.
- Tu vois ça ? J'avais 17 ans et j'étais encore à West Point... Ne t'en fais pas, on s'est tous tiré dessus au moins une fois.
- Vous allez donc pas vous foutre de moi ?
- Me foutre de toi ? Sainte Merde, non, je suis juste content que ne l'a pas reçu en pleine tête !
Nala le vit stériliser la pince et demanda
- Est-ce que je vais pouvoir rester ici ?
- Mais oui. Ne t'en fais pas, c'est qu'une égratignure, je vois ton os mais... merde, attends.
Il posa un instant la pince et alla chercher quelque chose dans son œil, une lentille, ce qui étonna Nala qui se préparait quelque chose pour mordre.
- Vous portez des lentilles ?
- Tu n'en portes pas ?!
- Euh...
- C'est pas possible, on vous a donc rien appris hein ? Il faut toujours porter des lentilles de protection quand on est tireurs d'élite, la poudre finit par brûler les rétines !
- Ah.
- Tiens, prends ça.
Il chercha autre chose dans les bacs de réserve et lui donna un boîtier.
- T'imagines pas toutes les merdes qu'il y'a dans les balles qu'on utilise aujourd'hui, ce serait dommage de finir aveugle non ? Bon, maintenant ça va faire très mal alors s'il te plaît... Ne hurle pas. Je vois 14 éclats de balle, dont l'une d'elle se trouve sur l'os. Tu vas tenir ou tu veux que j'appelle un...
- Faites-le.
Coupa la San Antonine en mordant dans son soutien de fortune. La pince toucha sa peau comme un scalpel qui coupa ses veines, elle avait clairement mal calculé la douleur et se pencha en avant pour hurler mais aucun son sortit de sa gorge, comme si sa gorge n'avait pas la force de produire un tel cri. Jay se mordit la lèvre et tenta de la rassurer.
- Hey, tout va bien, d'accord ? Je dois vraiment les sortir de là, sinon tu vas perdre ton bras, tu sais les dégâts que ça peut faire...
- Faites-le.
Une sueur coula de son front et Jay prit une grande inspiration en soufflant sur une mèche rebelle de ses cheveux qui commençait à glisser dans ses yeux.
- Alors c'est parti.
Il mit plus de dix minutes avant qu'il ai pu tout retirer mais ces dix minutes passaient comme un vrai calvaire pour Nala qui faillit bien rester sur le fil, mais Jay finit de recoudre la plaie, le désinfecta une nouvelle fois et mit un petit bandage dessus.
- Ça va mieux ?
En fait, ça allait mieux, maintenant que son os ne prenais plus l'air, Nala se sentait bien mieux. Elle déplia la manche de son t-shirt à manches longues et hocha de la tête.
- Merci. Merci d'encore une fois m'avoir couvert.
- Je sais pas trop si je peux dire de rien, il vaudrait peut être mieux pour toi de rentrer, c'est pas trop l'endroit idéal ici...
il rangea ce qu'il n'avait pas utilisé et jeta le reste dans la poubelle bio-hasard et lui sourit avec tendresse.
- Tout ce que je peux dire c'est que maintenant tu vas pouvoir encore l'utiliser ce bras.
- Ça va, j'ai compris, je vais prendre plus de planches.
- Non, évite de faire ce genre de charges, va retrouver Jamie et demande en quoi tu peux l'aider avec de la paperasse et s'il comprend que dalle, dis lui que c'est moi qui t'ai envoyé.
- D'accord.
Elle se leva et il ouvrit à nouveau la porte sur le Régiment qui continua à s'activer sur les constructions.
- Ne t'en fais pas, tu vas avoir du travail.
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