chapitre 45 : couverture terminée

Nala jubilait littéralement de joie, pendant que les forces de l'ordre faisait passer les associés d'Owen ainsi que lui-même par le grand portillon d'entrée du bâtiment, sous le regard bien contrôlée de ses occupants qui ne comprenaient pas grand-chose à la situation. Elle s'était assise dans l'entrée, sur un siège dans le hall d'accueil, épuisée de tout ces événements, elle n'arrivait toujours pas à croire qu'ils avaient réussis à se faire toutes ces mauvaises herbes. Jay s'approcha d'elle en balançant la veste de son costume par terre et se frotta les mains avant de desserrer sa cravate.

- Et ben... ça, c'était un truc.

- Vous allez bien ? Vous avez l'œil tout bleu et du sang dans les narines.

- Ne t'en fais pas pour ça, celui qui m'a fait ça va vivre bien pire...

A ce moment l'un des militaires embarqua l'homme dont Jay avait été en prison avec et celui-ci lui jeta un regard si rempli d'haine... Mais l'officier ne se démonta pas face à cette expression et il lui fit un petit geste désinvolte de la main ce qui fit rire Nala qui lui reprit son propre couteau qu'il gardait dans la poche de son pantalon.

- Il faudrait vraiment que vous m'appreniez à faire ça, ce que vous avez fait avec le couteau et les hélices de l'hélico.

- Tu es sniper et tu ne sais pas faire ce genre de trucs ?

- Oh, parce que je sais viser avec un flingue ça veut automatiquement dire que je sais jeter des trucs comme des basketteurs ? parce que je suis supposé jeter mon arme sur mes ennemis et pas leur tirer dessus ?

Jay masqua un petit rire amusé du bout de la manche et lui expliqua en faisant le geste du lancée de couteau

- Il faut bien apprendre quand on a du grandir avec un frère comme le mien.

- Hmmmm. Donc ça s'explique.

Nala et Jay revinrent à l'hôtel pour faire leur affaires afin de pouvoir revenir à Halley tandis que l'après midi tombait durement sur la ville côtière. Les rayons de soleil orangées envahissaient la pièce tout pendant que la jeune femme s'écroula en étoile de mer sur le grand lit bien moelleux sur lequel elle avait passé l'une des meilleures nuits de sa vie.

- On peut passer encore une nuit ici ? Juste une...

- Bien sûr. Et sous quel prétexte on va l'annoncer à la commission des charges ?

- Rabat-joie...

Gronda la jeune femme pendant qu'il enfournait tout à nouveau dans les valises non marquées. Elle regarda un instant par de là les baies vitrées et vit les quartiers défavorisées si ce n'était pour dire les bidonvilles, séparés soigneusement par des murs barbelés des quartiers riches. Elle posa ses mains sur son visage et soupira comme si elle avait jamais respiré dans sa vie avant ça.

- Ce monde est vraiment merdique.

- Parce que tu ne vas pas pouvoir dormir une nuit de plus sur ce super matelas ? on voit les priorités...

- Non, c'est pas de ça que je parle.

- Alors de quoi ?

Jay s'arrêta à côté d'elle et s'assit sur la bordure du lit pour pouvoir faire les lacets de ses bottes militaires et elle se redressa sur un coude pour lui indiquer la vue.

- Je parle de ça. On a peut être démantelé un gros trafic de drogue et découvert que les Américains soutenaient le projet de Nickson mais en quoi c'est une bonne nouvelle ? Comme il l'a dit, on refuse de voir que c'est terminé pour nous.

Il se releva pour la regarder et posa une main sur les couvertures qui avaient été changées entre temps.

- C'est foutu depuis longtemps. Mais on continue à espérer qu'on peut faire quelque chose.

Nala se rallongea et regarda le plafond d'un regard perdu, elle ne savait pas exactement si cette mission lui avait apporté du bonheur et de la satisfaction ou si ça l'avait encore plus plongé dans ses pensées de souffrance. Mais Jay lui demanda.

- Qu'est ce que tu trouves de plus triste ici ?

- C'est de voir les enfants, je pense. Comment les mères peuvent elles continuer à faire des enfants dans un monde aussi minable... Elles ne veulent pas le meilleur pour eux ? Elles leur laisse un monde détruit et rempli de... d'absolument rien.

- Tu ne veux pas avoir d'enfants ?

- Je crois pas que ce soit ça. J'aurai voulu avoir des enfants, d'avoir une vie normale, un homme qui m'aime et qui prendrai soin de nous, d'habiter dans une petite ville tranquille... Le matin on serait en retard pour l'école, on aurait pas eu le temps de manger nos pancakes... Puis lui ne s'entendrai pas avec mon père et le moment des fêtes, ils passeraient le plus clair de leur temps à se disputer...

Jay émit un petit rire qui sentait le vécu ce qui, étrangement, l'irrita, et elle continua.

- J'aurai, en effet voulu tout ça, que mes enfants ne soient pas effrayés par ce qu'ils entendent aux infos, qu'il ne faut pas que je leur explique ce qu'il faut qu'ils fassent lorsque quelque chose de terrible arrive avec notre monde, qu'ils voient le soleil se lever et se coucher sur une vie paisible et sans problème, mais on sait tout les deux que ça ne risque plus d'arriver. Je sais que je vais devoir me lever le matin après avoir passé la nuit à me souvenir du sang de mes amis sur mes mains, que j'aurai dans chaque recoin de ma maison des armes cachés, que je ferai peur à mes voisins à force d'être trop paranoïaque du moindre bruit dans mon quartier et que je risquerai de faire des accidents sur la route parce que je conduirai trop vite, due au vécu... je sais aussi que tout les matins je me lèverai en sachant que je penserai au même homme que je ne pourrai jamais avoir.

La San Antonine vit Jay ravaler sa salive, en baissant furtivement son regard vers le bas et il minauda.

- Nala...

- Je sais. Je sais. Mais c'est ça le truc, c'est que je le sais.

Nala se leva du lit en tapotant les draps doucement et fit dans un souffle.

- Vous êtes mon pire cauchemar, et vous le serez toujours, pour ce que j'en sais. Mais c'est comme ça, non ? Parce que quand j'ai signé ce contrat avant West Point, j'ai signé pour l'enfer dans exactement tout les niveaux. Mais comme je l'ai dit... C'est comme ça. Et je le comprend.

Sur ce, elle ramassa ses dernières affaires et sortit de la pièce après avoir caché une petite larme qui coulait sur sa joue tant elle avait mal.

- Je vous attends dehors.

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