chapitre 41 : ne panique pas
Ils avaient reçus l'invitation au rendez vous d'Owen vers 10 heures du matin et ils s'étaient empressés de tout refaire, la crème couvrante, les vêtements de luxe... Le retour de ces maudits talons, ce genre de chaussures que seules les secrétaires pouvaient porter. Elle méprisait ce genre d'aspects physiques qu'elle devait montrer pour sa couverture, comme si une femme, en 2036 représentait toujours ces mêmes clichés pour exprimer sa féminité, mais à la place de pouvoir porter son pantalon cargo et ses bottes militaires, elles devaient se contenter de ces talons et de cette robe noire, fendue sur le côté comme celle qu'elle portait la veille. Quand elle essayait de marcher avec dans la chambre pour s'entraîner, elle faillit de nombreuses fois se casser les chevilles et Jay disait qu'elle marchait plus comme un pingouin qu'une femme fatale et elle faillit lui dire d'aller se faire foutre. Mais après un certain temps, elle réussit tout de même à garder l'équilibre et à marcher droit, c'est à ce moment-là qu'elle trouvait dommage le fait que son père ne l'avait jamais éduqué en tant que femme dans cette société remplis de clichés, elle aurait peut être eu moins de mal à se faufiler dans la peau du personnage.
Vers midi, ils retournèrent voir Owen et ses associés, ils avaient été conviés dans un grand immeuble remplis de bureaux de petites entreprises. Jay paraissait vraiment nerveux lorsque l'un des bras droits d'Owen entrait dans la pièce qu'ils occupaient, une grande salle de conférence avec une table géante et des sièges en cuir.
- Ça ne va pas ?
Demanda la tireuse d'élite sous couverture à son supérieur qui se gratta nerveusement la barbe.
- Non... Je connais ce type, j'ai été en prison avec...
- Comment ça ?
- Il était l'un des mecs qui m'avaient tabassé quand j'étais arrivé.
- Merde... Qu'est-ce qu'on fait ?
- Normalement rien... Je m'étais chargé de lui refaire son portrait quand j'avais retrouvé un minimum de mobilité. Je l'avais rendu complètement amnésique, quand il était revenu de l'hôpital, il ne m'avait même pas calculé.
Nala ouvrit en grand les yeux tant elle était choqué par les conséquences de sa force mais Jay indiqua Owen qui les invita à s'asseoir près de lui.
- Comment s'est passé votre nuit à Lagos ? Vous êtes toujours sûrs de votre destination d'implantation ?
La jeune femme sourit en indiquant la vue par la baie vitrée et susurra d'une voix mielleuse.
- C'est absolument ravissant, on a hâte de commencer nos vies !
Le plus dur n'était pas tant les talons aiguilles, ni même cette robe qui était trop serrée avec ses couteaux et son arme de poing mais le fait de changer son accent Texan dans un normal Américain. Son accent n'avait jamais été prononcée mais elle devait faire attention à ses habitudes linguistiques, c'était encore plus dur pour Jay qui avait un accent vraiment prononcé. L'homme dont Jay était nerveux, s'assit à côté de celui-ci et fronça les sourcils.
- On ne s'est pas déjà rencontré ?
- Non. Mais enchante de vous rencontrer, je m'appelle Marco.
- Marco... Non... Je ne connais pas de Marco en effet.
- Bien, il me semble que tout le monde est là... On peut donc commencer.
Tout le monde s'assit à la proclamation d'Owen qui sortit des dossiers pour tout le monde sur la table. Nala regarda à travers le dossier qu'elle avait reçu tout pendant que les hommes engagèrent une conversation purement bureaucratique. Il y avait des cartes de transaction et son sang se glaça dans ses veines lorsqu'elle vit les envois de Lagos à New York, mais cela ne voulait pas forcément dire quelque chose après tout, les Américains consommaient de la drogue, ce n'était pas un secret, comme beaucoup d'autres personnes d'ailleurs, il fallait encore prouver que le Gouvernement était derrière ces transactions. Nala continua à feuilleter les différents trajectoires et s'attarda quelques instants sur l'une d'entre elle. C'était une liste de noms, parmi ceux-ci, elle reconnaissait l'un d'entre eux.. Donald Nickson. Donald Nickson était en charge personnellement du trafic ? La jeune femme releva la tête lorsque Jay demanda dans la direction de l'un des associés.
- Donc le trafic passe par Abuja ? Vous n'avez pas peur de l'armée Texane ?
- L'armée Texane ?
Tout le monde s'esclaffa suite à la remarque de Jay, celui-ci affichait donc une tête incompris, mais Nala vit qu'il serrait violemment ses poings en dessous de la table, masquant à peine l'irritation que ces moqueries pouvaient causer, mais Owen leva les mains en essuyant une fausse larme.
- L'armée Texane ? Oh, je vous en prie ! ce sont des passoires, ils ne remarquent même pas qu'ils sont déjà tous morts, ils n'ont aucune chance ! alors pour ce qu'il en est du trafic, vous n'avez rien à craindre, nous avons des personnes de confiance sur place.
Un homme rentra dans la place après avoir frappé à la porte et s'approcha d'Owen pour venir lui chuchoter quelque chose à l'oreille et le sourire du chef d'entreprise s'estompa avant de gronder d'une voix sourde.
- Tu es sûr ?
Le nouveau venu hocha de la tête et il fut tout de suite congédié. Nala sentit que quelque chose n'allait pas et elle avait bien raison car Owen se tourna vers l'assemblée et indiqua la porte.
- Si on allait en bas, discuter de la suite de nos plans ? Je crois qu'il faut que je montre quelque chose à mes très chers nouveaux clients...
Tout le monde commença à essayer de sortir mais la jeune femme devait trouver un moyen pour prendre discrètement la feuille avec tout les noms, elle ne savait pas comment elle pouvait faire une chose pareille sans élever des soupçons, Jay vit qu'elle commençait à devenir pâle, alors il la prit par la main pour l'aider à se lever, entoura sa taille de l'un de ses bras et l'embrassa. C'était si soudain, si inattendu qu'elle fit tomber les dossiers posés sur la table sur laquelle elle avait la main posé dessus. Jay la lâcha et s'agenouilla par terre pour ramasser les feuilles en s'excusant dans la direction d'Owen qui s'était attardé un peu dans la pièce pour les surveiller du coin de l'œil.
- Je suis terriblement désolé pour la maladresse de ma fiancée, Owen... Les femmes, pas vrai ?
- Non, non, ça arrive...
Le chef d'entreprise montra la porte ouverte avec des petits yeux perçants et Nala suivit Jay dans le couloir en suivant les autres qui s'étaient déjà mis en route.
- Pourquoi vous avez fait ça ?
Chuchota la jeune femme en se collant à lui pour que personne ne les entende et il répondit en tâtant ses côtes.
- Parce que tu paniquais, et que c'est vraiment pas le moment.
Elle enroula son bras autour du sien et posa la tête sur son épaule tandis qu'ils descendirent un escalier en spiral pour accéder à un ascenseur.
- On est repérés, comment on va faire pour sortir de là...
- Restons calme, c'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant.
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