chapitre 38 : parlons affaires

Nala inspecta toutes les possibilités de secours en cas d'extrême urgence tandis qu'elle et Jay se faisaient accompagner dans l'immense bureau de monsieur Barber. Celui-ci était dans un siège incroyablement grand, le dos tourné et face à la baie vitrée qui donnait sur l'après midi de Lagos.

- Entrez, entrez, mettez-vous à l'aise.

Nala sentit Jay se rapprocher d'elle et il glissa sa main dans le bas de son dos tout en se mettant doucement devant elle dans un signe de protection. La porte claqua derrière eux et le chef d'entreprise se leva de son siège avec un sourire typiquement américain et il indiqua un coin de la place qui était muni de canapés et de siège de couleur vert pomme, assortis à la moquette en fourrure grise claire. Owen vint s'asseoir sur l'un des petits sièges et leur dit en croisant ses mains sur ses genoux.

- Avant toute chose, pas de monsieur avec moi, surtout pour une personne aussi délicieuse que vous... Mademoiselle... ?

- Malya.

Il s'avança pour lui prendre sa main où se trouvait sa bague de fiançailles ridiculeusement grosse et fit mine d'être gênée en détournant doucement le regard.

- Arrêtez, vous allez me faire rougir...

Jay s'appuya au dossier du canapé en ouvrant sa veste pour pouvoir respirer malgré le fait que la chaleur n'atteignait pas tant que ça la pièce grâce à la climatisation.

- Comment vous voulez qu'on vous appelle alors ?

- Appelez moi Owen. Je pense que nous savons tous ici que les affaires dont on va discuter sont plutôt sensibles, autant qu'on fasse ça dans le plus grand des conforts...

- Je pense aussi. Allons dans ce cas, droit au but.

- Vous voulez d'abord quelque chose à boire ?

Owen indiqua les bouteilles de vieux whisky Johnnie Walker posées sur le bar, à l'autre bout de la pièce et avant que Jay ai pu accepter, Nala posa une main sur son bras.

- Non, merci, on préfère ne pas boire pour parler de ça, n'est-ce pas mon amour ?

La jeune femme savait pertinemment qu'une fois qu'ils allaient revenir à Halley, elle allait se faire tuer, rien qu'à en juger le regard haineux que Jay lui lançait mais elle ne voulait pas consommer quoi que ce soit qui provienne de l'ennemi, alors Owen alla se servir un verre du whisky de marque et revint s'asseoir après avoir grimacé lorsque le liquide vint lui brûler la gorge.

- Bien, si vous vous avez tout ce qu'il faut pour vous sentir à l'aise, allons donc droit au bout. Vous êtes quoi exactement ? Des dealeurs, des trafiquants, des braconniers... ?

- Des trafiquants.

- Comment ça se fait que je n'ai jamais entendu de vos trajectoires ?

Nala posa ses mains sur celles de Jay et expliqua d'une voix mielleuse.

- On vient de s'installer à Lagos, on habitait d'abord en Colombie mais il y avait trop de marchés concurrents et on ne voulait pas que nos marchandises soient trop mis en danger avec tout les contrôles... Faire du trafic de la Colombie jusqu'aux Etats-Unis, c'est presque... Cliché.

Jay fut surpris par l'aise de mentir de la jeune femme qui continua son jeu en collant un petit baiser sur la joue de son « fiancé » avant de se tourner à nouveau vers Owen qui avait les yeux plissés d'intérêt.

- Alors nous sommes venus ici... Un changement de climat et un marché plus accessible, c'est toujours favorable pour les affaires.

- Je ne peux être plus d'accord avec votre décision... Qu'est-ce que vous voulez de moi, dans ce cas ?

Cette fois, c'était Jay qui prit la parole en se ré avançant dans le canapé qui ne cessait de devenir de plus en plus confortable à la seconde, Nala voulait bien y rester pour le restant de sa vie.

- J'ai entendu parler de vous par de très bons collègues à moi... Je veux que mes produits soient sains et saufs, pas répertoriés par l'armée ou le gouvernement.

- Je vois. Comment savoir si ce que vous me proposez, c'est fiable ?

- C'est simple. Je peux vous avancer 20 millions de dollars, là, maintenant, pour vous prouver que vous pouvez avoir une totale confiance en ce que je vous dis.

- 20 millions... C'est une grande somme.

- Que je peux vous garantir dès l'aube.

Owen hocha brièvement la tête en se mordant la lèvre supérieure avant de se lever et de les inciter à faire la même chose.

- Alors je vous verrai à 10 heures du matin, demain, je vous enverrai une invitation pour l'adresse... Vous restez sur Lagos ?

- Oui.

- Donnez l'adresse à ma secrétaire quand vous sortirez et je vous retiens au courant, il faut que tout d'abord j'en parle à mes associés.

- Mais bien entendu.

- Très bien dans ce cas ! c'était un plaisir de vous accueillir... je me permets de vous dire à tous les deux que vous formez un couple tout à fait magistral.

Nala essuya une petite poussière de l'épaule de Jay et le regarda avec affection.

- Il n'y a pas un homme au monde que j'aime plus que lui...

Elle le vit légèrement rougir au niveau de ses oreilles et après un bref serrage de mains entre les deux hommes et les convivialités que ça suscitait, « Malya » et « Marco » quittèrent le bâtiment, et la chaleur les frappaient de pleins fouet.

- Où on va trouver 20 millions ?

Demanda Nala lorsqu'ils se remirent en route vers l'endroit où attendait des chauffeurs de voitures de luxe de prêt.

- On va pas lui donner 20 millions, ne t'en fais pas pour ça, mais ça a suffit pour faire réunir tout les connards de cette ville dans un seul et même lieu. Je t'avais dit qu'il allait essayer de nous prendre pour des pigeons, il va faire venir plus d'associés pour faire augmenter son offre, tu vois ? Le même jeu capitaliste...

Nala dut s'admettre que c'était plutôt un bon plan mais elle trouvait tout ça un peu trop facile.

- Et s'ils vérifient pendant la nuit qui on est ?

- Ne t'en fais pas pour ça non plus, nos profils ont été enregistrés dans la base des données.

Il s'arrêta lorsqu'il vit qu'elle était à quelques pas derrière lui, n'arrivant toujours pas à suivre à cause des talons aiguilles et gronda, les sourcils froncés par l'irritation.

- Dépêches toi, on va être en retard pour faire le briefing.

- Je vais vous les faire porter, vous aurez plus rien à dire.

Elle arriva enfin à son hauteur et son regard se radoucit.

- T'as été vraiment très douée. Je tiens à le dire.

Nala vit ses yeux verts briller d'une affection mal cachée et elle dit en baissant légèrement les yeux et bafoua.

- C'est pas aussi dur de prétendre quelque chose qu'on aimera que ça arrive en vrai.

Il allait répondre quand un chauffeur de Lexus arriva à leur hauteur et les invita à rentrer, laissant ainsi la conversation en suspens.

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