chapitre 29 : réflexe d'un soldat
Nala se rongea l'ongle de son index qui était le seul à être encore un peu long, en observant le paysage désolé autour d'eux. Le vent chaud fit flotter ses cheveux dans l'air quand le blindé dans lequel ils étaient s'arrêta brusquement à quelques kilomètres de leur endroit de déploiement ce qui la fit cogner contre le casque de Seth devant elle.
- fais attention Nala...
Elle releva le sien d'un geste maladroit et balbutia un pardon pathétique. Jordan l'aida à descendre et lui murmura avant qu'ils se remettent en route.
- Nala, c'est compliqué pour nous tous, d'accord ? Mais là pour le moment on va avoir besoin de toi... Alors s'il te plaît...
- je sais. Je m'y mets.
Elle glissa une balle de pointe dans son fusil professionnel et suivit les autres vers l'abandon.
La mission était quelque chose d'habituel, ils devaient tous couvrir les éclaireurs dans les rues. Leur mission, en revanche n'était pas habituelle du tout, la ville était encore plus abandonné que jamais, car le couvre feu décrété par le gouvernement Texan se faisait ressentir, tout les habitants s'étaient réfugiés à Abuja et les maisons de dressaient dans les rues comme des monticules de pierre qui avaient pour seul but de couper le vent à la terre. Nala s'était fait un confort de fortune avec sa veste militaire posée au sol, entre deux étages d'une ancienne épicerie et visait le centre de la petite ville avec son fusil de précision. Elle n'arrivait pas du tout à se concentrer malgré l'urgence de la situation. Les éclaireurs devaient s'assurer qu'il n'y avait personne à Sareja, et que tout le monde avait bien prit connaissance des règles et étaient venus se réfugier dans la capitale du pays. Mais comme ça se comprenait, il ne fallait pas rêver que tout le monde avait obéit, au contraire, qui dit ville vide, dit personnes qui profitent de l'absence de monde pour implanter leur maudites affaires. Un laboratoire de méthamphétamines avait été répertorié dans une ancienne pharmacie de fortune et il fallait malheureusement suivre le protocole et venir en appel aux services anti-drogues avant de pouvoir interagir. En attendant leur venue, l'infanterie s'occupait donc de sécuriser le périmètre, ça pouvait prendre des heures et les coudes de Nala commençaient déjà à rougir sous les efforts. Elle soupira en se roulant sur le côté et étira ses coudes en l'air ce qui les fit craquer sous l'effort. La jeune femme posa ses mains sur son visage pour se protéger de la poussière qui tomba en grandes quantités de et sa radio vibra sur son épaule ce qui la fit sursauter légèrement à l'entente de la voix de Shayne.
- Tango 3, tu reçois ?
- Cinq sur cinq, Lieutenant-Colonel...
- Il faut que tu bouges de là où tu es tu ne vas pas voir la rue à l'est du lieu de culte, il faut que tu atteignes le bâtiment voisin.
- Ça marche.
La radio s'arrêta et Nala ramassa ses affaires pour descendre avec précautions de la bâtisse en ruines. La jeune femme se laissa doucement glisser en bas de l'escalier quand elle entendit un léger bruit venant sur sa gauche et qu'elle se retourna en pointant le canon de son arme sur l'origine du bruit.
- Bordel j'ai failli me chier dessus...
Elle abaissa son arme lorsqu'elle vit Matt pointer le même arme sur son visage.
- Mais t'es pas bien ou quoi ?! j'ai failli te mettre une balle dans le crâne, Matt !
- Et moi alors ? bon bougeons de là, y'a personne ici de toute façon.
Il lui indiqua l'extérieur du bout du menton pour l'inciter à y aller en première pendant qu'il couvrait ses arrières et Nala se dirigea donc vers le bâtiment d'à côté, à pas de velours.
Encore quelques heures passèrent et toujours rien, Matt était même en train de bailler.
- Je suis vraiment désolé mais... C'est ça que je déteste le plus dans ce métier...
- Quoi, l'attente ?
- Non, les kinés à payer pour les coudes.
Fit le concerné en se massant les coudes.
Nala leva les yeux au plafond mais au moment où elle le fit, elle entendit des petits coups de feu répétées.
- Oh merde, on a un code 6 ! je couvre le flanc arrière !
Matt se leva à la vitesse lumière en laissant son matériel sur place, Nala n'avait même pas eu le temps de se relever qu'il était déjà parti, c'est à ça qu'elle devina qu'il faisait parti de l'infanterie il n'y a pas encore si longtemps et qu'il avait atteint l'expertise juste récemment. La Texane colla son œil dans son viseur et recula le calibrage pour éviter de flouter sa vision. Elle vit les troupes d'éclairage courir derrière des fuyards qui portaient des masques, ils étaient en train de hurler de fuir dans l'un des dialectes Nigérians qu'on parlait dans les environs de la capitale. La jeune femme essaya de viser l'un des hommes mais au moment où elle tira, la balle vint se loger à quelques centimètres seulement de ce qui semblait être le leader.
- Merde...
Elle rechargea en vitesse ce qui fit sauter la cartouche de précision en l'air, repointa mais cette fois ci, elle réussit à lui tirer dans l'épaule. Malgré ce tir, un petit groupe d'éclaireurs se détacha pour rattraper les autres fuyards tandis que deux d'entre eux s'occupait de venir emprisonner celui qu'elle avait réussi à atteindre. L'un des hommes chercha les environs du regard et regarda dans la direction de la tireuse d'élite, en lui faisant un signe de reconnaissance. Il ne pouvait pas la voir mais elle lui en fit un aussi, alors après s'être assurée que de ce côté-là il n'y avait plus rien à craindre, elle ramassa ses affaires et les affaires de Matt et se dirigea dans la direction où celui-ci était parti en courant. La jeune femme suivit sa trace jusqu'au toit où il se tenait, son arme de poing à la main et elle lui demanda
- Est-ce que ça va ?
- Regarde par toi-même.
Nala se rapprocha doucement de la bordure du bâtiment et vit les éclaireurs en train de se serrer les mains de joie, tout les fuyards avaient été arrêtés, aucun d'entre eux n'avaient de blessures grave, de quoi les envoyer très vite pour de nombreuses années dans les îles Gerezani, au loin des côtes de Lagos.
- Matt... T'as fait tout ça rien qu'avec ton glock ?
- Quoi, c'est pas si loin, c'est facile. Vous autres, vous êtes trop habitués à tout vos logiciels et ordinateurs...
La San Antonine le frappa dans le bras en guise de félicitations et il regarda la scène avec fierté. Nala lui indiqua la ruelle et finit par le ramener sur terre en lui disant.
- Si tu crois que ça va s'arrêter là... Allez viens.
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