chapitre 2 : Souvenirs douloureux
Nala avait passé ces dernières semaines à tenter de se remettre en ordre, à ne plus trop s'apitoyer sur son sort et finir comme un légume dépressif alors elle s'était remise au sport, était sortie voir ses amies, contribué à un projet de quartier qui consistait à entretenir un parc familial... Elle en avait presque oubliée ses malheurs jusqu'au jour où elle décida enfin de ranger ses affaires rapportées du Nigéria qu'elle n'avait pas touché depuis qu'elle était rentrée et commençaient sérieusement à puer.
Elle ouvrit en grand ses fenêtres et le soleil du printemps vint s'engouffrer dans l'appartement comme un signe de bon présage. La jeune femme enleva son pull et s'attacha les cheveux dans une queue de cheval haute qui vint frôler sa cicatrice au cou et se baissa vers les sacs poussiéreux. Nala poussa un soupir lorsqu'elle ouvrit l'un d'eux et y trouva son uniforme qu'elle porta lorsqu'ils s'étaient fait emprisonner, les vêtements où figurait le sang de Colt, craquelé sous le temps. Elle s'assit doucement sur le sol et posa sa tête dans ses mains, légèrement secouée, elle venait de se prendre un si grand choc dans la tête qu'elle en avait le tournis. Une larme vint à couler de ses yeux lorsqu'elle sortit de la poche de ses vêtements de clinique, la lettre qu'il lui avait écrite. Avec des mains tremblantes, elle la relit et renifla de peine, jamais elle n'avait ressenti une telle culpabilité auparavant et c'était encore si loin d'être terminée... Les rapatriés avaient enfin reçu des nouvelles du Régiment et de leur situation au Nigéria et c'était un désastre. La trêve avait été brutalement levée et les troupes n'avaient plus le contrôle des frontières, ils étaient à présent tous repliés de plus en plus vers Abuja, emprisonnés par leur ennemi qui devenait de plus en plus puissant. Même les terroristes et les rebelles n'avaient plus aucune influence sur quoi que ce soit et s'étaient murés dans le silence et l'inexistence. Nala replia la lettre et se releva pour aller la mettre dans une boîte où elle rangeait celles de son père quand il était encore dans sa résidence en Afghanistan. Elle essuya ses joues d'un revers de la manche de sa blouse et se dit qu'il n'était plus temps de garder de vieux démons, alors elle prit un grand sac poubelle et jeta toutes ses affaires tâchées de sang ou remplis de poussière, elle alla tout jeter dehors quand elle aperçut l'une de ses voisines hurler dans le couloir externe, au téléphone. Nala se mit contre les murs des appartements en attendant qu'elle bouge mais elle se dit qu'ainsi, elle en aura pour une éternité.
- quoi ? Non mais t'es pas sérieux là ? Tu viens de m'envoyer un texto pour nous dire que tout était fini ? un texto, enculé ? un putain de texto ? Et là j'arrive sur ta boîte vocale ? T'as intérêt à me rappeler sinon je viens chez toi et je...
Nala détourna le regard, dégoûtée face à la menace de sa voisine qui devait pas être plus âgée que 21 ans, des longs cheveux blonds et un chewing gum de 4 ans dans sa bouche. Lorsqu'elle raccrocha et se tourna vers Nala, elle lui hurla dessus
- les mecs de nos jours, hein ? c'est vraiment tous que des bâtards ! est ce qu'il peut y arriver pire au monde ?
La San Antonine haussa les épaules et demanda
- est ce que tu peux te pousser s'il te plaît ? ça commence à me tirer sur les bras ces sacs...
- oh ! oui, pardon, vas y.
Au moment où Nala essaya de prendre l'escalier elle fut arrêté par la voix stridente de sa voisine blonde.
- Au fait merci pour ton service ! t'as l'air super chouette en uniforme !
Nala plissa les yeux en voyant la jeune femme s'éloigner et murmura
- super chouette ? Ouais, c'était le but...
Exaspérée par le comportement ignorant de sa voisine, Nala posa les sacs de déchets dans les grands bacs de poubelle et s'arrêta un instant, à bout de souffle, les mains posées sur sa taille. Elle observa le soleil s'apprêter à se coucher derrière les maisons de bordure de ville de San Antonio. Sa ville lui avait manquée, elle ne lui apportait que les meilleurs souvenirs de sa vie et ça la faisait endurer les chocs dans un meilleur sens. Elle essuya ses mains sur son jean bleu clair et décida de rentrer chez elle, mais avant cela, elle passa devant les boîtes aux lettres et en sortit son courrier. Il y avait des pubs, des rapports de taxes et une lettre de la Défense... Elle remonta en inspectant celle ci avec curiosité et fatigue et une fois à l'intérieur, elle claqua la porte derrière elle et vint s'asseoir sur son canapé et l'ouvrit. Dedans il se trouvait un recommandé de remise à jour de son dossier militaire, il lui fallait aller à la base la plus proche pour témoigner si elle veut continuer son métier où si elle voulait arrêter. Nala soupira en collant sa tête contre un petit coussin et réfléchit un instant. Elle se rappela de la demande de Julian, elle se rappela de l'appel à vengeance qui hurlait dans son cœur chaque fois qu'elle essayait de dormir... Demain elle allait aller à Dallas, directement, il fallait qu'elle voit Jay.
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