N.O.U.V.E.A.U.T.É.

Devant son immeuble, une boule de stress se logea en moi. Alors comme ça, nous allons coucher ensemble ? Je me rappelai rapidement de ce qu'il fallait faire pour les préliminaires, pendant qu'il composait le code de son appartement : sucer, caresser, embrasser. Est-ce que c'était dans cet ordre? Pas sûr. J'eus l'envie irrépressible d'envoyer un message à Haël pour lui demander d'autres conseils, mais il était trop tard, on montait déjà les escaliers. Pourquoi ne m'étais-je pas renseigné sur la chose avant ? Quel con ! 


- Ça va ? T'as l'air perturbé. 


Trop pris dans mes pensées, je ne remarquai même pas qu'il s'était retourné vers moi et me dévisageai. J'espérais que mon inquiétude ne se reflète pas sur mon visage. 


Règle numéro une : sourire tout le temps. 


Je me forçai à lui sourire et à balayer ses doutes d'une main. 


- Non ça va, je pensais juste à un truc à l'instant, mais rien de grave. 


Il sembla conquis car il se retourna et continua de dévaler les marches les unes après les autres. Il habitait au dernier étage ou quoi? Pas que j'étais fatigué, l'exercice physique j'en faisais tout les jours, mais ça commençait à faire long et me retrouver dans cet espace clos m'angoissait plus qu'autre chose. J'eus même l'envie de l'arrêter et de le supplier de me prendre dans les escaliers, que ce soit de l'histoire ancienne et qu'on puisse passer une soirée sympa et décontractée par la suite. Mais je savais qu'à un rencard, on parlait d'abord et ensuite, on couchait, jamais l'inverse. 

Sahel ne s'arrêta cependant pas à la dernière porte mais continua de grimper quelques marches avant d'atterrir devant une porte épaisse en mental. Il tira fermement sur la poignet et on entra... Sur le toit de l'immeuble ! Il se mit un peu en retrait, épiant mes expressions et j'admirais la formidable vue qu'offrait ce toit, donnant directement sur la tour Eiffel illuminée et en fond, le ciel étoilé. 


- Pas mal hein ? Lança l'asiatique. 

- C'est... Génial, soufflai-je. 

- J'ai l'impression que c'est la première fois que tu vois la tour Eiffel, se moqua gentiment Sahel. 


Je levai les yeux au ciel, bien sûr que j'avais vu la tour Eiffel des milliers de fois, même si je n'y suis jamais monté, c'était pour autre chose, que je m'émerveillai. 


- Non idiot, c'est pour la vue, j'ai... Toujours aimé regarder le ciel, de jour ou de nuit, alors être comme ça, en hauteur, c'est vraiment top. 


Il s'avança vers moi et ébouriffa tendrement mes cheveux. Je me sentis bizarre à ce contact, jamais personne n'avait agit comme ça avec moi, même Haël était trop brusque dans ses marques d'affection. 


- Allez viens, qu'on s'assoit un peu. 


Je le suivis et on se posa sur le sol froid, malgré l'air doux d'un mois de printemps. Il me tendit une canette de coca et en prit une pour lui. 


- Désolée pour le coca, j'aime pas la bière ni l'alcool, je trouve ça dégueulasse, m'avoua-t-il. 

- Pas de soucis. 


Sa révélation me fit sourire, c'était rare qu'un mec n'aime pas l'alcool, mais je trouvais ça mignon venant de lui. Puis, il était plus jeune que moi, donc d'un côté, j'étais rassuré.

Pendant quelques minutes, aucun de nous parla, jusqu'à ce qu'il passa une jambe au travers des miennes et me regarda avec un sourire provocateur. Putain, il avait vraiment un beau sourire, le con. 

Trop stressé par cette soirée, j'oubliais complètement de lui offrir des sourires, comme le disait les quatre règles. Bon, je pourrais toujours me reprendre, rien n'était gâché. 


- Et donc, pourquoi ce " wow " en me voyant tout à l'heure ? Demandai-je curieusement. 

- T'es super canon dans ces fringues. Ça change de tes joggings et sweat trop larges et qui ne te mettent pas en valeur, rit-il d'amusement. 


Je me sentais terriblement con à réagir de la sorte, mais je  sentis mes joues chauffer à cette phrase. Le " super canon " avait éveillé ses sensations bizarres dans mon ventre et je sentis mes mains s'agiter, je décidais donc de les poser sur mon pantalon. 


- Merci, répondis-je en détournant le regard, fuyant le sien. Et... Hum, pourquoi avoir choisi le toit d'un immeuble pour ce... Cette sortie ? 

- Parce que je voulais un endroit intime pour parler tranquillement, lâcha-t-il naturellement. 


Je tiltais sur le " intime " et me crispai. Est-ce qu'il voulait qu'on le fasse ici? Il fallait vraiment que j'arrête de penser à ça, ça aller me faire des tords si je continuais. Jamais je n'avais stressé avant un rapport, bien au contraire, j'y suis allée comme si j'allais me chercher un kebab. J'ai consommé et me suis barré. Il suffisait de faire la même chose, je n'aimerai pas comme d'habitude, je devais simplement simuler et tout se passera rien. En plus, j'avais mon tube de lubrifiant sur moi. 


- Oh j'ai oublié quelque chose ! Je reviens bouge pas, me dit-il en partant. 


Je le regardais sortir par la grosse porte métallique et ne manquai pas de glisser mon regard vers ses fesses. Je me mordis la langue, il était vraiment bien foutu cet asiat' ! Il était beaucoup mieux que les deux mecs avec qui j'avais déjà couché. 

Je me soulevai un peu et pris le tube de lubrifiant dans mes mains, je le fis tourner un instant entre mes doigts, jouant distraitement avec. J'ouvris le bouchon et sentis l'alléchante odeur qui en sortait. Avec curiosité, j'en versais une goutte sur le dos de ma main et étalai la substance un peu gluante à l'aide de deux doigts. 

Quand j'entendis la porte s'ouvrir, je paniquai un peu et mis le tube précipitamment en dessous de mes fesses. Il m'offrit un grand sourire et avait dans les mains un plateau avec des chips et des amuses bouches froid, qu'il posa entre nous. 


- Tadam, c'est moi qui ait tout fait ! Annonça-t-il fièrement. 


Je souris et en piquai un avant de l'enfourner dans ma bouche. C'était trop bon ! J'en repris d'autres et Sahel rit de ma gourmandise. 

Finalement, nous avions réussi à trouver un sujet de conversation et tout s'était enchaîné, j'avais même fini par oublier mon stress et mes craintes. J'en appris plus sur lui : il habitait bel et bien dans cet immeuble, sur Neuilly-sur-seine, sa maman était japonaise et son père français. Ses deux parents étaient neurochirurgiens et il était fils unique. Il était déjà sorti avec une fille au collège pendant quelques mois mais ça n'avait pas été l'amour fou. Il n'était d'ailleurs jamais tombé amoureux. Il a même complimenté mon sourire à plusieurs reprises, m'avouant que la première fois que je lui avais sourit, il était directement tombé sous le charme. 


- Au fait, comment t'as réussi à me localiser ? Demandai-je curieusement. 

- C'est pas moi, quand tu m'as volé, j'étais en panique alors j'ai directement été chez un ami qui est fort pour hacker, et voilà, il t'a envoyé ce message et il m'attendait à la sortie du métro, téléphone en main et numéro des flics déjà entré. 

- Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dénoncé directement ? 


Je le vis hausser les épaules, il mangea l'un de ses amuses-bouches et répondit, la bouche encore pleine : 


- Ton sourire peut-être ? 


Il se mit à rire de sa phrase et je ne pus réprimer un sourire. Comme quoi, avoir un beau sourire pouvait vous être bénéfique et vous sauver la vie. Il avala bruyamment et reprit : 


- Sérieusement, mon pote m'avait dit de te dénoncer, mais j'arrivais pas à me résigner, j'avais comme... L'irrésistible envie de te revoir, juste une fois, m'avoua-t-il. 


Aussitôt, ce petit truc dans mon ventre se remit à gigoter. Je commençais même à croire que j'avais un ver dans mon intestin et que celui-ci se plaisait à entendre des compliments venant de l'asiatique. Puis ça expliquerait pourquoi je ne grossissais pas. 

Je ne savais même pas quoi répondre à sa phrase, j'étais devenu tout timide et c'était extrêmement dérangeant. J'étais plus vieux que lui merde ! Et qui dominait l'autre ? 

Je remontai mes jambes près de mon corps et mis ma tête entre elles, entourant mes bras autour de mes genoux. 


- Faut que t'arrêtes de me dire des trucs comme ça, soufflai-je.


Je sentais mon souffle chaud sur mes jambes et mes joues étaient brûlantes. Que m'arrivait-il ? J'avais terriblement envie de sortir mon téléphone pour demander à Haël qu'est-ce que je devais faire et si c'était normal tout ce qu'il m'arrivait. Mais je savais que je paraîtrais ridicule si je le faisais. J'étais un grand garçon, je n'étais plus puceau depuis longtemps alors qu'est-ce qui clochait en moi, bon sang ? 


- Pourquoi ? 


Je retins mon souffle, devais-je lui dire ? Devais-je être honnête ? Toujours en cachant mon visage, je murmurais quelques paroles très bas, dans l'espoir qu'il ne m'entende pas vraiment. 


- Parce que ça me fait... Des trucs bizarres dans le ventre, lançai-je honteux. 


Si Haël ne pouvait pas m'aider, à mon plus grand damne, peut-être que Sahel le pourra ? 

Soudainement, je sentis un souffle chaud près de mon oreille et cela intensifia la douleur dans mon ventre et une douce chaleur se diffusa dans le bas de mon corps. Je remuai un peu les jambes, mal à l'aise. 

Mais ce moment ne dura guère longtemps, car des coups violents tambourinèrent la porte métallique et une grosse voix s'éleva : 


- Police municipale, veuillez ouvrir ! 


En entendant cette phrase, je sautais sur mes pieds et écarquillai les yeux. La première idée qui me vint en tête était : Sahel m'a piégé, il m'a fait venir ici pour aider ces putains de keufs et la panique dû se lire sur mon visage car l'asiatique fronça les sourcils, il venait sûrement de comprendre mon raisonnement. Mais il ne s'y attarda pas et calmement, il regarda tout autour de lui, puis revint finalement sur moi et son regard glissa sur mon corps avant qu'il ne me lance : 


- Fous toi à poil, maintenant. 




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