E.M.M.E.N.E.

- Ha, pourquoi ce soir ? Me plaignis-je, tournant en rond dans ma chambre, stressé comme jamais. 

Ce petit con eut un rire moqueur en réponse à ma phrase et je lui lançai mon oreiller en pleine figure. Et toc. Je me regardais une énième fois dans le miroir à moitié brisé qui ornait un de mes murs et me scrutai sous tout les angles possibles et inimaginables, je levai même les bras pour voir ce que l'ensemble me donnait. Pathétique. Pour ma défense, je n'ai jamais eu de rendez-vous, ce qui faisait monter mon seuil de nervosité à son apogée. 

Haël se releva de mon lit et vint entrer ma chemise blanche dans mon pantalon avant de me regarder au travers du miroir. 

- C'est mieux, conclut-il, satisfait de ses conseils vestimentaires en matière de premier rencard. 

- Je mets du gel pour mes cheveux ? Demandai-je, soucieux de son avis. 

- Nope, laisses les au naturel. Bon, répètes ce que je t'ai dit. Règle numéro un : 

- Sourire tout le temps, répondis-je comme un enfant ayant bien appris sa poésie. 

- Règle numéro deux : 

- Ne pas parler du taffe.

- Règle numéro trois : 

- Ne pas lui avouer que j'avais presque rien ressenti durant mes trois rapports. 

- Règle numéro quatre : 

- Euh... Non celle-là je peux pas, avouai-je enseveli sous la gêne.

Mon ami me tourna face à lui, posant ses mains sur mes épaules et fronçant les sourcils. 

- Aislin, règle numéro quatre ! Gronda-t-il. 

- Simuler en cas de rapport sexuel... 

Rien que d'imaginer mettait en émois mes hormones. Haël avait connaissance de mes coups ratés en matière de sexe, et d'après lui, cela était dû au fait que je sois tombé sur trois bras cassés et inexpérimentés. Lorsque je lui avais raconté le déroulement de l'acte, il avait explosé de rire en apprenant que j'avais omis le passage " préliminaire " et " préparation ".Grosse gourde d'après lui, me traitant de bras cassés à mon tour. M'ouais, même avec  ces choses, j'étais sûr de ne pas m'extasier pendant un enculage ou un enculement. La baise, c'était pas mon truc.   

- Et n'oublie pas, en préli tu peux le sucer ou/et lui peut te le faire, vous pouvez vous caresser, jouer avec des jouets ou de la bouffe, ça marche bien ce machin, vous embrasser s'il gère bien le truc. Pour la pénétration, ne manque pas la préparation et le lubrifiant, s'il a pas, vous pouvez toujours essayer avec de la mayonnaise, ça risque d'être chelou, mais ça aidera à glisser, m'expliqua-t-il très sérieusement. Trop sérieusement. 

Je fis une grimace en imaginant la scène avec de la mayo dégouliner sur nos corps, tout graisseux et poisseux. En revanche, je  frissonnai en songeant à son si joli visage et à ses lèvres autour de mon sexe... Je sentis mes joues chauffer. Est-ce que c'était si paradisiaque qu'on le disait ? J'avais envie d'essayer, mais en même temps, j'avais peur d'être déçu, ou de le décevoir lui. Depuis quand étais-je devenu un grand sentimentaliste ? 

Je regardais l'heure sur mon téléphone et constatai qu'il était bientôt l'heure. Mon ventre se contractait une nouvelle fois à l'idée de le revoir et je me mis enfin en route vers le lieu du rendez-vous, avec un " bon courage mec, tu vas y arriver  ! " d'Haël. 

Sur le chemin, je flippai un peu. Je n'avais pas prévu qu'on couche ensemble, mais j'avais peur que ça dérape et qu'on ait pas de lubrifiant. Désireux de faire les choses bien - pour une fois -, je me rendis dans un sex-shop qui se trouvait sur la route. J'entrai dedans, un peu honteux, et me mis à chercher après un tube et un pot de lubrifiant. Finalement, je tombais sur un petit tube que je pourrais coincer dans ma poche et sortir en cas d'extrême urgence. Je lis la notice derrière qui indiquait que ce gel lubrifiant goût fraise tagada était comestible. Je ris un instant devant l'étiquette, qui aurait pour idée de le manger ? Certes, je passais en caisse avec, mais une question me taraudait. 

- Et mh, est-ce que vous pensez qu'il y en aura assez ? Finis-je par me lancer, légèrement inquiet au vu de la petite taille du tube et son contenu. 

Le vendeur se mordit l'intérieur des joues, retenant sans doute un rire. Du con. 

- Bien sûr monsieur, vous pourrez et jouer à des jeux érotique, et pratiquer la pénétration bien lubrifier. 

Des jeux érotiques avec du gel lubrifiant ? J'eus envie de lui demander des exemples, mais j'estimais m'être déjà assez ridiculisé comme ça. Je hochais la tête et fourrai le tube dans ma poche arrière de pantalon. Puis je repris ma marche vers le Oldschool bar, là où m'attendait l'asiatique. D'ailleurs, il fallait vraiment que je le questionne sur ses origines, était-il vraiment japonais ? 

Arrivé à bon port et constatant que j'étais en avance, même en ayant fait une petite course, je dressai une liste des choses dont je devais lui demander comme : quelles origines avait-il ? Quel âge avait-il ? Dans quel arrondissement de Paris vivait-il ? Et surtout, pourquoi pendant presque deux mois, avait-il déserté ? 

Je sortis de mes questionnements en entendant un sifflement près de moi. 

- Wow ! Juste wow quoi ! Prononça Sahel, semblant choqué en détaillant ma tenue. 

Règle numéro une : sourire tout le temps. Je lui offris donc un sourire, quoiqu'un peu crispé et vint lui serrer la main, mais il préféra le contacte car il me ramena contre lui et me fit une brève étreinte. Je me reculais un peu pour voir comment il était sapé, et je me sentis tout de suite encore plus mal à l'aise : il portait simplement un pantalon militaire vert kaki, des rangers noirs et un sweat de la même couleur. Non ! Je me tapai la honte du siècle ! J'avais pris ce rendez-vous pour un truc trop sérieux et au final, c'était plus une sortie décontractée entre potes, quel idiot. Était-il possible que je me sois absolument gouré sur le fait qu'il me drague ? S'il y avait eu un trou de souris, j'y aurais plongé tête la première sans réfléchir. 

Je remarquai ma casquette dans l'une de ses mains, et suivant mon regard, il sourit en levant celle-ci en face de moi. 

- Tu es trop bien fringué pour la porter. Je te la garde pour le prochain rendez-vous, lança-t-il en la posant sur ses cheveux. 

Deux choses me frappèrent : ses cheveux étaient déliés et lui encadraient le visage, des mèches partant dans tout les sens et qui le rendaient sauvage et sexy. La deuxième, qui me réjouit dans mon fort intérieur, était qu'il avait prévu un second rencard. Je sentis mon ventre bouillir à cette nouvelle et elle avala en même temps la honte de ma tenue. Puis il avait employé le terme " rendez-vous " preuve que je ne m'étais finalement pas emporté et trompé. 

Je savais très bien que j'avais un sourire niais à présent. Ce mec me rendait vraiment con ma parole. 

- Tu viens, on bouge. 

Je le suivis donc, marchant côte à côte dans les rues étroites de la capitale. 

- Alors monsieur Cohill, quel âge avez-vous ? Commença-t-il la conversation. 

- Vingt-et-un ans, et toi le japonais ? 

- Dix-neufs, me sourit-il. 

J'étais fier de moi : je venais d'avoir son âge et son origine en une seule question. On continua à parler, à apprendre à nous connaître et je devais avouer que j'aimais ça. Merde, je me sentais vraiment bien avec lui, c'est dingue. Je me surpris même à rire sincèrement et à lancer d'autres sujets de conversations. 

- Au fait, on va où ? Demandai-je après quelques minutes de marche. 

Son visage se tourna vers moi et je crus apercevoir un sourire lubrique naître sur ses lèvres. 

- Chez moi, lâcha-t-il naturellement. 



Désolée pour la petitesse du chapitre ! 1330 mots, c'est vraiment peu, je concède, mais comprenez moi, il va être 5h du mat et je suis crevée x) Si je l'arrête ici et le publie, c'est bien évidemment car j'ai beaucoooooup d'inspiration pour la suite et qu'elle ne devrait pas tarder à sortir. 

Bisous bisous ! 



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