D.A.N.S.E.

 3 Décembre 2018. 


 — Bonsoir, le voleur de mon cœur, pouffa une voix à mon oreille. 

Je fis un bond et me retournai aussitôt, tombant sur l'asiatique qui avait une main dans ses cheveux pour les tenir en arrière. Sa voix si proche de moi m'avait injecté des frissons et je sentis mes joues chauffer en me rappelant d'hier, sous la douche, au plaisir solitaire que j'avais pris en pensant à lui, à son corps contre le mien...

  —  Quel jeu de mot recherché, me moquais-je pour faire distraction de ma gêne, dû à notre proximité. 

Je me reculais de deux pas pour être plus à l'aise, tandis qu'il continuait de me sourire. 

  —  Merci merci, dit-il en faisant une petite référence avant de rire de nouveau. 

Je me mordis l'intérieur de la joue, il était juste... Magnifique. J'en venais même à me demander ce qu'un homme aussi parfait faisait avec un petit voyou dans mon genre. Tout fier de lui, il sortit l'une de mes casquettes de son autre main, qui était restée cachée derrière son dos depuis le début. 

  — Tadam ! s'exclama-t-il comme un enfant. Je t'en rends une aujourd'hui, décréta-t-il. 

Je roulais des yeux mais souris en la reprenant. Tandis que je la plaçais correctement sur ma tête, je sentis un regard se balader sur moi, Sahel examina attentivement ma tenue. 

  — J'adore quand tu portes des jeans serrant, avoua franchement l'Asiatique. 

Je sentis mon ventre se retourner juste avec cette phrase et gêné, je donnais un coup dans l'épaule de Sahel. Celui-ci ne se départit pas de son grand sourire et replaça quelques mèches de ses cheveux en arrière. 

 — Alors, où allons-nous ? demandai-je finalement. 

  — Surprise, répondit-il en me faisant un clin d'œil.  Let's go !

Le plus jeune passa sa main sur mes reins pour me pousser à avancer et je me laissais faire docilement, appréciant même le contact avec un certain embarras. Comme à notre habitude, nous parlions de tout et de rien, se trouvant toujours des choses à se raconter. C'était dingue de voir à quel point nous nous entendions aussi bien.  

Nous ne marchions que quelques minutes, avant que l'asiat' ne prenne mon avant-bras pour me stopper devant une sorte de bar dansant. Je regardais le titre de l'enseigne et fronçais les sourcils. 

— Tu m'emmènes dans un bar de tango ? demandai-je, incrédule. 

— Du tango, de la salsa, il y a un peu de tout ici, en fait, sourit Sahel. 

— Mais pourquoi ? 

Le Japonais me tira à l'intérieur sans me répondre, toujours avec cette malice dans les yeux qui le caractérisait bien. Si je m'étais attendu à ça... Je pensais à une autre de nos sorties classiques, boissons, manger, promener, pas danser ! Je ne savais même pas danser, Sahel allait s'en rendre compte et j'allais m'humilier devant lui. Autant dire, j'espérais qu'il m'avait emmener ici seulement pour boire un verre et repartir une heure après. 

Il m'aida à retirer ma veste pour que je sois plus à l'aise et la laissa sur une chaise, la sienne prit le même chemin. Il attrapa ensuite mes doigts des siens et me tira sur la piste, où des personnes de tout âge étaient en train de bouger leur corps en rythme. Une boule de stress se logea dans mon ventre et je fis des yeux réprobateurs et effrayés à Sahel, pour qu'il comprenne ma détresse et qu'il décide de m'épargner cette future et imminente honte. 

Sahel sembla le remarquer, il m'attira dans ses bras et glissa à mon oreille : 

— On s'en fiche des autres. 

Son souffle chaud me donna des frissons. L'une de ses mains glissa dans mes cheveux et il poussa ma tête contre son cou.

 — Tu te sentiras peut-être plus à l'aise si ton visage est caché ? proposa le Japonais. 

Je ne pus m'empêcher de sourire, j'avais appris, en le côtoyant, qu'il était très attentionné et je devais avouer que cela me plaisait énormément. L'autre main descendu à hauteur de mes reins pour me garder contre lui et il commença à bouger lentement son corps contre le mien. Je dus me contraindre à le suivre, si je ne voulais pas paraître stupide. Je calquais minutieusement ses mouvements, le fait que je ne voyais rien y jouer pour beaucoup. 

Finalement, je me laissais emporter par les musiques et par le corps de Sahel. Je pouvais même dire qu'être contre lui était génial. Je sentais non seulement son corps contre le mien, mais aussi son odeur, son souffle, sa présence tout simplement. Je devenais de plus en plus dingue de Sahel, c'était aussi effrayant qu'excitant. 

Je me risquais à donner un baiser tendre sur la peau de son cou et aussitôt, ses doigts se firent plus fermes sur moi. Puis, sa main dans le bas de mon dos se mit en action et caressa mon dos doucement, lentement. Elle se fut plus curieuse au fils des minutes, elle explora mes omoplates, ma taille, mes hanches, s'immisça vers la lisière de mon pantalon. Je sentais qu'il avait envie de la descendre et de tâter mes fesses, j'en avais terriblement envie aussi. Mes bouffées de chaleur me le prouvèrent. 

— J'en peux plus, soupirai-je. 

Mes joues se mirent à chauffer, qu'est-ce que je venais de dire ? C'était gênant. J'espérais de tout mon cœur qu'il n'ait pas attendu, ou qu'il ait mal interprété ma presque supplique. 

Ses mains se réunirent sur mes joues, dont il avait mis un peu de distance pour pouvoir me regarder. 

— Tu es brûlant, constata-t-il. 

— Mon ventre gargouille, lâchai-je. 

— Il fourmille ? 

Je hochais la tête avec embarras et Sahel eut un énorme sourire aux lèvres. Il déposa sa bouche contre mon front. 

— Moi aussi, j'en peux plus, Aislin, susurra-t-il à son tour. 

Tout à coup, il tira sur ma main et m'emmena chercher nos vestes. Il mit la mienne sur mes épaules et prit la sienne dans les mains pour vite sortir du bar. 

— Où est-ce qu'on va ? demandai-je, perdu. 

Je n'avais pas vraiment compris sa phrase, il paraissait... Fatigué. Merde, je l'avais ennuyé ? La crainte pris possession de moi et je tremblais de froid et d'appréhension une fois dehors, sous le vent frais de la nuit. 

Il me lâcha et marcha devant moi, avant de se retourner avec un grand sourire scotché aux lèvres. Il était tellement beau quand il souriait de cette manière. 

— Tu veux savoir pourquoi je t'ai emmené danser, Aislin ? 

Je fronçais les sourcils en secouant la tête. Il continua de marcher en arrière, face à moi. Il allait finir par se torcher, à ne pas voir là où il posait ses pieds. 

— Pour avoir ton corps près du mien, pour pouvoir te toucher, pour avoir un prétexte pour le faire, sourit-il. 

Je me mordis la lèvre inférieure. 

— La vraie raison, c'est que j'ai envie de t'embrasser depuis trop longtemps, et que t'avoir entendu gémir contre moi et de m'avoir avoué que je te donnais des papillons dans le ventre, m'a fait me rendre compte qu'il fallait que je le fasse, aujourd'hui, maintenant, s'expliqua-t-il. 

J'ai gémi ? Des papillons dans le ventre ? Qu'est-ce que c'est ? Cependant, ses mots ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd et je crus tomber dans les pommes sous le coup de toute cette émotion. Il avait aussi envie de m'embrasser et il allait le faire maintenant ! Une seconde... Pourquoi marchait-il alors ? 

— Mais... Pourquoi est-ce qu'on part, alors ? demandai-je presque timidement. 

— Je veux t'embrasser à un endroit bien spécial, me dit-il avec un clin d'œil. 

Ok, je pense être en train de me liquéfier sur place. Une immense vague de désir naquit en moi et mon ventre joua carrément l'orchestre. Je me sentais absolument excité à l'idée de l'embrasser. Savoir qu'on allait enfin passer le pas me mettait dans tous les états et faisait grandir l'excitation et l'envie. Le faisait-il exprès ? Et puis,  à quel endroit ? Je ne voyais pas d'où il voulait parler ! 

— Allez, rattrape-moi si tu le peux, se mit-il à courir. 

J'entendis son rire se répercuter entre les immeubles et une seconde après assimilé ses mots, je courue à sa suite, donnant tout ce que j'avais en réserve pour le dépasser et lui montrer qui était le plus fort. Après avoir courus dans plusieurs petites ruelles, on se retrouva là où nous avions atterri lors de notre premier rendez-vous, sur une immense étendue d'herbe taillée à la perfection. L'heure tardive faisait que plus personne n'était présent et le parc était trop peu éclairé pour y avoir nettement. 

Je sentis soudainement des bras m'enlacer par derrière et un corps se coller au mien. Un soupir de bien-être s'échappa de mes lèvres et les siennes vinrent se poser contre mon cou. 

— Tu vas attendre combien de temps ? me plaignis-je. 

— Jusqu'à nous rendre complètement fou, s'amusa le Japonais. 

— Je le suis déjà, avouai-je. 

— Moi aussi, pouffa-t-il. Tu as envie de m'embrasser depuis combien de temps ? 

— Qui a dit que j'en avais envie ? 

Je me débattis gentiment pour qu'il me lâche et me mit face à lui, l'air taquin. 

— Attends, tu crois que je te disais ça pour que tu m'embrasses ? Moi je me demandais juste quand tu allais partir, simulais-je. 

Sahel rit et m'attira une énième fois contre lui, tout en gardant nos visages face à face. 

— Et ton petit ventre qui frémit pour moi ? lâcha-t-il. 

J'ouvris la bouche pour répliquer, mais je n'en eus pas le temps, car Sahel en profita pour coller la sienne contre la mienne. Un gémissement de surprise me prit aussitôt, ne m'y attendant absolument pas. Cependant, il se retira aussi vite. 

— Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher, souffla-t-il. 

Je souris, heureux, et passa mes mains derrière sa nuque pour l'embrasser de nouveau. Cette fois, le baiser dura plus longtemps et nous laissions exprimer toute notre envie mutuelle. Rapidement, les langues se joignirent dans une danse sensuelle et pleine d'érotisme. Mon excitation grandit de seconde en seconde et j'eus bien peur d'avoir un petit problème entre les jambes. Sahel me serrait contre lui et cela me fit tant de bien. C'était donc ça, prendre du plaisir ? Je comprenais soudainement mieux tous mes collocs obsédés par le plaisir. Mais, avaient-ils seulement ressenti ce que je ressentais actuellement ? J'avais l'impression être le seul privilégié, j'avais l'impression ne pouvoir le ressentir qu'avec Sahel. 




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Wattpad me dit que ça fait depuis Avril 2017 que je n'ai pas publié et franchement... Je me demande sérieusement pourquoi j'ai arrêté de l'écrire o.o En la relisant, je me suis de nouveau plonger dans leur univers et je me suis rappelée à quel point j'adorais écrire cette fic, donc voilà, telle est la question du jour : pourquoi j'ai arrêté de l'écrire ? mdr 

En espérant qu'elle continue à vous plaire ! 

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