Chapter #03 « one step closer »

Une légère brise soufflait dans les rues, portant à bout de bras les rayons du soleil qui s'éveillait, lentement ; une faible lumière se glissa par la fissure du volet mal fermé et se confronta à son visage endormi. Un grognement s'échappa de ses lèvres et il tira maladroitement le drap qui le couvrait, tentant tant bien que mal de fuir la lumière du jour ; dans un soupir agacé, il se hissa dans une position assise et étouffa un bâillement entre ses lèvres. Le tissu qui le couvrait tomba sur ses cuisses, dans un bruit étouffé et il arqua un sourcil, en se rendant soudainement compte de sa nudité ; ses prunelles nacrés s'attardèrent sur les détails de la pièce et les sourcils froncés, son regard s'accrocha à l'enveloppe sur la table de chevet. Il l'attrapa d'un geste lent et l'ouvrit, découvrant quelques billets et un petit mot ; les lettres étaient finement tracées, l'écriture d'une femme, qui lui souhaitait visiblement un bon retour et le remerciait pour la nuit.

Les sourcils froncés, il observa un instant les billets ; vingt milles yens. Une grimace déforma ses lèvres et un éclat de colère passa dans ses prunelles d'un beau blanc ; l'enveloppe se heurta brutalement au bois de la table de chevet et il repoussa le drap, dans un coin du lit. Il se jeta sur ses deux pieds et récupéra ses vêtements au sol ; refusant de rester une seconde de plus, dans cet appartement.

Une amère odeur de tabac froid se heurtait aux murs métalliques de l'habitacle ; il étouffa un bâillement entre ses lèvres. Les deux mains sur le volant, il tentait de ne pas perdre patience ; la vieille horloge enfoncé dans le tableau de bord, juste au dessus du volant en cuir, indiquait onze heures quarante cinq, ils auraient dû quittés le coin, vingt minutes en arrière. Dans un geste lent, il attrapa la bouteille d'eau que lui tendait un blondinet, un peu trop souriant et fourra une aspirine entre ses lèvres ; la nuit avait été courte et la seule chose qu'il aimerait, à cet instant, serait de prendre la route. Une tignasse brune se glissa sur la banquette arrière, arrachant un léger sursaut au blond lorsque la portière claqua et il intima silencieusement au brun, qui tenait le volant, de ne plus attendre une seconde de plus ; le vrombissement de l'engin s'éleva et le véhicule s'engouffra sur la route.

« tu as vraiment une sale tête, Neji » lâcha le blondinet

Son regard bleuté s'attardait sur le visage du brun, sur la banquette arrière, à travers le rétroviseur ; le jeune Hyuuga haussa simplement les épaules et attrapa une bouteille d'eau, dans le coffre. Un klaxon désagréable résonna à quelques mètres de la voiture et une grimace se glissa sur ses lèvres. Les sourcils froncés, Shikamaru réajusta le rétroviseur et happa le regard de son ami.

« tu as la gueule de bois, ou je rêve ? » souffla-t-il, les sourcils froncés
« hm » marmonna-t-il, entre ses lèvres
« tu n'es pas censé boire sur le lieu de travail, tu le sais »
« oui, je sais ; désolé » lâcha-t-il, dans un murmure épuisé

Un sourire moqueur se glissa sur les lèvres du blondinet, installé sur la place passagère ; son rire se heurta un court instant aux parois de l'habitacle et la main du Nara claqua brutalement sur sa cuisse, lui arrachant un gémissement douloureux. Ses prunelles bleutés se posèrent sur le visage du grand brun, coiffé en un catogan bordélique, et une moue boudeuse déforma ses lèvres ; il croisa les bras sur son torse, tel un enfant.

« ne te moques pas de lui, je te rappelle que tu es pire, parfois » rappela-t-il « tu veux peut-être que j'appelle ma mère, pour lui demander de te rappeler gentiment la fois où tu es rentré tellement bourré du boulot que tu as vomis dans ses plantes ? les plantes dont elle s'occupe tous les jours ? »
« gngngngn » grogna le blond « je suis un enfant, ce n'est pas grave »
« cette excuse ne fonctionne plus, désolé mon petit » constata-t-il, un sourire amusé sur les lèvres « tu ne semblais pas être un enfant, hier soir, quand tu te frottais à ces demoiselles »

Quelques nuances de rose se glissèrent sur les joues du blond et il haussa simplement les épaules, fièrement, un grand sourire sur les lèvres ; sur la banquette arrière, Neji se redressa soudainement et écrasa sa main brutalement sur l'épaule du garçon, attirant son attention sur lui. Une lueur quelque peu sévère dans ses prunelles nacrés, il pointa un doigt menaçant vers Naruto ; ce dernier se contenta de lever les mains en l'air, quelques gouttes de sueurs perlant sur son front légèrement tremblant. Sûrement qu'il n'avait aucune envie de se frotter au brun.

« où est-ce que tu as passé la nuit ? » demanda le brun, les sourcils froncés « et ma cousine, elle est où ? »
« j'ai passé la nuit, tout seul dans la chambre d'hôtel ; ta cousine dormait chez son amie, quand je suis parti »
« tu es parti à quelle heure ? et qu'est-ce que vous avez fait après que j'ai quitté l'appartement ? »
« je te jure que je n'ai rien fais avec ta cousine, nous avons discutés jusqu'aux environs de trois heures du matin, puis je suis rentré à la chambre d'hôtel et j'ai dormi comme un bébé, jusqu'à ce que Shikamaru rentre »
« tu es sûr de toi ? » grogna le brun, menaçant
« promis, juré, craché » s'exclama le jeune Uzumaki

Le blond tenta maladroitement de se racler la gorge, sûrement dans le but d'appuyer ses propos par un crachat mais la main du Nara s'écrasa brutalement contre ses lèvres et il se confronta au regard du brun ; aucune once de sympathie scintillait dans ses prunelles, à cet instant.

« si tu craches dans cette voiture, je t'abandonne sur une aire d'autoroute, Naruto » siffla-t-il
« pardon, pardon ; je ne le fais pas, promis » jura le blond

Une expression légèrement apeuré sur le visage, les mains toujours en l'air ; le blond s'attira les rires de ses deux amis. Dans un élan délicat, le brun sur la banquette arrière ébouriffa ses mèches blondes, un sourire au coin des lèvres ; c'est sûr, que quoi qu'il arrivait, ils tenteraient toujours d'être là les uns pour les autres. Une petite plainte s'échappa des lèvres du garçon et il grimaça, en tentant de remettre de l'ordre dans ses mèches, sous l'œil attendri du conducteur ; ce qui n'échappa pas au jeune Hyuuga, il connaissait ce lien qui unissait les deux garçons.

« d'ailleurs, Shikamaru, tu n'as pas passé la nuit à l'hôtel, du coup ? » se renseigna-t-il, croquant dans un beignet que lui tendait Naruto
« non, j'ai passé la nuit à l'appartement ; avec la cliente » avoua le brun
« tu as couché avec ton amie ? » s'exclama Naruto, la bouche pleine
« pas du tout, avec la cliente dont je m'occupais ; par ailleurs, je me souviens maintenant que Tenten a soudainement disparu en même temps que toi, Neji » rappela-t-il, un sourcil arqué

Quelques nuances de rose se glissèrent sur les joues pâles du jeune homme et il haussa simplement les épaules, se renfrognant dans son siège ; il n'avait que peu de souvenirs de cette nuit, l'alcool ayant un effet très mauvais sur lui mais il se souvenait très bien de cette lueur dans les prunelles de la jeune femme, de cette façon dont elle lui avait volé un baiser, de la manière dont elle lui avait retiré son pantalon. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il termina son beignet silencieusement, incapable de dire quoi que ce soit ; ce n'était sûrement pas la première fois qu'il couchait avec une femme mais c'était bien la première fois que la femme en question le payait, et il détestait ça.

Un silence apaisant prit la place du vrombissement désagréable du véhicule et il étouffa un bâillement entre ses lèvres ; un frisson le prit et il réajusta correctement son blouson, sur son dos. Le soleil chaleureux de Suna n'existait plus, ne restait que la pluie fine et fraîche de Konoha ; ses prunelles d'un bel ébène se posèrent sur le visage endormi du blondinet et il le secoua doucement, le tirant maladroitement des bras de Morphée. Un grognement s'échappa des lèvres du garçon et il entrouvrit les yeux, ses iris bleutés cherchant la présence apaisante du brun ; il esquissa un sourire et referma les yeux, dans la seconde qui suivit.

« encore deux minutes, Shika' » murmura-t-il, d'une voix endormie

Le sourire qui traînait sur les lèvres du brun s'agrandit et il secoua la tête de droite à gauche, amusé par cette scène habituelle ; ils partageaient le même appartement depuis trois longues années et tous les matins, lorsque le brun tentait délicatement de réveiller le blond, il se heurtait à cette expression adorable sur le visage du garçon, qui tentait de gagner quelques minutes de sommeil en plus. Il s'extirpa du véhicule, doucement et le contourna, ouvrant la portière passagère ; il détacha silencieusement la ceinture de son meilleur ami et passa un bras autour de ses épaules, le tirant hors de l'habitacle. La tignasse blonde du jeune Uzumaki s'écrasa contre son épaule et il verrouilla tant bien que mal l'engin, un sourire amusé sur les lèvres.

« tu as déjà déposé Neji ? » demanda le blond, les yeux fermés
« oui, chef ; depuis une bonne demi-heure » annonça-t-il

Un son incompréhensible s'échappa des lèvres du jeune homme, en réponse et il haussa simplement les épaules, tirant maladroitement le blondinet dans les escaliers ; ils s'engouffrèrent silencieusement dans un appartement au nom du brun et alors qu'il s'apprêtait à passer le pas de la porte de la chambre du blond, une tignasse brune s'approcha et passa un bras autour de la taille du garçon, un sourire au coin des lèvres.

« attends, je t'aide, mon chéri » lui souffla la femme

Ils glissèrent délicatement le blondinet sous ses draps et s'extirpèrent de la pièce, il étouffa un bâillement entre ses lèvres et adressa un petit sourire à sa mère ; il déposa un chaste baiser sur son front et ne dit rien, lorsqu'elle ébouriffa ses mèches brunes. Son dos se heurta brutalement au bois d'une chaise de la cuisine et il remercia silencieusement sa mère, lorsqu'elle glissa une tasse de café sous ses yeux ; il la porta à ses lèvres, avalant quelques gorgées du liquide brûlant. Ses prunelles brunes s'attardèrent un court instant sur la pendule, au dessus de la porte de la cuisine, et il grimaça ; dans deux heures, il devrait se rendre à la librairie où il bossait, tous les jours et survivre à cette journée, déjà horriblement épuisante. Les fines mains de sa mère se posèrent sur ses épaules et elle entreprit de masser délicatement les épaules de son fils ; elle prenait soin de lui, du mieux qu'elle pouvait.

« dure nuit au boulot ? » demanda-t-elle

La règle numéro une : Yoshino n'avait pas le droit d'être mis au courant de la réelle nature de leurs boulots. Naruto et Shikamaru s'étaient mit d'accord, à l'instant où ils étaient entrés dans les rangs des strip-teaseurs/gigolos ; elle considérait le blond comme son deuxième fils et ils savaient, aussi bien que l'autre, que si elle apprenait ce qu'ils faisaient vraiment, elle s'en voudrait terriblement et tenterait de prendre un boulot. Son fils refusait catégoriquement qu'elle participe au frais de l'appartement ; il s'occupait de tout, avec une telle volonté qu'elle ne parvenait jamais à lui dire non, elle acquiesçait simplement et l'observait silencieusement devenir un homme.

« hm, épuisante ; mais je pense que le trajet a été le plus dur, entendre les ronflements des deux autres pendant que je conduisais a été une vraie tentation » souffla-t-il, légèrement amusé
« il ne lui faut pas grand chose pour dormir comme un bébé, en plus » ajouta-t-elle, un sourire sur les lèvres
« ce n'est pas faux, ça ; mais bon, c'est Naruto, quoi »
« je m'occupe du repas, ce soir ; j'ai l'intention de préparer des râmens, il sera content, ça te va à toi ? »
« bien-sûr, fais ce que tu veux ; tu sais bien que je ne suis pas difficile »

Elle acquiesça simplement et déposa un chaste baiser sur son front, récupérant la tasse vide sur la table ; elle la fourra dans le lave-vaisselle et intima à son fils de prendre une douche. Dans un geste épuisé et lent, le brun se hissa sur ses deux pieds et se glissa dans la salle de bain, il se débarrassa des couches de vêtements qui le couvraient et s'engouffra dans la douche ; l'eau chaude sur sa peau lui arracha un gémissement de bien-être et il baissa la tête. Ses prunelles d'un bel ébène se heurtèrent à cette trace violacée qui traînait fièrement sur son bas-ventre, il arqua un sourcil et toucha le suçon du bout des doigts ; les souvenirs de cette nuit lui revinrent. Elle était là, à moitié nue, sur ses cuisses et il avait succombé, tel un débutant ; le lendemain matin, il s'était réveillé seul, une liasse de billets sur la table de chevet. Il ferma les yeux et colla son front à la paroi humide de la douche, prenant une inspiration ; survivre à cette journée, allait être dure.

Le silence qui accompagnait le bruit des pages qui se tournent avait quelque chose de presque apaisant ; une bonne odeur de bouquins traînait dans la boutique et il s'accouda au comptoir en bois, étouffant un soupir entre ses lèvres. Quelques clients passaient, par là, récupérant une commande ou achetant un livre ; un boulot ordinaire pour un gamin de vingt-deux ans. Son dos se heurta maladroitement à la dureté de son siège et il tira son téléphone de sa poche, enclenchant un jeu au hasard qui occuperait un peu son temps ; ses prunelles brunes s'accrochèrent à l'écran et il ne bougea pas, lorsque le tintement de la porte d'entrée flotta dans la boutique. Un léger bruit de pas s'approcha du comptoir et il arqua un sourcil, se heurtant silencieusement au sourire qui traînait sur les lèvres de la jeune femme ; ses mèches d'un beau châtain attachés en deux chignons, elle tapa joyeusement sa main sur le bois du comptoir.

« outch, tu as une sale tête, Shikamaru » lança-t-elle, un sourcil arqué
« je suis réveillé depuis plus de vingt-quatre heures, encore trois heures et je fais un coma »
« tu n'as pas dormi cette nuit, ou quoi ? »
« un peu, mais pas vraiment ; et toi, alors ? Neji n'a rien voulu dire, mais au vu des rougeurs sur ses joues, j'imagine que la nuit a été longue et épuisante »

Elle pouffa légèrement de rire et contourna le comptoir, tirant une chaise au hasard ; elle s'installa dessus, et déposa son sac au pied de celle-ci.

« c'est un truc de gigolo d'être aussi bon au lit ? » demanda-t-elle, sans aucune gêne
« euh » commença-t-il « Neji n'est pas un gigolo, en fait ; le boulot de strip-teaseur est juste un moyen quelconque pour mettre un peu de pep's dans sa vie »
« oh, c'est sûrement pour ça qu'il n'a pas prit l'argent » souffla-t-elle, un sourcil arqué
« l'argent ? » répéta-t-il « quel argent, Tenten ? »

Un soupir s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle tira une enveloppe de la poche de son blouson, la balançant sur les cuisses du brun ; il l'ouvrit et fronça les sourcils, un sourire amusé au coin des lèvres.

« ça explique le pourquoi il était si grognon, ce matin » souffla-t-il
« est-ce que c'est de ma faute ? tu as oublié de me le dire, que ce n'était pas un des vôtres »
« qui aurait crû qu'il aurait finit dans ton lit ? vous sembliez vous haïr, dès le début »
« la haine entraîne toujours un certain désir » lâcha la châtain, un sourire au coin des lèvres

Le sourire amusé sur les lèvres du grand brun s'agrandit et il leva les yeux au ciel ; cette fille ne s'arrêterait sûrement jamais, déjà enfant, elle l'épuisait. Un bouquin se heurta maladroitement au bois du comptoir et Shikamaru s'empressa de prendre l'article en main, s'occupant silencieusement du client ; puis, il le salua poliment et retourna sur son siège, un soupir s'échappa de ses lèvres et il passa une main dans ses mèches brunes.

« mon pauvre bébé » ajouta-t-elle

Il repoussa tant bien que mal son amie d'enfance, qui tentait d'attraper un morceau de sa joue rugueuse ; il la força à se rasseoir et haussa simplement les épaules. Comment faisait-elle pour avoir tant d'énergie, après une telle nuit ? Et comme si elle avait lu dans ses pensées, elle esquissa un sourire en coin.

« j'ai un régime spécial pour les nuits mouvementés, tu te souviens de Lee ? »
« Lee ? comme dans Rock Lee ? l'efféminé en tenue moulante verte ? » demanda-t-il, les sourcils froncés
« exactement, sauf que maintenant, il s'est totalement métamorphosé ; tu le verrais, c'est un canon »
« pourquoi tu ne sors pas avec lui ? vous vous êtes toujours plutôt bien entendus »
« disons que Lee préfère les grands bruns, légèrement taciturne et avec un bon q.i »

Les sourcils du garçon se froncèrent et il posa son regard d'un bel ébène dans les prunelles noisettes de la jeune femme ; elle l'observait, les bras croisés sous sa poitrine, un tel amusement dans ses iris. Il se souvenait plutôt bien de ce garçon, à vrai dire ; un camarade du collège, souriant, énergique et particulièrement bizarre, mais ça, ça n'avait jamais réellement dérangé le brun. Et il se souvenait plutôt bien des bégaiements incessants du brun, dès qu'ils s'adressaient la parole ; il n'était même pas sûr d'avoir partagé une discussion entière avec lui, une seule fois.

« tu te fous de moi ? » lança-t-il, surpris
« pas du tout ; il rougissait dès que tu étais dans les parages, sérieux » rappela-t-elle « tu n'as vraiment rien remarqué ? »
« mais non, je ne pensais même pas que les garçons étaient son truc »
« non mais toi, j'aurais pu simplement changé de sexe en cours d'année, tu n'aurais rien vu »
« n'abuses pas non plus » lâcha-t-il, un sourire sur les lèvres « tu le vois toujours ? »
« bien-sûr, c'est de lui que me vient ce régime pour les nuits mouvementés ; il bosse avec moi, au garage »

L'époque où ils étaient des enfants, lui semblait si loin ; ça lui manquait d'une certaine manière, les années où l'insouciance et l'innocence se mêlaient. Son menton s'écrasa dans la paume de sa main et il arqua un sourcil, lorsqu'elle tira un paquet de chips de son sac à main ; elle haussa simplement les épaules.

« j'ai faim, faut bien que je me nourris » expliqua-t-elle
« sur mon lieu de travail ? » ajouta-t-il
« je me suis renseigné, je sais que tu es quasiment le patron de la boutique ; comment ça se fait, d'ailleurs ? tu avais de sacrés notes et tu étais premier de la classe, constamment, qu'est-ce que tu fiches ici ? »
« j'ai été dans l'obligation d'arrêter les cours, à ma majorité » dit-il, en piochant dans son paquet de chips
« et reprendre tes études ? il y a un tas de trucs qui existent, tu sais ; ça serait carrément dément »
« je n'ai pas vraiment le temps, tant pis, je préfère rester concentré sur mon boulot »

La réponse ne sembla pas plaire réellement à la jeune femme mais elle n'ajouta rien ; bien qu'il ressemblait à un de ces jeunes hommes ordinaires, qui restaient connectés h24 derrière leurs ordinateurs, elle le connaissait assez pour savoir qu'il n'en était rien. Shikamaru possédait une intelligence, hors du commun ; combien de fois, s'était-elle retrouvé à tricher sur lui pendant un contrôle ? Une bonne centaine de fois, oh que oui.

« d'ailleurs, je me disais ; tu imagines bien que, maintenant, que je t'ai retrouvé, je ne te lâche plus » souffla-t-elle, un grand sourire sur les lèvres « faudrait qu'on se fasse des sorties »
« pourquoi pas, Tenten ; ça ne me tuera pas de traîner un peu avec toi »
« un peu ? » répéta-t-elle « oh, mon gars, tu n'es pas prêt ; tu ne débarrassera plus jamais de moi »

Un sourire amusé sur les lèvres, il se contenta de lever les yeux au ciel.

« avec les filles et Lee, on se voit dimanche à la plage ; ça te dirait ? » proposa-t-elle
« dimanche, hein ? faut que je vois, je te redirais ça mais oui »
« et emmènes tes copains, ça ne me dérangerais pas de voir monsieur Hyuuga dans un short de bain ; quant au blondinet, visib-.. »
« Naruto » la coupa-t-il
« mignon, visiblement il plaît beaucoup à Hinata et bien que ça ne plaira sûrement pas au cousin, je m'en fiches ; ça lui fera du bien d'être ami avec ton blondinet, ou plus, d'ailleurs »
« tu joues autant les cupidons, qu'avant ; à ce que je vois » souffla-t-il, amusé
« mais regarde-les, Shikamaru et dis-moi qu'ils ne sont pas fait l'un pour l'autre, ils sont adorables »
« tu es totalement folle » ajouta-t-il

Le doux rire de la jeune femme se heurta aux murs de la boutique et il esquissa un sourire ; sûrement qu'il ne l'avouerait jamais, mais être avec elle, lui faisait du bien. Il avait soudainement disparu, après sa majorité, effaçant les quelques années qu'il avait partagé avec ses amis et bien qu'il avait souffert de ce choix, il n'avait jamais fait demi-tour. Le tintement de la cloche au-dessus de la porte flotta dans l'air et ses prunelles d'un bel ébène s'accrochèrent à la tignasse blonde qui s'approchait de lui, un grand sourire sur les lèvres ; les mains du garçon se posèrent brutalement sur le comptoir, arrachant un léger sursaut à la jeune femme et il le contourna, ébouriffant les mèches brunes du Nara. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il repoussa maladroitement son ami.

« sérieux, Naruto, arrêtes avec mes cheveux » lâcha-t-il, un sourire au coin des lèvres
« mais c'est tellement doux, c'est une tentation constante » expliqua le blondinet
« tu es littéralement un idiot » ajouta le brun « littéralement, Naruto »
« mais tu m'aimes, tu es fou de moi, coquin »

Un énième soupir s'échappa des lèvres du brun, se mêlant doucement au rire du jeune Uzumaki ; et c'est à cet instant, que le blondinet sembla se rendre compte de la présence de la jeune femme, ses prunelles bleutés effleurèrent le visage de la châtain et le sourire sur ses lèvres s'agrandit. Il s'approcha d'elle et la tira dans une étreinte, qui la surprit mais elle aimait déjà ce côté spontané du garçon ; elle ébouriffa ses mèches blondes, un sourire au coin des lèvres.

« content de te revoir ; Naruto » se présenta-t-il
« Tenten ; mais ça, tu le sais déjà » souffla-t-elle

Ce garçon lui plaisait ; et bien qu'elle ne comprenait pas réellement comment une amitié avait-elle pu naître entre les deux jeunes hommes, elle appréciait le fait qu'ils étaient le contraire de l'un et de l'autre. Un sourire au coin des lèvres, elle claqua un baiser bruyant sur la joue du brun, puis fit de même avec le blond ; contournant le comptoir, son sac en main, elle jeta son paquet de chips vide dans une poubelle.

« n'oublies pas de me tenir au courant, Shikamaru » s'exclama-t-elle « à bientôt, les garçons »

Et sans un mot de plus, elle disparut au détour d'une rue. Les fesses du blondinet s'écrasèrent sur le comptoir et il arqua un sourcil, tournant les pages d'un bouquin pour enfants qui traînait dans un coin du meuble ; un soupir s'échappa des lèvres du Nara et il fourra son téléphone dans sa poche.

Son poing s'écrasa brutalement contre le bois de la porte et elle étouffa un bâillement entre ses lèvres ; le bois céda au visage angélique d'une brune et elle s'engouffra dans l'appartement, sans attendre une quelconque autorisation, claquant bruyamment ses lèvres sur la joue de la jeune femme. Ses prunelles noisettes s'attardèrent sur la décoration et elle arqua un sourcil ; si la propriétaire de l'appartement semblait épuisé, elle, elle était vraiment en forme. Son sac s'écrasa brutalement sur le sol et elle jeta ses chaussures dans un coin, de l'entrée ; elle accrocha sa veste au porte manteau et tapa dans ses mains, bruyamment.

« sérieusement » lança-t-elle « c'est normal que ton inspiration te fasse faux bond, tu as vu ton appartement ? »
« qu'est-ce qu'il a mon a-appartement ? » lâcha la brune, les sourcils froncés
« il te faut des couleurs, de la joie, des souvenirs ; Hinata, ça fait des mois que tu occupes cet endroit et tu n'as toujours pas mis de décorations »
« je-.. » commença-t-elle, quelques nuances rose sur les joues
« hm, hm ; tu es écrivain et tu déchires, en tant que tel, alors j'ai un tas de plans pour repousser ton syndrome de la page blanche »
« mais-.. » tenta la brune
« fais-moi confiance, je te jure que Tenten ne s'arrêtera jamais tant que tu ne seras pas satisfaite »

La châtain prit une posture dramatique, le poing levé en l'air et elle tenta tant bien que mal d'étouffer un rire entre ses lèvres ; elle adorait la jeune femme, constamment dans une énergie débordante mais parfois, elle se prenait un peu trop au jeu et en oubliait certains détails. Hinata s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules, forçant le contact entre ses prunelles nacrés et les iris noisettes de la jeune femme.

« j'ai commencé quelque chose » avoua-t-elle, dans un murmure

Les sourcils froncés, l'information mit quelques minutes ; un « oh mon dieu » bruyant se heurta aux murs de l'appartement et elle sautilla littéralement sur place, lâchant un tas de petits cris de joie. Bien qu'elle était déjà l'auteur d'un roman à succès, Hinata se perdait depuis quelques mois dans un syndrome de la page blanche et elle avait tenté un tas de trucs, pour faire revenir son inspiration ; mais rien ne marchait. Tenten attrapa ses mains dans les siennes, un grand sourire sur ses lèvres.

« oh putain, je n'y crois pas » s'exclama-t-elle
« ton langage, Tenten » souffla la brune, amusé
« mais tu t'en rends compte, tu as commencé quelque chose, bordel »
« tu me sembles bien plus excité que moi, est-ce que c'est normal ? »
« je suis bien trop heureuse, là ; oh mon dieu, est-ce que tu sais ce qui a déclenché le déclic ? »

Quelques nuances de rose s'accrochèrent aux joues de la jeune Hyuuga, et elle arqua un sourcil, penchant légèrement la tête sur le côté ; un sourire coquin se glissa au coin de ses lèvres.

« c'est un truc cochon ? » demanda-t-elle, sans aucune gêne « un truc hard ? »
« mais Tenten » s'offusqua la brune, ses rougeurs s'accentuèrent
« ce n'est pas grave, tu sais ; je ne te jugerais pas, quoi que ça dépend du truc, hein »
« mais ce n'est pas ça » lâcha-t-elle, une moue boudeuse sur les lèvres

Le rire de la châtain se confronta aux murs de la pièce et elle haussa simplement les épaules.

« alors, qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle, curieuse
« c'est l'histoire d'un garçon » avoua la brune
« un garçon ? » répéta-t-elle « et ? »
« la société le rejette sans cesse, personne ne s'attarde sur son cas et il rencontre une fille »
« oh » s'exclama Tenten, en dévorant ses mots
« il est le soleil, là où elle est la lune ; elle l'admire »
« et ? » l'incita son amie
« je n'ai pas encore la suite »

Un soupir légèrement désespéré s'échappa des lèvres de la brune et elle se heurta à son canapé, dans un bruit étouffé ; les prunelles noisettes de la jeune femme se posèrent sur elle, elle arqua un sourcil.

« et l'inspiration, comment elle t'est venu ? » demanda-t-elle

Les nuances pourpres sur ses joues s'accentuèrent et Tenten se jeta, à côté d'elle ; un sourire au coin des lèvres. Elle passa un bras autour de ses épaules, amusé par la situation. La brune entamait sa vingt-troisième année mais le simple fait d'évoquer le sujet des garçons la gênait.

« t'en fais pas, j'ai compris » ajouta la châtain « je me charge de tout »
« hein ? » s'exclama la brune, les sourcils froncés
« bah oui, il ne faudrait pas que ton inspiration s'en aille trop loin »
« oh non, Tenten » souffla-t-elle
« je me charge de l'enchaîner à toi, pas de problème ; tu me remercies plus tard »

Et sans que la brune ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle tirait son téléphone de sa poche, composait un numéro et prenait la fuite, au détour d'un couloir ; le son de sa voix se répercuta entre les murs.

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