La douce vision du ciel teinté des lueurs pourpre du crépuscule se glissa sous ses prunelles et il coinca son menton dans la paume de sa main ; accoudé à la rambarde du balcon de sa chambre, il observait silencieusement l'oeuvre qui vibrait dans ses tripes. S'en était presque étrange ; depuis sa plus tendre enfance, il trouvait un apaisement dans les étoiles, dans l'immensité du ciel. Une main maladroite se glissa dans ses mèches brunes et un léger grognement s'échappa de ses lèvres ; il se heurta au sourire étincelant du blondinet. Sans un mot, Naruto se glissa près de lui, son dos se heurtant doucement à la rambarde et ses iris bleutés se perdirent sur la silhouette du jeune Hyuuga, qui traînait dans leur chambre d'hôtel ; il étouffa un bâillement entre ses lèvres et tira une taffe de sa cigarette. La fumée se mêlait aux flammes qui déchiraient le ciel et il s'attarda un instant sur la tenue de son camarade ; un pantalon en cuir noir et une chemise aux nuances orangées. Le blond avait toujours dégagé ce truc qui plaisait aux femmes, tant qu'il n'ouvrait pas la bouche ; les filles aimaient son corps mais n'aimaient pas la maladresse de son esprit.

« je n'aurais jamais crû mettre les pieds dans ce coin, un jour » souffla le blond
« tu aimes découvrir de nouveau paysage, qu'est-ce tu attends pour faire des voyages ? »
« je ne sais pas, je n'ai pas envie de m'en aller loin de vous ; j'aime l'idée de me lever le matin et de croiser ta sale tête dans la salle de bain, tu sais »

Un sourire se glissa sur les lèvres du grand brun et il écrasa son mégot sur la rambarde ; c'est vrai qu'il s'était habitué au sourire du blond, le matin et à son côté un peu trop bordélique. Il acquiesça et se posta face à lui, déboutonnant les premiers boutons de sa chemise. Sûrement que d'un côté, bien qu'ils n'aient qu'un an de différence, il le considérait un peu comme son petit-frère.

« donne un petit aperçu de ton torse » lâcha le brun « ça les rendra toutes folles »

Le blond acquiesça vivement et posa son regard sur la tenue du brun ; un simple jean aux teintes sombres et une chemise au ton vert sapin. Un grognement flotta dans l'air et ils tournèrent la tête d'un même mouvement vers le jeune Hyuuga qui tentait tant bien que mal de mettre son pantalon, il sautillait maladroitement dans la pièce, en caleçon. Un rire s'échappa des lèvres du blond et ils se glissèrent dans la chambre ; le sourcil arqué, les bras croisés sur son torse, le brun esquissa un sourire amusé.

« un soucis, monsieur Hyuuga ? » demanda-t-il, une moue moqueuse sur le visage
« oui » s'exclama le concerné « je ne rentre pas dans ce pantalon, sérieux Naruto, je te l'avais dis que ça ne m'irait pas »

Il semblait au bord d'une crise de nerf et cette simple vision arracha un second rire au dit Naruto ; il haussa simplement les épaules et fila dans les toilettes, soulagé une envie pressante. Un soupir s'échappa des lèvres du grand brun et il se pencha, au dessus de son sac, tirant un jean sombre ; il le lança au visage du jeune homme.

« enfiles ça, normalement tu portes la même taille que moi »
« merci Shikamaru » souffla le brun

Un brin de chanson s'extirpa des wc et il retint un rire, entre ses lèvres ; la voix du blond flotta dans l'air, déballant un tas de paroles incompréhensible et il ne dit rien. Il se heurta au regard nacré du brun et haussa les épaules.

« si quelqu'un est dans la pièce à côté, il n'est pas capable de faire pipi sans une musique ; ça le dérange de se dire que quelqu'un l'entends dans un moment si intime » expliqua-t-il
« quel idiot » lâcha le brun, refermant le bouton de son pantalon

Il étouffa un énième bâillement entre ses lèvres et haussa les épaules, un sourire au coin des lèvres ; son attitude de gamin ne le surprenait même plus. Qui aurait crû que ces trois-là deviendraient amis, un jour ? L'un était hyperactif, constamment un grand sourire sur les lèvres et une attitude enfantine alors que les deux autres gardaient cet air impassible sur leurs visages, presque à chaque seconde de leurs existences, plutôt réservés et plus qu'intelligents. Un tas de différences les liait, pourtant aucun ne semblait prêt à lâcher les autres.

Un doux parfum de myrtille flottait dans la pièce ; des éclats de voix se mêlaient au son d'une musique hasardeuse qui traînait dans son téléphone, branché à la chaîne-hifi. Un sourire naquit au coin de ses lèvres et elle se heurta aux rougissements qui traînaient au coin des joues d'une demoiselle ; elle était là, assise sur ce canapé, dans une petite robe blanche légère et ses iris nacrés se perdaient dans le fond de son verre de champagne. Dans un geste doux, elle claqua ses doigts sous le nez de la demoiselle et lui adressa un grand sourire ; un tas de lumières différentes se heurtaient aux murs, un groupe de filles se déhanchaient sur un rythme techno mais elles étaient là, toutes les deux, sur ce canapé. Une tignasse d'un beau châtain se jeta entre elles et passa ses bras autour de leurs épaules, un grand sourire sur les lèvres.

« si vous faites la tête, c'est nul » souffla-t-elle « c'est la fête, là ; faut se déhancher, mesdemoiselles »

Un rire s'échappa des lèvres de la blonde et elle repoussa le bras de son amie, levant les yeux au ciel ; une amère odeur d'alcool émanait d'elle et elle se doutait bien qu'elle n'était pas à son premier verre, pas du tout.

« tu as bu combien de verres, Tenten ? » lui demanda-t-elle
« un seul » répondit-elle « mais je l'ai rempli plein de fois »

La jeune femme se jeta sur ses deux pieds, dans un bond agile et récupéra la coupe de champagne que la brune tenait dans ses mains ; d'abord surprise, le rose sur ses joues s'accentua avec force lorsqu'elle comprit où son amie voulait en venir. Tenten lui attrapa la main et la tira, contre elle ; glissant un bras autour de sa taille.

« hors de question que tu restes dans ton coin, Hinata » lâcha-t-elle « ce soir, j'ai prévu une surprise pour toi aussi, t'en fais pas »

Un sourcil arqué, la blonde sur le canapé se pencha légèrement en avant, tentant d'en apprendre un peu plus sur cette fameuse surprise dont son amie parlait toutes les deux secondes mais visiblement, la châtain était déjà passé à autre chose. Elle lui jeta un regard réprobateur, gardant la brune contre elle.

« dis donc, Temari » souffla-t-elle « ne penses même pas une seconde à pouvoir t'échapper de cette fête, je te retrouverais toujours, ne l'oublie pas »
« Tenten, je suis fa-.. » commença
« non, hors de question ; je ne veux entendre aucune plainte, d'accord ? tu étais prévenue, tu as fais le choix de bosser, c'est de ta faute ; mais là, ce soir, ma grande, tu ne dormiras pas de la nuit, ma belle  »

Ce sourire qui traînait au coin des lèvres de la châtain n'annonçait rien de très bon, elle le savait au fond ; elles se complétaient plutôt bien, toutes les deux. Dans un soupir amusé, elle attrapa la main que lui tendait sa meilleure amie et se lança au milieu du salon, qui servait temporairement de piste de danse ; l'ambiance se réchauffa doucement, au rythme des verres qu'elle descendait. Oui, pour ce soir, elle envoyait loin d'elle toutes les choses qui lui torturaient l'esprit ; ce soir, elle était juste une fille comme une autre, une fille insignifiante aux yeux de l'univers.

Le mégot de sa cigarette s'écrasa contre l'asphalte et il étouffa maladroitement un bâillement entre ses lèvres, traînant des pieds dans la cage d'ascenseur ; l'énorme boîte métallique s'empressa de se mettre en marche et il ignora cette excitation dans les gestes du blond. Le « tilt » soufflé dans l'air annonça qu'ils étaient arrivés à destination et le brun ouvrit la marche, cherchant du coin de l'œil le bon numéro sur un amas de portes en bois ; la musique qui vibrait dans les couloirs les guidait et dans un geste lent, il écrasa son poing contre la porte. Le brun du bois céda bien vite sa place au doux minois de son amie d'enfance et il esquissa un sourire, la rattrapant de justesse alors qu'elle titubait.

« tu es irrécupérable » souffla-t-il, un sourire au coin des lèvres
« ne me juges pas, je fais la fête » lâcha-t-elle, en déposant son doigt sur les lippes du brun

Il leva les yeux au ciel et emboîta le pas à la châtain, qui se glissait dans l'appartement ; une légère odeur d'alcool flottait dans l'air et ses iris brunes s'accrochèrent un court instant aux cartons qui traînaient dans un coin de l'entrée. Le grand sourire qui trônait sur les lèvres du blond lui arracha un sourire amusé et il déboutonna doucement les deux premiers boutons de sa chemise ; lorsqu'ils firent irruption dans la pièce, un silence les accueillit. Les meubles avaient été collés aux murs, sûrement pour un peu plus de place et une douce lumière se glissa sur son corps ; il fourra les mains dans ses poches, ignorant le regard un peu trop langoureux d'une demoiselle, et esquissa un sourire. Il s'apprêtait à dire quelque chose, lorsqu'une tignasse brune s'engouffra dans la pièce ; il n'eût aucun mal à reconnaître la jeune femme. Les prunelles nacrés de cette dernière s'accrochèrent au brun derrière lui, qu'il imaginait parfaitement perdre ses moyens.

« Ne-.. » commença-t-elle

Dans un bond agile, Shikamaru tira la brune contre son torse et déposa sa main sur ses lèvres, l'empêchant de dire quoi que ce soit d'autre ; un soupir s'échappa de ses lèvres et il rapprocha sa bouche de son oreille.

« je t'emmène dans la cuisine, deux secondes » lâcha-t-il, dans un murmure

Un rapide regard échangé avec son amie d'enfance et il lui adressa un petit sourire désolé ; il claqua des doigts sous le nez du blondinet, qui ajustait le casque sur sa tête. Ils avaient troqués leurs chemises contre un simple ensemble de pompier ; une tenue qui plaisait plutôt bien aux femmes, visiblement, puisque quelques gloussements flottaient dans l'air.

« je règle ça, rapidement » souffla-t-il « tu t'occupes des demoiselles, s'il te plaît, Naruto »
« compte sur moi, Shika' » lança le blondinet

Et sans un mot de plus, le jeune Uzumaki s'approcha d'une démarche assurée mais féline de ses dames ; ses iris bleutés vagabondaient sur les jolis minois et il attrapa une demoiselle au hasard, la tirant contre son corps. Il se déhanchait contre elle et la seconde d'après, elle faisait de même. Un sourire se glissa sur les lèvres du brun et il fit un rapide signe au deuxième garçon ; ils s'enfermèrent dans la cuisine et il libéra les lèvres de la brune. La surprise se lisait sur son visage ; et sûrement que d'un côté il comprenait parfaitement. Elle pointa du doigt le brun aux yeux nacrés, une teinte rosée sur les joues ; elle semblait sur le point de tomber dans les pommes, d'une seconde à l'autre.

« N-Neji » bégaya-t-elle

Un soupir s'échappa de ses lèvres ; il tira son casque et passa une main dans ses mèches brunes. Cette situation ne l'enchantait guère, actuellement. Voyant que son camarade ne semblait pas réellement réagir pour le moment, il prit les commandes.

« tu dois sûrement être Hinata ? » dit-il « Shikamaru Nara, un ami de ton cousin ; désolé pour tout à l'heure mais nous ne donnons pas nos prénoms pendant les shows, tu comprends ? »

Elle acquiesça faiblement aux mots du brun et se tourna vers son cousin.

« est-ce q-que.. m-mon père ne te d-donne plus d'argent ? » demanda-t-elle
« ce n'est pas ton père, le soucis »
« c-comment.. p-pourquoi être strip t-teaseur ? »

Ce simple mot arracha un soupir agacé au jeune Hyuuga et il déposa son regard d'un beau blanc sur sa cousine ; n'importe qui les prendrait pour un frère et une soeur, ils se ressemblaient énormément. Il haussa les épaules et croisa ses bras sur son torse.

« je m'ennuie dans ma vie actuelle, je participe de temps en temps aux shows des garçons, c'est tout » expliqua le brun
« t-tu t'ennuies ? » répéta-t-elle
« exactement, mais, et toi ? est-ce que je peux savoir ce que tu fous là, à une soirée avec des strip-teaseurs ? »

La porte de la cuisine claqua à l'instant où elle entrouvrit les lèvres, dans le but de répondre ; une tignasse d'un beau châtain se glissa dans la pièce et tituba joyeusement jusqu'à a brune, passant un bras protecteur autour de sa taille. Tenten jeta un regard réprobateur au jeune Hyuuga.

« de quoi tu te mêles ? 23 ans, elle a tout à faire le droit de faire ce qu'elle veut » la défendit-elle
« et toi, de quoi tu te mêles ? je parle avec ma cousine » siffla-t-il
« ta cousine qui est l'une de mes meilleures amies, tu as un problème avec ça ? »
« ouais, quel honte qu'elle traîne avec une fille aussi indéc- »

Dans un geste rapide, Shikamaru plaqua sa main sur les lèvres du brun, un soupir s'échappant de ses lèvres ; ce n'était sûrement pas le moment de se prendre la tête. Il fourra ses mains dans ses poches et haussa les épaules.

« bref » souffla-t-il, en se tournant vers Hinata « normalement, ton cousin était censé s'occuper de toi ce soir ; forcément, les plans changent »
« s-s'occuper de moi ? » bégaya-t-elle, les joues rouges
« je pense que le garçon encore dans la salle sera parfait pour toi, on est ok ? »

La châtain acquiesça à la place de son amie, qui ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait ; elle adressa un grand sourire au brun et se tira de la pièce, avec la jeune Hyuuga. Cette fille était une vraie pile électrique. Shikamaru enfila correctement le casque sur sa tête et posa son regard brun sur son ami ; il ne bougeait pas, les yeux dans le vide.

« je ne pense pas qu'elle dira quoi que ce soit, tu sais » lâcha-t-il « ta cousine a vraiment l'air d'une chic fille ; après, si tu souhaites retourner à l'hôtel, je comprendrais »
« non, tu es payé pour trois personnes ; je ne peux pas vous lâcher comme ça, ça va aller »
« tu sais quoi, Neji ? j'ai une annonce bien pire pour toi »

Neji posa un regard surpris sur le brun, les sourcils froncés.

« comment ça ? » souffla-t-il

Un sourire amusé au coin des lèvres, le Nara déposa une main sur l'épaule du jeune homme.

« étant donné que c'est Naruto qui s'occupe de ta cousine, c'est à toi que revient la mission de t'occuper de Tenten, bonne chance, mon gars »

Et il disparut au détour de la porte. Le brun étouffa un juron entre ses dents et réajusta son casque, un tas de mots incompréhensibles s'extirpaient de ses lèvres ; et il regrettait presque d'être venu, cette fois.

Dans un élan agile, il esquiva tant bien que mal la jeune femme qui menaçait de s'effondrer sur lui et esquissa un sourire amusé ; ses pas le guidèrent jusqu'à son amie d'enfance et il se glissa contre son dos, se déhanchant doucement avec une certaine barrière de sécurité. Chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle, il voyait cette petite fille qu'il avait côtoyé pendant si longtemps ; la jeune femme n'eût aucun mal à le reconnaître bien qu'il était de dos, et elle glissa sa main sur celle qu'il avait posé sur sa taille. Elle le connaissait bien, elle savait qu'il n'y avait rien de déplacé derrière ce geste.

« je suis désolé pour toi » souffla-t-il, au creux de son oreille « mais c'est le cousin d'Hinata qui s'occupera de toi »
« t'en fais pas, ça ne me dérange pas, ça risque d'être plutôt drôle »
« ne le blesse pas trop, hein »

Un rire s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle fit volte-face, ses yeux se perdant un instant sur le visage masculin du brun ; elle haussa simplement les épaules et pointa du doigt une jeune femme qui restait en retrait, sur un coin de canapé.

« c'est elle » lâcha-t-elle « je te préviens de suite, elle est du genre a ne pas faire la fête ; elle se tue au boulot et elle a vraiment besoin de se laisser aller, je compte sur toi, Shikamaru »
« pas de soucis mais pendant un show, mon nom de code c'est Deer »

Elle acquiesça simplement, lui lançant un clin d'œil et s'empressa de rejoindre le brun aux yeux nacrés qui venait de faire son apparition ; d'une démarche assurée, le dit Deer se rapprocha de la propriétaire de l'appartement, lui lançant un sourire charmeur. Il lui tendit une main et elle l'attrapa, sans un mot ; elle était belle, d'une beauté simpliste mais féroce. Ses prunelles vertes se perdaient sur le torse que la tenue laissait apparaître et il esquissa un sourire, se déhanchant doucement au rythme de la musique ; les mains de la jeune femme se posèrent sur ses épaules, autour de sa nuque et elle le tira contre elle, l'invitant à se mouver plus près.

« alors, c'est toi la reine de la soirée ? » lâcha-t-il, au creux de son oreille
« il y a des chances, oui » répondit-elle
« Temari, c'est ça ? »

Sans un mot, elle acquiesça ; elle ne semblait pas avoir la tête à faire la fête et ça, ça n'échappait pas au brun. Il glissa une main au creux de ses reins et lui lança un sourire suggestif.

« et toi, je suis censé t'appeler comment ? » demanda-t-elle
« Deer » répondit-il simplement
« nom de code ? »
« c'est ça » acquiesça-t-il
« aucune chance que j'apprenne ton réel prénom ? »
« pas tout de suite, en tout cas ; c'est une règle importante »

Les notes d'une nouvelle musique flottèrent dans l'air et Shikamaru n'eût aucun mal à reconnaître les goûts de son amie d'enfance, certaines choses ne changeaient jamais ; un fin sourire se glissa au coin de ses lèvres, sourire qui s'évapora lorsqu'il remarqua l'expression sur le visage de la demoiselle qui dansait mécaniquement contre son corps. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il glissa deux doigts sous le menton de la jeune femme, forçant le contact entre leurs prunelles. Un éclat de surprise passa dans les iris d'un bel émeraude de la dite Temari et elle arqua un sourcil.

« tu sais, je suis là pour te faire perdre la tête, le temps d'une soirée ; mais là, je sens que tu n'es pas réellement là, tu es dans tes pensées, tu danses comme si c'était obligatoire » lâcha le grand brun « ce n'est pas parce que j'ai été payé pour ça, que tu dois prendre sur toi-même et le faire ; si tu n'as pas envie de faire quelques pas de danse, je suis une bonne écoute »
« une bonne écoute ? » répéta-t-elle « pourquoi tu me dis ça ? »
« parce que tu as l'air de quelqu'un qui a besoin de dire certaines choses, des choses que tu gardes au fond de toi, est-ce que je me trompe ? »
« tu es psy ou strip-teaseur, au final, l'ananas ? »

Un sourire se glissa sur les lèvres du garçon et il haussa simplement les épaules, ses grandes mains toujours sur les hanches de la blonde ; étrangement, être psychologue ne l'aurait pas dérangé. Il avait une certaine fascination pour le comportement des humains. Sans un mot, il se pencha en avant, frôlant le lobe de son oreille du bout des doigts.

« ce soir, je suis ce que tu veux » lâcha-t-il, dans un murmure suave

Le ton de sa voix rauque et son souffle se répercutant sensuellement dans le cou de la jeune femme, arracha un frisson indiscret à cette dernière ; une flamme qu'il connaissait bien brûla un court instant dans le fond de ses prunelles émeraudes et elle esquissa un sourire, en coin.

« bien, faisons un marché » proposa-t-elle « je fais un effort pour prendre part à l'amusement générale, je te laisse faire ton show et à la fin, tu me donnes ton prénom »
« eh bien, marché conclu, mademoiselle » accepta-t-il, un sourire au coin des lèvres

Il attrapa la main qu'elle lui tendait et exerça une petite pression, un sourcil arqué et un sourire amusé sur les lèvres ; et elle n'eût aucun mal à prendre part à l'amusement générale. Quelques shots de tequila plus tard, elle titubait dangereusement dans la pièce, pendu au bras du brun ; ses prunelles d'un bel ébène s'attardèrent un instant sur la silhouette carré de son meilleur ami qui discutait joyeusement avec la cousine de Neji et il chercha la silhouette de son amie d'enfance dans la foule, mais son absence le frappa. Ni elle, ni le jeune Hyuuga n'étaient dans la pièce ; il arqua un sourcil et tourna la tête vers la blonde, dans le but de lui demander si elle savait où ils se trouvaient mais se heurta au décolleté plongeant de la demoiselle. Quelques nuances de rose se glissèrent sur ses joues et il entrouvrit les lèvres, sûrement pour dire quelque chose mais elle déposa un doigt sur ses lèvres, lui intimant de se taire.

« tu es pas mal habillé pour un strip-teaseur » souffla-t-elle, en glissant son doigt sur la joue rugueuse du garçon « et puis, tu as quel âge, sérieux ? tu es carrément mignon mais tu as l'air sorti du lycée »

Un sourcil arqué, il se racla la gorge et esquissa un sourire amusé.

« en fait, j'ai terminé le lycée il y a quatre ans » rectifia-t-il
« quatre ans, hein » répéta-t-elle « ça te fait, quoi ? vingt trois ans ? »
« vingt deux ans, à la fin du mois, en réalité »
« tu as passé ta majorité, c'est l'essentiel » lâcha-t-elle, un sourire au coin des lèvres

Dans un élan maladroit, elle s'accrocha au bras du garçon et le tira au détour d'un corridor ; les sourcils froncés, il haussa simplement les épaules, en se heurtant au regard bleuté de son meilleur ami et suivit la jeune femme, sans un mot. L'appartement ne possédait pas de réelle décoration, peut-être étaient-elles toutes dans les cartons mais il en doutait fortement ; ce n'était qu'un appartement ordinaire, sans un seul souvenir indélébile, sans une once d'amour. Ils s'engouffrèrent dans une pièce, plongée dans le noir et lorsqu'elle alluma maladroitement la lumière, un grand sourire sur les lèvres, il arqua un sourcil et croisa les bras sur son torse.

« qu'est-ce qu'on fiches ici ? » demanda-t-il
« ne paniques pas, je n'ai pas l'intention de profiter de toi, gamin »
« je ne suis pas un gamin, juste comme ça ; après je dis ça, je dis rien, bien-sûr »

Le rire de la demoiselle se heurta doucement aux murs de la pièce et elle referma la porte, derrière leurs silhouettes ; elle se jeta littéralement sur le matelas, du lit qui traînait au milieu de la pièce et un soupir s'échappa de ses lèvres. La fête battait encore son plein, d'une certaine manière mais Tenten était porté disparu, Hinata discutait joyeusement avec un beau blond et elle, elle était là, prise dans des souvenirs débiles. Sûrement qu'elle n'aurait pas dû boire, autant. Un poids sur le matelas la ramena à la réalité, et elle roula doucement sur le côté, se maintenant en hauteur à l'aide de son coude ; il cala correctement son dos contre la tête de lit et retira le casque qui cachait cet amas de mèches brunes.

« ça te dérange si je m'en fume une, dans ta chambre ? » lâcha-t-il, en tirant une cigarette de sa poche
« fais comme chez toi, à cette heure-ci, dans deux jours, cet appartement sera vide »

Il coinça le tube de nicotine entre ses lèvres et l'alluma d'un geste expert ; il fumait depuis si longtemps, qu'il était capable de le faire, les yeux fermés. La fumée s'échappa de ses lèvres et s'évapora dans la pièce, les prunelles d'un bel émeraude de la jeune femme s'attardèrent sur cette image, un court instant.

« c'est vrai que Tenten m'a prévenu de ton déménagement, tu t'en vas loin d'ici ? »
« je la rejoins dans sa ville natale, en fait ; donc assez, oui, et toi, tu viens d'où ? »
« tu transgresses pas mal de règles, toi, tu sais » souffla-t-il « du même coin qu'elle »
« qu'est-ce que tu fiches ici ? c'est loin pour une simple soirée »
« c'est une amie d'enfance, j'imagine qu'elle n'avait pas envie de prendre des inconnus »

Elle acquiesça. Les prunelles brunes du garçon s'accrochèrent une demi-seconde à cette expression sur son visage ; un sourcil arqué, il claqua des doigts sous son nez, attirant son attention sur lui.

« je t'écoute » lâcha-t-il
« tu m'écoutes ? » répéta-t-elle, les sourcils froncés
« tu veux que je te dise la vérité ? »

Soudainement, elle se hissa contre la tête du lit et acquiesça ; attendant que la voix du brun emplit la pièce, s'en était étrange mais elle appréciait le son de sa voix, quelque chose de rauque mais de doux, en même temps. Elle repoussa tant bien que mal le frisson qui la prit et pencha légèrement la tête sur le côté ; il fixait un point imaginaire, sur le mur en face du lit, ce tube de nicotine au bord des lèvres.

« je pense que tu fuis quelque chose » commença-t-il « et je pense que tu ne sais pas prendre part à l'amusement générale, tu es sûrement le genre de fille qui fait tout parfaitement bien, qui ne s'autorise aucun écart et qui ne vit pas réellement, tu as quoi ? vingt-cinq ans ? tu-.. »
« vingt-six ans, en fait » rectifia-t-elle, un sourcil arqué
« vingt-six ans, d'accord et tu es là, à cette fête ; bien que tu ai bu, dansé et rigolé avec quelques amies, je n'ai pas du tout eu l'impression que ça te plaisait, ou que tu étais réellement là » ajouta-t-il « j'en vois des tas des filles comme toi, et ça ne finit jamais très bien »
« comment ça se finit, pour elles ? » demanda-t-elle, curieusement
« elles finissent par accepter la demande en mariage du premier débile venu, parce que l'horloge biologique tourne encore et encore et qu'elles sont incapable de faire confiance totalement à quelqu'un ; elles voient constamment le mal, un peu partout et tombent sur les mauvais garçons, pas forcément méchants mais totalement débiles, parce qu'au final, ça devient une habitude »

De la fumée s'échappa des lèvres du garçon et elle se renfrogna maladroitement, sur elle-même ; un soupir bruyant s'extirpa de ses lippes et elle secoua la tête de droite à gauche, doucement.

« tu as tort » déclara-t-elle, au bout de quelques secondes « dis, tu es sûr d'avoir vingt-deux ans ? »

Un sourire amusé se glissa sur les lèvres du brun et il acquiesça.

« je suis juste un gamin de vingt-deux ans, avec un q.i un peu plus développé que la moyenne »
« un peu plus développé ? c'est à dire ? »
« disons, un peu plus de deux cents » souffla-t-il
« tu te fous de moi ? » s'exclama-t-elle « impossible, qu'est-ce que tu fiches ici ? »
« aujourd'hui, ce n'est plus vraiment l'intelligence qui compte mais l'entourage » lâcha-t-il en haussant simplement les épaules « je ne descends pas d'une famille assez populaire ou riche, pour avoir mieux que ça mais je ne me plains pas »

Il était le fruit d'un amour si fort et si pur ; ses parents étaient tombés amoureux, pendant leurs années lycéennes et s'étaient trouvés l'un l'autre. Sûrement un peu trop tôt, Shikamaru avait pointé le bout de son nez dans ce tableau et son père avait fait ce qu'il fallait pour subvenir aux besoins de sa famille, s'engageant dans l'armée sans aucun regret, il était mort au combat, l'année des quatorze ans de son fils. Une souffrance sans nom avait cloué l'adolescent, une souffrance qui aurait pu lui faire faire une bêtise mais dans cet amas de douleurs, dans cet amas de sentiments contradictoires, il avait trouvé une lumière dans ses ténèbres.

« et donc, tu es strip-teaseur ? » demanda-t-elle
« en quelque sorte » répondit-il
« en quelque sorte ? »
« oui, strip-teaseur avec extra, on va dire »

Les mots qui s'échappèrent de ses lèvres, semblèrent attiser la curiosité de la jeune femme ; elle arqua un sourcil et posa son regard d'un beau vert sur son visage. Dans une incompréhension totale, elle lui intima silencieusement quelques détails de plus ; le brun tira une dernière taffe et écrasa son mégot dans un verre qui traînait sur la table de chevet. Il se racla la gorge.

« disons, qu'en tant que strip-teaseur, ça arrive que certaines clientes demandent des extras »
« tu as l'intention de tourner autour du pot, encore très longtemps ? »
« du sexe » avoua-t-il, en haussant simplement les épaules

Une certaine surprise passa dans les prunelles de la jeune femme.

« tu es une prostitué, quoi ? » dit-elle, en articulant
« exactement, efface ce jugement de ta voix »
« je ne juge pas, chacun fait ce qu'il veut de son cul »

L'amusement se glissa sur le visage du grand brun et il esquissa un sourire, au coin de ses lèvres ; croisant les bras sur son torse nu. Sa langue passa délicatement sur sa lèvre inférieure et il arqua un sourcil.

« qu'est-ce que tu peux être coincé, sérieux » lâcha-t-il, dans un soupir bruyant
« pardon ? » s'offusqua-t-elle, quelques nuances de rose sur les joues « je ne te permets pas »
« mais je n'ai pas besoin de ta permission pour quoi que ce soit, la coincée » continua-t-il
« je ne suis pas coincé, tu te prends pour qui, sérieux, débile »
« prouve-le, alors » se moqua-t-il, ouvertement

Dans un élan maladroit, elle passa une jambe de l'autre côté de ses cuisses et s'installa sagement sur lui ; un sourcil arqué, le sourire qui traînait sur les lèvres du garçon s'effaça. Ses prunelles d'un bel ébène se perdirent un instant dans ses iris aux nuances vertes ; quelque chose au fond de ses pupilles lui coupa soudainement le souffle, cette flamme presque lubrique qui brillait dans cet émeraude. Elle attrapa délicatement les pans du tee-shirt qu'elle portait et le tira vers le haut, le tissu s'écrasa sur le sol dans un bruit légèrement étouffé, alors que la respiration du garçon s'accélérait de plus en plus. Le brun se heurta maladroitement au soutien-gorge qu'elle portait, un sous-vêtement banal à la teinte sombre qui couvrait ses seins ; ce bout de femme possédait des formes délicieuses. Il déglutit difficilement et observa silencieusement les mains de la jeune femme, qui détachait tranquillement le soutien-gorge ; le morceau de tissu tomba au sol et elle se pencha légèrement en avant, son souffle se mêlant à celui du brun.

« tu as perdu ta langue ? » demanda-t-elle, dans un murmure suave
« oh bordel » lâcha-t-il

Les mains du brun s'accrochèrent aux hanches de la jeune femme et ses lèvres fondirent sur ses seins ; il parsema sa peau au teint légèrement hâlé de baisers fiévreux. Elle glissa ses mains dans les mèches brunes du garçon et s'empressa de défaire sa queue de cheval, admirant un instant, la beauté de cet inconnu ; à cet instant, son corps brûlait de désir pour lui et ses lèvres n'aidaient en rien. Maladroitement, elle attrapa son visage entre ses mains et captura ses lèvres contre les siennes, avec une passion qu'elle ne se connaissait pas.