Chapitre 6 / Jason Todd
Je gémis. Je ne sais pas où je suis, c'que je suis.
Ah si, ça me reviens. C'est pas vraiment ce genre de choses qu'on oublie facilement. J'suis Jason Todd, un gamin qui vit à la rue, bla bla bla. Et un psychopathe habillé en noir viens de me faire sentir j'sais pas quoi, mais là, j'bouge plus. Pire, j'arrive pas, à bouger. Je sens le sol froid contre mon visage.
Le sol ? Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire, bon sang ? Qu'est-ce que j'ai fais pour me mettre dans un état pareil ?
Oh. Ça me reviens maintenant. La dernière fois que j'étais conscient, je crois,j'essayais de retirer les pneus d'une voiture. Je mettais la Batmobile en pièce. Littéralement. Et ça marchait bien, j'en avais retiré 3. Puis l'autre là, un grand homme, en noir, a débarqué. Mais ça, j'l'ai déjà dis.
Je refais une tentative de bouger, mais même mes paupières refusent de coopérer. J'suis sûrement paralysé ou quelque chose comme ça..
Soudain, des bruits de pas se rapprochent. Je réussis à serrer mes poings et à froncer mes sourcils, mais les membres de mon corps refusent encore de réagir. Les bruits se rapprochent de plus en plus, puis un bruissement dans l'air me fait comprendre que quelqu'un, quelque chose, est juste à côté de moi.
J'entends à nouveau un battement dans l'air, puis une sorte de seringue, une aiguille, je ne sais pas trop quoi, rentre doucement, progressivement, dans la peau de mon cou, et j'aime pas ça. Je tressaillis et cette fois je me relève d'un coup, ouvrant mes yeux par la même occasion. Ils n'ont même pas le temps de s'habituer à l'obscurité de la pièce où je me trouve que je me mets à courir dans tout les sens, avant de rentrer dans un mur.
Un mur ? Non... Une paroi. Une paroi rocheuse. Qui s'émiette.
Je me stoppe net et je me décale de cette paroi, dont j'arrive à présent à remarquer sa hauteur. Et, pour être franc, c'est haut. Il y a même des stalactites de pierre, tout en haut. Ma vue revient peu à peu à la normale, puis je me tourne pour voir où je me trouve. Où est-ce qu'on m'a emmené.
Je reste stupéfait face à ce que j'ai sous les yeux. Cela dépasse toutes mes attentes. Je n'aurais jamais pensé, imaginé, me retrouver ici. Oh, où j'étais ? Où est-ce que chaque personnes, chaque habitants de Gotham, chaque gosses ou ados de mon âge, avaient toujours voulu aller ?
Dans la Batcave.
LA Batcave.
La seule et unique Batcave.
Je scrute cette grotte,debout, ébahi. J'analyse l'endroit, et même ça, ça m'étonne de le dire.
Elle est dans des souterrains, ça, c'est sur. Mais, en dessous de quoi ?
Il y a plusieurs étages, chacun reliés par des escalier en métal et quelques galeries qui s'enfoncent dans des parois, et ça a l'air solide,beaucoup même. Sur certaines plate-formes, ils y a des bolides. Un avion, un hélicoptère, plusieurs voitures et exemplaires de la Batmobile, des motos.. Et j'en passe. J'espère que ce gars est sacrément riche pour pouvoir s'payer tout ce matos !
Sur une des plate-formes les plus en hauteur se trouve des costumes, de toutes formes mais surtout sombres aux allures de chauves-souris, ainsi que certains... ressemblent à celui de Robin, chacun exposés dans des tubes en verre. Sur l'étage le plus spacieux, au centre de la grotte, se trouve contre le mur des écrans de toutes tailles, reliés pour la plupart à un gigantesque clavier central. Juste en face, sur le sol de la plate-forme, il y a le logo de Batman en grand sur des sortes de tatamis et il y a assez de place pour s'entraîner,mais je mettrais ma main à couper que ce gars a bien sûr sa propre salle d'entraînement, et que ce que j'ai sous les yeux n'est qu'une partie du repaire de Batman.
Je laisse mon regard se porter un peu partout, pour essayer de me repérer dans cette immense grotte, quand je regarde le chemin que j'ai fais avant de me prendre la paroi. Mon regard se pose sur une petite combe, et devinez qui était à genoux, à côté de moi, en train de m'injecter un liquide dans le cou à l'aide d'une seringue ?
Le seul, le grand, l'immense, Batman.
Je reste là, stupéfait. En fait, je n'avais jamais pensé le rencontrer, un jour. Comment moi, un gosse de la rue, aurait pu rencontrer une icône, un''héros'' comme Batman, sachant que je ne croyait pas moi-même à son existence ?
Il se redresse, et sedirige vers moi. Mais, malheureusement pour lui, je ne me laisseraispas attraper. Quelles sont ses intentions ? Que va-t-il me faire ?
Je ne le laisseraisrien me faire. Qu'il essaye de me briser, j'en ai rien à foutre.J'me laisserais pas faire !
Emporté dans ma colère, je ferme les yeux et courre droit sur lui, fermant aussi mes poings. Je courre droit devant quand je me prends quelque chose.J'crois que je lui ai rentré dedans. Ou pas. J'ouvre les yeux et je réussis à voir.. un mur. Encore. Une autre paroi. Je me retourne subitement, sourcils froncé, et je le vois me regarder, d'un air impassible. Il a du m'esquiver. Juste en se décalant d'un pas.
Il faut que je trouve une meilleure approche.
Je fronce les sourcils à nouveau et laisse la rage monter en moi. Pour qui il se prenait ? De quels droits avait-il pour pouvoir me garder emprisonner là ? Mais surtout, qui était-il ?
Trop de questions se bousculaient dans ma tête. Comment c'était possible, moi qui avançait toujours tête baissée ? Qui ne se questionnait jamais ? Rhaa des nouvelles questions. Sans réponses.
Je secoue ma têtenerveusement et je décide à me décaler de la nouvelle paroi que jevenais de me prendre pour toucher deux-trois mots à la montagne demuscles, habillé en lycra noir avec une cape et un masque dechauve-souris. Le comble serai qu'il ai une copine en tenue moulantenoire. En cuir bien évidemment.
Je me retourne doucement et je me prépare à charger à nouveau quand il se met à parler.
_ Jason Todd. Jason Peter Todd.
Mon nom ! Il connais mon nom ! En entier même !
Je fronce les sourcils et me rapproche un peu, affichant un visage dur, voir méchant, puis il continue à divulguer des informations, le regard toujours rivé sur moi. Et aussi impassible.
_ 13ans, environ 45kg, 1m58...
_ Comment, pourquoi tu sais ça !? dis-je en le coupant, d'un ton agressif.
_ Fils de Willis Todd et de.. hum, et de Catherine Todd.
Il ignore complètement mes propos et continue son monologue, mais il avait hésiter à dire le nom de ma mère. Pourquoi ?
_ Père en prison, mort. Mère.. morte d'une overdose causé par la drogue. Orphelin depuis ses 8ans..
_ Woh stop, j't'arrête tout de suite. J'connais mon histoire, ok ? Pas besoin qu'un gars déguisé en chauve-souris me la raconte une fois de plus. D'ailleurs, qui t'es toi ? répondis-je avec une pointe de défi dans la voix.
Et puis là, on peut dire ça comme ça, l'imaginable se produit. La montagne de muscle à la voix grave et monocorde retire son masque. Comme une capuche. Et je pus voir son visage. Voir qui il était. Qui était Batman.
Il avait une mâchoire carrée, des joues un peu creusées, très peu de cernes, des cheveux d'un noir.. en bataille, par le fait de son masque, et des yeux bleus. Bleu glacial. Son allure était reconnaissable entre mille.
Bruce Wayne. BRUCE WAYNE bordel !
Batman était depuis toujours Bruce Wayne. J'avais devant moi LE Bruce Wayne! Le milliardaire orphelin avec la réputation de courir sous les jupons de toutes les riches et jolies femmes qu'il croisait.
Un long silence régna dans la cave, quand j'explosa de rire. Je ne pouvais pas me retenir. Je ne le prenais pas au sérieux. C'est paradoxal, non ?L'homme le moins qualifier pour l'être, mis à part sa carrure imposante, était l'homme que l'on surnommais le plus grand détective du monde, le chevalier de la nuit, le gardien de Gotham City, et j'en passe. J'étais plié en deux. Je pleurais presque de rire. J'me retenais de me rouler parterre.
Puis, il posa son regard bleu glacial sur moi, affichant un visage vide, sans émotions.Ça ne l'affectait pas. J'en fus transpercé. Je tressaille, pas habitué qu'un homme aussi important et imposant me regarde de la sorte. Je ravale ma salive, mais bien décider à avoir le dernier mot.
_ Et donc ? J'peux savoir c'que j'fais là malgré tout ? C'est bien beau de m'emmener ici mais j'suis pas comme les autres moi.. commençais-je, en essayant d'être le plus sérieux possible tout en essuyant mes yeux.
_ C'est bien pour cela que tu es là, Jason. Je voudrais te faire une place ici. Te prendre sous mon aile.
Je m'immobilise.
Quoi ? Mais qu'est-ce que j'ai de si important, moi ?
_ Ça ne m'étonne pas de te voir réagir de la sorte. Dit-il dans un soupir, esquissant un pâle sourire.
Il se retourne, en se drapant dans sa cape sombre, et va sur la plate-forme sur laquelle il y avait les écrans. Je ne bouge plus. Je ne sais pas quoi dire, ni comment réagir.
Et c'est là qu'un autre homme, plus trop jeune, entra dans le repaire du justicier masqué. Il sortait de nulle part. Un homme quasi-ordinaire en fait.Mis à part son costume en queue de pie noir et gris, sa fine moustache sous le nez, sa posture, son crâne à moitié dégarni, sa façon assez élégante voire ''gentlemen'' de marcher, et le joli plateau d'argent qu'il tenait avec sa main droite, faisant attention avec sa main gauche de ne pas faire tomber le contenu du plateau,c'est à dire une théière et plusieurs tasse empilées.
Il arrive vers moi, descendant les escaliers sans aucunes gênes, ni même hésitations.
J'ai oublié de préciser que les plate-formes sont suspendues à je ne sais quoi au dessus d'une sorte de rivière qui coule à flot, en continue, avec une puissance considérable vue le bruit qu'elle fait à chaque fois qu'elle percute les parois, d'en bas.
L'homme, qui devait avoir un certain âge, se tenait malgré cela très bien et plus ils'approchait, plus il me semblait amical et gentil. Jamais un homme ne m'avait fait cette effet là. Il dégageait une sorte d'aura agréable, comme si soudain on avait envie d'aider tout le monde.Presque à deux mètres de moi, il se pencha légèrement, comme pour me saluer, et commença à servir du thé dans une des tasses en porcelaine blanche. Je le regarde faire, un peu ébahi par la fluidité de ses gestes. Il y mit un sucre et une cuillère, tourne un peu le liquide chaud de la tasse, retire la cuillère puis me tend la tasse en question. Je ne pouvais pas refuser, alors je la prends et le remercia d'un signe de tête. Il vint se poster à côté de moi, laissant tout de même un écart entre nous, et soupire un peu.
_ Maître Bruce est souvent comme cela. Il faut l'excuser, ses manières sont un peu froides, mais elles ont toujours bon fond.
Je l'écoute parler tout en sirotant le thé. Bizarrement, ça ne m'étonne pas qu'il parle de Bruce Wayne de la sorte. Mon thé fume encore un peu et le liquide chaud et légèrement sucré me fait du bien. L'homme me fait penser de plus en plus à un majordome. Son ton est lisse, pas une note trop grave ni trop aiguë, il parle calmement et a aussi un petit accent anglais. Je souris un peu et boit une autre gorgée, l'écoutant encore.
_ Mais pardonnez moi,j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Alfred Pennyworth, et je suis le majordome de monsieur Bruce Wayne, comme je l'étais avec ses parents.
Il dit ses derniers mots avec un ton plus grave, voir triste. J'arque un sourcil mais je ne veut pas savoir pourquoi il réagissait de la sorte. Ils avaient leurs raisons.
En fait, je ne savais même pas pourquoi je restais. J'pouvais très bien me perdre dans les galeries, essayer de sortir de là, pour voir où ça me menait,mais non. Cet endroit, cette planque, cette cave, enfin tout ce que vous voudrez, me plaisais bien. Puis, je n'ai pas vraiment d'autre endroit où aller, alors..
Je finis mon thé enune gorgée, et sans même que je ne dise quoi que ce soit, lemajordome, enfin Alfred, me présente le plateau d'argent, sur lequelje pose volontiers la tasse. Il toussote légèrement et reprend laconversation.
_ Veuillez me suivre, je vais vous montrer votre chambre, Maître Jason.
_ Attendez... Appelez moi Jason, tout simplement, dis-je en essayant d'être poli.
_ Tu t'y fera, lança Bruce, à l'autre bout.
Il a réussit à nous entendre ?
Je fronce les sourcils et je finis par emboîter le pas à Alfred, qui m'incitait à le suivre. Ce que je fis, pour essayer de paraître agréable, même sil'idée de découvrir cet endroit impressionnant me démange sérieusement.
Je suis donc le majordome habillé en queue de pie, une tenue distinguée, et je jette un coup d'œil à la mienne. Un jean foncé, déchiré et troué de partout, un débardeur blanc puant la transpi et mon sweat rouge sang presque décousu sur toutes les coutures, sans oublier les innombrables tâches. J'hausse mes épaules, car peu m'importe la façon dont je me sape. Si j'me sens bien et que mes mouvements peuvent rester libres, tout va bien.
Je marcha prudemment aux côtés d'Alfred, qui se tient bien droit, tandis que je me voute le plus possible. Je mets mes mains dans les poches et regarde le sol, sans oser observer ce qu'il se trouve autour de nous. Je suis concentré sur la proposition du milliardaire. Alfred me dit sur le chemin que je pouvais rester autant de temps que je le souhaitais,mais que je ne serai pas seul.
_ Hein ? Fis-je en me stoppant net, émergeant de mes pensées, pour éviter de lui rentrer dedans.
_ Maître Bruce a également un autre enfant, un adolescent, sous sa garde., me répondit-il de son ton calme et posé, actionnant une poignée en métal contre une paroi, qui s'ouvra sur un escalier qui montait en colimaçon.
_ Pourquoi m'a-t-il prit alors ? Pourquoi il veut me prendre sous son aile si il s'occupe déjà de quelqu'un ? Pourquoi moi ? M'exclamais-je en essayant de ne pas rater les marches, qui semblaient interminables.
Comme simple réponse, il hausse les épaules. Il n'est finalement pas très bavard.
Nous arrivons enfin à la fin de cet escalier, car les marches s'allongent et laissent peu à peu place à un sol, en parquet cette fois. Même dans la pénombre,Alfred ne semble pas perdu, comme s'il connaissait la place de chaque chose. Il appui sur un bouton rouge, on entendit un frottement, puis ce qui me semble être un mur en face de nous coulisse sur le côté, dévoilant alors un gigantesque salon avec des canapés et fauteuils,plus confortables les uns que les autres, une énorme cheminée dans laquelle brûlait un feu incandescent ainsi qu'une bibliothèque qui remplissait quasiment toute la pièce.
< Whoa.. > dis-je tout bas devant tout ce luxe. Je n'avais jamais vu un endroit aussi agréable que fonctionnel, mêlant confort et luxe.
Tout les meubles semblent malgré tout anciens, mais cela n'empêche pas de donner du charme à la pièce.
Alfred m'emmène vers un autre escalier, plus ''normal'' si l'on veut, qui mène à l'étage. Nous marchons dans le couloir spacieux quand il me montre une chambre, sur ma droite.
_ Et voici, Maître Jason. Votre chambre. Si vous avez besoin de mon aide, il y a un bouton à côté de la porte, à l'intérieur de la pièce, pour me joindre. Maître Bruce a également pensé à vous fournir des vêtements, que vous trouverez dans les tiroirs des commodes ainsi que dans les armoires. Cela vous convient ?
J'hoche la tête, ne sachant pas vraiment quoi répondre. J'ai pas trop le choix d'toute manière. Ils se montraient tous si gentils avec moi...
Non Jason. Reprends toi vieux ! Tu ne sais pas qui ils sont vraiment, ni ce qu'ils sont capable de te faire ! me dis une petite voix à l'intérieur de ma tête. Mais je m'en fichais.
_ Ce sera tout, Maître Jason ? Avez vous faim ?
_ Non Alfred, je te remercie. Et oui, ça sera tout. Bonne nuit !
_ Bonne nuit Monsieur.
Et il me laisse seul devant la porte entrouverte de ma nouvelle chambre. Je ne sais même pas s'il fait encore nuit. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il était, mais peu importait, je voulais me poser et dormir.
Je rentre donc dans la chambre, à présent seul. Elle est grande et spacieuse, tout comme cette maison. Enfin maison.. je dirais manoir. Les Wayne auraient-ils un manoir ? Ça ne serais pas étonnant, vu tout l'fric qu'ils ont.
Néanmoins, l'endroit me plait. Les murs sont blanc cassé, les commodes en bois foncé, et ainsi de suite pour les autres meubles. Au centre, contre le mur, se trouve un lit deux places géant. Ça changeait de l'appart en miette de mes parents, du dépotoir dans lequel j'avais vécu tant de temps et de choses.
Je ferme la porte, et mon réflexe fut de retirer tout mes vêtements et de filer à la douche. J'entre dans la salle de bain, quand je remarque une autre porte. Là, en face de moi. L'autre porte menait à une autre chambre, sûrement. Mais celle de qui ?
J'hausse les épaules.Peut-être que c'est l'autre gars là, l'ados, dont s'occupe Bruceaussi. Ça fait bizarre de l'appeler comme ça. Quand je pense qu'y'aune semaine à peine je me foutais royalement de Batman..
Je rentre dans la douche et actionne l'eau chaude. Je tourne le plus possible sur le rouge, pour que l'eau soit brûlante. Je me retourne et m'appuie contre la paroi, laissant l'eau doucement tomber sur ma tête, mes épaules, glissant sur tout le reste de mon corps meurtri depuis tant de temps. J'avais peut-être de la chance, finalement. J'étais pas si perdu que ça.
Au bout d'une dizaines de minutes, je décide à sortir de là. J'attrape la première serviette qui me vient sous la main, une serviette blanche assez grande, et je m'essuies. Je finis par ma tête et je me la mets autour du bassin, avant de retourner dans ma chambre. Je m'approche d'une commode, à côté d'un bureau. J'avais mon propre bureau putain. J'attrape le premier caleçon et T-shirt que je vois, un T-shirt rouge, et j'enfile tout. Tout était à ma taille. Pour la première fois, j'me sentais bien. Pas comme si j'avais mis une brute au tapis, volé une baguette ou autre. Non, bien d'une autre manière. J'étais heureux.
J'me jette sur le lit, qui est hyper confortable. Je file sous la couette, qui est douce,chaude et agréable, et j'essaye de m'endormir. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé. C'était peut-être le cas. Mais un jour ou l'autre, comme à chaque fois, faut s'réveiller.
*
Je trouve difficilement le sommeil. Le matelas est trop mou, j'ai pas l'habitude. Puis j'étouffe sous la couverture.
Je me relève, toujours avec aucune idée de l'heure. Impossible non plus de savoir si j'ai dormi longtemps ou pas, vu qu'il fait à présent noir dans ma nouvelle chambre. Je reste assis comme ça un instant, puis j'me décale sur le côté droit, à la recherche d'une table de nuit oud'une lumière. Bingo.
J'appuie sur le bouton et un faisceau blanc éclaire ma chambre. Je ferme puis plisse mes yeux face à la lumière aveuglante, et je sors du lit. Je retourne à une commode et cette fois je prends un bas de survêtement noir tout simple. J'me serai bien baladé en boxer, mais je n'avais toujours pas dit à Bruce si je restais ou non. Mais vu la façon dont tout se déroulait, j'pense que j'resterais là un bout de temps. Je m'harsade finalement à aller à la seule fenêtre de ma chambre, sur le mur de gauche, en face de la porte qui mène sur le couloir. Je l'ouvre et pousse les volets. Tient, ils étaient fermés ?
Je me prends une bourrasque de vent dans la tête, ce qui ébouriffe mes cheveux, et je souris à pleines dents. Ça fait du bien. Et il faisait nuit, aucune étoiles dans le ciel.
Je referme la fenêtre,ne faisant absolument pas attention à quoi pouvait bien ressembler la vue. Je marche tranquillement dans ma chambre, vers la porte pour faire un tour quand j'entends un crissement, un bruit sourd, un vrombissement, venu du sol. Ça attira mon attention. Qu'est-ce que ça peut bien être ?
Je sors rapidement de ma chambre, et une fois dans le couloir je regarde d'un côté puis de l'autre pour me rappeler de quel côté étaient les escaliers. Je finis par opter pour la droite, et je ne me suis pas trompé car je me stoppe net devant eux. Je glisse sur la rampe en bois et j'arrive rapidement dans ce qu'il me semble être un vestibule, devant l'entrée. Je continue dans ma lancée et cette fois je courre jusqu'au salon, regardant de temps à autre les sculptures et tableaux posés ou accrochés dans le couloir.
Vieillot.
Une fois dans le salon,je m'étonne de voir la cheminée toujours allumé. Comme si le feu ne s'était pas éteint. Je m'apprêtais à continuer tout droit quand un autre bruit se fit entendre. C'était plus puissant cette fois, et ça venait d'en bas. Et si c'était dans la Batcave ?Batman, Bruce, avait-il des ennuis ?
L'idée d'aller dans la Batcave seul et de pouvoir aider Bruce me donne des frissons, qui me parcoururent tout le corps. J'attrape le premier objet pointu qui pouvait blesser, un pic en métal rouillé, pour bouger les braises sans se brûler, à côté de la cheminée, quand je m'immobilise. Où était l'entrée de la Batcave ? Je n'y avait même pas pensé. Je me frappe la tête et peste contre moi même.
< Quel boulet.. >
Puis, un sifflement, un bruissement, une sorte de souffle, parvint de la grande horloge en bois, derrière moi. Je me retourne, empoignant mon pic, et je m'approche de l'imposante masse de bois, qui date de plus d'un siècle, j'en suis sûr. La question est : en quoi cette horloge va m'aider ? C'est juste une horloge bordel !
Je m'énerve pour un rien quand j'aperçois un espèce de bouton, sur le côté de l'horloge, qui se met à clignoter.
Bizarre...
Et bien sur, je m'y approche et je l'enfonce. L'horloge coulisse alors sur le côté, dévoilant alors un passage secret. Trouvé !
Je m'y engouffre sans me poser de questions, et je descends les marches quatre par quatre pour arriver en bas le plus possible. Je manque une marche, on n'y voit absolument rien, mais je me suis retient à mon pic, en l'enfonçant dans un trou de la marche en pierre. Je continue, sans m'arrêter, et j'entends cette fois un bruit métallique, comme si quelque chose en métal venait de tomber par terre. Je resserre le pic dans ma main gauche. Je perçois des éclats de voix, comme si deux personnes se disputaient et haussaient la voix.
Il y a comme une autre paroi devant moi, et je me souvient des gestes d'Alfred la dernière fois. Je passe ma main dessus et touche un objet froid, en métal. Un poignée. Je la tourne, sans me poser de questions.
J'arrive dans la Batcave, quand je tombe, nez à nez, avec un ados, la quinzaine, une tête de plus que moi, avec des bleus, portant des vêtements sombres à l'air gothique. Il porte aussi un masque, mais il a été brisé,ce qui fait qu'on peut voir son œil gauche. Et c'est là que je le reconnais. Ce regard. Le gars avec son paquet de céréales, dans le bus pour Central City. Je reconnais ce regard.
Robin.
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