Chapitre 5 / Dick Grayson
Après que Peter soit partit précipitamment, je retourne m'asseoir, triste. Je m'étais relevé de mon siège pour au moins le voir partir. D'une manière ou d'une autre.. Il me manquera.
Il y avait quelque chose de spécial en lui. Quoi ? Je ne sais pas encore. Mais, il m'avait donné l'impression que.. Qu'il étais heureux. Et ça, il n'y a rien de mieux que de rendre quelqu'un heureux. Que d'être la raison du bonheur de quelqu'un.
Je pose ma tête contre la vitre et je me mets à rêvasser. Je souris doucement, repensant à Peter. Je repense à sa carrure imposante pour un jeune ados, les traits de son visage, et la couleur incroyable de ses yeux.
Il avait hésité sur son nom d'ailleurs. Essayait-il de cacher son vrai prénom ? Enfin,je ne devrais pas le blâmer pour ne pas me l'avoir avoué, car moi aussi j'avais mentit sur le mien.
Je réajuste mes lunettes triangulaires sur mon nez, et je regarde vers le conducteur du bus, pour y voir l'heure, qui est affiché au dessus de sa tête.
17H43.
Je tourne la tête vers la fenêtre pour voir dehors, et je souris encore plus en reconnaissant les bâtiments propres et blancs de la ville calme de Central City. Ça change de notre sombre ville de Gotham City, avec ses rues salles et ses malfrats qui peuvent sortir de n'importe où.
Le bus s'arrête à un premier arrêt, vers l'entrée de la ville. Les portes s'ouvrent,laissant passer un courant d'air. Je resserre ma veste contre moi, et je me retient d'éternuer. Une bonne dizaines de personnes descendent du bus, tandis qu'un grand homme, assez baraqué, y rentre. Il portait un pantalon en lycra bleu, des bottes fourrés blanches, et pour couronner le tout, une doudoune bleu et blanche sans manches ridicule.
Il monta dans le bus,et lorsqu'il passa devant le contrôleur, il le regarda droit dans les yeux et grogna. Le contrôleur devint blanc comme un linge, et laissa passer l'étrange homme. Il marcha un instant dans le bus entraînant des pieds et leva la tête. Sa capuche glissa un peu,dévoilant plus son visage. Il était couvert de cicatrices.
Il hésita un instant à choisir sa place, puis s'assit dans le fond du bus.
Le bus redémarra, et tourna à droite en direction du prochain arrêt, celui qui se trouve juste devant le lycée de Wally.
Malgré tout, j'oubliais que j'étais toujours tourné devant le drôle d'homme baraqué, qui avait à présent le regard braqué sur moi. Il fronça les sourcils et je détourna de suite le regard.
Je me lève de mon siège et j'empoigne mon sac, auquel je fais passer la bandoulière au dessus de ma tête pour le mettre correctement. Je redresse la tête, puis je me dirige vers la sortie du bus. Je me poste juste devant la porte coulissante, qui s'ouvrira dès que nous serons arrivés, et je me mets à sourire.
Wally m'avait manqué. Terriblement manqué.
Je remets mes lunettes noires en place, et je regarde par la vitre de la porte. Je reconnais ce paysage, ces immeubles, ces arbres.. Central City avait toujours été l'une des villes les plus belles pour moi. Et une ville très calme. Beaucoup plus calme que Gotham.
Le bus s'arrête, juste en face du lycée de Wally. Je descends, mais je jette rapidement un regard à l'intérieur, pour voir l'homme étrange et mystérieux une dernière fois. Il me regarde aussi et fronce les sourcils. J'écarte grand les yeux, impressionné, et je me dis que mes lunettes me servent finalement à quelque chose. Je ne vais pas le cacher, il est assez impressionnant. Un peu comme Bruce d'ailleurs, mais mon mentor a une bien meilleure tenue.
Je marche un peu pour me rapprocher du portail de l'entrée, et je sors mon téléphone. Je me prépare à envoyer un message à Wally quand la sonnerie retentit. La fin des cours.
Wally va arriver d'une minute à l'autre ! Pensais-je.
Je passe ma main dans mes cheveux pour me recoiffer, remets en place ma veste, et je regarde les grandes portes du lycée s'ouvrir et laisser place à une foule d'étudiants, tous grands, jeunes, et livres à la main. Et puis, en plein milieu de ce groupe d'étudiants, qui étaient tous en tenue civile banale et sombre, se tenait un adolescent, habillé avec un blouson marron, d'une chemise à carreaux rouge avec en dessous un T-shirt jaune au logo de Kid-Flash, un jean et des baskets, portant son sac à dos sur une de ses épaules et non les deux, contrairement aux autres. La couleur orange feu de ses cheveux le faisait se démarquer du groupe d'étudiants. Il semblait plus vivant, comparé aux autres, qui ressemblaient plus à des morts-vivants qu'à autre chose.
Le garçon, au visage parsemé de tâches de rousseur, regardait en l'air, jetant de nombreux coups d'œil à travers la foule, avant de se stopper net dans ma direction. Wally. Mon Wally. Mon meilleur ami. Le meilleur qui soit.
Je rougis en croisant son regard, et je commence à marcher dans sa direction quand le roux aux yeux verts apparut presque aussitôt à côté de moi. Pas étonnant quand on peut courir aussi vite que la vitesse du son, et qu'on peut, en faisant vibrer toutes les molécules de son corps, se rendre invisible. Il fit un énorme sourire, dévoilant ses dents blanches. Il écarta les bras mais, pour une fois, j'étais plus rapide.
Je me faufila jusqu'à lui, et avant même qu'il ne réagisse, je mis mes bras derrière son dos, comme pour m'accrocher à lui, et je colla ma tête contre son épaule droite. Ce qui avait toujours été étonnant, c'est le fait que j'étais toujours plus petit que lui. Bon, d'accord, j'oublie souvent le fait qu'il a deux ans de plus que moi, mais quand on le connais et qu'on traîne avec lui, on oublie rapidement ce détail.Je le sens se détendre, et il met à son tour ses bras contre moi, rétrécissant le peu d'espace que j'avais pour respirer.
_ Hey, dis-je d'une petite voix, ne voulant plus le lâcher.
_ T'en as mis du temps, me répond-t-il, en pouffant un peu.
_ Eh, Central City c'est pas la porte à côté tu sais ! rétorquais-je le sourire aux lèvres.
Il resserre un peu plus ses bras contre moi, et je réussis à entendre sa respiration saccadée dans mes oreilles.
_ Tu m'as manqué, finit-il par lâcher, posant son menton sur mon épaule.
_ Toi aussi, beaucoup trop même. Lui répondis-je alors, doux, mais avec un éclat de voix cassé.
J'enfouis ma tête dans son cou, tellement heureux de le revoir, d'être avec lui, quand j'entends des rires, tout autour de nous.
Rhaaaaaa les filles, pensais-je en me décalant de Wally, qui est à présent tout rouge.Je mets ma main devant ma bouche et rigole en le voyant comme ça, et je me mets sur la pointe des pieds pour pouvoir attendre sa tête avec ma main, et je lui ébouriffe les cheveux. Il rougit encore plus, et je le trouve juste... adorable. Il toussote un peu, gêné,puis d'un coup son visage s'illumine. Lui, il a une idée derrière la tête..
_ Tu sais quoi ? Dit-il en pointant son doigt vers une boutique, dans la rue d'en face. Il est l'heure de..
_ Manger des pancakes !, dis-je en le coupant, et lui souriant de mon sourire de débile.
_ Comment t'as su..
_ Deviner ce que t'allais dire ? Le coupais-je, lui souriant face à cette évidence. Wally, on est pas meilleur ami pour rien. Dis-je en baissant mes lunettes, pour lui montrer mon clin d'œil.
Il hoquette, et me fais un sourire. Un peu trop forcé à mon goût. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas trop, ne pensant pas avoir dit une quelconque bêtise. Il toussote puis mit ses mains sur ses hanches, pour dire d'un ton solennel, plus pour se rendre intéressant qu'autre chose :
_ Qu'attendons nous ? Allons-y !
Il vint alors me prendre la main, et je me laissa guider par le roux surexcité, qui me tira presque jusqu'au café, auquel la vitrine brillait un peu plus que les autres, comme si elle était neuve. Nous y arrivons,main dans la main, et on ne peut s'empêcher de sourire. On a tellement de choses à se dire, mais nous gardons tout ça pour nous pour pouvoir en parler une fois que nous aurons mangé quelque chose.En réalité, je meurs de faim, car la seule nourriture que j'ai mangé aujourd'hui est... des céréales au chocolat.
Je m'arrête un instant pour regarder la vitrine, remplit de nombreux gâteaux, tartes et autres viennoiseries, et relève légèrement la tête pour lire l'écriteau brun, couleur café bien sûr.
Le CC Jitters, le nouveau café qui venait d'ouvrir à Central City, qui avait déjà la réputation d'avoir un café spécialement créé pour le héros de cette ville, j'ai nommé, Flash.
Wally, qui ne s'arrête pas de sourire, vient derrière moi, attrape mes épaules et me pousse à l'intérieur, d'un pas décidé.
L'intérieur est apaisant, et on a tout de suite envie d'aller parler au premier inconnu qui oserait s'asseoir seul. Le sol, un parquet brun avec une grande bande plus foncé, est lisse et tout propre, comme si personne n'était venu ici auparavant. Les murs en pierre blanche donne un effet de confort, et cet endroit me plaît encore plus, avec ses tables dispersées un peu partout, ses fauteuils brun-orangés qui semblent tellement confortable. Wally ne se pose pas de question et se dirige immédiatement au comptoir en bois, droit en face de nous lorsque l'on entre. Il se dirige vers une des caisses, derrière laquelle se trouve une femme en tablier brun avec le logo du café,une jolie rousse avec des yeux verts magnifiques, qui me rappellent ceux de Wally, quand je comprends tout de suite qu'il s'agit d'Iris, la tante de mon meilleur ami.
Je réajuste mes lunettes sur mes yeux, geste qui devient habituel d'ailleurs, et je suis Wally, qui commençait déjà à se commander une tonne de pancakes.
_ .. deux avec de la confiture de fraise, deux avec du sirop, deux autres...
_ Hum Wally j'pense que t'en as déjà pris assez mon pote, dis-je en esquissant un sourire en coin.
_ Peut-être, mais j'dois reprendre des forces pour pouvoir te montrer tout ce que je sais faire ! Me dit-il rapidement, pressé de revenir à sa commande, mais je le coupe à nouveau dans son élan, voyant la mine implorante d'Iris qui fait de son mieux pour suivre le rythme de son neveu.
_ Un Flash avec des pancakes au sirop pour moi ! réussis-je à placer. Je lui tire la langue en tournant la tête vers lui.
Wally fait la moue, comprenant aussitôt ma ruse, mais il ne bronche pas. Tient, deviendrai-t-il raisonnable ?
Iris finit de noter la commande sur l'écran, et s'hasarde tout de même à nous poser quelques questions tandis qu'elle donne aux cuisines, qui se trouvait juste derrière-elle, notre commande de pancakes et qu'elle commence à faire mon café.
_ Alors les garçons, qu'est-ce que vous faîtes ce soir ? Ça vous dis de venir chez moi pour la soirée, avec Barry et Hal ? J'demanderai à Mary, Wally, ne t'en fais pas, la connaissant je sais qu'elle acceptera, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. Et puis nous sommes vendredi !
_ Oh ouais, bonne idée ! S'exclama Wally. T'en pense quoi ? Dit le roux à mon intention.
_ J'suis partant !,répondis-je, me sentant surexcité à cette idée.
_ Génial, dit-elle, aussi excité que nous, nous souriant de toutes ses dents, impeccables. Au fait, Dick, pourquoi tu n'es pas à Gotham? Bruce t'as laissé un peu de répit avec tes cours ?
Je ne répondis pas tout de suite à la question, cherchant une réponse crédible.Comment expliquer à la tante de mon meilleur ami que j'avais fugué car j'en avais marre de mon mentor ?
_ Hum... oui, du répit, c'est ça. D'après lui je travaille trop. Il m'a dit que je pouvais ''sortir'' en quelque sorte, pour quelque temps, tant que je ne fais pas exploser quelque chose.. répondis-je en donnant un coup de coude dans les côtes de Wally, avant que nous explosions de rire. Il avait très bien compris où je voulais en venir.
Voyant qu'elle préparait les assiettes, je donne deux billets de 20 dollars pour payer nos pancakes et cafés. Elle me remercie d'un signe de tête et nous encaisse, continuant de parler pour combler le blanc qui se formait.
_ Je vois je vois...dit-elle en riant un peu aussi. Tenez, régalez-vous ! dit-elle, triomphante, en nous tendant plusieurs plateaux, sur lesquels se trouvaient des assiettes remplies de pancakes et de deux tasses d'où sortaient un nuage de de vapeur.
Wally en prit trois et je pris les deux derniers. Il se dirigea vers les tables hautes, avec des chaises noires. Il posa les plateaux et s'assit de suite. Je fis de même, mais moins rapidement, pour sûr, je ne suis pas Kid-Flash.Il commençait à manger, quand il s'arrêta subitement, pour me regarder. Il n'arrêtait pas de sourire.
_ Quoi ? Demandais-je, un sourire en coin, la bouche pleine.
_ J'sais pas.. J'suis juste trop content que tu sois là, qu'on soit à nouveau ensemble.
_ Yep, moi aussi, répondis-je une fois ma bouchée finie.
Je me baissa un peu pour chuchoter deux-trois mots, évitant qu'on nous entende par la même occasion.
_ Kid-Flash et Robin à nouveau réunis pour aller sauver la ville !, dis-je, en pouffant.
_ Ça se fête ! Dit-il en prenant sa tasse de chocolat-chaud viennois.
Il se mit debout sur sa chaise, essayant le plus possible de rester stable vu sa hauteur, et tendit sa tasse bien haute devant lui. Il s'éclaircit la voix et entama un discours, digne du fameux Wally West.
_ Moi, Wally West, je voudrais porter un toast à Dick Grayson, mon meilleur ami,ici présent, pour avoir toujours été là pour moi depuis que l'on se connaît. Et ça mon pote, j'te remercie. Du fond du cœur. SANTÉ !
Tout le monde présent dans le café applaudissèrent le roux, qui bombait le torse en buvant d'une traite son chocolat. Je rougis instantanément, tandis qu'il finissait sa tasse. Il baissa la tête pour me regarder, et il me sourit.
Je mis une de mes mains sur mon visage, heureux mais aussi mort de honte d'avoir été affiché de la sorte en plein milieu d'un café. Il se rassit et attaqua ses pancakes, et je fis de même de mon côté, en essayant même de lui en piquer un peu une fois que j'avais finis les miens.
***
Wally et moi marchions tranquillement dans les rues de Central City, en direction de chez lui, pour poser nos affaires et se préparer à aller chez Iris. Nous avançons d'un pas tranquille, et je remarque à quel point nous sommes.. proches. Il n'y a même pas 30 centimètres d'écart entre lui et moi.
Il balance ses mains dans le vide, quand j'en attrape une pour la tenir dans la mienne. Il devint tout rouge, et je le trouve juste adorable. Il la resserre un peu plus contre la mienne, et nous continuons à avancer comme ça,éclairés par les lumières jaunes des lampadaires, un petit moment,nous rapprochant de plus en plus.
Puis, Wally pressa le pas, reconnaissant son quartier, un pâté de maisons immenses situées en banlieue de Central City. Ma main étant toujours agrippée à la sienne, il me tire par la même occasion. Je suivis le mouvement, le sourire au lèvre, comme si plus rien ne pouvait me faire sentir mal maintenant. Je ne donnerait pas cette chance.
Devant sa porte, Wally donne deux-trois coups dedans avec son poing, et sa mère, Mary West, rousse avec des cheveux courts également, nous ouvre gentiment, avec un sourire dévoilant toutes ses dents. Je pense que la joie de vivre de Wally est de famille en fait.
Wally entre à peine qu'il file à l'étage, marmonnant un bonjour à l'attention de Mary.J'hausse mes épaules et sourit à Mary, lui faisant la bise. Elle ferma la porte et ne put s'empêcher de poser des questions.
_ Dick ! Contente de te voir, mon grand. Comment tu vas ?
_ Oh, la routine Mary, mais tout ce passe bien, ne t'en fais pas, dis-je en me mordant discrètement la lèvre et en retirant mes lunettes.
_ Bien. Va poser ton sac à l'étage, et prépare toi aussi, Hal vient vous chercher d'une minute à l'autre !
Iris n'a pas chomé apparemment, Mary n'a pas l'air de broncher pour une fois..
_T'en fais pas ! lui répondis-je en montant, empoignant mon sac à bandoulière.
Le temps d'arriver dans la chambre désordonnée de Wally, il est déjà prêt, en train de se regarder dans le grand miroir en face de son lit. Je m'adosse à sa porte, pour le regarder. Je rougis, sans raisons précises, puis il vient jusqu'à moi. Il me regarde de toute sa hauteur puis se rapproche. Ma respiration s'accélère, et mon cœur bât la chamade.
Pourquoi ? Il s'agit juste de.. Wally, mon meilleur ami.
Il se rapproche un peu plus, mais colle simplement son front contre le mien. Il ferme les yeux, et sourit. Je soupire doucement, sans comprendre pourquoi, puis je pouffe un peu. On reste quelques instants comme ça, puis je me décide à le pousser. Il trébuche sur des canettes de soda éparpillées par-terre, et tombe sur un tas de linge, aussi haut que son lit double, avec des draps verts.
Je ferme sa porte puis pose mon sac de l'autre côté du lit, à côté de son armoire. Je m'accroupis pour voir ce que j'ai rapporté, puis une idée me viens à l'esprit.
_ Au fait, si on a besoin de sortir ce soir... J'imagine qu'on prend nos costumes ?
_ Oh mais oui, j'avais complètement oublié !! dit-il en courant jusqu'à son armoire en même pas deux secondes.
Il sort son costume de Kid-Flash, une tenue moulante jaune et rouge avec les épaules renforcées, sans oublier le logo de Kid-Flash, un éclair rouge dans un cercle blanc, sur le torse.
Je fouille mon sac de fond en comble, mais, j'ai oublié mon costume de Robin. Je peste dans mon coin, quand il arrive à côté de moi et se penche, de façon à ce que sa tête soit juste au-dessus de mon épaule. Je me retourne vers lui, surpris, et cette fois... il est encore plus proche. Je détourne la tête et je rougis, encore plus que la dernière fois. Il rougit aussi, et rigole doucement.
_ Qu'est-ce qu'il y a ? Le petit rouge-gorge trouve plus sa petite culotte verte ? Me dit-il d'un ton sarcastique, riant sournoisement.
_ Wally... J'ai oublié mon costume.
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