Chapitre 2 / Jason Todd
* Petite précision. Première fois que j'en fais une, d'ailleurs. Jason étant toujours ou le plu souvent, en grande partie, représenté en tant qu'adulte ou Red Hood, je n'ai pas trouvé la photo adéquate à ce que je voulais, mais celle-ci y ressemble. NB que dans ce chapitre ses traits sont moins forcés, plus enfantins, et que la mèche blanche n'est pas encore visible. Bonne lecture ~*
J'ai jamais aimé m'attacher aux gens. Vraiment. Mais parfois.. On ne choisit pas d'aimer ou non. On ne peut pas renier ce sentiment trop longtemps.
Sinon, on se détruit, comme moi, le beau et provoquant Jason Todd, qui s'amuse à jouer avec les sentiments des autres. J'ai besoin d'eux,mais je ne le dis pas. Jamais.
C'est qui ce gars qui se balade en slip vert ? Okay j'ai 13 piges mais bon... C'est quoi ce bordel ? Oh, pardon, j'en oublie presque les présentations.
Je m'appelle Jason Peter Todd, mais tout le monde ici m'appelle Jason, dans cette rue,Crime Alley, dans le quartier de Park Row (pour être plus précis),rue où j'habite depuis qu'j'suis haut comme 3 pommes. J'ai..J'avais, un père qui foutait que des conneries, et il est partit pourrir en prison à cause de ça. Heureusement d'ailleurs,car ils nous battaient, ma mère et moi. Quand à elle.. elle commençait à se droguer puis elle est devenue addict. Elle est morte d'une overdose. J'avais 8 ans, et chaque jour, je la voyais se défoncer avec ses seringues et ses comprimés qui coûtaient une blinde. Je l'ai vue mourir devant moi. J'pouvais rien faire. Même les centres prévu pour les cas les plus graves, ça ne marchait plus.
Après ça, on a essayé de me placer dans un foyer, car j'avais pas d'autres familles que mes parents. J'ai tout fait, rien n'a marché. Et puis, j'préfère me débrouiller tout seul. Du coup, depuis mes 11 ans, je vis dans ce qu'il reste de l'ancien appartement de mes parents, et je survit envolant ce qu'il passe par là ou même, en fouillant les poubelles.
Et ouais, grandir seulet encore plus, quasiment à la rue, c'est pas facile, mais on s'y fait.
J'venais de voir passer le fameux garçon prodige, le dénommé Robin. Je pensais que c'était qu'un mythe, que les ''super-héros'' n'existait pas. Pourtant.. Il était là lui.
J'y crois pas trop,moi, à ces histoires. L'idée qu'un gars se balade en costume moulant noir qui ressemble à une chauve-souris avec un gamin en tenue tricolore ridicule essayent de sauver la ville tout les soirs,me passe complètement par dessus la tête. Ils ne s'occupent pas des vrais problèmes d'après moi. Ouais ouais ils sauvent peut-être la ville, mais ils ne nous débarrassent pas des vrais dangers, des fous et autres dealers. Ils s'amusent juste à les assommer ou les enfermer dans des asiles, alors qu'il faudrait les tuer pour éviter qu'ils ne foutent la merde à nouveau.
J'avais détalé quand il avait commencer à approcher. Je ne voulais pas qu'il me voit. Qui sait ? Il m'aurait peut-être capturé pour m'envoyer dans un foyer.
_ Pffff.. et puis quoi encore ? dis-je en soupirant, d'une voix lasse.
Je reste assis parterre, le cul posé sur le béton froid du sol, à regarder là où il venait de passer. De qui pouvait-il bien s'agir ?
J'hausse les épaules. Je n'ai pas besoin de le savoir en fait. Tant qu'on ne m'approche pas, ça m'vas. Je me relève, et j'étire doucement mes muscles. Je roule mes larges épaules et j'emporte avec moi mon petit sac à dos vert kaki troué, dans lequel se trouve mes ''trouvailles'' du jour et un couteau plutôt bien aiguisé. J'ai beau avoir 13 ans, j'suis déjà assez grand et je fais beaucoup plus vieux. C'est toujours comme ça, d'ailleurs. Ceux qui vivent à la rue vieillissent plus rapidement, car on a pas les moyens de prendre soin de nous.
Je prends mon couteau et le glisse dans la poche de mon sweat à capuche rouge que j'avais volé un fois, en allant à un marché. Ce couteau est l'arme avec laquelle je dois me défendre dans n'importe quelles situations. Mon arme secrète. J'ai toujours mes poings, mais ça fait moins mal que le couteau.
Je passe une main dans mes cheveux bruns sombres, presque noirs, et je mets mon sac sur mon dos avant de regarder une dernière fois la rue. Qu'est ce que j'attends à regarder là ? Quel espoir j'ai pour que cet ados revienne ? Et si il revient, il me ferai quoi ?
Je soupire en y pensant. Ce garçon m'avait semblé jeune mais fatigué. Très fatigué.
Je me retourne et fonce vers un gros tas d'ordures. Je l'enjambe sans problème, j'ai tellement l'habitude de faire ça. De l'autre côté du tas, sur la façade d'un mur, se trouve dans un coin une ouverture d'environ 1 mètre. Je m'y engouffre sans me poser de question et je débouche sur la cage d'escalier d'un vieil immeuble en piteux état. Je jette de rapides coups d'œils un peu partout pour vérifier qu'il n'y a personne dans les parages, et je monte rapidement les escaliers avant de m'arrêter au quatrième étage, le tout dernier. Une fois devant la porte, je ne me pose pas de questions et je l'ouvre.
Chez moi, pensais-je, en jetant mon sac à dos par terre et en mettant mes poings sur mes hanches.
Je m'affale sur un matelas posé à même le sol, et je contemple le plafond et tout ses trous. On pouvait apercevoir les nuages gris habituels de Gotham,mais aussi une couleur orangé apaisante. L'aube.
Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais je me laisse m'endormir, posant mon couteau tout proche de moi, pour qu'il soit à porté de main si quelqu'un débarque ici. On ne sait jamais. On est à Gotham.
*
J'me réveille quelques heures plus tard, et je peux déjà voir le soleil haut dans le ciel grâce aux nombreux trous du plafond. Je me relève péniblement en posant mes coudes sur le matelas. J'avais eu froid toute la nuit, et je crois même que je me suis coupé avec mon couteau, en bougeant dans mon rêve. Enfin, un rêve...
J'avais pas arrêté de penser à ce Robin. Qui s'est ce gars, à la fin ?
Je soupire, agacé de penser à un gamin qui se balade en slip. Qui s'habille comme ça,qui sauve des vies comme ça ? C'est ridicule comme tenue !
Je m'assois en tailleur sur le matelas vieux et troué, et pose mes coudes sur mes genoux, mettant ma tête entre mes mains. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire comme conneries aujourd'hui ?
J'hausse mes épaule set me relève finalement, me dirigeant vers une petite pièce qui fait à peine 2 mètres de large, qui se compose uniquement d'une douche et d'un lavabo, avec un WC, tout ça noir de moisissures. Je me tourne machinalement vers le lavabo, et je retire mon sweat,dévoilant alors mon corps amaigri et à peine musclé. J'observe mes côtes saillantes dans le miroir brisé en face de moi et je grimace à cette vue qui fait froid dans le dos. J'ai quasiment la peau sur les os.
J'ouvre le robinet et fait couler un peu d'eau. Certaines fois, ça m'arrive de ne pas avoir d'eau, alors je vais discrètement à la petite épicerie d'en face pour piquer une ou deux bouteilles en douce. J'me fais pas choper, mais l'épicier est pas dupe, il s'en fout juste royalement.Il connais ma situation, après tout.
Je mets mes mains en creux pour en avoir une certaine quantité d'eau dans mes paumes, et je me jette la flotte sur le visage, pour me réveiller. Je faisais ça quand ma mère prenait trop de pilules, pour la réveiller également. Ça marchait, pas tout le temps, mais ça marchait.
Je plisse les yeux et je remarque l'entaille que je me suis fait cette nuit avec mon couteau, sur ma hanche droite. Je me mets sur la pointe des pied et ouvre un placard, derrière le miroir, pour prendre une bouteille en verre avec un liquide transparent à l'intérieur. De l'alcool.
J'ouvre délicatement la bouteille, finie à moitié, et je fais glisser quelques goûtes du liquide sur ma plaie. J'me mords les lèvres, ça pique. J'attrape rapidement un chiffon, et j'appuie sur mon entaille avec, pour imprégner la plaie du liquide. Ce n'est pas la meilleure façon pour cicatriser ou se soigner.. Mais je n'ai que ça, alors je fais avec ce que j'ai.
Je referme la bouteille et je continue d'appuyer sur ma hanche, prenant mon sweat que je lance sur la table dans la pièce principale. Je m'assoies sur une des deux chaises, en face de cette table en bois qui tient à peine debout, et je grimace en appuyant un peu plus fort sur ma hanche,arrêtant ainsi brutalement les coulées de sang. Je prends mon sac et le pose sur la table. Je l'ouvre, dévoilant ce que j'avais trouvé hier : une pomme et une miche de pain, toute ramollie. Mais pas grave, ça reste du pain, et j'adore le pain.
Je passe ma langue sur mes lèvres sèches, affamé, et croque dans la pomme. Son goût juteux et sucré se propage dans ma bouche, et je souris de toutes mes dents. J'avais presque oublié ce goût délicieux. Je croque à nouveau, mais plus sauvagement. Je la finis rapidement et je suce même le trognon, content d'avoir enfin mangé quelque chose de frais. Je lèche une seconde fois mes lèvres, imprégnée du jus de la pomme. Je ferme les yeux un instant et me rends compte, que pour une fois, je suis content. C'est rare, et souvent de courte durée.
Je jette ce qu'il reste de la pomme par terre, de toute façon cet appart' ressemblera toujours à une poubelle.
Je me redresse et passe ma main sur ma bouche, retirant le jus qui devient collant sur mes lèvres. Je quitte cette pièce et je retourne dans ma petite salle de bain de fortune, où je mouille mon chiffon maintenant sec dans de l'eau. Je le fais glisser sur ma plaie, pour retirer le sang séché et la nettoyer. Une fois finis, je laisse le chiffon sur un coin du lavabo et je retourne dans le salon enfiler mon sweat rouge qui traîne par terre.
Je prends mon sac et enfile une des bretelles, celle qui est toujours bien accrochée au sac. Je pars de l'appartement sans verrouiller la porte. Personne ne sait qu'il est encore habité. Plus personne ne vient encore dans ce coin, après tout.
Je descends les escaliers et saute même les dernières marches, dans l'euphorie du moment. Je souris pour rien et je sors par la petite ouverture dans le mur. Une fois dehors, la lumière du soleil m'éblouis au point que je dois plisser les yeux pour y voir quelque chose. Je marche aux milieu d'ordures, et j'enjambe le même tas plein de déchets de la veille.
Je sors de la ruelle, et je débouche en plein cœur de Crime Alley. Je fonce tête baissé et me masse dans la foule. Je réussis à sortir de là pour aller simplement dans un des nombreux square de Gotham, le plus proche de Crime Alley pour sûr.
J'arrive vers une des entrées quand je rentre, sans faire exprès, dans un jeune homme que je n'avais pas vu venir. On aurait dit qu'il était sortit de nulle part.
Je l'observe un instant, je le dévisage même. Il a une tête de plus que moi et dois avoir la quinzaine. Il a des cheveux noirs, bien coupé en dégradé jusqu'à ses oreilles, aucunes mèches trop longue ou courte, mais sa mèche de cheveux noirs lui cache ses magnifiques yeux bleu cristal.
_ Wow.., dis-je tout bas, mes yeux perdus dans les siens.
Le garçon, habillé en veste en cuir noire toute simple avec un t-shirt bleu marine, moulant le haut de son torse légèrement bombé à cause de ses muscles, m'observe également. Je plisse les yeux pour mieux voir les siens et il se met à rougir. Il détourne le regard et bafoue.
_ Je.. euh..excusez-moi., dit-il de sa voix masculine, comme un ados qui venait tout juste de mué, devenant encore plus rouge.
J'hoche ma tête, signifiant que ce n'est pas grave. Il sourit timidement et je lui rends son sourire, gêné à mon tour.
Qui c'est ce gars ? D'où il sort ? Sa tête me dis quelque chose en plus..
Je m'écarte un peu de lui et fait mine de partir. Il hausse les épaules, mais me fait un signe de la main, comme pour me dire au revoir.
Je le regarde s'en aller et je fronce les sourcils. Cette façon de marcher me dis quelque chose.. Je m'arrête un instant et me demande si je le suis ou pas. Ah quoi bon ? Vu sa mine, il doit être un gosse de riche.Quoi-que... Il avait une peau beaucoup moins blanche que les riches de d'habitude. Sa carrure était différente, aussi. Mais il avait l'air fatigué. Et énervé.
_ Oh et puis merde. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Me dis-je tout bas, avec une pointe de défi dans la voix.
Je me mets à le suivre, discrètement. Je me retourne deux minutes, le temps qu'ils'éloigne un peu plus, puis je me dirige dans sa direction. Je baisse les yeux pour regarder mes pieds, et je le suis. Il se dirige vers un arrêt de bus, et je suis obligé de m'arrêter à mon tour. Je vais devoir aller dans le même bus que lui et éviter les contrôleurs..
**
Au bout d'un quart d'heure à attendre à l'arrêt, un bus en direction de Central City pointe enfin le bout de son nez. J'étais à une dizaine de mètre du garçon, le dos appuyé contre un arbre, tandis qu'il s'était assis sur un banc. Je le regarde ranger son téléphone et prendre son ticket, et je me décide à y aller à mon tour.
Il rentre dans le bus et fais vérifier sa place, tandis que je suis à quelques pas de lui, derrière trois personnes. Le moment où je dois montrer mon ticket arrive, et le contrôleur me regarde, désespéré. Tout le monde à l'intérieur du bus me regarde, d'un air mauvais.
Qu'est-ce qu'ils ont tous à me regarder comme ça ? J'vais leur montrer moi qu'on ne doit pas me regarder de cette manière ! Pense-je, en mon fort intérieur.
Le jeune homme croise alors mon regard, et se relève de son siège. Il va vers le contrôleur et sort un nouveau ticket, qu'il lui présente fièrement.
_ Oh, désolé, j'avais oublié de donner son ticket à mon petit frère. Je suis un peu tête en l'air, vous voyez.. sort-il, me faisant un clin d'œil.
Je le regarde et arque un sourcil. Le contrôleur, haut de deux mètre, me regarde également étonné. Il finit par acquiescer en grognant et me laisse passer. Le jeune homme au regard bleu cristal me prend le bras, m'obligeant à m'asseoir à côté de lui un peu plus loin. Je me laisse faire,car je n'ai pas d'autres choix. Il se rassoit sur le même siège, et je me pose à celui d'en face. Il pose ses coudes sur ses genoux et me regarde, un sourire débile scotché au visage.
_ Alors ? me demande-t-il, amusé. Qui es-tu ?
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