Chapitre 60 : Première échographie
Shana Varane
Aujourd'hui, je vais faire ma première échographie. Je me prépare car ça va bientôt être l'heure de partir pour la clinique. Ça va être bizarre car c'est la première fois que je fais ça. Je vais passer par je ne sais combien d'émotions. Je finis de me préparer et rejoints l'homme de ma vie dans l'entrée. On sort de la maison avant de monter dans la voiture de mon mari et on se met en route pour la clinique. Une fois sur place, Raphaël se gare et on sort du véhicule. On dit à l'accueil qu'on a rendez-vous et on va en salle d'attente. Je regarde autour de moi les femmes et leurs maris. Dire que dans quelques mois, j'aurai un ventre plus gros. La prochaine fois que je viens ici, on saura le sexe de ce petit monstre ! J'ai déjà hâte. On vient ensuite nous chercher. On entre dans un bureau et le médecin nous parle.
Lui : Je suis le docteur Melendez. Je vais m'occuper de vous pendant toute votre grossesse. Mais si vous n'êtes pas à l'aise avec un homme, je peux vous recommander ma femme.
Moi : Non ça ira. Ça ne me dérange pas. Et toi ?
Raphaël : C'est toi qui vois.
Moi : Je veux bien que ce soit vous qui m'accompagnez.
Melendez : Pas de problèmes. Alors c'est votre première échographie ? C'est ça ?
Moi : C'est exact.
Melendez : Comme vous le savez, vous allez voir votre bébé sur un écran. Je vais regarder s'il n'y a pas de problèmes particuliers et si tout est normal. Evidemment, si quelque chose ne va pas, je vous en informe. Le gel que je vais vous appliquer, sera un peu froid. Vous avez des questions ?
Nous : Non.
Melendez : On va passer à côté.
On se lève pour nous diriger vers la pièce juste à côté. Melendez me demande de m'allonger sur la table et de soulever légèrement mon t-shirt. Je m'exécute et il pose délicatement le gel sur mon ventre. Il regarde l'écran devant lui avant de dire.
Melendez : Tout est normal. Le bébé se développe bien, il n'y a aucun problème. Vous voulez le voir ?
Nous : Bien sûr.
Le médecin tourne l'écran de façon à ce que Raphaël et moi voyons le bébé. Je n'en reviens pas. Ce petit truc c'est notre bébé. Les larmes coulent toutes seules. Mon mari est également très ému et je vois ses yeux humides. Le médecin nous laisse quelques minutes pour qu'on soit seuls.
Raphaël : C'est merveilleux.
Moi : Tu l'as dit. Je n'en reviens pas que c'est notre bébé.
Raphaël : Moi non plus. Je l'aime déjà beaucoup ce bébé.
Moi : Moi aussi.
Quelques secondes plus tard, Melendez revient et j'enlève le gel de mon ventre. On retourne à son bureau.
Melendez : Comme je vous l'ai dit, tout va bien. Voici une photo de l'échographie.
Moi : Merci.
Melendez : Vous devriez accoucher entre le vingt-deux et le vingt-cinq octobre. Je ne vous dis pas une date exacte car comme vous devez le savoir, un bébé ne nait pas forcément le jour qu'on pense.
Moi : On a déjà une tranche donc on sait quand il devrait arriver.
Melendez : C'est sûr. Dans ce cas, on se revoit quand vous seriez à votre vingtième semaine de grossesse. Voici un rendez-vous. S'il y a un problème, n'hésitez pas à m'appeler.
Moi : Pas de problèmes. Au revoir.
Melendez : Au revoir.
On sort ensuite du cabinet. Je tiens l'échographie dans mes mains. Je suis encore toute chamboulée. Ça se voit sur le visage de l'homme qui partage ma vie qu'il est dans le même état que moi. Je ne pensais pas que j'allais être autant chamboulée. Une fois à la maison, je pose toutes mes affaires et Didier arrive avec Claude.
Claude : Alors ?
Moi : Tout va bien.
Claude : Je suis soulagée. Tu as eu la photo.
Moi : Oui. Tiens.
Je lui passe la photo et je la vois sourire. Didier va aux côtés de sa femme et regarde également l'échographie. Un énorme sourire prend place sur son visage.
Didier : Ça a dû être bizarre de voir votre enfant sur un écran ?
Raphaël : Ouais, c'est chamboulant.
Moi : Mais c'est quelque chose de merveilleux. Comment un être humain aussi petit au début devient un bébé de trois kilos à la naissance ? C'est fou.
Claude : C'est vrai que la nature est bien faite.
Moi : Ouais.
Je souris bêtement et je me lève pour aller dans ma chambre. Raphaël arrive quelques minutes plus tard. Il s'approche de moi et me prend dans ses bras avant de m'embrasse le haut du crâne.
Raphaël : Qu'est-ce qui ne va pas mon cœur ?
Moi : Rien...
Raphaël : On ne me la fait pas à moi.
Moi : Tout ça me rappelle que je n'ai plus de parents. Que j'aurais tellement voulu vivre cette expérience avec ma mère. Faire les boutiques pour bébés avec elle. Elle ne sera pas là pour me conseiller sur comment élever mon enfant...
Raphaël : Je sais que ta mère te manque mais il ne faut pas te rendre malade pour ça. Il te reste Claude. Elle va être la deuxième grand-mère de notre enfant. Elle a eu un fils donc elle saura te conseiller. Et elle serait ravie de faire les boutiques avec toi plus tard. Elle sera toujours là pour toi car comme tu le dis souvent, c'est ta deuxième maman.
Moi : Je sais mais je voulais vivre ça avec ma vraie mère.
Raphaël : Je sais mon cœur. Tu dis à tout le monde que tu vas mieux mais je suis persuadé que ce n'est pas le cas. Tu as peut-être fait ton deuil mais tu vis quand même dans le passé. Je sais que tu n'arrêtes pas de dire que tu veux aller de l'avant, que tu as laissé définitivement ta famille partir mais ce n'est pas le cas. Je vis avec toi, je vois comment tu es et je te connais par cœur maintenant. Tu ne vas pas aussi bien que tu le laisses paraître. Tu te rends malade et ce n'est pas bon ni pour toi ni pour le bébé. Penses à lui, il ne voudrait pas que sa maman soit aussi mal. Tu souffres encore beaucoup de ce qui s'est passé il y a dix ans. Je le vois. Laisses-moi t'aider, parles-moi. Ne te renferme pas sur toi-même. Tu n'es plus seule mon cœur. Je suis là. Didier et les gars aussi. Dis tout ce que tu as sur le cœur. Lâches-toi.
Je relève la tête pour le regarder dans les yeux. Il essuie quelques larmes qui ont coulés. Je ne les ai même pas sentis. Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que je me mens à moi-même ? La réponse est oui... Oui je vais mieux mais pas assez. Je fais croire à tout le monde que tout va pour le mieux mais en réalité, ça ne va pas. Je suis toute sourire devant eux mais au fond je suis brisée en mille morceaux. Je sens mes yeux s'humidifier. C'est là que je fonds en larme.
Moi : Je n'en peux plus... Derrière ce sourire se cache une personne brisée de l'intérieur... Je n'arrive pas à aller mieux même si j'ai moins mal qu'il y a deux ans... Je sais que je ne suis plus seule mais perdre toute sa famille est terrible... Ma mère pensait que j'étais forte mais ce n'est pas le cas...
Raphaël : Laisses-moi t'aider. Tu es forte mon cœur.
Moi : Je ne t'ai jamais empêché de m'aider. Tu en fais déjà beaucoup sans même le savoir. Tu es là avec moi, tu as accepté de m'épouser alors que je suis rongée par la tristesse. Tu continu à prendre soin de moi. Je ne suis pas forte... J'ai... Avant d'aller à Londres rejoindre Hugo, je voulais mettre fin à mes jours pour être avec toute ma famille. Mais je ne sais pas ce qui s'est passé. Quelque chose m'en empêchait mais je ne sais pas quoi.
Raphaël : Je continuerai sans cesse de t'aider. Tu es ma femme et tu portes mon enfant. Je ne peux pas laisser la femme que j'aime être malheureuse. Oui mais tu ne l'as pas fait, tu es quand même courageuse.
Moi : T'es mignon. Je ne suis pas malheureuse au contraire c'est juste que par moments, je vais très mal mais je ne le montre pas. Depuis pratiquement deux ans, je suis plus heureuse que triste. Tu es l'homme qui me soutient le plus, celui qui me rend heureuse, qui me fait oublier mon malheur mais quand je suis seule, je redeviens la Shana de dix-sept ans complètement brisée. J'ai besoin de toi. Je sais que quand le bébé sera là, je ne penserai plus à mon malheur car je pourrai donner tout l'amour que ma mère m'a donné pour notre bébé.
Raphaël : Laisses-les partir une bonne fois pour toute.
Moi : Je l'ai fait.
Raphaël : On ne dirait pas.
Moi : Ecoutes, oui je suis brisée de l'intérieur mais j'ai fait mon deuil, j'ai laissé mes parents et mon frère partir. Je t'ai toi et ce bébé maintenant. Rien ne fera revenir mes parents et je le sais. C'est juste cette blessure qui reste encore ouverte. Il faudra encore quelques temps pour qu'elle se referme.
Raphaël : Tu es sûr que ça va ?
Moi : Oui ne t'en fait pas. C'est juste un coup de mou rien de plus.
Raphaël : D'accord.
Je souris à mon mari avec de le prendre dans mes bras et de l'embrasser. C'est vrai que j'ai des moments où je vais mal et que j'ai l'impression que rien ne va mais je vais quand même mieux même si je ne suis pas totalement guéri comme je le fais croire à tout le monde. Qu'est-ce que je ferai sans Raphaël ? Rien tout simplement. Je serai encore quelque part à me morfondre. Je serai surement chez Hugo mais même s'il est mon meilleur ami, il n'aurait pas pu m'aider autant que Raphaël. Je crois qu'il est le seul à pouvoir véritablement m'aider. On reste encore quelques minutes dans les bras l'un de l'autre et on descend rejoindre mon parrain et ma marraine.
Didier : Ça va ?
Moi : Oui ne t'en fait pas.
Didier : D'accord. Merci Rapha.
Raphaël : Pour quoi ?
Didier : Merci d'aider Shana comme tu le peux. Ça ne doit pas être facile.
Raphaël : Je ne fais rien de spéciale.
Moi : J'ai juste besoin de sa présence et de savoir qu'il est à mes côtés. Je ne sais pas comment il fait pour me supporter.
Didier : Je suis heureux pour toi.
Moi : Merci Didier.
Je souris à mon parrain et on continu de parler. C'est ces petits moments qui m'aident encore plus dans ma thérapie. Il faut vraiment que j'arrive à battre mes démons une bonne fois pour toute. J'ai besoin d'être une femme qui va bien pour pouvoir élever comme il se doit mon enfant mais aussi pour être une bonne épouse. Raphaël ne pourra pas tenir toute une vie. A un moment il va saturer et peut-être même me quitter et ça, je ne veux pas. Je ne supporterai pas de le perdre. J'ai trouvé mon pilier alors il faut que je me bouge pour aller mieux et aller définitivement de l'avant. Je dois devenir une femme meilleure. Je sais que je vais y arriver en espérant que j'y arrive bientôt. Je ne veux pas être une maman qui déprime des fois et qui ne va pas bien. Je n'ai pas le droit d'élever mon bébé comme ça. J'ai six mois pour me guérir. C'est un défi mais j'accepte de le relever. A la naissance de mon bébé, je dois devenir la femme qu'il faut que je sois.
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Hey ! Voici le chapitre 60 ! J'espère qu'il vous a plus et n'hésitez pas à laisser un petit commentaire ^^
- Que pensez-vous du chapitre ?
- Du moment chez le médecin ?
- De Shana qui ne va pas réellement bien ?
- Les efforts qu'elle veut faire ?
- Raphaël qui la soutient toujours ?
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