Tu as pris le téléphone,
De la manière dont tu l'as toujours fait.
Répondant d'une voix mécanique qui laissait percevoir ta nature hésitante.

Mais les mots qui résonnaient ne semblaient guère faire sens, tant ton cœur les couvrait par les sons de ses battements frénétiques.
Ton visage s'est blêmit et tes mains se mirent à trembler.
Tu n'as pas pleuré,
cela aurait signifié que la résilience doit devenir réalité,
Mais toi,
Tu ne la cherches pas.

Tu es celui qui rassure,
La clé de voûte d'une bâtisse bien trop lourde.
Un courage admiré.
Désormais les regards se baissent, n'osant constater la profondeur des abysses où tu traines, et ne sembles pouvoir t'échapper.

Tu n'as jamais prononcé les mots sur ce qu'il était arrivé.
Mais tu avais rangé les cadres, et les souvenirs.
Tu t'es mis à fumer, parce que lui aussi le faisait.
Tu portais ses vêtements, mêmes s'ils étaient bien trop grands.

Une part de toi était morte aussi ce jour-là, pas vrai ?
Quand tu t'es contemplé dans le miroir, tu avais ce regard horrifié.
Celui d'un homme qui réalise n'avoir jamais vraiment existé autre part que pour cet autre.

Et tu le recherche en vain,
Depuis que son corps s'est endormi.