Chapitre 7 : Question d'expérience.
EH OUI C'EST BIEN MOI !
Non, vous n'êtes pas sous l'influence d'une substance psychotrope qui vous aurais faussement fait croire que la petite notification sur votre écran était bel et bien réelle.
Je suis (enfin.) de retour, pour vous jouer de mauvais tours !
Alors oui, je suis partie longtemps.
Je sais T__T
Mais rassurez vous ! J'ai entendu vos prières et lamentations désespérées ! C'est pour cela qu'aujourd'hui est à marquer d'une pierre blanche : ce septième foutu chapitre arrive enfin.
Faites moi ce que vous voulez pour me punir de ce retard : lapidation, flagellation, autres trucs en -tion qui sauront soulagez vos pulsions vengeresses à mon égard, j'accepterais tout sans broncher, les bras tendus vers le ciel en signe de soumission divine T__T
Précédemment, (puisque ça remonte quand même, et que vos cerveaux ont probablement déjà tout effacé depuis) Alexandra, jeune femme malchanceuse de naissance qui collectionne les galères comme un bibliophile coquin collectionnerait les romans cochons, se retrouve à devoir s'attirer les faveurs d'une jeune et sexy prostituée, et ne tarde pas à atterrir entre les mains expertes de la demoiselle en question pour... euh, prendre le thé, évidemment ! A quoi pensiez vous donc ! (ah mais pardon je vous spoile ! D:)
Trêve de bavardages :3
Bonne lecture, et merci d'être toujours là ^____^
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A moitié affalée sur un banc dans une pose tout sauf gracieuse, mot qui de toute manière perdait ici tout son sens, je portais une main à mon visage pour bloquer les rayons taquins du soleil tandis que je levais des yeux rêveurs vers les nuages.
Je m'amusais un instant à y chercher des formes.
Ici un chat légèrement difforme, là bas une petite paire de fesses discrètement fondue devant un nuage un peu plus gros, et au dessus de moi une forme humanoïde qui à s'y méprendre semblait pendre joyeusement au bout d'une corde.
J'hallucinais, oui.
Un soupir délicat parvint à mes oreilles, puis l'odeur du tabac s'immisça subrepticement dans mes narines.
- Le bleu du ciel... j'avais rarement l'occasion de le voir avant d'atterrir ici, me confia Lisa, les paupières mi closes. L'inconvénient d'avoir un boulot de nuit.
Je hochais doucement la tête en signe de compréhension, restant depuis la veille concentrée sur mon « objectif » de me rapprocher d'elle autant que faire se pouvait, devenir le journal intime de mademoiselle faisant parti de l'un de ces passages obligés que je m'efforçais d'emprunter, afin de mener la mission à bien.
La raison pour laquelle j'étais si vite devenue à ce point décile et obéissante avait beau représenter un mystère à mes propres yeux, j'avais vraiment, mais alors vraiment hâte que tout cela soit rendu loin derrière moi, et de pouvoir me la couler douce toute ma vie durant,dans le calme et la banalité la plus totale.
Enfin c'était ce que je me plaisais, pour l'instant, à penser.
Mais en attendant, j'étais face à cette fille.
Lisa semblait être une personne avec un bon fond, et de personnalité relativement ouverte.
Très ouverte, dirais-je même, et ce dans tous les sens du terme, mais ça je pense que vous l'aviez bien compris.
Tournant la tête vers moi, elle esquissa un rapide sourire et me souffla un baiser, la petite moue formée par ses lèvres serrées me faisant ainsi de nouveau songer à cet instant ou celles-ci mêmes s'étaient perdues entre mes jambes dans la journée d'hier.
Ce à quoi, bien évidemment, j'avais consentis, pour nulle autre raison que... le travail.
- Tu veux ? demanda t-elle en me tendant ce qu'il lui restait de cigarette.
Je louchais sur celle-ci un instant, avant de refuser.
- Non merci, je ne fume pas, lui assurais-je.
Elle la porta de nouveau à sa bouche en haussant légèrement les épaules.
- Quelle sage enfant... marmonna t-elle amusée. Je ne connais pas une seule femme ici qui ait réussi à résister à cette tentation plus de quelques semaines. La faute à l'ennui... Bon courage à toi si tu pense pouvoir tenir.
- Nous verrons bien, rétorquais-je d'un ton désintéressé, persuadée que je ne resterais, de toute façon, jamais assez longtemps pour cela.
Du moins je l'espérais.
- Comment t'es-tu retrouvée ici ? fis-je faussement curieuse, dans la mesure où je connaissais déjà la réponse, grâce aux fantastiques informations de ce cher connard de HyunWoo.
Elle se redressa en se raclant la gorge pour me faire face, me laissant penser que j'allais avoir droit à à une édifiante leçon de vie.
- Tu sais, lorsque tu fais quelque chose que tu n'es pas censé faire pour la première fois, le stress te prends aux tripes, tu joue la carte de la prudence avant tout... commença t-elle d'une voix emplie de sagesse prostitutionelle. Puis quand le temps passe tu fini par te relâcher, un peu comme quand ton corps devient tout mou juste après un orgasme. Et malheureusement c'est toujours quand tu baisse ta vigilance qu'il t'arrive un truc con, qui fait tout foirer. Et c'est ce qui m'est arrivé. Je me suis retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment, et au lieu de repartir avec un client, c'est dans une bagnole de flics que j'ai terminé... Tout ça... parce que j'ai pris un poulet habillé en civil pour un simple passant, termina t-elle en fronçant les sourcils de mécontentement.
La vie de cette pauvre jeune femme ressemblait à s'y méprendre à un espèce de mélodrame qui n'était pas sans me rappeler la mienne. Peut-être était-ce pour cela que nous nous étions rapidement entendues.
Dans un élan de compassion, je lui tapotais l'épaule, tout en me retenant de me foutre de sa gueule.
Quoi que je n'avais pas vraiment de quoi être fière concernant mon propre cas.
- Je me suis donc bien faite baiser au final... mais pas vraiment de la façon dont je m'y attendais, ajouta t-elle avec sarcasme, avant d'éclater de rire. Mais bon, dans quelques jours je partirais loin d'ici, conclu t-elle en se laissant tomber sur le coté, atterrissant la tête sur mes genoux.
Au calme.
- Et toi ? voulu t-elle savoir en tirant sur une de mes mèches. Qu'est-ce qui a bien pu t'arriver pour que tu débarque dans ce trou ?
Je fus alors sur le point, dans ma plus grande crétinerie, d'entrer dans certains détails de la raison pour laquelle j'en étais à présent là, mais le peu de bon sens présent dans le fin-fond de ma boite crânienne su me rappeler à temps que ce n'était absolument pas la chose à faire.
Car excepté pour les quelques flics à qui je servais présentement de marionnette, je n'étais pas une innocente jeune femme s'étant faite piéger en beauté, non.
J'étais maintenant une criminelle, bordel de merde.
Il fallait donc que je choisisse mes mots.
- Une histoire de drogue... grognais-je alors à la place. Quelque part on peut dire que mon histoire ressemble un peu à la tienne. Au bout du compte, mon petit business s'est fait griller.
Elle plissa les yeux sans cesser de me dévisager, ses deux prunelles foncées devenues soudain presque invisibles au travers des deux minuscules fentes pas plus épaisses que des grains de riz formées par ses paupières.
Je m'inquiétais alors de ne pas avoir été très convaincante.
Je paniquais.
Et si elle avait deviné que je racontais n'importe quoi ?
Et si dès sa sortie elle allait raconter à ses fréquentations douteuses que je cachais quelque chose et qu'ils décidaient de venir découvrir de quoi il retournait par eux même, en usant de leurs méthodes pas très catholiques ?
Et si je finissais enterrée vivante comme l'héroïne dans Kill Bill ?
Et si... Je me la fermais ? (oui vous avez peut être déjà lu ça quelque part.)
- Ah ces chacals ! Ils sont perfides ! s'exclama t-elle avec véhémence, me laissant figée de stupeur.
Je laissais échapper un imperceptible soupir de soulagement.
Soit dit en passant, j'étais tout à fait d'accord avec cette affirmation.
- Je ne te le fais pas dire.
- Pour ce genre de délit c'est quoi la peine exacte à tirer ? voulu t-elle savoir.
Mon visage se rembrunit alors à la vitesse de l'éclair, reprenant à peu de choses près l'expression qu'il s'était vu afficher il y a 5 ans déjà, lors des obsèques de mon grand oncle.
Bien que mes cours de théâtre de quand j'étais gosse remontaient maintenant à loin, je sentais qu'il me restait encore de bon réflexes, la faute sans doute à cet étrange vieux monsieur chargé de nous dispenser ce cours qui savait comment nous faire peur pour que l'on donne toujours le meilleur de nous même, avant qu'il ne devienne totalement fou et ne commence à se prendre pour la réincarnation de Molière, et qu'il ne finisse ses jours dans un hôpital psychiatrique.
- Deux. Et crois-moi si un moyen se présente à moi pour partir avant, je le saisirais sans hésiter, ajoutais-je, parfaitement sincère cette fois.
- Je connais quelques types dans la prison pour hommes qui sont dans le même cas mais ils ont pris moins. Ton avocat était peut être nul...
« Le problème étant, ma chérie, que je n'ai pas eu le moindre putain d'avocat, ni même de procès, puisque je sers simplement de petit joujou à deux charmants officiers de police complètement dérangés du ciboulot. Mais ça, tu ne le saura jamais. » pensais-je en la regardant se grattouiller la tête, ma bouche fendu d'un grand sourire à la joker qu'elle ne vit heureusement pas.
- Il y doit pourtant bien y avoir un moyen, marmonna t-elle.
- Hein ? ânonnais-je brillamment, peu sûre de comprendre.
Elle se redressa soudain, me faisant sursauter au passage, pour passer un bras autour de mes épaules.
- Rien, je divague, m'assura t-elle, énigmatique.
- Eh vous deux ! La récréation est FINIE ! nous interrompit brutalement la gardienne qui surveillait la cour extérieure dans laquelle nous nous trouvions maintenant depuis une bonne heure.
Nous nous dévissâmes le cou comme un seul homme, ou plutôt comme une seule femme, pour regarder dans la direction de cette voix criarde qui nous avait surprise toute les deux.
Celle qui m'avait escortée jusqu'à ma cellule lors de mon arrivée déboula en trombe avant de se planter devant nous, nous observant d'un regard mauvais.
Ayant, je vous l'avais bien dit, cerné immédiatement quel genre de personne elle était à la seconde même ou j'avais posé les yeux sur elle, je ne fus que peu étonnée de la voir porter un énorme beignet luisant d'huile et de crème à sa bouche, en attendant que nous obéissions sagement à son ordre de déguerpir d'ici avec un air condescendant.
Nous partîmes donc sans demander notre reste afin de ne pas contrarier la bête,l'idée de se retrouver de corvée de je ne sais quoi nous attirant, bien évidemment, assez peu.
L'écho produit par la mastication de type bovine qu'elle s'appliqua à produire nous poursuivit jusqu'à la porte du bâtiment, qui une fois franchie,nous ramena dans ces éternels couloirs qui nous ramèneraient droit vers les cellules.
Lisa resta silencieuse, l'air perdue dans ses pensées, pendant que je me demandais ce qu'elle entendait par les dernières paroles qu'elle m'avait adressées.
Et je me posais toujours la question, environ une semaine plus tard, lorsque le moment fatidique de son départ fut arrivé.
Lorsque l'on vint la chercher, elle se releva lentement, l'air d'avoir le cœur d'un coup plus léger, puis elle se retourna une dernière fois, tout sourire.
- Je viendrais sûrement te rendre visite, dit-elle avec un clin d'œil espiègle, juste avant de disparaître pour de bon.
Après cela, je passais plusieurs jours à attendre désespérément des nouvelles de cette bande de gais lurons en uniformes pour qui j'œuvrais malgré moi, me demandant pour combien de temps j'étais encore censée rester coincée ici.
Car, nom d'une bique en rut, le moment était plus que venu où, d'un coup d'insigne de police magique, je serais libérée pour erreur judiciaire, faite évadée incognito par un énième agent capable de passer partout comme notre charmant Gary de l'autre fois, ou peu importe quel autre motif inventé de toute pièce, tout comme le reste.
Alors quoi ?
Ils ne m'avaient pas oubliée, quand même ?
Je pestais silencieusement à leur encontre tout en me laissant guider vers l'infirmerie, où j'étais maintenant censée subir un examen de routine.
Cet épreuve obligatoire à l'arrivée en ces lieux ne m'avait pas été imposé plus tôt car, m'avait-on dit, cela faisait quelques temps maintenant que l'infirmière de service se trouvait en arrêt maladie.
Ainsi je serais apparemment la première à pouvoir juger du savoir faire de sa remplaçante temporaire.
Comme par hasard il fallait que ça tombe sur moi.
Je pénétrais dans une petite pièce pourvue d'un simple lit et d'un bureau, tout deux séparés d'une chaise sur laquelle était assise une demoiselle qui avait tout sauf l'air d'une véritable infirmière.
Car en effet,depuis quand les tenues aussi courtes et décolletées que celle-ci,et qui auraient en réalité bien plus eues leur place dans un film de nature pornographique, étaient-elles de nouveau autorisées parle corps médical ? Qui plus est en prison ?
De toute évidence, la personne à mes cotés se posait la même question.
- C'est bien vous la nouvelle infirmière ? s'assura t-elle, paraissant singulièrement dubitative.
Probablement tout autant que je l'étais.
- C'est exact, rétorqua la concernée en brandissant face à son interlocutrice le passe magnétique qui pendouillait jusqu'alors entre ses seins et sur lequel étaient visibles diverses informations personnelles. Pourquoi ? demanda t-elle ensuite en battant naïvement des cils.
Le caquet rabattu par la preuve qui s'agitait sous ses yeux, mon escorte éphémère quitta la pièce sans rien ajouter d'autre, si ce n'était un grommellement duquel s'échappèrent difficilement un « n'importe quoi » et « ...n'est plus ce que c'était », avant que la porte ne se referme derrière elle.
- Allongez vous, je vous prie, prononcèrent les lèvres pulpeuses rehaussées d'une touche de rouge à lèvre tandis que leur propriétaire effectuait un pas dans ma direction.
Je pris place sur le lit et l'observais manier son matériel.
J'avais l'impression de rêver.
Pourquoi alors vivais-je le fantasme de n'importe quel homme de constitution normale de cette planète et non pas l'un des miens ?
Certainement parce que les choses ne se passent jamais comme on le voudrait dans ce bas monde, et que j'en étais la preuve vivante.
Après m'être légèrement pincé le bras, je dû reconnaître que la situation était bien réelle, tout autant que l'était la seringue qui s'approchait dangereusement de moi.
- Euh, c'est absolument nécessaire ? demandais-je fébrilement sans quitter l'aiguille des yeux.
L'instrument de torture entra en contact avec ma peau.
- Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, assura t-elle, se voulant persuasive, tandis que la chose transperçait douloureusement ma chair.
Je fus alors prise d'un puissant vertige qui me poussa à douter, un peu tard certes, de la nature ce qu'elle venait de m'injecter.
- Et maintenant Alex, tu vas gentiment faire un petit somme, souffla t-elle, triomphante.
Naturellement, j'essayais de lutter. Mais me sentant devenir de plus en plus lourde, j'abandonnais bien vite.
- Salope... parvins-je à articuler avant de sombrer pour de bon dans les bras de ce traître de Morphée.
Vous avais-je déjà dit que la vie est une pute ?
...
Fin du chapitre 7 ~
Et c'est dans un insoutenable suspense que je vous abandonne à nouveaux pour 6 mois muahahaha !
Non je rigole xD
Je vous aime <3
Et Alexandra aussi vous aime, même si vous vous réjouissez autant que moi de tous ces malheurs que je fais allégrement pleuvoir sur sa tête :3
A très bientôt, donc :3
Votre très chère psychopathe en herbe, aussi innocente qu'un petit bébé tout juste né,
Noémie <3
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