Juliette
Je n'ai jamais connu de pareille torture,
Qui nourrissent mon âme et consument mon être
Attiré par le feu avec désinvolture,
Mon coeur tue ma raison sans le laisser paraître.
C'est la première fois depuis l'essence pour vivre,
Que je me sens rongée par de tels sentiments
Qui me blessent et m'apaisent, m'ennuient et m'enivrent ;
Et cet amour me pousse dans mes retranchements.
Je l'eu tant repoussé que je ne le connu,
Cet amour interdit, qu'il n'y a quelques mois ;
Et sous la force du flot longtemps retenu,
Je me fis, là, happer, sans en avoir le choix.
Donc, sans savoir pourquoi je l'aime, je l'adule,
Et sans savoir comment faire taire ces battements
Qui cognent sur ma poitrine comme un pendule
Battant un violent rythme, frénétiquement.
Et je me trouve si confuse, partagée,
Car cette sensation me brûle, m'inonde,
Mais il est indépendant de ma volonté
De, ci, l'abandonner au profit du monde.
Cette passion-ci ne peut m'être retournée
Elle ne peut aboutir et doit être affranchie
Mais elle m'est précieuse... je ne peux l'annihiler
Je ne peux, ainsi, plus rien faire de concis.
Alors j'attendrai que les flammes s'éteignent
Avec l'ardeur assoiffée d'une veuve sombre ;
Une veuve factice qui, sur les cendres, saigne
Et déplore tous ses regrets sur les décombres.
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