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L'ennui

Assis en tailleur sur son lit, Jérémy s'ennuie. Il n'a rien à faire, pas de jeux, pas d'amis à voir, pas de devoirs...

Il tient dans sa main son doudou Léo, un petit chien. Il fait remuer sa patte, puis le caresse. Et soupire.

Jérémy s'ennuie.

Il appelle son père, mais il sait que celui-ci est occupé.

« Papa ? » crie-t-il, et sa voix résonne dans les escaliers.

Après quinze secondes de silence, où le seul bruit est celui des doigts qui appuient sur les touches de clavier, son père répond.

« Jérémy, je travaille, désolé.

- Mais papa, je m'ennuie ! » s'exclama le petit garçon mécontent, de l'innocence d'un enfant qui ne comprend pas encore pourquoi papa doit rester devant un ordinateur toute la journée.

« C'est bien se s'ennuyer ! Tu peux laisser ton esprit faire plein de choses ! C'est dans l'ennui que naît l'imagination. »

Quelque peu impressionné par les grandes phrases de son père, Jérémy se tait et pense.

Il finit par s'allonger sur son lit et regarde le plafond. Il dit à son esprit d'imaginer, mais ça ne marche pas comme ça. Il abandonne alors, et décide de fermer les yeux.

Cette fois, il ne dit rien à son esprit. Il l'imagine libre. Et de son plein gré, son esprit vagabonde.

Une heure plus tard, le père vient réveiller son fils.

« Bah alors, tu as passé une heure ici ? »

Jérémy écarquille les yeux. Une heure ? Cela lui paraît énorme. L'est-ce vraiment ?
Le temps ne lui a pourtant pas semblé long. Ces 60 minutes - comme il venait de l'apprendre à l'école - étaient passées plutôt vite.

« Oui ! » finit-il par répondre tout content. « Finalement, j'aime bien m'ennuyer ! »