Deuxième retrouvaille

Cela faisait maintenant un mois que nous étions dans ce stupide château et nous étions épuisés par ce travail de domestiques. Les petites duchesses nous menaient à la baguette et Mme Samovar nous faisaient nettoyer du sol au plafond cet immense palais, du matin au soir. Notre enquête pour retrouver nos camarades n'avançait pas et la nuit, nous étions trop fatigués pour faire des recherches. Finalement, un beau jour, on demanda à Luna, Céline et moi de nous occuper du rangement des chambres masculines. Quelle chance ! Enfin une opportunité ! Après avoir traversé de grands couloirs et des dizaines de petits salons, nous arrivâmes enfin aux appartements des chevaliers. Apparemment, les salles d'entrainement se trouvaient juste au-dessus. Ils y été encore, à en juger par les bruits que produisait le fracas des épées. En arrivant dans les chambres, c'était un vrai bazard, rien n'était rangé. Des monceaux d'affaires sales jonchaient sur le sol qui empestait la transpiration, des épées, des arcs et des bandages usagées recouvrait la moitié de la pièce, bref : un véritable enfer. Avant, j'étais une maniaque de la propreté mais maintenant, c'est pire. Dès que je vis ce foutoire, une envie irrésistible de rangement me submergea, et je me mis à tout nettoyer, en oubliant presque qu'elle était le but de ma venue. Prise par mon travail, je ne remarquais même pas l'arrivée fracassante de ces messieurs dans leurs dortoirs mais des voix familières me firent sauter de joie : c'étaient eux ! Tous nos amis étaient réunis là et je couru dans leur direction :

« Phil ! Éric ! Abel ! Matt ! Enfin je vous retrouve ! m'écriai-je.

- Elanore ?! mais que fais-tu ici, se demanda Phil.

- Mais il y a aussi Luna et Céline ! s'exclama Abel. »

C'était si bon de tous se retrouver enfin. Pour moi, c'était comme une sorte de deuxième famille. D'ailleurs, allais-je revoir la mienne un jour ? Phil me sortit de mes pensées pour me demander où nous étions nous cachés depuis notre arrivée. Céline lui raconta nos retrouvailles et l'enfer que nous vivions à nettoyer le château du sol au plafond. Pour eux, c'était totalement différent. Ils n'étaient pas aussi bien traités que les princesses mais leur maître d'arme Paul était quelqu'un de bienveillant. Chaque jour il s'entrainait dans la salle au-dessus et dans la cour du château en vue de leur adoubement prochain. Ah qu'elle vie rêvée de cape et d'épée ! J'aurais tellement voulu être à leur place. Mais déjà, il faut partir. Matt nous prévient que le maître arrive et nous savons que nous devrions être déjà parti depuis longtemps. Je m'élançai vers la fenêtre, mais nous étions bien trop loin du sol pour pouvoir sauter. Moi et mes deux amies décidèrent de nous planquer sous les lits recouverts de vêtements sales. De grands pas lourds se faisait entendre et soudain l'homme se mit à parler :

« Alors messieurs, cette chambre n'est toujours pas rangée ? Je vous avais pourtant dis de la nettoyer convenablement, les femmes de chambres ne sont pas des esclaves, tout du moins pour moi. Je veux qu'à mon retour la pièce soit irréprochable, c'est bien compris ?

- Oui chef ! répondirent-ils tous en cœur.

- Très bien alors à ce soir pour le souper. »

Quelques minutes après son départ, nous sortîmes de notre cachette :

« Alors comme ça on nous prend pour des esclaves ... marmonna Luna dans une colère noire. »

Tous nièrent les faits. Luna passa donc sa colère sur moi, comme à son habitude. Ces retrouvailles étaient sans doute la meilleure chose qui me soit arrivé jusqu'ici mais il fallait déjà rentrer, histoire de ne pas plus aggraver notre cas. Nous convînmes d'une heure de libre avec nos amis pour se réunir dans la cour du château. Après quelques au revoir, avant de quitter la salle, Éric s'approcha et me tendit une épée :

« Tiens au cas où, pour te défendre des vilains chevaliers !

Je n'y manquerais pas ! »

Éric ėtait quelqu'un de vraiment gentil et très serviable mais plutôt réservé. Aujourd'hui, dans cet autre monde je le trouvais changé, plus naturel et spontané. Je lui fis un signe de la main en passant le pallier et nous repartîmes vers nos appartements.
C'est ainsi que s'acheva cette journée bien remplie qui me redonna espoir pour notre fuite.

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