9. Peter
Chapitre 9 – Peter
Peter ne veut pas lâcher son père.
Cela fait deux jours qu'il est rentré à la Tour, et l'odeur et la sécurité qui émanent de sa maison lui apportent un peu de réconfort quand l'adolescent se perd dans les souvenirs douloureux qui hantent ses cauchemars.
Il se repose dans l'aile médicale, et son Once Bruce s'assure de vérifier ses côtes et sa tête toutes les heures. Il a une commotion cérébrale qui fait que sa tête pulse douloureusement, jusque derrière ses yeux. Les électrodes qui le connectent à l'électrocardiogramme sonnent à chacun de ses mouvements, et les bips réguliers deviennent un bruit de fond stable dans le silence suffocant de sa chambre.
Il s'appuie contre ses oreillers avec un soupir, le verre de jus qu'il essayait de porter à sa bouche clapote à cause de ses mains tremblantes, et le liquide orange coule le long du verre, tâchant les draps blancs. Son sandwich à moitié entamé repose sur ses cuisses, et l'adolescent le repousse légèrement quand son estomac se retourne douloureusement ; ses multiples côtes cassées lui donnent la nausée.
Une main rugueuse attrape soudainement le verre, et ses manches sombres contrastent avec les draps blancs.
- Je sais que tes médicaments pour la douleur te rendent malade, mais il faut que tu manges un peu plus que ça, bébé, dit doucement son père en posant une main sur sa joue, sa peau douce et chaude contre le visage de Peter.
L'adolescent secoue la tête, la chambre se mettant à tourner à cause du mouvement et lui faisant fermer les yeux, et sa tête pulse douloureusement contre son crâne, faisant légèrement accélérer les bips de l'électrocardiogramme.
Laissant échapper un souffle par son nez, il resserre ses poings autour du tissu du t-shirt de son père, sa voix résonnant dans l'esprit du jeune Stark, le faisant frissonner.
Garde ces yeux ouverts, Pete.
Non, pense sévèrement l'araignée, en repoussant fortement les pensées sombres et en clignant des yeux pour les rouvrir. Ne pense pas à ça maintenant.
Reniflant, Peter laisse reposer sa tête douloureuse contre l'épaule de Tony, et le coton est doux contre sa joue rouge. La lumière blanche au-dessus de leurs têtes assombrit le visage de son père lorsque celui-ci se penche vers lui. Le doux baiser qu'il pose sur le front de l'adolescent le force à retenir davantage de larmes.
- J-j'ai vraiment pas faim, souffle Peter après quelques secondes, en se maudissant intérieurement quand il bégaye, détestant les tremblements qui parcourent son corps. Je v-vais manger, m-mais pas maintenant.
Tony émet un bruit de protestation, et le son résonne dans l'oreille du garçon. Cependant, il n'ajoute rien, et ils restent simplement assis là pendant quelques minutes. Le seul son qui subsiste est celui de leurs deux respirations et des bips réguliers de la machine. L'inventeur commence à fredonner doucement, sa voix rassurante et basse alors qu'il réajuste sa prise sur Peter.
Peter se replace correctement dans le lit, et il se retourne sur le côté pour se blottir dans les bras protecteurs de son père. Il grogne à la douleur vive qui grandit dans sa poitrine, et l'araignée essaie en vain d'enlever le sandwich qui s'est coincé entre eux deux. Et puis son père s'en occupe rapidement et le repose sur la petite table en bois juste à côté de son lit.
- Désolé, Peter, j'aurais dû le reposer plus tôt. Est-ce que tu veux que j'appelle Once Bruce ? dit rapidement Tony, passant une main dans les cheveux de son fils, alors qu'il vérifie les pansements autour de sa poitrine.
L'araignée commence à secouer de nouveau la tête.
- Non, je pense que ça va, pour le moment.
Plissant les yeux, le Millionnaire observe attentivement le visage de son bébé, et Peter sait qu'il veut quand même appeler le Docteur, en voyant ses yeux se poser sur les contusions qui recouvrent son visage, et sur la longue entaille sur sa clavicule. Baissant la tête pour l'appuyer de nouveau contre l'épaule chaude, Peter bouge précautionneusement ses bras pour entourer la poitrine de son papa, le tissu de son t-shirt irritant légèrement la peau à vif du garçon.
- On peut regarder un film ? demande soudainement Peter, en levant sa tête pour regarder son père avec de grands yeux.
Riant de son regard suppliant, l'homme lui sourit et se penche sur le côté pour attraper la petite télécommande noire à côté du verre de jus. La pointant vers l'écran de télévision accroché au mur opposé, Tony appuie sur le bouton ON, et la petite led rouge devient verte. Une fois que la télévision est allumée, le plus âgé tourne légèrement la tête sur le côté et rapproche son fils plus près de lui, avant de regarder en direction de la caméra située dans le coin de la pièce.
- Friday, lance le dernier film Disney, s'il-te-plait, demande-t-il.
- Bien sûr, patron. Voulez-vous que je baisse la luminosité de la pièce également ?
Peter resserre plus fermement ses bras autour de la poitrine de son père alors que l'homme répond positivement à la question, la lumière du réacteur ARK diffuse de légères ombres sur les murs quand les lumières se tamisent en un jaune très doux. La télévision devient noire pendant quelques secondes, avant que le joyeux générique de Disney ne se joue.
Se blottissant contre les bras protecteurs de son père, l'adolescent étouffe un bâillement alors que la chaleur qui émane de leurs deux corps sous les draps lui procure la sécurité et le réconfort dont il a tant besoin.
- Je t'aime, mon coeur. Très fort.
La voix de son père est grave, et chaude contre sa tête, les mots résonnant avec une émotion inconnue et obligeant Peter à ravaler un sanglot, la scène d'ouverture de Mulan se brouillant alors que des larmes silencieuses débordent de ses yeux. Serrant fermement les mains de son père dans les siennes, l'adolescent répond simplement alors qu'il blottit davantage sa tête contre la poitrine de l'inventeur, les mots silencieusement étouffés par le coton du t-shirt, lequel finit mouillé de larmes.
- Je t'aime aussi, papa.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top