8. Tony

Chapitre 8 – Tony

Ils ne restent assis ici que pendant quelques minutes, mais ça semble durer des heures, et Peter tremble entre ses bras.

Tony ne bouge pas, ses mains serrant son fils plus fort contre lui quand le garçon tressaille, l'Agent prenant des photos du sang qui macule le sol, à quelques pas d'eux. Il se recule lentement quand il remarque le regard incandescent du Millionnaire. Pressant doucement ses lèvres contre la tempe de Peter, le génie écoute ses murmures presque inaudibles, et la respiration de son bébé est chaude contre le tissu désormais humide de son t-shirt.

- Papa... s'il-te-plait, s'il-te-plait... Papa, s'il-te-plait, j'ai mal, s'il-te-plait...

Tony passe simplement ses doigts dans les cheveux de Peter, et son fils appuie sa tête contre sa main à ce toucher, avec un faible gémissement. Regardant rapidement autour de lui, le génie lance un regard à un des Agents, et ses sourcils se froncent avec méfiance. L'homme garde ses distances.

En levant sa main libre, le plus âgé des Stark claque sèchement des doigts, et le bruit attire l'attention du type. Il pose son appareil photo et se dirige vers le père et le fils, l'ampoule au-dessus de leur tête illuminant ses cheveux sombres. La carte sur laquelle son nom est écrit, et sur laquelle on peut lire Damian, se balance au rythme de ses pas.

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Mr. Stark ? demande-t-il doucement, et l'arme accrochée à sa taille tinte quand il se penche vers eux.

- Est-ce qu'on peut – il marque une pause pour réajuster Peter entre ses bras – Est-ce qu'on peut amener mon fils à l'hôpital ou le ramener à la Tour pour qu'il puisse être examiné ?

Jetant un œil à la cellule qui les entoure, le jeune homme se balance nerveusement sur ses pieds, alors que Tony continue à le regarder, la posture tendue et ses lèvres se pinçant avec colère quand Damian fait un pas en arrière.

- Je suis désolé, Monsieur, mais nous devons nous assurer de garder la scène de crime aussi authentique que possible, et de ne rien déranger – dit l'Agent, ses yeux verts s'agrandissant avec crainte et inquiétude quand l'inventeur le coupe.

- Pardon, mais je pense que vous ne m'avez pas entendu correctement, alors laissez-moi vous le redire encore une fois.

Se redressant légèrement, Tony baisse la voix jusqu'à un niveau presque inaudible, ses yeux sombres flamboyant de colère.

- Vous allez sortir mon fils de ce trou à rats et le faire examiner par une équipe médicale dans les 30 secondes qui arrivent, où je ferai personnellement en sorte que l'Homme d'Acier que vous voyez là s'occupe de tout ce qui bouge ici.

Levant son menton en direction de l'armure d'Iron Man qui se tient toujours debout derrière eux, Tony observe, avec satisfaction, comment Damian pâlit significativement à l'entente de la menace. En se râclant la gorge, le jeune Agent se retourne brusquement vers une grande femme blonde dans un coin de la pièce, son visage déformé par l'inquiétude et le stress. Il donne un petit coup sur l'épaule de la femme, et parle avec de grands gestes exagérés, se retournant parfois vers les deux Stark. La jeune femme ne semble pas vraiment réagir, et le seul signe de sa désapprobation est la façon dont ses yeux se plissent légèrement.

Laissant les deux Agents discuter, Tony tourne son attention vers son fils une nouvelle fois et cligne des yeux rapidement quand il baisse les yeux vers lui.

Ceux de Peter sont clos, son visage gonflé et teinté de bleu et de noir, sa bouche tordue en une légère moue et un air renfrogné à la fois. Sa respiration est difficile et sifflante contre la poitrine de Tony, alors qu'il inspire et expire, un mouvement que Tony chérit plus que ce qu'il aurait jamais cru possible.

Embrassant la tempe de son fils, le génie fronce les sourcils quand il remarque que le front de son bébé est chaud, une fine pellicule de sueur recouvrant sa peau douce et humidifiant ses cheveux. Il sent la frustration grandir à nouveau en lui, et passe une nouvelle fois sa main dans les boucles brunes, avant de lever les yeux vers l'Agent qui s'approche. Ses bras se resserrent autour du corps tremblant du garçon.

- Si les premiers mots qui sortent de votre bouche ne sont pas « une ambulance vous attend à l'extérieur », vous pouvez repartir, dit Tony, soufflant quand il voit que la femme croise simplement les bras.

- Nous sommes actuellement en train de décharger l'équipement médical, Mr. Stark, mais vous devez être patient. Vous énerver pour quelques minutes d'attente supplémentaires ne fera de bien à personne.

Tony la regarde, stupéfait, pendant quelques secondes, observant comme elle humecte ses lèvres, son rouge à lèvres rouge s'écaillant dans le coin de sa bouche. Quand elle sourit narquoisement, elle lui rappelle le Joker, et il manque de vomir à cette soudaine image.

- Bien, maintenant que nous avons clarifié ce point, je dois retourner voir ce que –

Soudainement, la main qui caressait les cheveux de Peter se lève, et le métal rouge et or qui l'entour désormais brille d'une lumière bleutée quand les propulseurs se chargent.

La femme, dont les cheveux blonds recouvrent désormais ses épaules et sa bouche ouverte à cause du choc, fait un pas en arrière. Ses yeux gris oscillent entre l'arme qu'elle porte à la ceinture et les yeux flamboyant de Tony, et elle semble comprendre. Levant une main, sa paume grande ouverte et ses ongles brillants d'un vernis violet, elle communique silencieusement avec les Agents qui se trouvent derrière elle. Ils baissent leurs armes avec un petit grognement de mécontentement, et Damian remet son pistolet à sa taille avec un clic.

- Non, je pense que vous ne savez pas vraiment à qui vous avez à faire, grogne Tony avec un sourire féroce. Mon fils vient juste d'être torturé et souffre énormément, alors vous feriez mieux de ne pas me dire d'être « patient » et d'« attendre quelques minutes ». Si vous accordez de la valeur à votre vie et à votre position, alors vous irez me chercher les meilleurs foutus docteur que l'on puisse payer, et très vite. Pigé, Barbie ?

- Je m'appelle Kelse – commence-t-elle, mais referme la bouche dès que Tony fronce les sourcils.

- Je me fiche de votre foutu nom, faites juste sortir mon fils de cet endroit, on pourra jouer au Qui est-ce toute la nuit, si vous voulez.

Secouant la tête en direction de l'Agent, le Millionnaire reporte son attention sur Peter quand celui-ci cligne des yeux. Jetant un œil à son père, l'adolescent bouge légèrement, ses poignets à vif effleurant le t-shirt sali du plus âgé des Stark, ce qui lui occasionne une douleur tout le long de ses bras. Il gémit, et Tony réagit instinctivement, embrassant son front chaud et chassant les larmes qui roulent soudainement sur ses joues.

Le génie écoute vaguement l'horrible femme appeler un brancard à travers la radio, sa voix teintée d'irritation. Tony peut voir dans le coin de ses yeux qu'elle le regarde, mais il s'en fiche ; sa seule préoccupation est la sécurité de son petit garçon.

Le brancard arrive après quelques minutes, les draps blancs brillant sous la lumière jaunâtre, et les machines tressautant à cause du sol irrégulier. Les deux infirmières qui poussent le lit médical s'arrêtent à quelques pas des deux Stark, leurs yeux méfiants et leurs doigts remettant nerveusement en place les câbles qui relient les machines au lit, en attendant que Tony face le premier geste.

En soufflant par le nez, le millionnaire jette de nouveau un regard aux personnes qui les entourent, l'armure d'Iron Man derrière lui semblant se redresser légèrement. Ne voyant aucune menace potentielle, Tony se penche pour parler dans l'oreille de Peter, son souffle faisant frémir les douces boucles brunes.

- Ok, mon cœur, le brancard est là pour te faire sortir d'ici. Je vais juste te mettre sur le lit, et ensuite on te donnera quelque chose pour la douleur. Sens-toi libre de serrer ma main aussi fort que tu en as besoin, petit.

Satisfait du petit signe de tête qu'il obtient en retour, Tony bouge doucement ses jambes pour s'accroupir, ses bras enroulés autour de son fils, le serrant plus fort contre sa poitrine. Son cœur cogne douloureusement contre sa poitrine quand il entend le petit gémissement que provoque ses mouvements, et il chuchote gentiment des mots réconfortants quand il dépose Peter sur le brancard.

Son bébé agrippe immédiatement sa main pour attirer son père plus près de lui. Tony grimpe sur le lit, ignorant les regards des Agents et des infirmières, et attire de nouveau Peter contre sa poitrine. Son fils laisse échapper un soupir de contentement, fermant les yeux et posant sa tête contre le Réacteur ARK, au moment où ils commencent doucement à sortir de cette pièce humide et étroite.

Alors qu'ils se glissent à travers le trou que Tony a fait plus tôt, le millionnaire observe les nuages de poussières qui sont soulevés par les roues du brancard.

Ils continuent d'avancer, le plafond métallique se plie sur la gauche en même temps que le brancard, projetant sur eux une atmosphère sombre. La porte qui était scellée quand Peter avait essayé de s'enfuir, est désormais ouverte, et fait rentrer le soleil dans une teinte orangée. Ils passent à travers l'ouverture, l'odeur de l'air frais et du brouillard emplissant le nez de Tony et le faisant soupirer de soulagement.

Les roues du brancard s'emmêlent dans l'herbe en roulant jusqu'à l'ambulance garée dans les graviers, à quelques mètres d'eux.

L'Agent blonde s'arrête à l'embrasure de la porte, ses lèvres serrées et ses mains sur ses hanches. Elle regarde Tony avec des yeux plissés, avant de se retourner et de rentrer de nouveau dans le bâtiment.

Tony soupire simplement, et il sent l'angoisse qui emprisonnait son cœur se desserrer lentement, alors que Peter et lui sont embarqués dans l'ambulance, les portes se refermant doucement derrière eux.

Alors qu'ils roulent vers la Tour, Tony observe la maison de l'horreur devenir de plus en plus petite, le poids de Peter contre sa poitrine et la souffrance qu'il doit être en train de ressentir lui donnent envie de pleurer.

Mais son fils est enfin en sécurité dans ses bras. 

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