1. Peter
Chapitre 1 – Peter
Quand Peter ouvre les yeux, le monde est penché sur le côté.
Clignant rapidement des yeux, l'adolescent prend une inspiration, la poitrine sifflante, sa vue devenant plus claire alors qu'il essaie de soulever sa tête alourdie. Il n'y parvient qu'à moitié à cause de la douleur qui point dans son cou, et il regarde la pièce mal éclairée à travers ses cils.
Il aperçoit une lumière se balançant doucement devant lui, la faible ampoule jaunâtre, remuée par une légère brise, déforme les ombres sur les murs sombres. L'eau est partout, s'égouttant depuis le plafond haut, les flaques s'étalent sur le sol fissuré et ondulent jusqu'au mur le plus éloigné de lui. Une table en métal, les bords ternes scintillant sous la lumière pâle, se trouve contre le mur du fond, le haut de la table est trop haut pour que le jeune Stark puisse voir ce qui se trouve dessus. Déplaçant son poids, l'adolescent grimace quand les menottes en métal qui le retiennent au mur grincent dans un même ensemble, ses poings se serrant et se desserrant fermement contre le fer coupant quand il essaie de juguler sa panique.
Où est-ce qu'il est, bon sang ?
Il se rappelle avoir quitté la Tour de son père ce matin, jetant son sac à dos par-dessus son épaule et enlaçant l'homme pour lui dire au revoir. Son père, le regardant avec des yeux chaleureux alors qu'il enfournait un morceau de toast légèrement brûlé dans sa bouche, avait embrassé son front, en lui disant de se rappeler qu'il devait rester après l'école pour son tutorat en Espagnol. Peter avait souri, lui lançant un bref « je t'aime ! » avant de se précipiter vers son arrêt de bus, la réponse de Tony se perdant dans le vent qui lui avait vrillé les oreilles.
Il avait à peine dépassé le premier angle de rue qu'il avait été attrapé, son corps devenant flasque quand une piqûre dans son cou l'étourdit, ses spider-sens hurlant. L'obscurité avait recouvert ses yeux, le moteur d'une voiture avait vrombi juste devant lui. La dernière chose dont il se souvient est le fait d'avoir pensé que son papa était à seulement quelques blocs plus loin, et qu'il n'avait aucune idée de ce qui était en train de se passer.
Peter, retenant les soudaines larmes qui remplissent ses yeux brûlants, se dit qu'il aurait aimé avoir entendu ce que son père lui avait dit, maintenant, sachant que ces mots lui auraient offert une petite dose de réconfort. Lorsqu'il lève sa tête une fois de plus, la pièce tourbillonne quand il est pris d'un nouvel étourdissement.
Poussant un grognement, la tête de Peter commence finalement à libérer la douleur qu'il aurait dû ressentir pendant tout ce temps, la panique en ayant estompé les effets.
Ça commence par ses bras, une sourde sensation de brûlure qui le fait haleter, le goût ferrailleux du sang recouvre sa langue et lui donne un haut-le-cœur. La torture devient lentement de plus en plus forte, alors que tout son corps tremble à cause de ses vêtements froids et mouillés et de sa peau qui entre en contact avec l'air. Claquant des dents, l'adolescent ravale la bile qui remonte dans sa gorge, et ses yeux brouillés aperçoivent du rouge jonchant le sol en béton, les gouttes et les éclaboussures y dessinant une peinture cauchemardesque.
Haletant lourdement, l'araignée commence à tirer faiblement sur les chaines qui le retiennent au mur, ses muscles douloureux le brûlant à cause des drogues qu'on lui a injectées et qui coulent dans ses veines. Le métal grince de protestation sous la force de sa pression, mais les menottes sont trop serrées, et Peter étouffe un sanglot, serrant les dents alors qu'un frémissement se répand à travers son petit corps.
Allez, Peter ! pense-t-il, ses cheveux humides de transpiration et emmêlés lui tombant sur les yeux, le sang séché recouvrant les boucles brunes se collant à son visage humide et brûlant. Allez, Spider-Man ! Allez !
Mais ses pensées encourageantes n'ont aucun effet sur les menottes qui entourent ses poignets, et avec un gémissement, il se laisse tomber contre le mur froid, ses doigts déchirés vifs et sanguinolents. Plus de sang s'écoula de sa tête jusqu'au sol infesté de moisissure juste en-dessous de lui, le doux splat qui en résulte lui paraissant bien plus horrible que le chœur de gouttes d'eau qui résonne à travers la cellule. Haletant, Peter laisse reposer sa tête contre le mur, sentant le martèlement vibrant dans son crâne brusquement réapparaitre, piquant ses yeux étroitement fermés alors que quelques larmes éparses s'en échappent.
Je veux mon père.
Il essaie d'ignorer cette pensée, sachant qu'il doit être fort quoi qu'il advienne par la suite, mais il souffre, il est confus et terrifié, et il n'est pas Spider-Man, en cet instant ; maintenant, il est juste le Peter Stark ordinaire et il ne sait pas ce qui – ce qui se passe ou ce qu'ils lui veulent et – et il veut juste que son papa le retrouve et le fasse se sentir mieux.
Alors Peter pleure. Il sait que quand son ravisseur reviendra, il devra être fort, mais pour le moment, il est seul, alors il se laisse aller. Appuyant fort sa tête lancinante contre le mur sale, l'adolescent met sa main sur sa bouche pour étouffer le son de ses pleurs, la manche de son pull Star Wars recouvrant son nez sanglant. En sanglotant, il renifle inconsciemment le parfum qui demeure sur le tissu désormais rouge, et sa poitrine lui fait mal quand il reconnait la familière odeur d'huile de moteur et d'après-rasage qui emplit ses sens.
Son corps frissonne à cause de l'air glacial qui souffle dans la pièce, ses pieds baignant dans une flaque tandis qu'il rapporte ses jambes douloureuses contre sa poitrine. S'enlaçant étroitement, Peter ferme les yeux et essaie d'imaginer que son père le serre contre lui, et passe une main dans ses cheveux, lui murmurant des mots doux et rassurants, et embrassant son front.
Lui disant qu'il est sain et sauf.
Pleurant toujours, Peter commence à s'assoupir, la panique et la douleur devenant trop fortes pour son corps et son esprit. S'accrochant à l'image mentale de son père le serrant contre lui, le jeune Stark sent son corps se relâcher, les larmes qui coulent de ses yeux devenant un flot léger au lieu d'une rivière tumultueuse. Sa respiration encore secouée d'halètements, Peter écoute le son de l'eau qui heurte le sol alors que sa vision s'assombrit, le visage de son papa emplissant ses pensées.
Quelques secondes plus tard, des bruits de pas et le fracas d'une porte en acier qui s'ouvre le réveillent brutalement.
**
Hey !
Voilà pour ce premier chapitre qui met les choses en place. Rassurez-vous, la suite arrive très vite, genre... tout de suite ! ;D
J'espère que ça vous plaira autant qu'à moi !
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