Chapitre XVIII : Réveil et Déclaration

Shikamaru fut réveillé par des rires d'enfants juste à quelques centimètres de son oreille. En sentant un petit main se plaquer sur sa joue, il décida d'ouvrir un œil. Mikasa le regarda et sourit de toutes ses dents. Il se redressa légèrement tout en s'étirant. Il aurait donné n'importe quoi pour rester endormi, mais les réveils de sa fille valait de l'or. Il était content de se faire réveiller par sa fille.

« Papa ! Maman Temari elle fait à manger ! Vient manger ! » Dit la petite fille en tirant le bras de son père de toutes ses forces.

Il ne bougea pas d'un poil, et ça l'amusa. Alors, en rigolant, il se leva du lit et suivit Mikasa sourit dans le couloir pour rejoindre la cuisine. Dans cette dernière, Temari était assise, une tasse de thé à la main.

« Bonjour. » Dit-elle avant un petit sourire.

« Bonjour. » Grogna-t-il, d'une voix rauque.

« Aujourd'hui je ne suis pas là de la journée. Mikasa veut aller voir Mirai. Tu pourras l'emmener ? Tu pourras rester un peu avec Kurenai comme ça. » Annonça la blonde en se levant.

Shikamaru remarqua qu'elle était déjà habillée d'un beau kimono. A cet instant, il la trouvait vraiment belle. Temari était une belle femme, il n'en avait jamais douté un seul instant, mais c'était la première fois qu'il le reconnaissait.

« Quoi ? Ma tenue ne te plait pas ? Si tu n'aimes pas ce n'est pas mon problème. En parlant de vêtement, la tenue de Mikasa est déjà prête. Et il faudra que tu lui fasses le bain ce soir. Tu y arriveras ? »

« Hmm. » Lâcha-t-il simplement, mangeant calmement son petit déjeuné comme un enfant.

« Fais attention à elle. » Dit Temari avant d'embrasser le front de Mikasa qui sourit.

« A ce soir maman ! »

Il y eut un léger blanc où Shikamaru savait que Temari faisait les gros yeux à Mikasa pour l'avoir simplement appelé « Maman ». Le brun avait eu un léger pincement au cœur, mais s'était rappelé que Mikasa était encore petite, et que pour elle, Temari était sa mère. C'était celle qui l'avait élevé et éduqué. Elle était sa mère au même titre qu'Amaya.

« Tu es belle dans cette tenue. » Dit Shikamaru en levant les yeux vers Temari qui le regardait, bouche bée. « Je vais gérer avec Mikasa, ne t'en fais pas. Passe une bonne journée. »

« Hum... Merci... » Finit par dire Temari, d'une voix hésitante.

Il entendit la porte d'entrée s'ouvrir puis se fermer, signalant que Temari était partie. Shikamaru tourna la tête vers sa fille qui faisait la moue. Il l'attira contre lui et la serra; Heureuse, elle passa ses bras autour du jeune homme.

« Temari n'aime pas que tu l'appelles comme ça tu sais ? »

« Mais... C'est ma maman... »

« Je le sais. Mais ça lui fait du mal à cause de ta maman biologique. Tu comprends ? »

Elle hocha la tête. Elle avait compris, elle n'était pas bête.

« Papa ? »

« Oui ? »

« Tu l'aimes maman ? »

« Amaya ? Bien sûr. »

« Et maman Temari ? »

Shikamaru regarda sa fille. Elle le regardait avec ses grands yeux bleus, attendant patiemment la réponse de son père. Ce dernier sourit, avant d'embrasser le bout du nez de Mikasa qui se laissa faire.

« Dans un sens oui. » Répondit finalement Shikamaru.

...

Comme promis à Temari, il s'était rendu chez Kurenai pour que Mikasa puisse passer du temps avec Mirai. Assis sur le canapé, il regardait les deux petites jouer non rien avec ce qui semblait être des faux kunais.

A sa gauche, Kurenai les regardaient également, un petit sourire amusé au visage.

Shikamaru s'en voulait de ne pas être allé plus la voir. Mais il se voyait vraiment mal lui parler de sa souffrance, de peur de faire souffrir à son tour son ami. Pour lui, Kurenai n'était plus un sensei, c'était son ami.

« Tu ne dis rien depuis que tu es arrivé. » Commença-t-elle, passant une main dans le dos du jeune homme. « Est-ce que ça va ? »

« Ça va. Désolé de ne pas être venu. Je pense que tu peux comprendre... »

« Je comprends parfaitement. Et je te pardonne, Shikamaru. »

Il sentit la main de la jeune femme se poser sur son bras, avant qu'elle ne mette sa tête contre son épaule. Il se laissa faire, et ils restèrent plusieurs minutes dans cette position, en silence. Les deux petites les ignoraient ouvertement.

« Papa il a dit qu'il aimait maman Temari ! Il est amoureux d'elle ! » Lança Mikasa en souriant.

Shikamaru n'y prêta pas attention. En fait, il n'avait pas vraiment écouté la conversation. Il resta dans ses pensées, avant que Kurenai ne se recule et le regarde, le sortant de se rêverie.

« Tu... Toi et Temari... ? »

C'est là qu'il compris que Mikasa avait dit quelque chose. Il fronça les yeux vers Mikasa qui était déjà passé à autre chose, avant de pivoter vers la femme à ses côtés. Cette dernière avait le regard rempli d'interrogation.

« Il n'y a rien entre Temari et moi. » Dit Shikamaru à voix basse pour que Mikasa ne l'entende pas.

« Pourquoi elle a dit ça alors ? Tu as le droit de me dire s'il y a quelque chose entre Temari et toi. Je comprendrais. »

« Ce matin, elle m'a demandé si j'aimais Amaya. Je lui ait dit oui et elle m'a demandé si j'aimais aussi Temari. Je lui ai dit que oui je l'aimais, mais pas de la même façon. » Expliqua alors le jeune homme.

« Tu l'aimes comme une amie ? »

« Oui. Elle est importante pour moi, et elle fait partie de ma famille maintenant. Alors même si c'est la femme la plus galère au monde après ma mère, je l'aime. Mais pas comme j'aime Amaya. »

Kurenai soupira doucement, attrapant son verre de thé entre ses mains sous le regard agacé de Shikamaru. Pourquoi elle soupirait comme ça ? Avait-elle quelque chose à lui dire ?

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Dis lui que tu l'aimes comme une amie. Ce soir. »

« Quoi ? Pourquoi ? »

« Parce qu'elle à espoir, Shikamaru. Elle aimerait se mettre avec toi. Ça parait logique. »

Le brun fixa silencieusement la brune, ne sachant pas quoi dire. Temari voudrait sortir avec lui ? La blague... Temari ne pouvait pas aimer un homme comme lui. Sa fierté l'en empêchait.

« Et ça depuis très longtemps... Même avant que tu sois avec Amaya. » Continua Kurenai, observant le jeune homme qui était perdu. « Elle t'aime comme Amaya t'aimais. »

Elle t'aime comme Amaya t'aimais.

Cette phrase résonna plusieurs fois dans la tête du jeune homme. Il n'y croyait pas une seule seconde. Mais plus il réfléchissait, plus il se disait que ce n'était peut-être pas un mensonge. Sa mère qui essayé de lui parler de Temari, Lee qui lui demande de se raccrocher à elle, le pari de Choji et Ino, et maintenant Kurenai qui lui dit ça...

Qu'est-ce qu'il devait faire avec ça, maintenant ?

« Je... Je sais pas trop quoi dire... »

« A moi, tu n'as rien à dire. Par contre, à Temari, tu dois dire si elle doit continuer ou abandonner. Et ne lui fais pas de faux espoir, parce que si ta mère l'apprend je pense que ça va mal se passer pour toi. »

Shikamaru ne dit rien de plus, profondément plongé de ses pensées. Il aurait adoré partir, mais il resta planté là, à répéter inlassablement les paroles de Kurenai, tentant de savoir si c'était vrai ou faux.

...

Allongé dans le lit, Shikamaru attendait que Temari vienne à ses côtés. Il avait pensé à ce que lui avait dit Kurenai toute la journée. Il était littéralement obsédé par ça. Il devait avoir des réponses de la part de Temari.

La jeune femme arriva dans la pièce, et Shikamaru se tourna pour ne pas qu'il puisse la voir se déshabiller. Ce soir-là, il avait été tenté de rester dans la même position et de la regarder, mais il avait changé rapidement d'avis, sachant que Temari l'aurait très certainement frappé juste après. Alors, il s'était abstenu et s'était tourné.

Rapidement, il sentit un poids à côté de lui, signifiant qu'elle se couchait enfin. Shikamaru se tourna alors vers la jeune femme qui le regardait avec un petit sourire.

« Ça était aujourd'hui ? » Demanda-t-elle, mettant la couverture.

« Hum... Oui. On est allé manger un bout en ville avec Kurenai et les petites, elles étaient contentes. » Répondit-il.

« Tu fais des efforts, c'est encourageant pour la suite. » Dit Temari, toujours un sourire aux lèvres. « Demain je vais avec les filles pour faire les derniers essayages de la robe d'Hinata, Mikasa veut venir avec moi. Tu vas faire quoi demain ? »

« J'irais sûrement voir Sasuke à l'hôpital et j'irais voir ma mère. »

Temari hocha simplement la tête pour approuver le choix du brun. Ils restèrent ainsi quelques secondes durant lesquelles ils se fixèrent. Shikamaru repensa à sa conversation avec Kurenai du matin même.

Elle t'aime comme Amaya t'aimais

Ça lui paraissait presque surréaliste, utopique. Il voyait mal une femme telle que Temari aimer un homme tel que lui. Peut-être que Kurenai s'était trompé. Mais ce n'était pas son genre de dire des choses comme ça sans raison et sans certitude. Alors, Shikamaru c'était dit que cela devait être vrai, malgré le fait qu'il ait du mal à se faire à cette idée.

Maintenant, venait la question suivante : Que devait-il faire ? Devait-il ignorer ce que Kurenai lui avait dit à défaut de faire espérer Temari ? Devait-il dire à Temari qu'il n'y aurait probablement rien entre eux ? Comment allait-elle réagir s'il refusait ? Allait-elle mal le prendre ? Allait-elle être triste ? Et s'il disait qu'il pouvait y avoir quelque chose entre eux, comment allait-elle réagir ?

Trop de questions se bousculaient dans sa tête, il était perdu. Il semblait que prendre une décision était trop complexe pour lui.

Mais durant l'après-midi, il avait pensé à une chose précise. Si Temari et lui venaient à être plus intimes, cela ne perturberait pas Mikasa, au contraire. Alors que si Temari et Shikamaru restaient seuls ou trouvaient quelqu'un de leur côté, peut-être serait-elle perturbé. De plus, il n'y aurait pas de problème de garde alterné, et Temari ne souffrirait pas de voir Mikasa loin d'elle.

C'était une possibilité à étudier. Seulement, Shikamaru ne se voyait pas avec Temari. En fait, il avait surtout peur de perdre une amitié en la gâchant par une relation de couple qui ne fonctionnerait peut-être pas.

« A quoi tu penses ? Tu as l'air... soucieux. » Remarqua Temari en se redressant un peu.

« Hein quoi... Non rien, ne t'inquiète pas. »

« Mouais... Repose toi, tu as l'air d'en avoir besoin. » Finit-elle par dire, en se mettant dos à lui.

Shikamaru la regarda faire sans un mot de plus avant de se nicher dans les draps et de s'endormir.

...

Lorsque Shikamaru s'était réveillé, il avait entendu deux voix féminines parler. Il reconnut évidemment celle de Temari et reconnut ensuite celle de sa mère. Que faisait sa mère de si bonne heure chez Temari ? Surtout qu'aujourd'hui, Temari devait passer la journée avec Hinata et les autres.

Sans se poser plus de questions, il descendit du lit et s'habilla rapidement avant de sortir de la chambre et d'entrer dans le salon. Shikamaru vit Temari et sa mère, une tasse de thé à la main. Mikasa, elle, devait encore dormir. Il s'approcha et fit un signe de la main pour montrer qu'il était là.

Le brun allait se rendre à la cuisine mais il entendit une chose qui le figea.

« Sasuke s'est réveillé il y a un peu plus d'une heure, Shikamaru. » Dit Yoshino, la mère de Shikamaru.

Son sang se glaça. L'idiot... Cela faisait des semaines qu'il roupillait et il s'était enfin décidé à se réveiller.

« Je venais te chercher pour que l'on aille le voir mon chéri. » Continua-t-elle.

Shikamaru fit demi-tour et courra presque jusqu'à la salle de bain pour se doucher. Il prit alors sa douche en un temps record, n'ayant qu'une hâte ; revoir son ami. Pendant qu'il se préparait, il se remémora les moments passés avec lui, dans lesquels ils ne faisaient que survivre au jour le jour.

Lorsqu'il retourna dans le salon dix minutes plus tard, il vit Mikasa à moitié endormi dans les bras de Temari. La petite suçait son pouce et tenait son doudou en forme de cerf contre son petit corps. Shikamaru sourit et s'approcha d'elles pour embrasser le front de sa fille.

« Tu seras sage avec maman, hein ? » Chuchota le jeune homme.

« Tu vas où papa ? »

« Voir mon ami qui était dans le coma, tu sais Sasuke Uchiha, je t'en ai déjà parlé. Il vient de se réveiller. »

La petite hocha la tête, tendant les bras vers son père. Ce dernier la prit contre lui et resta un petit moment avec sa fille dans les bras sous le regard des deux femmes. La petite fille avait l'air contente de pouvoir être un peu dans les bras de son père. Lorsqu'il vit qu'elle s'endormait, Shikamaru l'allongea dans le canapé.

Il tourna la tête et vit sa mère chuchoter quelque chose dans l'oreille de Temari qui eut le don de faire rougir cette dernière. Il aurait aimé savoir ce qu'avait dit sa mère.

La mère et le fils sortirent ainsi de la maison de la blonde en silence. Avant d'aller à l'hôpital, Yoshino voulut s'arrêter chez le fleuriste pour prendre des fleurs. Shikamaru imaginait déjà la tête du jeune homme lorsqu'il verrait que les fleurs sont pour lui.

Il était rapidement arrivé à l'hôpital. En fait, Shikamaru avait marché aussi vite qu'il l'avait pu malgré les remontrances de sa mère qui le suppliait de ralentir. Mais c'était plus fort que lui, il voulait s'assurer que son ami allait bien.

Lorsqu'il toqua à la porte de la chambre, il entendit la voix de Sakura qui lui disait d'entrer. Alors, accompagné de sa mère, il entra dans la chambre qu'il voyait tous les jours depuis quelques jours.

Shikamaru vit alors Sasuke dans un lit, assis, à moitié dans les vapes. Après avoir passé autant de temps endormi, ce devait être normal. Le brun s'approcha de son ami lorsque Sakura laissa la place. Sasuke le regardait, en silence.

« Tu te souviens de moi j'espère. » Demanda alors le brun.

Sasuke le regarda un instant, scrutant chaque parcelle de son visage, avant de faire un léger sourire en coin.

« Je peux pas oublier mon compagnon de voyage. »

Shikamaru lâcha un soupir rassuré. Il avait eu peur que l'Uchiha perde la mémoire. Visiblement, tout allait bien. En revanche, Sasuke avait le teint pâle et avait l'air exténué. Ils ne resteraient pas longtemps pour le laisser se reposer.

La Nara leva la tête vers sa mère qui s'approchait, offrant le bouquet de fleurs à Sakura qui le mit dans un vase. Sasuke la regarda aussi en fronçant les sourcils, surement qu'il ne savait pas qui c'était.

« Je te présente ma mère, Yoshino. » Fit alors Shikamaru pour éclairer le jeune homme.

Avant que Sasuke puisse dire quoique ce soit, Yoshino l'entoura de ses bras. Le jeune homme se laissa faire, n'ayant sûrement pas la force de repousser l'étreinte. D'autant plus que vue la tête qu'il tirait, il ne devait rien comprendre à ce qu'il se passait.

« Maman lâche le... » Soupira le Nara, levant les yeux au ciel.

« Merci... » Commença-t-elle. « Merci mon garçon. »

Sasuke entrouvrit la bouche, ne comprenant toujours rien.

« Tu as sauvé mon fils. Tu l'as ramené en vie ici pour qu'il soit auprès de sa fille et de ses amis. Je ne sais pas comment te remercier. Merci du fond du cœur de m'avoir ramené mon garçon. Je suis heureuse que tu sois réveillé. On s'est tous fait un sang d'encre pour toi, tu sais. Il n'y a pas un jour sans que je prie pour que tu te réveilles. » Continua-t-elle.

Shikamaru sourit en voyant une larme couler sur la joue de l'Uchiha ; les paroles de Yoshino faisaient effet. Sasuke se rendait compte que des gens l'avaient attendu, et que des gens le soutenait. Lui, qui avait déserté son village pour se venger.

Yoshino recula et essuya les larmes du jeune homme à l'aide de son pouce. Elle lui fit un grand sourire, qui voulait dire que tout allait bien se passer.

« Tu te souviens de ce qu'il s'est passé mon garçon ? » Demanda-t-elle gentiment en s'éloignant un peu.

« Je... Je me souviens de tout sauf de comment je suis arrivé ici et de comment j'ai perdu mon bras. » Répondit Sasuke en observant son membre gauche raccourcit.

« Tu te souviens de ta famille, de ta désertion, de tes amis au moins, c'est déjà ça. Tu as gardé le principal en mémoire. Nous avions peur que tu ne te souviennes plus de tes parents ou autre. »

« Je ne lui ai rien dit sur ce qu'il ne se souvient pas, je pense que c'est à toi de lui dire, Shikamaru. » Lança Sakura en observant le Nara.

Ce dernier hocha la tête, se disant que c'était la meilleure chose à faire. Il observa le bras coupé de Sasuke en silence.

« Ça te fait mal ? »

« Non. Je ne sens rien du tout. Comment je l'ai perdu, mon bras ? » Demanda l'Uchiha.

« Pendant un combat contre un certain Akamine Shoko et ses ninjas. Ils se sont jetés sur toi et ton grièvement blessé le bras. J'ai géré le combat pendant que tu te vidais de ton sang. J'ai essayé de te soigner plusieurs fois mais rien n'y faisait. Il fallait vite qu'on arrive dans un village pour te soigner. Tu m'avait suppliée de s'amputer le bras mais je ne l'ai pas fait parce que ça aurait été trop compliqué pour toi de continuer le chemin. Alors on a continué de marcher tout en faisant plusieurs pauses pour que tu vomisses et te repose un peu. Sur la dernière ligne droite, on a marché aussi vite qu'on pouvait et on est arrivé à Suna. Tu t'es évanoui quand un ninja t'a attrapé par ton bras blessé. Et après, on est allé à l'hôpital et tu as été mis dans le coma et on t'a amputé. » Expliqua alors Shikamaru.

Sasuke ne répondit pas, hochant simplement la tête. Il semblait réfléchir, comme s'il essayait de se rappeler ce que le Nara venait de lui expliquer. Peut-être que ces souvenirs reviendront un jour ou l'autre.

« Sasuke ne veut pas recevoir de greffe de bras. Je lui ai expliqué que nous sommes en mesure de pouvoir lui proposer cette alternative pour qu'il puisse avoir plus de motricité, mais il ne veut pas. Dis lui, Shikamaru. » Lança Sakura, les bras croisés sur sa poitrine, les sourcils froncés.

« S'il ne veut pas, tu ne peux pas le forcer. »

« Mais... »

« S'il ne veut pas un nouveau bras, c'est pour une raison, je me trompe ? » Demanda alors Shikamaru en se tournant vers Sasuke qui haussa les épaules, presque indifférent. « Laisse-le se punir tout seul s'il en a envie. Et puis, ça te permettra de bien t'occuper de lui, hein Sakura ? » Continua-t-il en souriant.

La jeune femme détourna le regard, les joues légèrement rouge. Sasuke, lui, leva les yeux au ciel d'exaspération.

« D'ailleurs, tu te souviens quand tu m'as dit que tu étais amoureux de Sakura ? » Lança Shikamaru, un sourire narquois sur le visage.

Sakura devient encore plus rouge qu'elle ne l'était déjà. A croire que sa tête allait exploser à tout moment. L'Uchiha lança un regard mauvais vers Shikamaru, sachant pertinemment que ce n'était pas son genre de dire de telle chose. Peut-être que c'était le moyen pour qu'il se décide à faire le premier pas vers Sakura.

« Je n'ai pas dit ça. » Rectifia-t-il.

« Ah oui ? » Demanda Shikamaru, un sourcil levé.

« Non. Je ne dirais jamais ça comme ça. »

« Ça veut dire quoi « comme ça » ? » Demanda Yoshino, se mêlant à la conversation.

Sasuke ne répondit pas tandis que Sakura s'avança vers l'unique fenêtre de la pièce, comme pour essayer de se faire oublier et de cacher sa gêne.

« Soit encore patiente, ma belle. Il finira par s'en rendre compte. » Continua-t-elle en tirant l'oreille de Sasuke qui ralla. « Tu lui fais du mal ne serait-ce qu'une seule fois je peux te jurer que je ferais tout pour que tu ne le refasses plus. »

« Maman ne l'effraie pas maintenant... »

« Je ne l'effraie pas, je le menace juste. »

« Je ne vois pas vraiment de différence. »

Sasuke frotta son oreille désormais rouge sous le regard des trois adultes. Yoshino s'approcha et toucha les cheveux du brun.

« Je vais te les attacher, tu seras mieux. » Dit-elle en commençant à les relever.

Avec gêne, Sasuke se laissa tout de même faire. Peut-être se disait-il qu'il ne devrait pas remettre en question ce qu'elle disait au risque de la mettre en colère. Il fallait mieux la laisser faire.

Elle se recula et tira deux mèches qui vinrent encadrer le visage du Uchiha. Ses cheveux étaient légèrement relevés en un chignon plutôt désordonné. On aurait dit un femme, comme ça.

« C'est parfait. Très élégant. Ça te va assez bien, les cheveux longs finalement. »

« Je préfère avoir les cheveux courts, c'est plus facile. » Répondit le brun en posant sa main sur le chignon décoiffé.

« Je pourrais te le couper si tu veux, Sasuke-kun. » Intervint Sakura, se rapprochant lentement du lit.

« Je devrais les couper jusqu'où, à ton avis ? » Demanda-t-il alors, voulant l'avis de la jeune femme.

« Oh bas je ne sais pas... » Dit-elle, les joues rouges.

« L'avis de ta madame est important visiblement... C'est un début. » Lança Shikamaru.

« Il drague mieux que toi, Shikamaru. » Répondit Yoshino sur un ton indifférent.

Sakura explosa de rire, tandis que Sasuke fit seulement un petit sourire, tout de même légèrement amusé par la situation.

Super...

« Je n'ai personne à draguer. »

« A d'autres Shikamaru, à d'autres. » Fit la brune.

Vraiment super...

« OK c'est bon, je ne dis plus rien du tout. » Finit-il par lâcher dans un long soupir.

« En tout cas, Sasuke, tu vas pouvoir assister à un mariage. » Enchaina Yoshino, ignorant ouvertement la remarque de son fils unique.

Ce dernier haussa un sourcil, légèrement surpris par cette annonce.

« Ah ? »

« Gaara et Hinata vont se marier dans quelques jours. Tu dois faire les mêmes mensurations que Shikamaru, je n'aurais pas de mal à aller te chercher ton costume. »

« Je ne vais pas venir, je suis à l'hôpital. » Répliqua le jeune homme.

« Ta sortie est programmée dans deux jours. » Intervint Sakura avec un petit sourire.

Shikamaru observa Sasuke qui semblait sceptique. En fait, le Nara savait très bien ce à quoi il pensait. Et il allait s'empresser de rectifier ça.

« Tu veux pas y aller, c'est ça ? C'est quoi ton excuse, encore ? Tu n'aimes pas les fêtes ? Oh, non, je sais : tu penses que tu n'as pas ta place parmi nous alors que c'est faux. »

Une nouvelle fois, les trois adultes se trouvèrent face au mutisme de Sasuke. Shikamaru avait vue juste. Il le connaissait tellement bien à force...

« Pourquoi penses-tu ça, mon garçon ? » Demanda Yoshino, attristé.

Aucune réponse.

Shikamaru posa alors sa main sur l'épaule du Uchiha pour attirer son attention.

« Craque. » Lança Shikamaru, d'une voix ferme.

Le brun ouvrit légèrement la bouche de stupeur. Plus d'une fois, Sasuke avait dit ce mot lorsque Shikamaru commençait à briller pendant leur voyage. Et à chaque fois, le Nara craquait. Ils avaient déjà craqués tous les deux. Mais à la différence que, comparé à Shikamaru, Sasuke n'avait craqué qu'une seule fois. Il s'était renfermé sur lui-même, ne voulant probablement pas rendre Shikamaru malade encore plus qu'il ne l'était déjà.

Maintenant, Shikamaru allait tout faire pour que Sasuke craque. Quitte à lui mettre un coup de pression.

Il vit les yeux sombres de Sasuke s'humidifier. Cependant, aucune larme ne sortie.

« Pleure Sasuke. Cris. Hurle. »

« Shika... » Commença Sakura.

« Vide ton sac. Vasy. »

Sasuke baissa la tête après plusieurs secondes durant lesquelles ils avaient lutté. Il y eut un soupir. Puis un sanglot. Puis des larmes.

« J'ai pas envie d'y aller... » Commença-t-il après avoir reniflé. « Je ne veux pas voir tous ces gens me regarder avec dégoût. Je ne veux pas voir les gens. Je ne mérite pas d'être en votre compagnie après tout ce que j'ai fait. Parce que la vérité c'est que j'ai peur de ce qu'on pense de moi. Je veux rester enfermé pour le restant de mes jours, quitte à mourir seul. »

« Pourquoi la mort tout de suite ? » Demanda-t-il. « Tu veux mourir ? »

« Tu sais très bien ce que je veux, Shikamaru. » Lança Sasuke en relevant le visage vers le plafond.

« Tu sais, j'ai essayé, et pas qu'une fois. J'ai failli me pendre. Franchement, j'ai cru que j'y avais réussi. Mais non. Je te raconte pas le nombre de fois où ma mère m'a ramassé à la petite cuillère, le nombre de fois où Temari m'a frappé et hurlé dessus. Et tu vois, je suis toujours là. Parce que j'ai une fille, ma mère et des amis qui sont à mes côtés. Je ne suis pas seul. »

« J'ai absolument plus rien, Shikamaru. J'ai tout perdu en une nuit. Maintenant que la vérité est rétablie, je veux les rejoindre. Je n'ai plus rien à faire ici... »

« Et moi ! » Lança Sakura, le regard vitreux dû aux larmes. « Et tu penses à moi ? Je ne suis pas avec toi peut-être ? J'ai toujours été à tes côtés et je le serai toujours. Je donnerais ma vie pour la tienne, tu le sais ça ! Si je devais consacrer ma vie pour la tienne je le ferais ! Tu m'as moi, Sasuke. Je t'en prie... Qu'est-ce que je ferais si tu n'es plus là, hein ? »

« Tu as toujours tes parents... »

« MES PARENTS SONT MORTS, SASUKE ! » Hurla-t-elle, craquant à son tour.

L'Uchiha la regarda, ne sachant pas quoi répondre. Yoshino se précipita vers Sakura pour la réconforter. Shikamaru vit le regard qu'il posa sur Sakura lorsque cette dernière pleura dans les bras de la Nara. Il était blessé, mal, triste.

« Je... je suis désolé... je ne savais pas... » Murmura-t-il assez fort pour qu'elle l'entende.

« Je sais... » Finit-elle par répondre, se séparant de Yoshino. « Je sais... Tu es la seule famille qu'il me reste, Sasuke. »

« Je suis ta famille ? » Demanda Sasuke, laissant les larmes continuer de couler.

« Bien sûr que oui. Tu en doute encore ? »

« En quoi je le suis... On a pas de lien... »

« On a pas de lien ? » Demanda-t-elle, l'air blessé. « Et l'équipe Sept pour toi c'était rien ? Notre amitié aussi ? La confiance qui régnait entre nous ? Et ce soir-là, quand tu as quitté le village, il n'y avait rien entre nous ? »

Sasuke essuya son visage du revers de sa manche avant de renifler péniblement. La jeune femme s'installa près du lit. Elle posa sa main sur la joue du jeune homme et l'admira un instant.

« Je veux juste te donner la vie que tu mérites. Tu mérites le bonheur du monde. Tu mérites d'être heureux, d'être entouré... d'être aimé... Laisse-moi t'aimer, Sasuke. Je ne te demande rien en retour. Juste de vivre ta vie la tête haute. Vis, Sasuke. Et tu es loin d'être seul. Je suis là, mais Shikamaru aussi. Et Yoshino, Hinata, Kurenai, Temari, Ino, Sai, Choji, Gaara, Lee et Tenten sont là aussi. »

Le regard plongé dans le vide, Sasuke hocha lentement la tête, sans rien dire de plus, chamboulé par les paroles de son ami. Cette dernière caressa sa joue et lui attrapa son unique main. Shikamaru savait qu'à ce moment précis, l'Uchiha savait que Sakura était la bonne, qu'elle disait la vérité.

...

Main dans la main, Shikamaru et Mikasa entrèrent dans la chambre de cette dernière. Elle avait insisté pour que son père la borde, il n'avait pas pu résister au regard de sa petite fille. La petite brune se jeta sur le lit, un grand sourire aux lèvres. Shikamaru s'occupa de lui mettre la couverture jusqu'en dessous du visage pour ne pas qu'elle attrape froid.

« Grande-sœur Hinata est trop belle dans sa robe de mariée ! » Dit l'enfant, un grand sourire aux lèvres.

« C'est vrai ? J'ai hâte de la voir alors. »

« Moi aussi j'aurais une jolie robe ! »

« La plus belle de toutes. »

Mikasa sourit, se nichant dans les draps.

« Elle était comment maman à votre mariage ? »

Shikamaru fit un petit sourire triste tout en caressant les cheveux de Mikasa.

« Elle était belle. Ses cheveux bruns avaient été attachés en chignon. Elle portait un kimono traditionnel aussi. Elle était vraiment belle. » Décrivit-il alors, l'air nostalgique.

« Elle sera pareille maman Temari à votre mariage ? »

Le Nara regarda sa fille, l'air à moitié terrifié. Il n'était pas question d'épouser Temari, jamais.

« Je... pourquoi tu veux que je me marie avec maman ? »

« Pour qu'on soit une vraie famille. Une famille c'est avoir ses parents qui s'aiment beaucoup ! »

Shikamaru fit un petit sourire avant d'embrasser le front de Mikasa qui ferma les yeux.

« Je t'aime papa. » Chuchota-t-elle, un petit sourire.

« Moi aussi. » Répondit l'homme en se redressant.

Il sortit de la chambre pour laisser la petite fille s'endormir calmement. En refermant la porte, il tomba sur Temari qui se dirigeait vers la chambre. Elle lui fit un sourire. Ce même grand sourire qu'elle lui faisait depuis très longtemps déjà. Il l'aimait, ce sourire.

« Tu viens ? » Demanda-t-elle.

Il hocha la tête et suivit la jeune femme jusqu'à la chambre. Une fois dedans, Shikamaru retira son maillot et son pantalon sans aucune gêne. Il n'était plus vraiment pudique, à force. Il fallait dire que la veille, Temari l'avait vue nu comme le jour de sa naissance. Alors, à quoi bon continuer à se cacher ?

Il se retourna vers la blonde qui était de dos, en sous-vêtement. Il put apercevoir plusieurs cicatrices dans son dos. Shikamaru savait qu'elle était complexée par ces cicatrices. Elle enfila rapidement son kimono avant de se tourner vers le jeune homme.

« Arrête de me regarder, j'ai horreur de ça... » Finit-elle par dire, dans un soupir.

« J'étais juste en train de me dire qu'on ne voyait presque plus tes cicatrices. »

« T'es un pervers qui me mettait le cul, plutôt... »

Shikamaru rigola en s'approcha légèrement, posant ses mains sur les épaules de Temari qui leva les yeux vers le ciel.

« Fais pas cette tête. Même si ça fait ton charme. » Dit Shikamaru, un petit sourire.

La blonde croisa le regard du brun. Ils se regardèrent pendant plusieurs secondes en silence.

« Ma tête ou mes cicatrices ? » Demanda-t-elle dans un murmure.

« Les deux. » Répondit le jeune homme, toujours en train de sourire.

Temari sourit à son tour avant de baisser le regard.

« Pourquoi tu me dis ça ? »

« Pour que tu te rendes compte que tu es quelqu'un de super qui doit avoir confiance en soi. Je le pense vraiment, ne commence pas à me dire que je dis ça simplement pour te faire plaisir ou autre chose. »

Elle releva son visage vers celui de Shikamaru. Elle allait lui dire, il le savait. Il allait enfin avoir la certitude des sentiments de Temari.

« Ça n'a rien à voir... »

« Dit moi alors. Parle. »

« J'aimerais que tu puisses entendre tout ce que j'ai peur de te dire, Shikamaru. » Dit Temari, détournant le regard.

« Je te jugerais pas, Temari. Je veux savoir ce que tu as à me dire. »

Après une longue inspiration, la blonde commença.

« C'est juste que dans l'immédiat je suis perdu entre le « continu d'y croire on sait jamais » et « laisse tomber ça sert plus à rien ». Je me souviendrais toujours de ce premier jour, de nos premiers sourires, de nos premiers regards. De ce jour où tout à commencé pour moi. Je dois être honnête avec toi, Shikamaru. Je pense beaucoup à toi...tout le temps, en fait. Le matin, le soir, au milieu de la journée... Tu seras toujours ma réponse quand on me demandera à quoi je pense. C'est toi... juste toi... J'aimerais aimer quelqu'un d'autre que toi, mais je l'ai pas décidé. Je ne suis pas tombée amoureuse, je me suis littéralement fracassée. Il n'y a que toi... » Finit-elle par lâcher, le regard rempli de larmes.

Shikamaru ne s'attendait pas à une telle déclaration de la part de Temari. Il s'attendait à ce qu'elle lui dise simplement qu'elle avait des sentiments pour lui. Mais là... C'était clairement au-delà de ses espérances. Il s'était fait prendre à son propre piège ; il ne savait pas quoi lui répondre.

« Putain qu'est-ce que je suis conne... » Lâcha-t-elle nerveusement. « J'ai tout gâché... »

Shikamaru l'observa s'asseoir dans le lit, les mains cachant son visage inondé de larmes. Il devait la rassurer comme il le pouvait.

« Non, dis pas ça Temari. T'as bien fait, vraiment. Maintenant que j'ai entendu ça, je me sens bien. Parce que... parce que quelqu'un m'aime comme Amaya m'aimait, et ça me réchauffe le cœur. »

« Sauf que ce n'est pas réciproque... »

« J'ai pas encore donné de réponses. »

« Je préfère ne pas l'entendre, parce que ça va me faire plus de mal qu'autre chose... »

Le Nara s'accroupit devant Temari et tirant les bras de la blonde pour pouvoir voir son visage. Cette dernière se laissa faire, continuant de pleurer.

« Certains... » Commença-t-elle. « Certains disent que c'est douloureux d'attendre quelqu'un. Certains disent que c'est douloureux d'oublier. Mais moi je trouve que la pire douleur c'est quand on ne sait pas s'il faut attendre ou oublier. »

« Je... J'ai besoin de temps, Temari. Tu peux comprendre ? »

« Je ne t'ai pas donné assez de temps ? Ça fait des semaines que tu vis ici et... et tu me sors ça ? »

Temari commença à rigoler en séchant ses larmes. Il l'avait blessé.

« Tem... »

« Je ne m'attendais à rien, mais je suis quand même déçue. »

La blonde renifla et leva son visage vers la fenêtre, évitant ainsi un quelconque contact visuel avec le jeune homme.

« Qu'est-ce que je peux faire pour te redonner le sourire. »

« Me dire si je dois attendre ou t'oublier. »

Cette phrase fit tout de même mal au brun. Elle sonnait comme un ultimatum : soit ils se laissaient une chance dans les prochaines semaines, soit elle l'oubliait et ruinerait ce qui avait été construit en son absence. Et il ne voulait pas de cela. Il ne se voyait plus être seul. Il se voyait avec sa fille et... et avec Temari.

« Attends-moi. Encore quelques temps. Je te promets que je vais faire des efforts. »

« Tu te forces ? Parce que si oui ce n'est pas la peine. »

« Je ne me force pas. J'en ai envie. Mes erreurs m'ont fait avancer et mes douleurs m'ont rendu plus fort. Je n'ai pas changé, je n'ai rien oublié. Mais j'avance, comme tu m'a conseillé de la faire. Et je vais continuer d'avancer. Et ce sera avec toi. Laisse moi juste encore quelques jours. »

Temari le regarda, l'air triste. Elle ne le croyait pas, et il l'a comprenait. 

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