Chapitre XVII : Deuil et Retrouvaille

Le soir même, Shikamaru avait décidé d'appliquer les conseils de Lee. Il était malgré tout motivé à changer, et à tout faire pour s'en sortir. C'est alors qu'il s'était dit qu'il parlerait calmement avec Temari lorsque la petite serait couchée, posée dans le lit.

Un dernier câlin à sa fille avant d'éteindre la lumière et de sortir de la chambre. La petite fille avait été plutôt ravie de rencontrer Lee, malgré qu'elle avait été gênée et réticente au début. Elle avait demandé à venir le revoir, et Shikamaru lui avait promis qu'ils reviendraient dans les prochains jours.

Lorsque le Nara arriva dans la chambre de Temari, il vit cette enfiler son kimono de nuit. Il avait eu assez de temps pour pouvoir contempler le dos nu de la jeune femme. Ce n'était pas la première fois que Shikamaru l'observait de loin. En fait, il avait peur qu'elle lui hurle dessus, alors que toutes les fois étaient des fois accidentelles.

Le pyjama était violet, avec des fleurs roses dessus. Le kimono lui arrivait au milieu des cuisses. Pour être honnête, Shikamaru trouvait cela court malgré le fait qu'il trouvait le très joli kimono. Heureusement qu'elle ne mettait ce genre de kimono pour dormir et non pour sortir dehors, le Nara n'aurait pas hésité à faire une réflexion. Seulement, il ne pouvait rien dire, car Temari ne se laisserait pas marché sur les pieds, et qu'elle n'était pas sa femme. Alors, il n'avait rien à dire.

« T'as fini de regarder, sale pervers ? » Lança Temari en s'asseyant sur le lit.

« J'attendais simplement que tu finisses, je suis pas un pervers. » Répondit-il en entrant.

Les deux adultes se mirent alors sous les draps, et Shikamaru se dit que c'était alors le bon moment pour commencer à discuter. Alors qu'elle s'apprêtait à éteindre la lumière, le brun commença :

« Temari ? »

« Oui ? »

« Est-ce que ça va ? » Demanda-t-il alors.

La blonde arrêta tout mouvement avant de se tourner vers le brun, les sourcils froncés.

« Bien sûr, pourquoi ? »

« C'est juste que... que je me suis rendu compte que je ne te demandais jamais si tu allais bien alors je te le demandes. »

« Eh bien oui, je vais bien, et toi ? » Répondit-elle, le regardant.

« Là maintenant ça va... Mais tu es sûr que tu vas bien ? »

« Crache le morceau, Shikamaru. » Lança Temari en se redressa, maintenant assise sur le matelas.

Le brun la regarda un instant, comme s'il cherchait ses mots. Il n'était pas du genre à ouvrir son coeur aux autres, encore moins à une femme telle que Temari. Pas par peur d'être jugé, mais pas peur de dire ou de faire quelque chose de déplacé.

« C'est juste que... Que si t'as besoin de parler avec quelqu'un bas... je suis là. » Finit par dire maladroitement Shikamaru, se grattant la nuque.

« D'où te viens cet élan de gentillesse ? »

« Tu es là pour moi alors... je veux que tu saches que je suis là pour toi, c'est tout. »

« Lee t'as parlé c'est ça ? » Demanda-t-elle, sceptique.

Il soupira, elle le connaissait plus qu'elle ne devrait le connaître, et ça lui faisait de plus en plus peur.

« Bien vue. »

« Et que t'a-t-il dit ? »

« Que je devrais peut-être me raccrocher à quelqu'un pour pouvoir me sentir un peu moins mal que je le suis. Et comme je vis chez toi et qu'on est souvent ensemble... on pourrait peut-être s'entraider. » Avoua Shikamaru.

« Ah bon ? » Fit-elle, étonné. « J'aurais cru que tu demanderais à Ino, ta mère ou à Kurenai. »

« Eh bien, Ino à sûrement déjà beaucoup à faire avec Sai. Ma mère aide déjà beaucoup de monde, je n'ai pas envie qu'elle m'ait en plus sur le dos. Kurenai... Je ne veux pas lui rappeler le mal que cela produit de perdre son compagnon. Et toi, tu fais déjà tellement de choses pour moi et Mikasa, j'aimerais servir à quelque chose. »

Pendant quelques secondes, aucun ne parla. La chambre était bercée par le silence. Shikamaru sentit tout de même que Temari se rapprocha légèrement de lui, installé en tailleur presque en face de lui. Le jeune homme se redressa, plaquant son dos contre le mur derrière lui.

« Est-ce qu'il n'y aurait pas aussi le fait que nous étions tous les deux proches d'Amaya qui te pousse ? »

« Peut-être. C'est possible. Tu penses que c'est mal ? »

« Non, il n'y a pas de mal à... »

« Je veux dire, de vivre tous les deux, de dormir ensemble dans le même lit. Ça me met franchement mal à l'aise même si... même si d'un côté ça m'apaise, parce que je sais que je ne suis pas seul. » Continua le Nara.

« Je crois comprendre... » Lança-t-elle, réfléchissant. « Mais tu sais, si cela t'apaise, il n'y a aucun mal. Elle serai plutôt ravie. »

« Mais tu es une autre femme, Temari. Je n'ai pas le droit. »

Il étai vrai que même si Amaya n'était plus là, Shikamaru était mal à l'aise de dormir avec une autre femme qu'elle. Il avait l'impression de la tromper, de montrer qu'il était passé à autre chose alors que c'était loin d'être le cas. Cependant, comme il l'avait dit à la jeune femme, la savoir prêt de lui la nuit le rassurait, car il n'était pas seul.

Ça lui était arrivé plusieurs fois de se réveiller en sursaut en pleine nuit à cause d'un cauchemar. Temari était toujours là, à ses côtés, tentant de le rassurer en lui caressant le dos. Finalement, il finissait pas se rendormir, la tête contre la poitrine de Temari. Et lorsqu'ils se réveillaient dans la même position, Shikamaru se sentait toujours mal par rapport à Amaya.

« Amaya m'a demandé de m'occuper de toi jusqu'à ce que tu trouves quelqu'un pour reprendre le flambeau. Si te consoler la nuit après tes cauchemars t'apaise, il n'y a rien de mal, que je sois une autre femme ou non. Elle ne t'en veux pas, Shikamaru. Ce n'est pas parce que tu dors contre moi qu'elle t'en veux, au contraire. Elle l'a dit elle-même dans sa lettre, elle veut que tu sois heureux. Et ça, ça passe d'abord par essayer de s'apaiser, de se sentir mieux. » Expliqua Temari.

« Et si je ne me maris pas avec une autre femme, tu penses qu'elle m'en voudra ? »

« Non, je ne pense pas. Mais je commence à te connaître, Shikamaru. Tu as besoin d'une femme qui est capable de te faire sentir bien, de te rendre heureux et de soutenir. Tu n'es pas obligé d'en avoir une, loin de là, mais on m'a dit que tu n'avais pas était aussi épanoui que lorsque tu étais avec elle. »

« Parce que c'était elle, justement. »

« Parce que c'était une femme qui te correspondait, qui avait du caractère, qui te rendait heureux, qui savait te contrôler et qui t'aimait. Trouver une seconde femme ne fait pas de toi un homme horrible, tu sais. Mais avant de penser à ça, tu dois faire ton deuil. Sans ton deuil, tu n'iras nul part et tu ne seras capable de rien. »

« Tu as fait ton deuil, toi ? »

« Pour Amaya ? Oui, depuis plusieurs mois déjà. Ça était compliqué, je dois l'avouer. Surtout que je me retrouvais avec son nourrisson. Il m'arrive toujours de penser à elle et d'avoir envie de pleurer, mais j'ai fais mon deuil. Pour ce qui est de mon frère, c'est encore compliqué, mais je m'y étais préparé. Tu as su faire le deuil d'Asuma toi, non ? »

« Mais perdre son sensei et sa femme c'est différent. Et il y a mon père aussi... J'ai mal Temari. »

La tête baissée, il pouvait néanmoins sentir le regard de la blonde face à lui. Il la sentit se rapprocher encore un peu, tandis qu'il relevé le regard vers elle.

« Je le sais, et je vais t'aider, je te le promet. »

« Par quoi ça commence, un deuil ? » demanda-t-il dans un chuchotement, laissant une fine larme couler le long de sa joue.

Temari l'observa avant de lui faire un petit sourire triste. Elle attrapa les mains de Shikamaru d'une main et posa l'autre sur sa joue pour essuyer la goutte d'eau salée en silence, avant de débuter.

« Eh bien, déjà, le deuil passe par plusieurs stades. Ces stades doivent être, selon moi, nécessaires pour permettre de faire le deuil. Ça commence d'abord par le choc de l'annonce. Ensuite par le déni. C'est-à-dire que tu refuses de croire l'annonce. Ensuite, il y a la colère, le marchandage. C'est lorsque tu vas rejeter la faute sur l'annonce. La quatrième étape, c'est la tristesse, le désespoir. On passe ensuite par la résignation. Tu abandonne la lutte quand tu as l'impression d'avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue. Après, il y a l'acceptation dans laquelle on garde les beaux moments mais aussi les moins bons, on se sent mieux et on a l'impression qu'on peut avancer dans le futur. Et la dernière étape, c'est la reconstruction, être prêt à vivre une nouvelle vie et être heureux. » Expliqua alors la blonde de la voix la plus calme et douce possible.

Le brun fut incapable de répondre quoique ce soit. Il avait attentivement écouter l'explication de la jeune femme, et maintenant, il essayait de se placer dans une des étapes énoncé par la blonde. Le choc ? Non, c'était passé. Le déni ? Déjà passé également. Alors la colère ? Non plus, il avait compris que ce n'était pas sa faute. La tristesse et le désespoir ? Peut-être qu' il était au plus mal. Mais il voulait faire son deuil, alors peut-être qu'il entrait dans la phase de résignation.

« Je suis où moi, selon toi ? »

« Entre la tristesse et la résignation, sûrement. Tu cherches à t'approcher de l'acceptation en voulant faire ton deuil, et tu as la volonté de le faire. Cependant, tu as une part de toi qui est toujours triste. Donc tu es entre les deux. C'est un peu comme une courbe. Au début, tu veux y croire, et puis après, tu as l'impression que c'est une descente aux enfers et ensuite tu remontes la pente. »

« Je vois. »

« Prends ton temps pour faire ton deuil. Si tu le fais en six mois, un an, dix ans, peu importe, mais tu dois faire ton deuil pour avancer. »

« Tu en aies où pour Kankuro, toi ?

« J'ai accepté la mort de mon petit frère, mais je ne pense pas en être à la reconstruction. »

« Je... je crois que j'ai fait le deuil pour Asuma sensei. Pour mon père, je crois que je m'y était préparé au fond de moi, car il est ninja après tout. J'aurais sûrement plus de facilité à faire le deuil de mon père que celui d'Amaya. »

« Je comprends. »

« Merde pourquoi elle... Je veux dire, pourquoi elle est partie ? Elle n'avait rien demandé à personne. Elle avait la vie devant elle. » Lança Shikamaru, énervé.

« Finalement, tu es peut-être encore dans la colère... » Remarqua Temari, caressant la joue rugueuse du jeune homme. « Plus sérieusement, je me suis dis la même chose que toi, mais la vie est parfois injuste. Elle prend ceux qui ne le méritent pas. »

« Je crois que... Qu'il suffit parfois d'être bien entouré pour reprendre goût à la vie et voir l'espoir renaître. » Dit Shikamaru, serrant les mains de Temari.

« C'est certain. Tu peux pleurer et même t'enfuir si tu veux, mais n'abandonne jamais, tu m'entends ? Garde la tête haute. Tu es Nara Shikamaru, ne l'oublie jamais. »

Temari avait raison, Shikamaru ne devait plus abandonner. Il devait faire face aux différentes épreuves de la vie, même si cela faisait mal. Parce qu'après tout, le monde est cruel mais à la fois très beau. Il faut continuer pour le rendre moins cruel qu'il ne l'est, et le rendre encore plus beau.

...

Avoir parlé avec Temari lui avait fait le plus grand bien. Il était presque sûr que cette discussion l'aiderait un peu plus dans son deuil. Mais comme l'avait dis la jeune femme, il ne devait pas se presser. Il avait tout le temps devant lui pour le faire, c'était bien entré dans son esprit, et de manière définitive cette fois-ci.

Il se rendait à l'hôpital pour rendre visite pour la première fois à Uchiha Sasuke. Ce dernier était toujours dans le coma, mais Sakura avait enfin accepté qu'il reçoivent des visites. Alors, le Nara avait décidé de s'y rendre seul.

En entrant dans la chambre, il vit Sakura tenir l'unique main du brun, endormi depuis pratiquement un mois. Il s'avança lentement tandis que la jeune femme lever le regard vers lui, ne bougeant pas plus.

« Merci d'être venu pour lui, Shikamaru. Je suis sur qu'il serait content de voir qu'il n'est plus seul. »

« C'est normal que je sois venu le voir. Sans lui, je serais probablement mort. J'ai une dette envers lui après tout ce qu'il s'est passé. Il a déjà eu des visites ? »

« Non, pas encore, tu es le premier. Hinata doit passer dans la matinée avec Tenten et Ino. Ta mère et Kurenai viendront sûrement dans l'après-midi. Ça va lui faire bizarre de voir qu'il à des fleurs, lorsqu'il se réveillera. »

« Oui, il va être étonné. »

« Tu vas mieux, toi ? »

« J'ai beaucoup parlé avec Temari, elle m'aide beaucoup. J'essaie de m'en sortir à mon rythme. J'espère que de voir Sasuke sur pied m'aidera un peu plus. Ce serait bien qu'il soit sur pied pour le mariage de Gaara et Hinata, même si je doute qu'il voudrait y aller. »

« Le connaissant, il ne voudra sûrement pas mettre les pieds dans un tel évènement. »

Shikamaru sourit avant de se rapprocher du corps de l'homme. Il l'observa un instant. Il avait une longue cicatrice que le côté droit de son visage, qui partait de la tempe pour rejoindre sa nuque, près de ses cheveux.

« C'est vrai que les personnes dans le coma entendent ce que l'on dit ? »

« Certaines personnes gardent quelques souvenirs de ce qu'il s'est passé pendant leur coma. D'autre non. Mais il est recommandé de leur parler pour les stimuler. »

« C'est dommage que tu dormes, Sasuke, parce que je t'avais acheté des onigiri à la tomate juste pour toi. Comme tu m'as dit que tu adorais ça, et que tu rêvais d'en manger à nouveau, je t'en ai acheté. Croise les doigts pour qu'ils soient toujours bons lorsque tu te réveilleras. J'aimerais bien te revoir bientôt. Parce que... Comme tu l'as dis, j'ai fini par m'attacher quand même à toi après ces longs mois d'enfer. Tu as été mon compagnon de route, tu m'as appris plein de choses comme me battre au sabre ou cuire du lapin. Tu m'as donné chaud dans les nuits les plus froides. Tu as toujours accepté de m'écouter déblatérer seul, parce que tu savais que ça me soulageait. Tu as toujours su trouver les mots pour tenter de me rassurer, même si c'était plutôt délicat. Tu m'as été d'une grande aide et d'un grand soutien. Et surtout, tu es devenu un ami qui m'est cher. J'ai perdu beaucoup de gens, avec cette guerre. J'ai perdu mon père, des amis, de la famille et ma femme, je ne voudrais pas te perdre non plus. Et je te l'avais dit, elle est là pour toi, alors ne la déçois pas, cette fois. » Dit Shikamaru, une main sur l'épaule du brun, comme s'il essayait d'avoir un contact.

Bien sûr, il n'y eut aucune réaction du brun, mais cela ne découragea pas l'autre brun. Sasuke était un homme fort, un coma ne pouvait pas tuer l'héritier du clan Uchiha. Il allait survivre et se réveiller, ce n'était qu'une question de temps.

« C'est vraiment gentil pour lui, Shikamaru. Je lui donnerais à sa réveille. Je suis sûr qu'il apprécie le geste. »

Le Nara sourit avant de reporter son attention sur son compagnon de route. Au fond de lui, il espérait sincèrement que Sasuke l'aie entendu. Il voulait que l'Uchiha sache qu'il n'était plus seul, et qu'il était entouré.

...

A l'entrée du village de Suna, plusieurs ninjas attendaient patiemment l'arrivée d'autres ninjas. Parmi eux, se trouvaient Shikamaru et Ino. Les deux membres de l'équipe 10 attendaient avec impatience l'arrivée de leur meilleur ami, Choji. Cela faisait des années que Shikamaru ne l'avait pas vue, il lui manquait terriblement.

Il ne savait pas si d'autres ninjas du village de Konoha arriverait, et au fond de lui, il l'espérait. Il lui manquait encore tellement de noms dans la liste de ses proches qu'il espérait en voir d'autres.

Ce ne fut pas très long avant de voir plusieurs silhouettes se diriger vers les leurs. Au long, le Nara remarqua trois petites silhouettes courir à toute vitesse. Lorsque Shikamaru reconnut les trois personnes qui arrivaient, il manqua de s'évanouir.

Udon, Moegi et Konoha-maru arrivaient, courant vers lui, les larmes aux yeux. Les trois enfants, devenus adolescents, passèrent leurs bras autour de Shikamaru, pleurant à chaudes larmes. Instinctivement, le jeune homme les entoura avec joie.

S'il s'attendait à les voir... C'était une surprise incroyable. Quel mauvais grand frère avait-il été pour ces trois gamins qui l'avait admiré pendant plusieurs années.

« Grand frère Shikamaru... » Lança Moegi, serrant le bras droit du jeune homme.

« Allez, ne pleurez pas tous les trois, je suis là. » Rassura l'adulte en essayant de sourire, tentant de combattre les larmes qui lui montaient aux yeux.

Udon et Moegi se reculèrent, tandis que Konoha-maru continuait de pleurer dans les bras de Shikamaru. Ce dernier se pencha vers lui avant de lui chuchoter des paroles réconfortantes. Il avait rarement vue le garçon dans un tel état.

« J'ai eu peur que... Que toi aussi... J'avais peur de t'avoir perdu aussi... » Finit par dire le brun, levant le regard.

Le Nara le regarda avec peine avant de lui mettre une main dans les cheveux.

« Vous avez bien grandi tous les trois, ça vous fait quel âge maintenant ? » Demanda-t-il, observant les deux autres adolescents.

« 15 ans. » répondit Udon, Moegi était incapable de parler.

« Waow, vous êtes devenu des grands. Bientôt, vous serez aussi grand que moi. »

Konoha-maru se décida alors à se reculer, histoire de laisser Shikamaru respirer un peu. Le Nara l'observait, et il comprit à quel point le garçon se sentait mal. Shikamaru n'avait pas la même relation que le brun entretenait avec Naruto. Konoha-maru avait perdu son grand-frère qu'il avait admiré comme s'il était un héros, son héros. Shikamaru se promit de tout faire pour que le garçon ne souffre plus du manque de Naruto.

« Je suis revenu vivant, vous voyez. Vous m'avez manqué. » Dit finalement le Nara.

« Toi aussi. » Répondit Udon avec un petit sourire.

Après un dernier sourire échangé, il remarqua que les autres arrivants étaient aux portes du village caché du sable. Au loin, il vit Ino pleurer dans les bras d'un garçon que Shikamaru ne connaissait que trop bien.

Choji était là, sain et sauf. S'éloignant des petits, il s'approcha de ses deux coéquipiers avant de les prendre dans ses bras, sans dire un mot, sans aucun regard. Ils étaient vivants tous les deux, et voir enfin son meilleur ami lui réchauffait le coeur. Il avait comme l'impression qu'une partie de lui se rallumait.

Il se recula ensuite et leva les yeux vers Choji. Il avait grandi et grossi. La guerre n'avait pas dérangé son appétit, au moins. Le jeune homme faisait bien plus mature que la dernière fois où il l'avait vue. Son meilleur ami était devenu un homme, comme lui. Un homme ayant traversé une période difficile.

« Shikamaru... » Fit l'Akimichi, en larme, serrant toujours Ino contre lui.

« Tu es enfin revenu... » Dit-il, un sourire aux lèvres. « Tu nous as terriblement manqué. »

« Vous deux aussi m'avait manqué. J'avais hâte de vous voir. » Fit Choji avant de se tourner vers une femme. « Karui, approche, je vais te présenter mes amis. »

La femme approcha alors, et Shikamaru était sur de l'avoir déjà vue quelque part. L'Akimichi passa son bras autour des épaules de ladite Karui, la rapprochant alors de lui. Cette dernière souriait les larmes aux yeux, probablement émue par les larmes de son petit-ami.

« Voici Karui, ma petite-amie. » Commença le jeune homme. « Karui, voici Shikamaru et Ino, mes meilleures amies. »

« Enchantée ! » Lança Ino, un grand sourire aux lèvres, toujours occupé à sécher ses larmes.

« Je peux enfin mettre des prénoms sur des visages. » Dit Karui, un léger sourire, dirigeant son regard vers Choji.

Shikamaru ne dit rien, mais continua de sourire. Il était content que son ami est rencontré quelqu'un, lui qui avait toujours crue qu'il finirait seul, voilà qu'il avait trouvé une magnifique femme.

Une voix enfantine l'interrompit dans ses pensées, avant qu'on ne l'agrippe au niveau de la jambe. Baissant son regard, il remarqua que Mikasa était là, tout sourire. Shikamaru la prit automatiquement dans ses bras. La petite entoura le cou de l'homme à l'aide de ses petits bras, avant de tourner le regard vers Choji et Karui.

« C'est... C'est ta fille ? » Demanda Choji, la bouche entre-ouverte.

« Tu dis bonjour à Choji et Karui ? » Dit simplement Shikamaru à la petite fille.

« Bonjour... » Lança-t-elle timidement.

« Elle... elle est belle. » Lança Choji, les larmes aux yeux.

Shikamaru sourit en voyant Mikasa faire son plus beau sourire. Bien sûr qu'elle était belle. C'était sa fille, et celle d'Amaya.

« C'est quoi ton petit nom ? » Demanda Karui, un sourire attendrissant.

« Nara Mikasa. »

« C'est très joli comme prénom. »

Plaçant sa tête dans le cou de son père, Mikasa continuait tout de même d'observer les deux adultes du coin de l'oeil.

Pour sa part, Shikamaru ne dit rien. Il ne pouvait pas penser à autre chose qu'à son meilleur ami, et toutes les années qui les avaient séparés l'un de l'autre. Il s'imaginait déjà dans un restaurant de grillade, tous les trois, accompagnés de Karui, Sai, Temari et Mikasa. Histoire de rattraper le temps perdu, et de discuter. Il en avait besoin.

...

« Et donc, c'est là que Karui est revenu avec plusieurs paquets de chips. C'est là que j'ai su que c'était la femme de ma vie. » Dit Choji, un grand sourire aux lèvres.

« Toujours venir avec des chips pour le réconforter, c'est important. » Lança Ino, après avoir ri.

Les trois amis avaient décidé de se retrouver chez Ino pour un repas entre amis. Sai avait meilleure mine que d'habitude, ce qui devait probablement être un bon signe. Karui et lui s'étaient visiblement déjà croisés à Konoha de ce que Shikamaru avait compris. Il avait raison, il l'avait déjà vu quelque part. Temari, elle, n'était pas venue, préférant les laisser entre amis. De plus, elle avait dit qu'elle n'avait rien à faire auprès d'eux.

« Tu vas pouvoir venir avec nous pour essayer le kimono de mariée d'Hinata. Elle fait la dernière retouche officielle dans quatre jours, je suis sûr qu'elle sera ravie d'avoir un autre avis féminin. » Continua la blonde.

« Je ne sais pas si j'ai ma place... »

« Les filles ne sont pas méchantes, tu verras. Bon, méfies toi peut-être de Temari. Elle est un peu... »

« Colérique. » Intervint Sai. « Elle est très colérique comme femme. »

« Je n'aurais pas dit mieux. »

« Colérique ? Mmm... Je sens que je vais bien m'entendre avec elle. » Lança la jeune femme, accompagné d'un sourire. « Merci pour l'invitation, en tout cas. Vous êtes tous aussi gentils que me l'avait promis Choji. »

« Choji ne ment jamais. » Fit la blonde en faisant un clin d'œil.

Shikamaru avait remarqué que Sai avait mit sa main sur la cuisse d'Ino et qu'il la caressait doucement. Il n'était pas tellement discret, mais Shikamaru était pratiquement sur que c'était le but recherché. Voir ses amis avec quelqu'un le déprime quelque peu, malgré le fait qu'il soit vraiment heureux pour eux. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Amaya. C'était plus fort que lui.

« Et toi ? Ça va ? » Demanda Choji à son meilleur ami.

« Hum ouais. Ça va. Pourquoi ? » Demanda Shikamaru, après avoir bu une gorgée de sa boisson.

« Tu es tout calme depuis qu'on est arrivé. »

« Je vais bien maintenant que tu es là. » Affirma le Nara.

« Je suis désolé pour... pour Amaya. »

Shikamaru savait très bien que son ami de toujours finirait par lui parler d'elle, alors il s'y était préparé psychologiquement.

« Ne t'inquiète pas, c'est rien. Enfin... Tu n'y es pour rien. »

« Et ça va ? » Demanda subitement Karui. « Choji m'a dit que... que tu étais attaché à elle. Ça a dû être horrible. »

« Oui. Mais ça va mieux. » Garantit alors le Nara, ne voulant pas les inquiéter.

« Il va s'en remettre. Et il a une jolie blonde à son bras, n'est-ce-pas Shikamaru. » Lança alors Sai, comme pour disperser un peu le sujet.

Shikamaru leva les yeux en l'air, exaspéré par la tournure des évènements. Il était assez intelligent, il le savait, c'étai pour cela qu'il s'était également préparé à cette discussion. Mon dieu... Ce qu'il pouvait détester Sai parfois.

« Ah ? Qui ça ? » Demanda Choji, les sourcils froncés.

« Temari bien sûr ! » Lança Ino. « Est-ce que les paris sont toujours ouverts ? Tu sais, celui qu'on avait lancé après la mission sauvetage de Sasuke. » Demanda-t-elle à Choji.

« Bas... Je sais pas... Ça voudrait dire que j'ai perdu. »

« Attendez, vous avez parié sur moi et Temari ? Vous êtes sérieux ? » Demanda Shikamaru, un sourcil levé, encore plus exaspéré.

« Il y a toujours eu un truc entre vous deux que seuls vous n'arrivez pas à sentir. Même Sai le sent. » Répondit alors Ino.

« Affirmatif mon caporal. » Lança Sai, un petit sourire hautain sur le visage.

« Tu as couché avec ? » Demanda ensuite la blonde.

Le Nara entrouvrit la bouche, ne sachant pas quoi penser de tout cela. Donc pour eux, c'était évident qu'il finirait par se mettre avec la blonde ? Et ce avant même qu'Amaya arrive dans sa vie ? Lee aussi le pensait ? C'était à ça qu'il faisait référence, l'autre jour ?

Non, il n'y avait rien entre lui et Temari. Rien du tout. Non pas qu'il ne l'appréciait pas, mais il avait du mal à se voir avec elle. Elle était juste son amie... son ami qui veillait sur lui, qui l'hébergeait et qui dormait avec lui...

Bon.

« Je prends ça pour un oui. » Fit Sai.

« Quoi ! Non ! Non... Je n'ai rien fait avec Temari. »

« Tu n'en à pas envie ? » Demanda à son tour Choji.

C'était l'hôpital qui se foutait de la charité.

« Mais c'est quoi votre manie à tous d'essayer de me mettre avec Temari sérieusement ? Après ma mère et Lee, c'est vous ? »

Il y eut alors un long silence durant lequel tout le monde se regardait dans les yeux, le regard excédé. Au début, Shikamaru ne comprit pas du tout le comportement de ses amis. Quoi, il avait fait quelque chose qui suggérait qu'il avait envie de Temari ? Ou inversement ?

« On peut m'expliquer ? »

« Tu es juste trop bête, Shikamaru. » Lança Ino. « Enfin bref, j'ai hâte d'aller au mariage de Gaara et Hinata. Ça va être parfait. »

Après cela, Shikamaru ne parla plus de la soirée, irrité par les sous entendus de ses amis.

Lorsqu'il rentra chez Temari, il était décidé à lui parler. Il voulait savoir le pourquoi du comment, et avoir des réponses. Il voulait savoir pourquoi il était si bête comme lui avait dit Ino. Mais à force de cogiter, il avait eut peut-être une idée, même si elle lui paraissait inconcevable pour une femme comme Temari. Elle ne pouvait pas avoir des sentiments pour lui, c'était absolument absurde.

Il entra calmement, prenant soin de ne pas faire trop de bruit au cas où Mikasa était déjà couché et endormi. Entrant dans le salon, il vit Temari allongé, la main plaquée contre son crâne. Elle avait les yeux à moitié fermés. Shikamaru s'approcha lentement d'elle et s'accroupit. La jeune femme retira sa main et tourna le tête vers le jeune homme.

« Ça va ? Tu es malade ? » Demanda alors Shikamaru.

« J'ai une migraine je crois... » Répondit-elle en se redressant.

Le Nara se releva et se mit derrière Temari lorsque celle-ci commença à se lever pour se diriger vers la chambre. La jeune femme s'allongea lentement, le visage crispé. Shikamaru fit de même, gardant toujours le regard vers Temari.

« Tu veux aller à l'hôpital ? Tu as l'air d'avoir vraiment mal. »

« Ne t'inquiète pas, ça va passer quand je dormirais. Demain je n'aurais plus rien. »

« Sur ? »

« Sur. »

Il mit la couverture sur Temari, pour qu'elle soit confortablement installé et qu'elle évite d'attraper froid. La blonde sourit légèrement, appréciant peut-être le geste du brun.

« Ça s'est bien passé ta soirée ? » Demanda-t-elle dans un chuchotement.

« Oui, plutôt bien. »

Il n'osa pas en dire plus. Vue dans l'état auquel elle était, il ne voulait pas l'embêter avec ses doutes. Mais il voulait le savoir maintenant.

« On... On a parlé un peu de toi. » Osa alors le brun.

« Vraiment ? Pourquoi ? »

Shikamaru chercha ses mots, avant de se résigner à raconter la discussion.

« En fait... On parlait d'Amaya et ça a dérivé sur toi. Ino pense que... qu'on couche ensemble. J'ai dit non évidemment. Elle a dit que... qu'il y avait quelque chose entre nous. Genre une tension. Et après elle m'a dit que j'étais trop bête. »

Temari le regardait sans rien dire avant d'hausser les épaules. Quoi ? C'était tout ce qu'elle avait à dire ? Bon, il pouvait comprendre étant donné qu'elle était mal, mais quand même...

« Il y a une tension entre nous ? » Demanda-t-il alors.

« Tension je ne sais pas, mais ambiguïté oui. » Finit-elle par répondre.

Après cela, aucun des deux ne parla. Au bout d'un moment, il se rendit compte que Temari s'était endormi. Il devrait sûrement réessayer une autre fois. Pour le moment, il allait la laisser dormir.

Alors, bercé par la respiration calme de la blonde, il s'endormit quelques minutes après. 

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