Chapitre XIV : Révélation
L'ambiance était quelque peu tendue entre Shikamaru et Temari après ce qu'il s'était passé. Après la tentative de suicide, Temari avait forcé le Nara à s'installer dans son lit avec elle. Shikamaru s'était énervé et avait commencé à hausser le ton de sa voix, lui disant qu'il ne voulait jamais dormir avec la blonde. Cette dernière lui avait dit de baisser le ton et ne lui avait pas laissé le choix sur le fait de dormir ou non avec elle.
« Temari arrête, je ne veux pas dormir avec toi. »
« Je peux t'amener chez ta mère et lui dire que tu viens tout juste de faire une tentative de suicide, je suis sûre qu'elle sera ravis. Si tu veux pas qu'elle te frappe, je te conseille de t'allonger et de dormir. » Dit-elle froidement.
Shikamaru soupira et s'installa sans grande conviction dans le lit de Temari. Cette dernière fit de même à ses côtés en silence. Ils s'allongèrent tous les deux sur le dos et observèrent le plafond.
« Comment tu as fait pour savoir ce que je faisais ? Je ne faisais aucun bruit. » Demanda le jeune homme.
« Tu n'as pas voulu dormir avec Mikasa et que je dorme sur le canapé. Et puis, Tenten m'a dit que tu lui avais dit que tu allais partir. Ce n'est pas grand chose mais bon, ça m'a suffit pour me donner la puce à l'oreille que tu comptais faire ça ce soir. » Temari soupira avant de continuer : « Promets-moi que tu ne le refera pas. »
« Temari... »
« Promets-le pour ton enfant. »
« Promis. » Murmura Shikamaru après un soupir.
Les paroles du brun ne semblaient pas réellement être sincères, on aurait dit qu'il disait cela uniquement pour que Temari le laisse tranquille. Pour la jeune femme, il était inconcevable que Mikasa perde son père, elle avait besoin de lui.
Shikamaru ferma les yeux, essayant de dormir. Ses pensées se mélangeaient et se perdaient dans son esprit, empêchant le Nara d'entrer dans le monde des rêves. Il était incroyablement mal à l'aise à cause de ce qu'il s'était passé avec Temari et le fait qu'il se retrouve dans son lit. Il avait l'impression de ne pas être fidèle à Amaya. Cette dernière devait probablement le détester pour avoir tenté de se suicider, mais elle devait encore plus le haïr d'être dans le lit de Temari. Shikamaru était la pire ordure qu'il puisse exister dans ce monde. Il avait épousé une jeune femme qu'il n'avait pas réussi à rendre heureuse, il avait aimait tuer durant la guerre, il avait failli dans son rôle de mari et dans son rôle de père, il n'avait jamais été là pour sa fille, même pas pour sa naissance. Il était le pire des hommes, il avait honte de lui, il se détestait.
Une goutte salée tomba sur sa joue, puis une deuxième et une troisième. Ce ne fut pas long avant que l'oreiller soit humidifié par les larmes de Shikamaru. Il renifla et passa sa main sur son visage. Il ne voulait qu'une chose : que tout son enfer s'arrête. Le regret, la peur, l'angoisse, la honte, le désespoir, la douleur, la tristesse, il voulait que tous ses mauvais sentiments partent.
« Shikamaru... » Chuchote Temari, passa sa main sur le bras du jeune homme.
Ce dernier dégagea la main de la blonde, ne voulant pas qu'elle le touche. Il préféra sur mettre sur le côté, dos à elle pour pleurer et se haïr en silence. Il n'avait pas besoin de pitié, surtout pas celle de la ninja des sables. Le stratège pouvait sentir son regard posé sur lui, et il détestait ça. Il se détestait.
« Allez, raconte moi ce que tu ressens. »
« Ça n'a aucune importance. » Fit-il froidement.
« Si tu ne parles pas, comment veux-tu qu'on t'aide ? »
« Je ne veux pas d'aide, Temari. Je n'en ai pas besoin. »
« Moi aussi je disais ça avant de craquer. Parler te fera du bien, tu te sentiras plus léger après. Tu ne veux peut-être pas me parler. Tu veux que j'appelle Yoshino ou Kurenai ? Ou alors Ino ? Dis-moi, Shikamaru. »
Ce dernier ne bougea pas, écoutant la jeune femme. Après tout ce qu'il avait fait, il n'avait pas le droit à de l'aide. Il devait se punir de tout le mal qu'il avait fait à Amaya, à Mikasa et à tous les gens qui l'aimaient. Quelle punition serait la meilleure ? La mort serait la plus évidente et ce serait la punition que Shikamaru voulait le plus, mais Temari ne le laisserait pas mourir maintenant. Le mutisme ? Ne plus parler, rester dans sa souffrance, ça pourrait être une forme de punition. Ou alors la solitude ? Partir loin, survivant seul par tous les moyens en attendant patiemment que la mort arrive. Encore une fois, Temari ne le laisserait pas filer aussi facilement, tout comme Mikasa et sa mère d'ailleurs.
Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit lentement. Une petite silhouette enfantine s'approcha pendant que Shikamaru sécha ses larmes. Temari alluma la lampe qui se trouvait sur sa table de chevet et s'assit, observant Mikasa. Cette dernière tenait un doudou en forme de cerf dans ses bras, et elle avait les joues humides.
« Mikasa ? Qu'est-qu'il se passe ? » Demanda Temari en voyant le regard triste de la fillette.
« J'ai fait un cauchemar et j'ai voulu aller voir papa dans le canapé mais il n'était pas là. Je pensais que papa était parti... » Expliqua la petite fille en reprenant ses pleurs.
« Viens là. » Dit calmement la jeune femme en prenant l'enfant dans ses bras. « Papa aussi à fait un cauchemar alors il est venu dormir avec moi. Il ne faut pas t'inquiéter, ton papa ne partira pas, n'est-ce pas Shikamaru. »
Le Nara se tourna vers elles et fit un sourire à Mikasa. Cette fut rassuré de voir son père puisqu'elle commença à sécher ses larmes avec sa petite main. Shikamaru tendit les bras vers Mikasa qui se précipita contre lui. Shikamaru ferma les yeux et se sentit apaisé. Temari les observa avec un petit sourire aux lèvres.
« On peut dormir tous les trois ? » Demanda Mikasa.
Pour seule réponse, Shikamaru serra encore plus fort sa fille dans ses bras qui se nicha contre lui. Il observa Temari qui caressa lentement le dos de la petite comme pour la bercer. Les paupières du jeune homme devinrent de plus en plus lourdes. Il ne pensait plus à rien. La seule chose qui comptait sur le moment présent était Mikasa dans ses bras qui réclamait l'amour et la tendresse de son père. Pendant une grande partie de la nuit, il la berça et la regarda dormir contre lui.
...
Shikamaru marchait dans les rues de Suna, tenant la main de deux petites filles. Ces dernières étaient heureuses ; Shikamaru avait décidé de les amener manger des dangos. C'était sa première sortie depuis qu'il vivait chez Temari. Cela faisait deux semaines qu'il était resté cloîtré chez elle. De temps en temps, il ouvrait la fenêtre pour voir ce qu'il se passait dehors. D'autre fois, c'était la porte d'entrée. Ce jour-là, il se forcé à sortir pour faire plaisir aux deux petites filles.
Il s'avança vers le stand de dangos et commanda plusieurs brochettes de dangos avant d'aller s'asseoir avec les petites. Elles parlaient toutes les deux. La Nara ne savait pas vraiment de quoi elle parlait, il était trop occupé à essayer de ne pas paniquer pour se joindre à leur conversation. Il avait l'impression que tous les regards étaient rivés sur lui, que tout le monde le jugeait. Ça l'angoissait profondément.
« Grand-frère Shikamaru ! T'écoutes ? » Demanda Miraï, finissant son dango.
« Hein ? » Fit-il en reportant son attention sur elle.
« Mikasa veut qu'on aille voir sa mère. » Dit-elle en souriant.
Le sang de l'adulte se glaça instantanément. Il avait toujours repoussé le moment, c'est pour ça qu'il ne sortait pas. Et là, maintenant qu'il était sorti, le moment était inévitable. Il ne voulait en aucun cas se recueillir sur la tombe d'Amaya, car il était pratiquement sûr qu'il allait craquer et qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour la rejoindre, et ce n'était pas le but.
« Tu es d'accord ? » Demanda Miraï en se levant.
« Je... Je vous attendrai pas loin. » Fit simplement Shikamaru.
« Mais... »
« Miraï, c'est pas grave. » Fit Mikasa de sa douce voix. « On ne restera pas longtemps, promis papa. »
Ils sortirent tous les trois de l'échoppe et se dirigèrent vers le cimetière de Suna. Miraï et Mikasa entrèrent dans le cimetière qui étaient bondés de personnes qui venaient se recueillir sur les tombes de leur proche. Shikamaru allait entrer mais il ne bougea pas ; il était comme paralysé. Il était incapable de bouger. Une boule sur forma une sa poitrine, l'empêchant de respirer correctement. Cependant, il ne laissa rien paraître, ne voulant pas faire peur aux enfants.
« On revient dans pas longtemps, papa. » Fit Mikasa, voyant que son père ne rentrait pas.
Il regarda les deux petites filles s'éloigner. Ce n'était pas responsable de laisser deux petites filles de quatre ans s'aventurer seules dans un cimetière, mais Shikamaru n'arrivait pas à entrer, même en se forçant. Tous ces morts, ils étaient peut-être là à cause de lui. S'il n'avait trouvé un plan ce jour là pour sauver tous ses gens, s'il n'avait pas fuit comme un lâche, ils seraient peut-être tous en vie.
« Shikamaru ? Tu vas bien ? » Demanda une voix féminine à côté de lui.
Il posa sur regard vers la jeune femme et vit que c'était Sakura. Il soupira légèrement, et fut un peu soulagé. Elle semblait épuisée par la tonne de travail qu'elle avait à l'hôpital. Elle était tellement forte et courageuse... C'était une belle revanche qu'elle avait prise. Elle qui était une petite fille peureuse et inutile...
« Pourquoi Mikasa et Miraï sont dans le cimetière toutes seules ? »
Aucune réponse. Il était incapable de parler. Elle avait remarqué qu'il ne parlait que quand c'était vraiment utile. Le reste du temps, il est resté enfermé dans le mutisme. Elle prit la main du jeune homme et la caressa doucement, comme pour le rassurer.
« Entre au moins, Shikamaru. Tu pourras mieux les surveiller. » Dit-elle, tirant le jeune homme dans le cimetière.
Il se laissa faire. Plus il marchait dans le cimetière, plus la boule était forte et remontait dans sa gorge. Ils marchèrent lentement dans le cimetière, évitant de passer près de la tombe d'Amaya. Sakura s'arrêta devant la tombe de sa mère et ferma les yeux. Elle fit ensuite la même chose devant celle de son père. Ils respirent leur marche et s'arrêtèrent cette fois devant la tombe de Hatake Kakashi. Il tourna la tête vers Sakura qui regardait la tombe de son ancien sensei, le cœur lourd.
« Tu veux te recueillir sur celle de ton père ? » Demanda-t-elle calmement, caressant la main du jeune homme avec son pouce.
Toujours pas de réponse. Sakura soupira doucement et s'avança de quelques mètres pour être devant la tombe de Nara Shikaku, là où se trouvaient actuellement Mikasa et Miraï. La jeune Nara tourna la tête vers son père et vint attraper sa main libre. Shikamaru la tête et lu le nom de son père. S'en était déjà trop.
Il força Sakura et Mikasa de lâcher ses mains et marcha rapidement en dehors du cimetière, traversant les rues de Suna tête baissée et laissant sa fille et Miraï seules en compagnie de Sakura. Il était faible et lâche, même pas capable de regarder la réalité en face. Il aurait tout donné pour redevenir un enfant. Cette époque qui lui paraissait si lointaine. Cette époque où ses parents étaient là pour lui. Cette époque où il était heureux.
Shikamaru marchait toujours, ne sachant pas où il allait. Il avait besoin d'être seul. Il trouva un endroit reculé du village, dans une petite ruelle. Il s'assit contre le mur, le plus loin possible pour être sûr qu'on ne le verra pas. Le Narra tira une cigarette de son paquet de cigarette et l'alluma, la portant à ses lèvres.
Il reste là plusieurs heures à fumer, penser et pleurer. Il avait terriblement mal. Il laissa tous ses sentiments négatifs s'exprimer sommeil le faisait chaque jour. Il ne tiendrait pas toute une vie comme ça. En fait, ce n'était pas une vie, c'était un véritable enfer. Ce n'était qu'une question de temps avant que la mort vienne le chercher.
Ce n'est qu'une fois épuisé, incapable de faire couler ne serait-ce qu'une seule larme qu'il décida de rentrer chez lui. Il était plus de trois heures du matin. Temari devait se faire un sang d'encre et Mikasa devait pleurer tellement elle avait peur. Il se détestait du mal qu'il faisait.
...
Shikamaru ouvrit la porte d'entrée en tachant de faire le moins de bruit possible. Il savait que Temari l'attendait dans le canapé, mais il savait aussi que Mikasa avait fini par s'endormir, il ne voulait pas la réveiller. Il retira ses chaussures dans le plus grand des calmes. Le Nara parcourut les quelques mètres qui séparaient la porte d'entrée du canapé. Assise dans ce dernier se trouvait Temari avec un livre à la main et une tasse de l'autre.
« Ce n'est pas une heure pour rentrer, Shikamaru. » Fit-elle froidement.
« Désolé... » Marmonna-t-il.
« Laisser les deux petites dans un cimetière seules, c'est irresponsable. Heureusement que Sakura était là. »
« Elle m'a forcé à entrer dedans alors que je ne voulais pas. »
« Ce n'est pas en restant dans ton coin que tu vas t'en sortir. Mikasa pense que c'est de sa faute. Elle s'est inquiétée toute la journée et elle n'a pas arrêté de pleurer. En plus de deux semaines, elle a pleura plus de fois qu'en trois ans et demi. »
« Je peux partir si tu veux. » Fit subitement le Nara.
« Hors de question. Tu restes là un point c'est tout. »
« Je n'en ai pas envie. »
« Tu n'as pas le choix. »
« Tu ne remarqueras même pas quand je serais parti. »
« Ta mère va arriver. Elle va te ramener chez elle ce soir, je n'ai pas envie que tu viennes me plomber le moral. »
« Tu pourrais arrêter de me traiter comme un moins que rien... » Dit-il en s'approchant un peu plus du canapé.
« Quand tu présenteras tes excuses à ta fille et Miraï peut-être. Quand tu viendras voir Kurenai, peut-être. Quand tu prendras des nouvelles de ta mère, peut-être. Quand tu décideras de te faire soigner, peut-être. » Dit Temari avant de prendre une gorgée de son thé.
Shikamaru serra les poings. En temps normale, il ne lèverait jamais la main sur une femme, mais là, Temari l'énervait plus que tout. Il leva sa main, prêt à gifler Temari mais arrêta son geste lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler : « Le nouveau Seigneur du Pays du Feu viendra dans quelques jours. Il est bien décidé à venir prendre ta fille pour faire comme si c'était la sienne. »
Il ne bougea plus, laissa sa main près de la joue de Temari. Cette dernière leva les yeux vers lui. La blonde avait les larmes aux yeux. Shikamaru baissa sa main et s'installa à côté de Temari.
« Qu'est-ce que tu racontes... ? » Demanda le jeune homme en fronçant les sourcils.
« Le père d'Amaya est décédé, c'est donc son grand-frère qui hérite du rôle de Seigneur. Sa femme ne peut pas avoir d'enfant, alors il a envoyé une lettre à Gaara comme quoi il se rendait ici pour venir chercher sa nièce pour qu'elle devienne elle-même Seigneur du pays du Feu. » Commença Temari, laissant couler les larmes sur ses joues. « Il va me prendre l'enfant que j'ai élevé, celle qui me tient en vie... Il va la rendre malheureuse et elle sera loin de toi et moi... Il n'a pas le droit de nous l'enlever... » Conclut-elle, explosant en sanglots.
Le Nara n'en revenait pas ; il allait amener Mikasa comme ça, alors qu'elle à une famille ici. Il regarda Temari pleurer et une nouvelle boule se forma dans le creux de sa poitrine. Personne ne lui enlèverait la dernière personne qui le rattachait à Amaya. Personne ne lui prendra la personne la plus précieuse à ses yeux. Personne ne lui prendra sa fille. Il prit le visage de Temari dans ses mains, l'obligeant à le regarder dans les yeux.
« Personne ne prendra Mikasa, tu m'entends ? Sa vie, elle est ici auprès de toi, de moi et de notre famille. » Dit-il sérieusement.
Temari le regarda dans les yeux : « Tu... Tu as dit « Notre famille »... » Chuchota-t-elle.
Le Nara lâcha brusquement le visage de la blonde lorsqu'il se rendait compte de ce qu'il avait dit. Il tourna la tête vers la fenêtre et s'en approcha, l'ouvrant. Il pouvait sentir le regard de Temari dans son dos mais il n'y prêta pas attention. Shikamaru prit une cigarette et l'alluma avec son briquet.
« Pour Mikasa tu es sa mère alors... alors je suppose que tu fais partie de notre famille. » Dit le jeune homme, expirant de la fumée entre ses lèvres.
« Que vas-tu faire lorsque le Seigneur sera là ? » Demanda la jeune femme en se levant.
« Je vais lui dire que ma fille est la future chef du clan Nara, qu'elle a une famille et qu'elle deviendra ninja. Je lui dirais qu'Amaya a demandé à ce qu'elle ne soit pas Seigneur du pays de Feu et qu'elle reste aux côtés de son père et de sa mère adoptive. Il n'a aucun droit sur ma fille, moi si parce qu'elle porte mon nom. »
« Si cela ne marche pas ? Que feras-tu ? » Chuchota-t-elle, se trouvant désormais à la droite du brun.
« Si ça ne marche pas, je voudrais que tu fasses des papiers qui indiquent que c'est toi la mère biologique de Mikasa et non Amaya. »
« Quoi ? Non mais tu n'es pas sérieux ? Ça ne marchera pas, il voudra faire des tests. »
« Et nous aurons pleinement le droit de refuser puisque nous sommes ses tuteurs légaux, nous n'avons rien à prouver. »
« Je refuse. » Dit Temari en observant dehors.
« Alors prépare les affaires de MIkasa et dis lui adieu. » Lança calmement Shikamaru en refermant la fenêtre.
Soudain, quelqu'un frappa à la porte et entra, c'était Yoshino. Elle s'avança vers son fils sans même saluer Temari. Shikamaru ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose mais Yoshino ne lui laissa pas le temps ; elle le gifla violemment une fois. Elle recommença plusieurs fois, voulant que son fils retrouve les idées claires.
« Tu es inconscient et irresponsable Shikamaru, tu mériterais qu'on te retire la garde de ta fille. Et tu ne mérites pas l'attention d'une femme telle que Temari. Tu les fais souffrir avec ton comportement, tout comme moi ! » Dit-elle énervée.
« Oui eh bien désolé de ne pas être le fils parfait dont tu rêvais. Et de toute façon ça va être réglé : Mikasa va aller vivre près du Seigneur du Pays du Feu et moi je vais partir. » Dit Shikamaru en croisant les bras.
« Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Jamais tu n'aurais dit ça ! » Fit Temari.
« J'ai trouvé une solution pour que Mikasa puisse rester, tu l'a refusée. Si ma fille part, je pars aussi. »
« C'est quoi ta solution ? »
Shikamaru expliqua alors rapidement sa solution - qui était probablement la seule dans l'immédiat -. Yoshino tourna la tête vers Temari qui avait baissé la sienne. La Nara s'approche de la blonde et lui prit tendrement ses mains.
« Ma fille... » Commença la femme.
« Je ne peux pas faire ça... Je ne peux pas faire ça à Amaya... »
« C'est la meilleure solution qui se présente actuellement, Temari. Et ce ne sera que sur les papiers. Amaya ne t'en voudra pas, je suis sur qu'elle t'encouragerais. »
« C'est pas ça... On va passé pour quoi auprès de la famille d'Amaya ? Ça va probablement faire scandale auprès du Seigneur et des hauts placés... Je fais partie du clan du Kazekage, aux yeux de Suna je suis une princesse au même titre qu'Amaya pour le Pays du Feu. On va croire que Shikamaru a touché le gros lot en ayant deux princesses et Amaya et moi allons être considéré comme... » Expliqua Temari
« Tu pars vachement loin, là. » Soupira Shikamaru en passant sa main derrière sa nuque.
« Non, je suis réaliste. Je me fiche qu'on me traite de tous les noms, mais je ne veux pas que cela ait des répercussions sur Amaya et Mikasa. Mikasa est une princesse au même titre qu'Amaya. Si nous faisons ce que tu as dit, ta fille sera considérée comme une bâtarde, et Amaya et moi comme... comme des moins que rien. Ça aura des répercussions sur ma famille et... et même pour ton clan Shikamaru. »
« Ça, je m'en fiche pas mal. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. » Fit le Nara en s'approchant de la porte pour mettre ses chaussures. « Je suis prêt maman, on peut y aller. »
...
Shikamaru passa le seuil de la porte d'entrée et retira à nouveau ses chaussures. Il s'installa rapidement dans le canapé à la demande de Yoshino. Cette dernière arriva cinq minutes après avec des tasses de thé dans les mains. Elle en donna une à son fils unique qui l'a pris et elle s'assit à côté de lui, en silence. Shikamaru sentit le regard de sa mère sur lui mais il préféra fixer le contenu de la tasse.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta tête lorsque tu es allé au cimetière ? Explique moi, Shikamaru. »
« Rien, ne t'inquiète pas maman. »
« Tu sais toujours prendre tes responsabilités. Tu étais responsable de Mikasa et Miraï aujourd'hui, mais tu les as laissés seuls dans un endroit à risque. Si Sakura n'avait pas été là, qui sait si elles ne se seraient pas perdues. »
« Je suis désolé, je n'ai pas réfléchi. Ça ne se reproduira plus. »
« Il est évident que c'est trop tôt pour toi de te rendre sur la tombe de ton père ou encore celle d'Amaya. Il fallait dire aux petites que tu ne voulais pas y aller, que tu n'étais pas prêt à... »
« Mais ce ne sont que des gamines, maman. Elles ne pourront pas comprendre. »
« Miraï n'a peut pas vraiment compris, mais Mikasa, si. Elle a parfaitement compris. Ta fille est loin d'être une idiote. Elle a très bien compris que tu n'arrivais pas à aller dans ce cimetière. Elle a peut-être même compris pourquoi. »
« Ça m'étonnerait... »
« Parles-moi, Shikamaru. Il faut que tu parles. Je suis là pour toi. »
Shikamaru soupira légèrement : il n'avait pas le droit d'être aidé. C'était la punition qu'il avait décidé de s'infliger pour toutes ces personnes dont la vie avaient étés retirées du jour au lendemain. Il fallait que quelqu'un porte le fardeau d'avoir toutes ces morts innocentes sur le dos. Ça devait être lui.
« Je vais très bien, maman. » Dit Shikamaru après avoir pris une gorgée de thé.
« Tu sais, c'est moi qui t'es mise au monde. Ton père n'était pas là ce jour-là, il était parti en mission. Je t'ai mis au monde toute seule. Tu m'en a fait bavé, Shikamaru. Tu n'arrêtais pas de pleurer pour un rien, et plus j'étais énervé contre toi, plus tu pleurais. J'ai ensuite décidé d'être plus calme et plus sereine avec toi. Et du jour au lendemain, tu es devenu le bébé le plus gentil et calme au monde. J'ai compris qu'il suffisait que je sois bien pour que tu le sois. En grandissant, tu t'es éloigné de moi. Tu m'as dit que tu voulais ton indépendance, que tu voulais devenir un adulte et que tu n'avais plus besoin de moi. Tu m'as fait mal ce jour-là, je ne suis pas sûr que tu t'en ai rendu compte à ce moment-là. C'est là qu'on a commencé de moins en moins proche, tu voulais couper définitivement couper le cordon avec moi, alors je t'ai laissé faire. »
« Pourquoi tu me dis tout ça ? Je ne comprends pas où tu veux en venir. »
« Simplement que, même si tu as tout fait pour t'éloigner de ta vieille mère, il a toujours un lien qui ne se cassera jamais. »
« Lequel ? »
« Le lien qui unit un parent à son enfant. Celui-là, tu ne pourras jamais le rompre. C'est ce lien qui me permet de savoir que tu es mal malgré le fait que tu me certifies que tu vas bien. »
Le Nara ne répondit rien, sachant que sa mère avait raison : « Si ce n'est pas à moi que tu veux parler, je peux le comprendre. Mais parles a quelqu'un d'autre alors. Tu es entouré, Shikamaru. Tu n'es pas seul. La guerre a profondément brisé, comme moi, Temari ou Kurenaï. Mais tu sais ce qui nous brise encore plus ? » Continua la Nara.
La réponse, Shikamaru la connaissait : « Le fait que je suis en train de me détruire à petit feu... » Chuchota-t-il, observant toujours sa tasse.
« Exactement. Et puis, tu crois que tout faire pour se détruire est une vie ? Il faut te ressaisir par tous les moyens Shikamaru. Nous serons là pour t'aider, ne l'oublies pas. »
« Peut-être... Seulement... Seulement je n'ai plus la force de me battre. » Soupira le jeune homme.
« Utilise ma force et celle des personnes que tu aimes pour te battre. Pense à toutes ses personnes qui ont perdu la vie dans cette guerre. Pense à toutes les personnes brisées comme toi. Pense à Amaya, à ton père, à Asuma, à tous ses gens qui sont partis et qui t'aiment. »
« C'est ma faute... » Chuchota Shikamaru en posa sa tasse sur la table devant lui.
« Alors c'est également la mienne. Je suis une ancienne Jonin du village de Konoha, j'aurais pu me battre aux côtés des autres mais je n'ai rien fait. Je me suis contenté de fuir avec les autres membres du clan. Si c'est ta faute, c'est également la faute de tout le monde. »
« Ce sont les ordres qu'on t'a donné... »
« Et on t'a donné l'ordre de fuir, comme tous les autres. Tu ne peux pas changer le passé, mais tu peux créer le futur. Shikamaru, tu es désormais le chef de notre clan. Tu seras de loin le meilleur que le clan ai connu. Tu es un homme important pour le monde ninja, tu feras de grandes choses. C'est toi qui va faire changer les choses. Tu te sens vraiment si coupable que ça ? Alors répare tes erreurs et change ce monde. Tu es un habitant de Konoha et un citoyen du pays du feu. Tu as la volonté du feu, alors ravive là et change ce monde. Reconstruis Konoha pour que tout le monde puisse retrouver son chez soi, forme de futur ninja, deviens hokage et choisi quelqu'un qui t'aidera, réécrit l'histoire de notre monde. Tu as la vie devant toi Shikamaru, ne la gâche pas. Ne gâche pas tous les sacrifices qui ont été faits dans le passé. Vis ta vie la tête haute, mon fils. » Fit Yoshino, observant son fils.
Shikamaru regardait sa mère, les yeux grands ouverts. Il buvait ses paroles pleines de sagesse. Elle avait raison, il le savait parfaitement. Le monde était cruel, mais il était aussi très beau. Malgré toutes les atrocités qu'il s'était passé, il avait la chance d'être encore en vie. Il avait la chance de pouvoir faire changer les choses. Il devait survivre par tous les moyens. Il devait survivre pour éviter aux prochaines générations de vivre ce qu'il avait vécu.
« Excuse-moi Maman, je ne renoncerai plus jamais. Si je meurs, je ne pourrais même plus me souvenir de vous tous... » Dit Shikamaru, laissant les larmes couler le long de ses joues.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Les retours sont très appréciés par les auteurs ;)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top