Chapitre XII : Rencontre

C'est très tôt que Shikamaru fut réveillé par Sakura qui lui apporta de quoi se nourrir pour son petit déjeuner. Sur le plateau que la jeune femme avait déposer sur ses jambes se trouvait un bout de pain avec une pomme et un verre de jus d'orange. Ce n'était clairement pas le genre de déjeuner qu'il aurait pris il y a quelques années auparavant mais aujourd'hui, ça lui suffisait amplement. En fait, il n'avait pas vraiment faim, voire pas du tout. Il était angoissé à l'idée de rencontrer Mikasa.

Shikamaru ne savait pas ce qu'il devait faire. Devait-il la prendre dans ses bras et la câliner comme si de rien était ? Devait-il être celui qui devait faire le premier pas ? Tout cela l'agaçait vraiment. Cependant, il était tout de même enthousiaste à l'idée de la voir enfin. Il attendait ce moment depuis tant d'années, c'était encore bizarre de se dire que ce moment allait arriver dans quelques minutes.

Il termina sa pomme tout en regardant la photo d'Amaya et de Mikasa. Il aurait probablement beaucoup de mal avec Mikasa, surement par rapport au fait qu'Amaya ne soit pas là. Shikamaru avait continué de pleurer une grande partie de la nuit mais il avait fini par s'endormir, trop épuisé. Même s'il voulait continuer de pleurer il n'aurait pas pu ; il n'arrivait plus à faire couler une seule larme. Peut-être avait-il trop pleuré en si peu de temps.

Le fait qu'Amaya soit parti sans qu'il soit à ses côtés le déprimait profondément. En temps que mari, il aurait du être présent auprès de sa femme. Il aurait sûrement préféré qu'elle décède devant lui et qu'il l'accompagne plutôt que de la laisser partir seule. Le Nara aurait probablement mieux accepter le départ éternelle de la jeune femme. Il lui avait toujours dit qu'il l'a rendrait heureuse et qu'il ne les abandonnerait pas. Il avait échoué dans tous les domaines avec elle.

« Bonjour Shikamaru. » Fit la voix de Yoshino qui entra dans la chambre.

Le jeune homme leva la tête vers sa mère et ne réagit pas tout de suite. Il vit par la suite Hinata entrer avec des fleurs à la main suivis d'Ino et Kurenai, qui tenait une petite fille dans ses bras. Le petit groupe s'approcha lentement du lit. Yoshino embrassa le front de son fils et lui caressa sa joue.

« Tu m'as l'air épuisé... » Soupira la femme.

« Je n'ai pas vraiment dormi cette nuit. Je dormirais mieux ce soir. » DIt-elle, faisant un petit sourire pour rassurer sa mère.

« Shikamaru-kun, je suis heureuse que tu sois revenu et que tu sois rétabli. » Dit timidement Hinata. « Je t'ai acheté des fleurs, c'est de ma part et de la part de Gaara aussi. » Continua-t-elle en les mettant dans un vase.

« Merci, Hinata. » Répondit simplement Shikamaru.

Le jeune homme leva la tête vers Ino qui lui souriait puis il dévia son regard vers Kurenai et la petite fille dans ses bras. Il ne voyait pas Temari et Mikasa ; la petite avait changé d'avis ? Le jeune homme soupira légèrement.

« Miraï, ne fait pas la timide. » Dit Kurenai en caressant les cheveux de sa fille.

La petite enfuit son visage dans le cou de sa mère, comme lui le faisait petit. Elle avait des cheveux qui lui arrivait au milieu du dos, et ils étaient légèrement plus clairs que ceux de Kurenai. C'est après quelques secondes que Miraï se décida à tourner la tête vers Shikamaru en silence. Le Nara l'observait en silence, ne sachant pas vraiment quoi faire. Kurenai s'approcha du stratège, tenant toujours Miraï dans ses bras.

« Il ne va pas te manger tu sais. » Sourit Ino, avec un petit rire.

« Je me doutais bien qu'elle ferait sa timide alors qu'elle ne l'est pas du tout. » Lança Kurenai.

Shikamaru vit que la Miraï chuchota quelque chose dans l'oreille de sa mère, probablement gêné. Kurenai fit un petit sourire et chuchota sa réponse dans l'oreille de sa fille. Après un court instant d'hésitation, Miraï tendit les bras vers Shikamaru. Ce dernier sourit légèrement et enleva le plateau qu'il avait sur lui, comme pour montrer à Miraï qu'il était d'accord pour qu'elle vienne dans ses bras.

Kurenai assit Miraï sur le lit qui grimpa sur les jambes du jeune homme pour venir se nicher contre son torse. Shikamaru referma aussitôt ses bras autour d'elle, caressant doucement son dos. Miraï passa ses bras autour du cou de Shikamaru et tourna la tête vers sa mère. Elle avait un grand sourire et les yeux qui brillaient.

« Tu vois Miraï, grand-frère Shikamaru ne t'as pas mangé. » Dit Kurenai, les larmes aux yeux en voyant sa fille heureuse.

« Oui ! » Cria Miraï, tournant la tête vers Shikamaru.

Ce dernier la regardait attentivement. Elle n'avait plus rien du bébé qu'il avait vu naître. Une boule s'installa dans son ventre et il ne savait pas pourquoi.

« Est-ce que tu vas bien ? » Demanda doucement Shikamaru à Miraï.

Cette dernière hocha vivement la tête, toujours avec un grand sourire. Elle était vraiment adorable avec ses petites joues roses et ses beaux yeux rouges tout brillants. Elle ressemblait terriblement à sa mère.

« Maman m'a dit que c'était toi qui deviendrait mon sensei quand je serais plus grande. »

« Oui, ce sera moi. Est-ce que... Est-ce que ça te va que ce soit moi ? » Demanda-t-il.

« Oui ! » Cria à nouveau Miraï. « Et à Mikasa aussi ? »

« Oh... Euh... Je ne sais pas encore. On verra bien. » Dit simplement Shikamaru.

« Mikasa et moi on ne peut pas être séparé ! Mikasa c'est ma meilleure amie et tu es son papa, tu peux être son sensei aussi ! »

« Tu sais, ce n'est pas moi qui décide. »

« Ah bon ? Et pourquoi tu seras mon sensei et pas celui de Mikasa ? »

Shikamaru sourit et posa sa main sur la tête de la fillette : « Parce que ton papa était mon sensei, et qu'il m'a demandé de prendre soin de toi et de t'entrainer pour que tu sois aussi forte que lui. »

« Papa il est né le même jour que Mikasa, c'est maman qui me l'a dit. Papa sera fière de moi, hein maman ! » Dit Miraï en tournant la tête vers sa mère.

« Oui Miraï, papa est fier de toi. » Répondit doucement Kurenai, caressant la joue de Miraï.

A la vue du regard de Kurenai, Shikamaru devina facilement qu'elle n'avait toujours pas vraiment fait le deuil d'Asuma. Rien que de penser à Asuma faisait augmenter la boule au ventre qu'il avait. Qu'était-ce ? De la tristesse ? De l'angoisse ? Des remords ? Des regrets ? Il n'en avait strictement aucune idée, il était perdu.

« J'ai loupé quoi durant ces années ? » Demanda Shikamaru.

« Pas énormément de chose, à vrai dire. Ça n'a jamais été tellement intéressant ce qu'il s'est passé depuis la guerre. » Dit Yoshino, la tête baissée.

« Il doit bien y avoir des bonnes nouvelles... »

« Figure-toi que Choji a une petite amie. » Lança Ino avec un grand sourire au visage.

« Choji ? Tu es sûr qu'on parle du même Choji ? »

« Le seul et l'unique. Elle s'appelle Karui, elle vient du village de Kumo. Choji m'a dit que dès qu'il serait autorisé à sortir du village de Kumo, il viendrait nous voir et nous présenter sa petite-amie. »

Shikamaru était vraiment heureux pour son ami. Il se rappelait de toutes les fois où les femmes le regardaient avec dégoût à cause de son poids. Il avait enfin trouvait une femme qui l'aimait. Si l'Akimichi était heureux, alors Shikamaru l'était aussi.

« Et toi Ino ? »

« Oh moi... Hum... Disons que... » Bégaya la blonde.

« Grande-soeur Ino ! Ne fais pas la timide ! » Rigola Miraï d'un rire cristallin.

« Tu es bien culotté de me dire ça toi. » Fit Ino en rigolant également. « Je fréquente Sai depuis quelques mois maintenant. » Dit-elle.

« Et il va bien ? »

« Disons qu'il aime passer ses journées au lit... Il est très rassuré que tu sois là, mais il ne se sent pas encore prêt à sortir. » Dit calmement Ino.

Shikamaru sourit ; il savait très bien l'attirance que sa meilleure amie avait pour Sai, et il était heureux de les savoir ensemble. Son regard se posa sur Hinata. Lui aussi savait très bien qu'Hinata avait toujours aimé Naruto. En fait, le seul à ne jamais l'avoir remarqué, c'était Naruto lui-même. La jeune femme devait être profondément détruite sachant que l'homme qu'elle aimait depuis toute petite était mort. Il l'a comprenait parfaitement...

« Shikamaru-kun... Ne te sens pas responsable pour tout ce qu'il s'est passé. » Commença Hinata. « Kiba, Shino, Neji... Naruto... ils se sont tous battus pour nous sauver. Ils savaient à quoi s'attendre, comme nous tous. Ne te sens pas responsable pour toutes les victimes de cette guerre, nous ne sommes pas responsables de cela. » Continua-t-elle, la voix tremblante.

« Je suis quand même désolé. »

La jeune femme ne répondit pas, probablement car elle ne savait pas vraiment quoi lui dire. Yoshino se leva et s'approcha de la jeune Hyûga pour la prendre dans ses bras. Shikamaru fut d'abord surpris mais après avoir réfléchi un peu, il se dit qu'elles devaient toutes être soudées dans ces moments de crises.

« Tu vas pouvoir assister au premier mariage qui va bientôt avoir lieu. » Dit Ino, comme pour essayer de détendre l'atmosphère.

Un mariage ? Instinctivement, il repensa à son mariage avec Amaya et rejeta immédiatement ses pensées, ne voulant pas montrer sa tristesse. Qui pouvait donc se marier ? Ino et Sai ? Ou Choji et cette Karui ?

« Qui va se marier ? »

« Moi. » Dit Hinata, se séparant de l'emprise de Yoshino.

Shikamaru fronça les sourcils ; avec qui Hyûga Hinata pouvait bien se marier si ce n'était pas avec Naruto ? Il était assez confus dans sa tête. Avait-elle fait une rencontre au village de Suna ?

« Et je peux savoir qui est le marié ? »

« Gaara. »

Le Nara ouvrit la bouche, complètement surpris. Gaara et Hinata ? Sérieusement ? Le Kazekage et la princesse au Biakugan ? Il était complètement abasourdi. Comment Gaara et Hinata étaient-ils venus devenir fiancés ? Il avait dû louper tellement de chose.

« Comment ? » Demanda-t-il, perplexe.

« Le conseil de Suna n'arrêtait pas d'insister sur le fait que Gaara devait se marier pour faire un héritier au titre de Kazekage. Gaara a rejeté toutes les propositions que plusieurs femmes ont faites. J'ai proposé à Gaara de l'épouser et il a accepté avec beaucoup de mal. »

« Tu es sûr que c'est ce que tu veux, Hinata ? Je pensais que tu aimais Naruto... »

« C'est vrai, j'aimais Naruto. Et je l'aimerais probablement toute ma vie, mais je dois aussi me marier en tant que chef du clan Hyûga. Gaara et moi nous entendons très bien et je tiens réellement à lui et inversement. Je pense que Naruto aurait voulu que chacun de nous continue sa vie et continue d'être heureux. Je suis sûr que Gaara peut me rendre heureuse. »

« C'est Gaara tout de même... »

« Gaara n'est plus l'homme froid qu'il a toujours fait paraître. » Dit Hinata sur un ton sérieux. « Comme toi, il est détruit par la guerre. Cette nuit, il n'a fait que pleurer son frère, Naruto et toutes les victimes de cette guerre. Chaque jour, il espère qu'on lui dise que Lee va enfin sortir de l'hôpital. Chaque jour, il se maudit d'avoir été impuissant face à cette catastrophe. Chaque jour, il espère que d'autres comme toi reviennent. Il est humain, il a des sentiments aussi. Il n'a plus rien à voir avec celui qu'on a toujours connu. Aujourd'hui c'est un homme brisé qui ne montre pas sa faiblesse devant les autres. Mais crois moi que lorsque je suis seule avec lui, c'est l'homme le plus gentil et attentionné que je connaisse. » Continua-t-elle, énervée.

Shikamaru n'en revenait pas ; c'était la première fois qu'il voyait Hinata dans un tel état, et il était presque sûr que si elle avait actionné son Biakugan, il aurait eu peur d'elle. C'est là qu'il se rendit compte que la guerre en avait détruit plus d'un, même un homme fort et froid comme Gaara et une femme aussi calme et douce qu'Hinata.

« Je... Je te demande pardon. » Dit simplement Shikamaru, resserrant un peu plus Miraï contre lui comme pour se consoler.

« C'est moi qui suis désolé, Shikamaru. Je suis à cran en ce moment, je n'aurais pas dû m'énerver contre toi. Pardonne-moi. Gaara et moi serions très heureux que tu viennes à notre mariage. Si tu ne viens pas nous comprendrions tout à fait. »

« Je serais là. » Dit simplement Shikamaru. « Mais au fait, Temari et Mikasa ne sont pas venues ? »

« Mikasa ne s'est pas senti bien dans le couloir, Temari l'a amené prendre l'air. Elle doit sûrement être angoissée à l'idée de te voir. » Expliqua Yoshino.

« Je vois. »

« Sakura nous a dit qu'elle voulait te faire sortir demain, c'est une bonne nouvelle. »

« Oui ! Demain on ira manger des dangos avec Mikasa, hein grand-frère Shikamaru ? »

« Miraï, doucement. Ton grand-frère Shikamaru aura surement envie d'être un peu seul avec Mikasa, tu ne crois pas ? » Fit Kurenai.

« Oh... Alors une prochaine fois ? »

« Promis. » Dit le jeune homme.

« On devrait te laisser, Temari va sûrement arriver avec Mikasa, ça sera sûrement mieux que vous soyez juste tous les trois. » Remarqua Yoshino.

Miraï fit un bisou sur la joue du jeune homme et tendit à nouveau les bras pour que sa mère la prenne dans ses bras. Les quatre femmes et la fillette sortirent de la chambre en silence, n'oubliant pas de rappeler à Shikamaru qu'il devait se reposer. Il sourit et les regarda partir en silence. Ino, qui était la dernière à sortir, laissa la porte ouverte.

A l'extérieur de la chambre, Shikamaru entendit ce qu'il supposa être des sanglots. Il se redressa un peu en voyant Temari entrer dans la chambre et s'arrêter pour s'accroupir devant la porte. C'était Mikasa qui pleurait dans le couloir.

« Mikasa, arrête d'angoisser ça va aller. » Fit Temari d'une voix rassurante.

La jeune femme tourna la tête vers Shikamaru qui fronçait les sourcils : « Excuse moi pour le retard, Shikamaru. Elle a fait une crise d'angoisse en venant et je pensais qu'en allant marcher un peu dehors ça la calmerait. »

« Ce n'est rien. » Répondit-il.

« Tu vois Mikasa, papa t'attend. Sèches tes larmes, ça va bien se passer. » Dit-elle en essuyant les larmes de Mikasa.

« Papa... » Fit la petite fille en continuant de pleurer.

« Oui, papa est là. Entre. » Lança Temari.

Shikamaru vit soudain une petite tête brune passer sa tête dans la chambre. Le visage de Mikasa était inondé de larmes, et cette image de sa fille qui pleure à cause de lui donna envie de pleurer aussi. Shikamaru sourit à la petite fille, comme pour lui montra que tout allait bien et qu'il était là.

« Tu ne veux pas venir ? » Demanda timidement Shikamaru, ne sachant pas vraiment quoi dire pour rassurer sa fille.

Mikasa entra en trombe dans la chambre et courut vers le lit de Shikamaru. Ce dernier s'abaissa pour porter l'enfant et la mettre contre lui. Mikasa se serra aussi fort qu'elle le put et explosa en sanglot dans le cou de Shikamaru. C'est à ce moment-là que Shikamaru s'autorisa à pleurer aussi. Sa fille était enfin à ses côtés. Il ferma les yeux et profita de ce moment.

Shikamaru s'empressa d'embrasser le front de son enfant et de caresser ses beaux cheveux bruns. Il n'en croyait toujours pas ses yeux ; sa fille, sa chair, son sang, sa fierté, le fruit de son amour avec Amaya était bel et bien là, dans ses bras, en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Ce moment était clairement le plus beau de sa vie. Il était heureux, personne ne pouvait lui enlever son bonheur. Il oubliait tout, il n'y avait que sa fille dans ses bras qui comptait.

« Je suis la Mikasa, pour de bon. Je resterais avec toi, d'accord ? Je ne vais plus partir. » Chuchota Shikamaru à l'oreille de Mikasa pour la rassurer.

La fillette retira son visage du cou de Shikamaru qui était maintenant trempé. Il essuya les larmes sur les joues de sa fille en observa attentivement son visage. Elle était encore plus belle que sur la photo. Il fit un petit sourire attendrissant à Mikasa qui plongea à nouveau son visage dans le cou du Nara.

Ce dernier sourit et posa son regard sur Temari et vit quelque chose qu'il n'avait encore jamais vu ; Temari était en train de pleurer. Elle devait être touchée par cette rencontre entre père et fille. Shikamaru observa Temari et lui sourit ; il lui serait reconnaissant toute sa vie d'avoir pris soin de Amaya et surtout de Mikasa.

Mikasa se redressa et renifla péniblement en frottant ses yeux humides. Shikamaru l'aida en essuyant les nouvelles larmes qui étaient apparues sur les pommettes de la petite fille. Elle continua de sangloter un moment, mais plus aucune larmes de couler maintenant. Shikamaru regarda Mikasa avec fierté ; il était fier d'être papa.

« Maman Temari... Pourquoi tu pleures ? » Demanda Mikasa une fois plus ou moins calmé.

« Parce que je suis heureuse, Mikasa. » Dit-elle simplement avec un sourire. « Tout comme papa. »

La jeune Nara posa ses petites mains sur les joues de son père et essuya les larmes qui perlaient sur le visage du stratège. Ce dernier sourit puis fit signe à Temari de se rapprocher. Elle s'exécuta en s'asseyant sur le lit.

« Mikasa, je t'ai déjà dit qu'il faut que tu commences à m'appeler juste Temari... » Dit cette dernière après s'être mouché.

« Mais... Pourquoi ? Tu es maman Temari... » Mikasa se tourna vers Shikamaru. « J'ai droit de l'appeler Maman Temari ? » Demanda-t-elle.

« Pourquoi ça te dérange tant, Temari ? C'est à cause d'Amaya ? » Demanda le jeune homme.

« Ça me gêne, surtout devant toi. »

« Ne changez pas vos habitudes pour moi, ça ne me dérange pas. » Répondit-il.

Mikasa fit un grand sourire et Shikamaru le regarda faire ; ce sourire, c'était exactement le même que celui d'Amaya. Le stratège attrapa la petite main de Mikasa sans rien dire en la caressant doucement.

« Papa, tu rentres quand à la maison ? »

Shikamaru ne sut pas vraiment quoi répondre à cela. C'est vrai, il n'avait nulle part où loger. Il allait probablement vivre chez sa mère, prenant Mikasa de temps en temps.

« Je sors de l'hôpital demain. Mais tu sais, je n'ai pas vraiment de maison pour le moment. »

« Bas si ! Chez maman Temari ! » Dit la petite fille, d'une voix innocente.

Shikamaru tourna subitement la tête vers la jeune femme : « Je ne vais pas me ramener chez toi... »

« Elle a besoin de toi constamment, tu es son père. Mais elle a aussi besoin de moi en tant que figure maternelle. Tu peux venir habiter chez moi le temps que l'on trouve un bon équilibre. »

Il ne répondit pas et enfouit son visage dans le cou de sa fille. Maintenant qu'elle était là, il voulait qu'elle reste dans ses bras toute sa vie. Il voulait que ce moment dure éternellement.

C'est à ce moment que Mikasa commença à parler, racontant toutes sortes de choses à son père. Shikamaru l'écoutait attentivement, ne voulait rien louper de toutes les informations que Mikasa lui donnait. Elle parla de Yoshino, de Kurenai, de Miraï, d'Ino et aussi des choses qu'elle aimait. Il avait appris que la petite fille avait approximativement les mêmes goûts que lui. Elle avait été fière de compter jusqu'à cent toute seule. Il ne savait pas si c'était normal pour un enfant de trois ans et demi de savoir compter jusqu'à cent, mais il était vraiment fier d'elle.

Temari avait raison ; elle était bavarde, elle tenait ça de sa mère. Lui n'était vraiment pas bavard, il aimait être seul, au calme pour pouvoir réfléchir et dormir.

« Papa, tu peux me parler de maman ? » Demanda la petite fille en souriant.

« Mikasa ! On avait dit de ne pas parler de ça pour le moment. » Dit Temari d'un ton strict.

« Mais... »

« Temari, ça va. » Rassura Shikamaru. « Je peux lui parler d'Amaya, ça me fera peut-être du bien. »

« Elle était belle maman ? » Demanda la fillette.

« Très belle. C'était la plus belle de toutes les femmes. »

« Du monde ? »

« Oui. »

« Mais maman Temari aussi est belle. »

« Je... N'est pas dit le contraire. » Dit Shikamaru, une pointe de gêne dans la voix. « C'est différent, tu vois. A mes yeux, la plus belle femmes c'était ta maman parce que je l'aime. Temari est belle aussi, mais ce n'est que mon ami. »

« Et maman elle te criait dessus ? Maman Temari me crie dessus quand je fais une bêtise... »

« Très souvent, surtout quand je ne voulais pas sortir du lit le matin. Et moi aussi ma maman me criait dessus quand j'étais petit, je faisais beaucoup de bêtises. »

« Moi aussi je veux faire des bêtises ! Comme papa ! » Rigola Mikasa.

« Sur ce plan-là, ton père n'est pas un exemple à prendre. Tu te rappelle ce que mamie t'as dit ? »

La fillette arrêta immédiatement de rire et s'accrocha à Shikamaru. Ce dernier sourit ; il savait parfaitement ce que Yoshino lui avait dit. Lorsqu'il faisait des bêtises étant petit, sa mère se transformait en véritable diable, et ce n'était pas beau à voir. Shikamaru sourit légèrement câlinant l'enfant dans ses bras. Temari rigola légèrement en voyant la réaction de Mikasa.

« Tonton Gaara a dit qu'elle disait ça pour me faire peur ! » Dit Mikasa comme pour se rassurer.

« Tonton Gaara ? » Répéta-t-il en levant un sourcil.

« Oui ! Tu le connais pas ? C'est le chef du village et c'est le petit frère de maman Temari et c'est l'amoureux de grande-soeur Hinata. Mamie aime beaucoup tonton Gaara. »

« Il est gentil avec toi ? »

« Oui, très gentil ! C'est le plus gentil de tous les tontons du monde ! »

« Alors c'est le principal. »

Mikasa finit par s'allonger sur son père pour s'endormir. Elle devait être épuisée par toutes ses émotions et ses larmes coulées. Il passa sa main dans la chevelure brune de sa fille.

« Tu as un problème avec mon petit frère, Shikamaru ? » Demanda plutôt sèchement Temari.

« Quoi ? Mais pas du tout. C'est juste que je suis plutôt surpris de savoir qu'il est l'oncle de Mikasa. Je viens d'apprendre aussi qu'il allait se marier avec Hinata, il faut que je digère tout ça. »

« Moi aussi ça m'a fait un choc au début. Il m'a garanti que c'était ce qu'il voulait, et qu'ici, il pourrait prendre soin d'Hinata. Une grande partie du clan n'est plus en vie, et elle a perdu son père, ses deux coéquipiers et Neji. Je n'ai jamais vu Gaara aussi gentil avec quelqu'un. Il veille à ce qu'elle ne manque de rien et se plie littéralement en quatre pour elle. D'ailleurs, il fait la même chose pour ta mère. Heureusement qu'elle est là parce que je pense qu'on aurait tout perdu pied. Elle est d'un grand soutient pour nous tous, c'est une femme admirable. Elle est un peu une maman pour nous tous. » Dit Temari en regardant le sol.

« J'espère que ma mère ne vous a pas trop fait peur, c'est une vraie furie des fois. » Fit Shikamaru, essayent de détendre l'atmosphère.

« Gaara en a fait beaucoup les frais au début de la guerre. Lorsqu'il est rentré au village avec très peu de ninjas, il a vraiment dérapé tu sais. Il a voulu mettre fin à ses jours et ce jour-là, ta mère lui à mit la gifle de sa vie. Il avait une horrible marque rouge sur la joue pendant presque une semaine. Elle m'a giflé plusieurs fois aussi, histoire de me remettre les idées en place. J'aurais aimé avoir une mère comme la tienne durant toute mon enfance et adolescence... »

« Au moins, tu comprends enfin pourquoi j'ai toujours eu autant de mal avec les femmes. »

« En tout cas, tu n'as pas intérêt à déraper devant ta mère, parce que je pense que ce ne sera pas qu'une gifle pour toi. » Dit-elle avec un petit sourire.

C'est vrai que de ce côté là, il allait devoir faire attention. Shikamaru était presque sûr qu'il allait faire des bêtises une fois qu'il serait seul en dehors de l'hôpital. Il devrait montrer à Mikasa qu'il allait bien, il ne voulait pas qu'elle soit mal pour lui.

« Oh fait... tu te souviens de la naissance de Miraï ? Quand on est allé chercher des chips ? Tu m'as que tu n'étais pas le genre de femme à devenir maman. Ça te fais quoi de l'être alors que tu ne le voulait pas ? » Demanda Shikamaru.

« Ça m'est tombé dessus sans vraiment que je m'y attende, tu sais. J'ai eu beaucoup de mal à m'adapter et plus d'une fois j'ai craqué parce qu'elle ne faisait pas ses nuits ou qu'elle ne faisait que pleurer. Je n'y voyais pas vraiment d'avantage au début. Ce n'est que quand elle a commencé à rigoler, à faire des sourires et à gazouiller que j'ai vraiment commencé à prendre mon rôle au sérieux. Finalement, ce n'est pas si mal d'être une mère adoptive. Le seul truc que je regrette c'est que... c'est que ce n'est pas moi qui l'ai porté. » Fit-elle avant de soupirer.

« Un jour tu pourras peut-être... hum... avoir un enfant avec quelqu'un... » Dit Shikamaru, gêné.

« Tu es gêné, pleurnichard ? »

« Absolument pas, femme galère. »

Temari fit un petit ricanement avant de continuer : « De toute façon, je n'ai pas pour projet de me marier, je ne peux pas me le permettre avec Mikasa. »

« Elle comprendra... »

« Peut-être, mais ce n'est pas ce dont j'ai envie. Tu voudras aller voir Lee demain en sortant de l'hôpital ? Je t'attendrais en dehors avec Mikasa, je ne veux surtout pas qu'elle le voit dans un tel état. »

« Il est comment ? »

« Complètement brûlé et il a des bandages partout. Elle est encore jeune pour voir quelqu'un comme ça. » Dit-elle en se levant. « Je vais te laisser avec Mikasa, j'ai une course à faire. Tu vas pouvoir te reposer un peu. A tout à l'heure. » Lança-t-elle en s'approchant de la porte.

« Attends, Temari. »

Cette dernière se retourna vers le jeune homme en fronçant les sourcils : « Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Merci pour tout. »

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