Chapitre 2 : Défaillant 1/1

La nuit avait été agitée. Je n'avais pas cessé de me réveiller en sursaut après des cauchemars glaçants dont je ne me souvenais pas au réveil... ne restait qu'un profond sentiment de terreur et d'insécurité comme trace de ces rêves noirs.

Je ne mettais pas longtemps à me rendormir, cependant ce n'était que pour enchaîner un énième cauchemar... Et ainsi de suite jusqu'au lever du jour.

Quand les premiers rayons du soleil m'étaient apparut, je me lever pour le regarder se lever à travers la fenêtre. Ça avait son petit charme, ce moment de calme avant la longue journée qui allait – probablement – m'attendre.

Au bout d'un moment, j'avais ressenti le besoin de me laver, de me changer. C'était une question d'hygiène, de confort personnel, mais aussi un laps de temps durant lequel j'avais les idées plus claires... Donc, je pourrais faire un point sur la situation.

Une fois déshabillé, l'eau chaude caressa ma peau avec douceur, ce qui me fit lâcher un profond soupire d'aise... Mes muscles endoloris et encore un peu crispés se relâchèrent doucement, je me sentais presque serein, en sécurité, comme dans un cocon.

Ce moment plaisant ne dura pas longtemps... Mes pensées m'assaillirent à nouveau ; j'avais fui ma Meute et mon Territoire depuis un peu moins de deux jours, après avoir défié mon frère, qui m'avait condamné à mort...  Et bon sang, je ne comprenais toujours pas ce qu'il s'était passé ! J'avais beau tourner et retourner ça dans ma tête, essayer de me souvenir du moindre détail, je n'avais pas le moindre début d'explication.

Même si depuis mon arrivée, je me sentais un peu mieux, un peu plus en sécurité, je n'étais pas naïf au point de totalement relâcher ma vigilance. Nulle part sur cette terre je ne serais en sécurité, peu importe ce qu'on me dirait...

Luther n'était pas du genre à laisser filer une occasion d'assurer aux autres qu'il était le Chef... Et surtout pas si cela me concernait. Et il connaissait beaucoup trop de monde dans ce pays pour que je lui échappe bien longtemps.

Notre Meute était connue dans tout le pays, le continent, voire le monde, même... Il n'y avait qu'une seule institut au monde qui traitait la Défaillance des Lycanthropes, et c'était ma Meute qui l'avait créée et la gérait.

Forcément, Luther était connu et respecté par tous, il avait un carnet d'adresses conséquent, de toutes ses Meutes qui avaient un jour fait appel à l'Institut pour gérer une Défaillance d'un ou plusieurs membre...

Et puis, nous étions facilement reconnaissables à notre poil blanc, plus long que la moyenne. C'était plutôt rare dans cette zone géographique, en plein milieu de l'Europe...

N'importe quel Chef de Meute, qu'il soit lié ou non à Luther, découvrirait rapidement que j'étais son frère, qu'il me cherchait, qu'il voulait me tuer. Son réseau ressemblait à une espèce de toile d'araignée, et il était difficile – voire impossible – de s'y faufiler sans donner l'alerte...

Je me pensais fou de l'avoir défié... Comme si j'avais la moindre chance de m'en tirer, que ce soit en l'affrontant ou en le fuyant !

En sortant de la cabine de douche, je croisais mon reflet dans le miroir couvert de buée. D'un geste de la main, je l'essuyais, pour mieux me regarder.

Franchement, comment moi, avec ma carrure de Bêta moyen, je pouvais rivaliser avec un Alpha aussi bien portant que lui ? Sérieusement ? Comment même imaginer que je sois encore en vie, après la bagarre qui avait dû précéder ma perte de conscience... ?

J'avais le teint pâle, les joues un peu creuses, des cernes et le regard piteux, comme si ça ne suffisait pas déjà.

Une pensée me traversait l'esprit soudainement : et si Luther était ? S'il était en route pour venir ici, à quelques kilomètres de moi à peine ?

Il savait que Max était la seule et unique personne que je connaissais en dehors de ma Meute... La seule personne susceptible de m'aider. Et il devait savoir où il vivait, encore avoir ses coordonnées – et s'il l'avait appelé et qu'il lui ait suggéré de venir ici directement ?

Je secouais la tête pour chasser ses pensées trop éprouvantes pour mes nerfs et mon estomac.

Peut-être que Luther ne penserait pas à Max. Peut-être qu'il avait oublié. Peut-être qu'il pensait que je l'avais oublié. Peut-être qu'il ne me pensait pas capable de venir ici tout seul. Peut-être... Peut-être.

Pour tenter de chasser l'angoisse, je retrouvais la chambre, cherchant dans la commode de quoi m'habiller.

Il y avait des hauts, des bas et des sous-vêtements de toutes les tailles, dans des tons neutres unis. Des couleurs neutres, des coupes simples, confortables – ce qui devait être la seule chose que je voulais vraiment.

J'avais l'habitude de porter un style de vêtement plus « pratique » qu'« à la mode » ou « confortable », étant donné que je passais plus de temps à l'extérieur qu'à l'intérieur... Des vêtements qu'on qualifiait « de randonnées » usuellement, c'était notre « style » vestimentaire habituel.

Ça pouvait sembler idiot, mais c'était la première fois de ma vie que je mettais un jean. Il n'avait rien d'extraordinaire, mais c'était agréable à porter... Pareil pour les baskets de ville que j'avais trouvées dans le dernier tiroir de la commode – ma première paire officielle.

Une fois habillé, je regardais la vie de la Meute à travers la fenêtre. Parmi les maisons type chalets qui s'éparpillaient, il y avait la maison du Chef de Meute. La plus grande, la plus impressionnante.

Entre les maisons, quelques Lycans adultes s'affairaient, quand la plupart des maisons s'étaient éveillées pendant que je prenais ma douche...

Les adultes devaient se préparer à aller travailler, les Louveteaux pour l'école, et moi, normalement, je devrais être en train de terminer mon petit-déjeuner, éviter de croiser Luther, et trouver son Second qui me donnait toujours une liste de choses à faire longue comme le bras.

Cependant, aujourd'hui, c'était la première fois de ma vie que je n'avais rien à faire. Strictement rien. À part me reposer, peut-être.

Ça me faisait tout drôle, ce n'était pas dans mes habitudes, ce n'était pas comme ça qu'on m'avait élevé, ce n'était pas normal. Rien de tout ce qui allait se passer aujourd'hui ne serait normal pour moi.

Tous ces changements, ces choses inconnues, ça généraient du stress, ça m'empêchait de me détendre, de recharger mes batteries.



🌕🐺🌕🐺🌕



On me tira de mes pensées en frappant à la porte. Je ne m'attendais pas à ce qu'on vienne me voir si tôt... Mais après tout, Rick devait surveiller mon état, alors pourquoi pas ?

La porte s'ouvrit avec douceur et j'avais eu la surprise de voir Danny me sourire :

– J'ai vu de la lumière, je me suis dit que tu étais réveillé...

– Oh, oui, je... J'arrivais plus à dormir.

– Rick est encore au lit, mais si tu veux prendre ton petit-déjeuner avec nous, il n'y a pas de problème.

– V-Vraiment ?

Manger à la table d'un Chef de Meute, sous son toit, ce n'était pas rien. C'était un grand honneur, une profonde marque de respect – surtout si on n'était pas de sa famille ou un membre respecté de la Meute.

Ça me faisait tout drôle d'être invité, moi qui avais débarqué ici il y a quelques heures, et n'étais qu'un Bêta (presque) inconnu...

Puis, même si mon frère était Chef de Meute, j'étais rarement invité à sa table. Il préférait prendre ses repas en compagnie de son Second et des Mâles Alphas les plus influents... Au fond, ça m'allait aussi ; je mangeais chez mon parrain, régulièrement ses fils nous rejoignaient, et j'avais (presque) l'impression, l'espace de quelques instants, d'avoir à nouveau une famille normale...

C'était tout intimidé que j'avais pénétré dans la maison, suivis de Danny. Mon regard étudiait partout pour appréhender au mieux l'espace. Ça sentait l'Alpha, les inconnus, et je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur. Danny n'avait rien dit et m'avait laissé prendre mon temps dans le couloir qui menait à la cuisine.

Edward était en plein petit-déjeuner, il m'avait souri quand il m'avait vu, ce qui m'avait un peu aidé à me détendre... La table était pleine de choses à manger, Danny m'avait encouragé à me servir, ce que j'avais fait. Je devais reprendre des forces et cela passait par là aussi.

– Tu as l'air en forme, vu l'état dans lequel tu es arrivé, nota Edward en se servant du café, Dan va rester ici aujourd'hui, si tu as besoin de quelque chose, tu vois avec lui, d'accord ?

Un petit « oui » franchit mes lèvres, je me sentais horriblement mal à l'aise face à deux Alphas que je ne connaissais pas... Même si Edward ressemblait à Max, ce n'était pas lui. Ce n'était pas son odeur, même si ça y ressemblait.

Edward finit par nous quitter, indiquant qu'il en aurait pour la journée, qu'il rentrerait sans doute tard, que Danny devait absolument avoir Max ou Kaeden au téléphone au plus vite. Le Second n'avait répondu que par un hochement de tête, réceptionna un baiser furtif sur les lèvres, avant de suivre son Uni du regard jusqu'à entendre la porte d'entrée claquer.

Je trouvais ça mignon et ça m'avait fait sourire, une espèce de sourire idiot que j'avais effacé rapidement.


J'avais l'esprit un peu plus serein une fois l'estomac plein. C'était étrange, j'avais l'impression d'être plus fort... Plus assuré. Et c'était bien la première fois que je me sentais ainsi après avoir mangé... C'était probablement l'effet que ça faisait de se remplir l'estomac quand on avait très faim – du moins, ce fut la réflexion que je m'étais faite.

Danny était silencieux depuis le début du repas, il ne disait rien, sans pour autant paraître fâché. Luther aussi était toujours peu loquace, mais lui avait toujours l'air contrarié.

– Est-ce que tu préfères te reposer encore un peu ou faire un petit tour, pour prendre l'air ? Tu n'as rien à craindre dans la forêt, nous sommes la seule Meute à des kilomètres à la ronde...

– Je voudrais parler à Max, lâchais-je sans même réfléchir, juste pour... Si jamais Luther l'appelle et que...

Il prit une voix plus douce, plus rassurante, bien conscient que j'étais encore totalement sur le qui-vive à cause du stress.

– Il ne risque pas de lui dire que tu es ici, me rassura-t-il. Ed et moi on a simplement dit qu'il devait rappeler dès que possible... Donc même si Luther l'appelle, que Max – par miracle – décroche de suite et écoute ce qu'il a à dire, il ne peut pas vendre la mèche... De toute façon, il y a peu de chance pour qu'il décroche son téléphone si Luther l'appelle.

– C-Comment ça ? Pourquoi ?

– Max et ton frère sont en froid depuis des années...

Ce que Luther s'était bien gardé de préciser, bien évidemment !

Ça me faisait me sentir drôle de l'apprendre. Je me souvenais bien que Max et Luther étaient ensemble à un moment, qu'ils étaient proches et passaient beaucoup de temps ensemble... Forcément, nous vivions sous le même toit et sa chambre était juste à côté de celle de Luther.

À cette époque, j'étais trop jeune pour comprendre ce que ça voulait réellement signifier, leur attitude l'un vis-à-vis de l'autre, et Père avait eu tout le mal du monde à me trouver une explication compréhensible pour mon âge...

Mais avec le temps, et Luther enchaînant les partenaires, j'avais fini par comprendre.

Max avait été son premier ami, son presque frère, puis son premier amant – et même si Luther refusait de l'avouer, j'étais persuadé que Max ne le laissait pas autant de glace que ce qu'il voulait faire croire... Même des années après.

Une fois stabilisé, Max était parti de chez nous, c'était ainsi que les choses se passaient. Père m'avait simplement dit qu'il devait rentrer chez lui, comme tous les patients de notre Institut, et ce bien qu'il ait plus été un membre de notre famille.

Personne ne m'avait réellement expliqué ce qu'il s'était passé – et jusqu'à présent, je ne m'étais pas posé de trop de questions.

J'aurais sans doute dû...

– A-Alors je... je vais lui rappeler des mauvais souvenirs... Et il ne va jamais m'aider...

– Ça ne fonctionne pas comme ça, Oliver. Je suis sûr que Max sera content de te revoir, même si les circonstances ne sont pas les meilleures qu'il soit... Et quoi qu'il se passe, Eddy et moi on va t'aider, d'accord ?

Je ne savais pas si j'avais la gorge nouée par le stress ou la reconnaissance. En tout cas, je me sentais encore plus nerveux de revoir Max qu'avant.

Un nouveau silence s'installa.

Après quelques instants de réflexion, pour trouver les mots, j'avais fini par lever le regard vers lui, Danny me toisa avec un drôle d'air, surpris et intrigué à la fois :

– Il y a... Quelque chose que je dois t'avouer avant que...

Le timing n'aurait pas pu être aussi (im)parfait que cela... Je fus coupé par la sonnerie de son téléphone. Il s'était jeté dessus dès qu'il avait vu le prénom de Max s'afficher.

– M-Max ! Enfin ! Bon sang, on essaye de te joindre depuis hier soir...

« – Je sais, j'ai vu... »

J'entendais sa voix grave à travers l'appareil, ce qui m'avait permis de suivre la conversation.

« – Excuse-moi, j'étais surbooké et je suis rentré tard... Kaeden aussi, ce n'était pas vraiment le moment... Mais j'ai un peu le temps là, qu'est-ce qu'il se passe ? »

– Et bien...Tu as de la visite.

« – De la visite ? »

Danny n'attendit pas qu'il réponde pour me tendre son smartphone dernière génération.

Après un signe de tête et un sourire encourageant, il quitta la cuisine, me laissant seul au téléphone.

Qu'est-ce que je devais dire ? Par où commencer, déjà ? « Salut, Max, c'est Oli, tu sais, le petit frère du type que tu détestes, qui débarque chez toi sans prévenir avec un problème que même un Chef de Meute aurait du mal à régler » ... ?

– M-Max, je... Je pensais que tu étais rentré chez toi et je... Je ne savais pas où aller, à qui demander de l'aide...

Cela lui prit plusieurs secondes avant de me reconnaître :

« – Oliver ? Bon sang, c'est toi ? Mais qu'est-ce que tu... »

– Je... J'ai eu un souci avec Luther, un gros souci, et je... Il a Hurlé la Mise à Mort.

Gros blanc.

J'aurais peut-être dû amener ça différemment, mais je ne voyais pas trop comment dire ça autrement...

« – Oh, bon sang... Tu es sûr que c'était bien ça ? Que c'était bien toi le concerné ? »

– Je... Je ne vois pas pour qui d'autre ça aurait pu être. Quand je me suis enfui, il m'a poursuivi, j'ai dû prendre le train, puis je suis arrivé en ville, j'ai dû prendre le bus, puis un autre et... Et je... Je ne savais pas où aller...

Et puis, ça couvait depuis un moment. Luther n'était pas ce qu'on pourrait appeler un grand-frère modèle. Au contraire. C'était un maniaque du contrôle, une espèce de tyran autoritaire, quelqu'un qu'on mettait facilement en colère et dont les foudres étaient vraiment à redouter...

Depuis tout petit, j'avais peur de lui. Parce qu'il était plus grand et qu'il en profitait bien, mais aussi de ses réactions parfois brutales, de ses réflexions acerbes, de son regard tranchant... Et c'était d'autant plus invivable depuis que notre père était mort.

« – J'ai appris pour ton père, murmura Max, je voulais venir à l'enterrement, mais... J'avais des examens importants. »

– Je sais, il n'aurait pas voulu que tu rates tes études...

« – J'imagine que Luther n'a pas changé son attitude avec toi. »

– Non.

Et il était très bien placé pour savoir ce que cela voulait dire, puisqu'il avait vécu plusieurs années avec nous...

Dès qu'il avait l'occasion de me faire peur, de m'ordonner des choses, de ruiner mon humeur ou de me rabaisser, Luther en profitait. Max le savait très bien. Si mon frère prenait la peine d'attendre que Père ait le dos tourné, il se ne gênait pas devant Max.

Avant, quand notre père était en vie, il le remettait à sa place, en tant que Chef de famille, tout comme mon parrain, qui était son Second. Sauf que maintenant, il ne restait que mon parrain, de moins en moins capable de lui tenir tête à cause de son âge.

Et moi... Qu'est-ce que je pouvais faire ? Luther était mon aîné, mais également mon Chef de Meute, l'Alpha de la maison – je n'avais plus que lui au monde.

– Je ne savais pas où aller, soufflais-je alors, Père m'avait expliqué où étais ta Meute, je ne sais même pas comment j'ai fait pour retenir ça toutes ses années...

« – T'as bien fait, ne t'en fais pas... Eddy va bien s'occuper de toi, tu peux lui faire confiance, comme à moi... Je viendrais te voir dès que possible, je te le promets. »

Un petit temps silencieux s'écoula, avant que je pose la question qui me brûlait les lèvres depuis trop longtemps :

– Est-ce que... Est-ce que tu es parti à cause de... La Défaillance ?

« – Je ne sais pas trop, dit-il sobrement, j'étais plutôt stable à cette époque, et mon père est mort juste avant que je finisse mes derniers examens... On avait tous convenu que je rentrerais pour devenir Second et... finalement, Eddy voyait plus Danny dans ce rôle – et c'est très bien ainsi. »

– Je vois... Alors tu... Tu es plutôt stable ?

« – Ça m'arrive de perdre le contrôle parfois, mais ma Bête est plus intéressée par Kaeden que par autre chose... Si tu vois ce que je veux dire. »

Oui. Et j'en rougissais vivement.

– Et lui, il... Il arrive à te contenir... ?

« – Eh, je dirais que oui... Ça fait trois ans qu'il est guéri, ce n'est pas forcément facile tous les jours, mais je préfère ça à le savoir instable jusqu'à la fin de sa vie. Ça t'intéresse toujours autant de soigner la Défaillance, à ce que je vois ! »

Plus jeune, je voulais faire comme mon père – et mon frère : devenir médecin et travailler à l'Institut, aider des Défaillants à aller mieux, à guérir.

– Disons que... Oui. J'aidais à l'Institut comme je le pouvais.

Mais ce n'était plus possible à présent.

Enfin, de toute façon, il aurait fallu que Luther me laisse partir étudier la médecine, et ça, ce n'était pas prévu au programme... Il n'en voyait pas l'utilité, étant donné que lui-même avait tout fait par correspondance... Mais je ne pouvais pas lui dire que c'était pour lui échapper.

« – Ce n'est pas impossible, d'accord ? Il y a juste un petit contretemps, mais... »

– Tu ne comprends pas, le coupais-je alors, s'il me retrouve, il me tue ! Et si ce n'est pas lui, ce seront ses soutiens. Je ne peux plus rentrer ni le croiser. Plus jamais, tu comprends ?

Comme ça, on pourrait dire que j'étais extrême parce que j'avais peur. Mais je connaissais Luther. Il n'allait pas lâcher le morceau simplement parce qu'Edward ou Max allait lui demander... Ou alors, il ferait mine de s'avouer vaincu pour mieux me faire vivre l'enfer une fois rentré « à la maison ».

« – Je voudrais pouvoir t'assurer le contraire, soupira-t-il, mais on sait tous les deux ce qu'il se passerait... Écoute, je vais voir avec Eddy. Pour le moment, tu es plus en sécurité là où tu es. Il y a de fortes chances qu'il prenne contact avec moi, mais peu pour qu'il pense que tu sois avec Eddy. C'est très loin de chez toi. »

Comme si je l'ignorais ! J'avais presque traversé tout le pays avant d'arriver ici !

« – Sinon, tu ne ressens pas trop les effets de la sortie du Territoire ? »

– Si... Mais pas autant que ce que je pensais. Quand on en parle on en fait une montagne, alors que... Je suis plus mal à l'aise parce que je ne connais personne. Et ton frère m'intimide un peu aussi...

« – Oui, je connais cette sensation, rit-il chaleureusement. Toute la Meute à l'habitude de voir de nouvelles têtes, tu n'as pas à t'en faire... Et Eddy va te coller Danny sur le dos quelques jours, le temps que tu t'acclimates un peu. Tu peux avoir la même confiance en lui qu'en moi, d'accord ? »

Quand j'étais plus jeune et que Max vivait encore chez nous, je plaçais une confiance aveugle en lui. Il était plus le grand-frère que j'admirais que Luther ne le serait jamais. Il prenait toujours le temps de jouer avec moi, de m'aider à faire mes devoirs, de m'emmener faire un tour, de me raconter une histoire le soir... Ce que Luther refusait catégoriquement de faire.

– Max... Je dois te dire un truc, disons... un peu embarrassant.

« – Hum ? Oui, je t'écoute ? »

– Ben je... Je crois qu'avant de m'enfuir je... Je crois que je suis Défaillant.

Gros blanc.



🌕🐺🌕🐺🌕



Et donc, voilà pour la première partie du chapitre 2 !


Bon il se passe pas grand-chose, mais vous avez des nouvelles de Max et Kaeden 😋

Sinon, vous en pensez quoi de ce début d'histoire ? :3 vous voulez lire la suite ? 😋


Sur ce, on se dit à mercredi prochain pour la seconde partie de ce chapitre, ou dimanche sur L'Esprit de Noël 😋

Bonne fin d'aprèm !


Haydn
(Crédit 📷 : Brenda Godinez)


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