Chapitre 14 : Les révélations de Luther 1/2

Ayé, jsuis dretour :D

Normalement il ne devrait plus y avoir de semaine à trou d'ici la fin de l'histoire :3

Sachez que le chapitre 15 est le dernier donc... profitez bien de ces dernières parties XD

Bonne lecture :D


🌕 🐺 🌕 🐺 🌕


Je m'étais réveillé vers midi, sereinement – plus serein que jamais, même. J'avais totalement oublié ce qu'il s'était passé, quel jour on était... Je pensais, vu les douleurs qui m'élançaient et la sensation de gueule de bois, que l'on était un lendemain de Lune Pleine...

Par réflexe, je cherchais Riley du regard. Je sentais sa chaleur, j'entendais sa respiration... mais ce n'était pas Riley qui était couché à côté de moi. Ou alors, il avait changé de couleur de poil durant la nuit...?

– Angie ? M'étonnais-je en me levant, mais qu'est-ce que tu...

Je me relevais soudainement pour m'asseoir dans le lit, les yeux exhorbités ; les choses me revenaient. La disparition de Riley, l'odeur de Luther, puis la bagarre, Riley qui tombe et qui...

Je me levais d'un bond, réveillant Angelo en sursaut au passage, avant de lourdement essayer de... En fait, je ne savais pas trop ce que je faisais. Je voulais retrouver Riley, l'aider – trouver quelqu'un pour l'aider !

À force de rentrer dans les murs, car incapable de marcher droit, j'avais réveillé Kaeden... qui m'attrapa les épaules pour me maintenir droit :

– Tout va bien, me dit-il, ses iris plongés dans les miens, Riley va bien, il se repose... Tout va bien, Oliver, tout va bien.

Je fronçais les sourcils, soudainement conscient que la terre tournait... et qu'elle tournait plus vite que d'habitude... Je crois ?

Le temps pour moi de constater cela que je vomissais mes tripes sur le parquet, avant de me retrouver à genoux par terre, éprouvé par ce réveil, disons, compliqué...

Kaeden caressait mon dos en essayant de me rassurer, et, à force, je m'étais calmé.

– Assieds-toi sur le lit, je vais te chercher de l'eau, murmura-t-il en m'aidant à me lever. Attention à son bras, il n'est pas soigné encore...

Je hochais la tête, observant le visage endormi de Riley. Il semblait si paisible et si serein... Comment croire qu'il y a quelques heures, je le pensais mort ? Agonisant au fond d'un ravin, seul, sans avoir la moindre chance de l'aider...

C'était un vrai miracle qu'il soit allongé là, vivant, à peine blessé... Je me souvenais de son regard horrifié et horrifique quand il avait basculé en arrière, du bruit que faisaient son corps contre les obstacles... Du silence qui avait suivi sa chute.

Kaeden me tendit une bouteille d'eau, puis s'installa à côté de moi. Il m'avait laissé un moment pour reprendre mes esprits.

– Luther, il a... où est Luther ? Il faut qu'on...

– Doucement, doucement, tempéra-t-il, il est dans un endroit sûr... On ira le voir quand tu te sentiras un peu mieux, j'imagine que tu n'as pas eu le temps de lui dire grand-chose ?

Je secouais la tête.

– J'ai cru qu'il était mort, lâchais-je d'une voix lugubre, j'ai cru qu'il était mort et je... Je ne sais pas... j'ai comme... explosé...

Kaeden mit un temps avant de comprendre que je parlais de Riley et non de mon frère. J'avais l'air d'un fou furieux qui n'avait pas assez dormi... Et qu'il était difficile de suivre.

– J'ai échoué, murmurais-je alors, je devais le protéger, et... Et il a failli mourir.

– Hé, ce n'est pas de ta faute, d'accord ? C'est Luther qui a failli le tuer... pas toi ! C'était peut-être un accident, aussi, on ne sait pa–

– Il l'a fait exprès, hurlais-je alors, il a fait exprès de le faire tomber ! Il a bien vu qu'à deux on était plus forts que lui et que... Il a fait ça délibérément...

Et ça me rendait fou qu'il l'ait fait ! Que je n'avais rien pu faire ! Et que Kaeden prenne ça avec autant de détachement, aussi ! Riley avait failli mourir, bon sang !

– Il a probablement eu raison de croire que Riley représentait une menace, murmura-t-il, quand on est arrivés, il perdait du sang à cause des coups de poignard en argent... Mais ça ne l'obligeait pas à s'en prendre à lui, et à toi aussi.

Je me calmais un peu, juste assez pour entendre ce qu'il me disait, pour essayer d'admettre qu'il avait raison. Mais c'était plus fort que moi de penser qu'il savait pertinemment qu'on ne ferait pas le poids, et que ce serait plus simple de me tuer si j'étais seul et isolé.

– Et où il est passé ?

– Chez William, au Sancturaire. Il y a ce qu'il faut pour les types comme lui qui ont le réveil agité... Et on a pensé que ce serait préférable qu'on discute dans un endroit neutre.

– Un endroit neutre ? Chez un Venandi ? Il va le tuer – tout du moins, essayer de le tuer...

– Ça, c'est le problème de William, répondit Kaeden. Edward et Danny sont en route, peut-être qu'il va se calmer plus vite s'il voit autant de monde autour de toi...

Connaissant Luther, je ne l'imaginais pas se calmer si facilement, encore moins en présence d'un Venandi et de gens qui n'avaient rien à voir avec notre famille, notre Meute – du moins, de son point de vue.

– En tout cas, c'est l'endroit le plus sécurisé où il pourrait se réveiller, enchaîna-t-il, pour lui comme pour nous, je fais confiance à Will là-dessus.

– Et t'as pas peur que...

Je désignais la Marque avec gêne. Et appréhension. Je ne tenais pas à ce que mon Chef de Meute actuel se batte avec l'ancien.

Pour moi c'était clair, net et définitif ; je voulais rester auprès de Riley. Riley ne pouvait pas venir « chez moi », donc je devais rester « chez lui ». Qu'importe ce que Luther ou qui que ce soit d'autre pensait, c'était ainsi que les choses devaient se faire. Du moins, c'était ce que je ressentais au plus profond de moi.

Je devais rester ici, avec Riley, même si ça incluait tourner le dos à ma Meute de naissance, renier à ma famille de sang.

– J'ai pas peur de lui, non, ni de sa réaction, lâcha-t-il finalement. J'ai vu dans quel état il était hier soir, les blessures dues à l'argent ne vont pas s'estomper en quelques heures, alors... Quoi qu'il se passe, il est diminué physiquement, et il le saura parfaitement.

Peut-être que je m'inquiétais trop. Luther était dans un sale état et il mettrait du temps à s'en remettre. S'il y avait William, Edward, Max et Kaeden dans la même pièce que lui, prêts à s'assurer qu'il ne touche pas à un seul de mes cheveux, et biens... Il saurait surement être assez intelligent pour ne pas provoquer de bagarre qui le desservirait un peu plus.

Du moins, je l'espérais.


Max préparait le petit-déjeuner pendant que j'essayais de reconnecter à la réalité. C'était laborieux pour moi de rester debout, éveillé, après cette soirée, cette nuit, cet affrontement. Même si j'avais – avec l'aide précieuse de Riley – mis Luther K.O., j'avais moi-même essuyé un sale moment.

Je ne me souvenais pas de tout ce qu'il s'était passé, et j'étais le premier surpris d'avoir survécu. D'être blessé si « légèrement » après avoir réussi à mettre Luther à terre.

Certes, j'avais fini dans un sale état et on avait dû s'y mettre à deux, mais... Une partie de moi était plutôt fière. Ce n'était pas rien de neutraliser un type de sa carrure quand on en faisait la moitié...

Max aussi avait l'air soulagé de me voir sur pied, toujours un peu inquiet, que ce soit de mon état physique et mental, mais également de savoir que j'allais devoir faire face à Luther sous peu.

Pour le moment, je devais me concentrer sur ma récupération. Reprendre des forces, physiquement, mentalement, pour aller l'affronter une nouvelle fois... en espérant qu'on n'en vienne ni aux mains ni aux crocs, cette fois-là.

Enfin, j'espérais sincèrement que la présence de Max, Kaeden et William empêche la situation de dégénérer. Peut-être qu'avec Max dans le coin, il serait moins lui-même que d'habitude. Puis peut-être qu'une partie de lui redouterait William. Si cette partie ne voulait pas lui faire la peau par principe, bien évidemment.



J'avalais une quantité monstrueuse de nourriture, pendant que Max et Kaeden déjeunaient le plus naturellement et normalement du monde. C'était un bon moyen de se remettre d'aplomb et de reprendre des forces – ma partie d'Alpha le savait bien.

Angelo avait repris forme humaine, emprunté des vêtements à Kaeden pour manger avec nous, après avoir appelé William pour lui indiquer qu'il rentrerait d'ici peu de temps. Il était arrivé juste au moment où Kaeden me racontait ce qu'il s'était passé pendant que je dormais.

– Riley va se réveiller bientôt ? demandais-je, une fois rassasié.

– Hm, aucune idée...

Naturellement, les regards se tournèrent vers Angelo, qui devait être le plus au courant du fonctionnement des pouvoirs de James...

– Je ne sais pas trop comment ça fonctionne, avoua-t-il, mais j'imagine qu'il va finir par se réveiller quand ce sera le moment... je peux toujours appeler James pour lui demander.

– Je vais l'appeler moi-même, conclut Kaeden, on n'a pas eu trop le temps de parler cette nuit... Et toi va te recoucher, t'as une tête à faire peur.

Je hochais la tête, pas vraiment convaincu que j'arrive à fermer l'œil. Comment le pourrais-je, sachant que Luther était dans la même ville que moi ? Qu'il dormait dans le Sanctuaire dans lequel je passais tout mon temps ?

Qui me disait qu'il allait rester sagement là-bas, si William n'allait pas se laisser berner par ses paroles ou autres choses !

Mon angoisse se reflétait sur mon visage, et Max ne savait pas comment me tranquilliser.

Lui aussi doutait comme moi.


🌕 🐺 🌕 🐺 🌕



J'observais James avec une curiosité teintée d'une certaine méfiance. Les Sorciers étaient sur le même niveau que les Venandi au sein de ma Meute ; il fallait s'en méfier comme de la peste. Même si on m'avait expliqué la différence entre un Sorcier et un Druide, je restais tout de même méfiant.

Surtout en voyant le type qui l'accompagnait et qui dégageait une espèce d'aura peu sympathique, dont personne ici ne semblait relever l'existence sauf moi.

– T'inquiète, je veille sur lui, lança James, je vais essayer de guérir son bras, mais je ne l'ai encore jamais réussi donc... Peut-être qu'il sera réveillé quand vous serez de retour.

– Je lui ai laissé un mot, dit Kaeden, appelle-moi s'il se réveille, hein.

– Je suis sûr qu'il voudra t'appeler lui-même, mais au cas où, promis, je t'appelle...

– Faites comme chez vous, sinon, il a ce qu'il faut dans les placards et...

– Et on va très bien s'en sortir, t'en fais pas, le coupa James, je ne dis pas que je joue les baby-sitters tous les jours, mais... Davis à l'habitude, lui.

Ledit Davis eut un léger sourire amusé, ce qui semblait suffire à Kaeden.

Pendant qu'on allait discuter autour d'un thé avec Luther, James veillerait sur Riley, et Davis veillerait sur James – comme d'habitude. Ça ne me plaisait que moyenne que des étrangers – qui plus était un Sorcier – s'approchent de Riley... Mais il valait mieux cela que le laisser seul, surtout vu ce qu'il s'était passé.

Kaeden stressait un peu que son cousin ait un réveille aussi agité que le mien, qu'il panique en trouvant la maison pleine d'étrangers... Sans Alpha connu près de lui pour le rassurer.

Cependant, il nous fallait aussi avoir confiance en lui. Riley était un Hybride capable de tenir tête à Luther, après tout... et les Sorciers auraient des comptes à rendre si jamais quoi que ce soit se passait mal de leur côté.

Puis, on n'avait pas franchement le choix. Luther était réveillé et il était pressé qu'on parle. Moi, j'étais prêt également – si on occultait l'envie irrépressible de rester auprès de Riley que l'Alpha que j'étais ressentait...

Je savais que le meilleur moyen de le protéger, c'était de régler définitivement cette histoire au plus vite.

Donc on s'était mis en route.

– Tu peux avoir confiance en James, murmura Kaeden une fois dans la voiture. On se connait depuis longtemps, lui et moi – et Max encore plus.

Je n'avais rien répondu, perdu dans mes pensées. Je ne pouvais m'empêcher de penser que je laissais Riley derrière moi, sans protection suffisante...

Et ça me hérissait le poil, parce que je devais protéger Riley.



Notre arrivée au Sanctuaire se fit discrètement.

Angelo nous accompagnait, il avait ouvert la porte, nous avait menés au salon, le tout dans un silence serein. On n'aurait pas du tout dit qu'ils hébergeaient un Chef de Meute en rogne sous ce toit...

William était assis dans un fauteuil – son fauteuil – Edward et Danny juste en face de lui sur un canapé, et Luther... était à demi allongé sur un autre canapé. Celui qui lui permettait de voir qui entrait dans la pièce.

Autant dire que quand nos regards s'étaient croisés, j'avais bien senti qu'il n'était pas du tout ravi d'être là... Si bien entouré. Et j'en étais l'entier responsable – du moins, d'après ce que je déduisais.

Il n'osa pas bouger d'un millimètre, peut-être à cause de William qui m'avait souri en guise de bonjour, parce qu'Edward ne le quittait pas des yeux, que Max lui lançait un regard noir, ou encore parce que Danny trahissait son gros soulagement de me voir debout...

Lui s'était levé, avait pris mes épaules dans ses mains, plongeant son regard mi-inquiet mi-soulagé dans le mien.

J'entendais Luther s'agiter, s'agacer, sans doute à deux doigts d'exploser de rage, de passer ses nerfs sur à peu près tout le monde autour de cette petite table de salon... mais vu son état physique, il n'avait pas réussi à se lever.

On ne m'avait pas menti, il était salement éprouvé par ces blessures et sa nuit...

Son corps était bandé et compressé de partout, parsemé d'hématomes et traces de morsures profondes, les traits du visage trahissant sa douleur, qu'il tentait vainement de dissimuler. Il était raide, ramassé sur lui-même, ce qui était inhabituel, et probablement dû à la douleur des blessures causées par l'argent.

C'était la première fois de ma vie que je le voyais ainsi. Max l'avait déjà vu blessé plusieurs fois, il savait donc parfaitement qu'il était proche de sa limite physique. Ça devait vraiment être important pour qu'il se presse à ce point !

William aussi devait le sentir, parce qu'il avait sorti le service à thé ancien, celui qu'il sortait pour les grandes occasions et auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux. C'était un moyen subtil de faire comprendre qu'il n'était pas le moins du monde inquiet que cette petite réunion tourne mal.

Ce qui me soulageait grandement.

De toute façon, j'étais bien entouré, Riley était en sécurité et... Le cas échéant, je pourrais courir bien plus vite que Luther, vu que moi, j'étais bien plus en forme physiquement.

Je m'étais retrouvé sur le canapé, à côté de Danny, un Edward totalement détendu entre nous et Luther. Kaeden et Max n'étaient pas loin de moi non plus, et ça me rassurait grandement que mon Chef de Meute soit proche de moi.

Autant dire que si jamais Luther avait la capacité de bouger – ce qui n'avait pas l'air d'être le cas – il lui faudrait passer sur toutes ces personnes avant de m'atteindre.

– Alors toi, commença-t-il, les iris irradiants de colère, braqués dans les miens, on peut dire que t'as foutu un sacré bordel ! Et je te jure que Venandi ou pas, ça va se régler fissa !

Il ne criait pas, mais vu le ton, c'était tout comme.

– Tu vas rentrer à la maison et remettre de l'ordre dans ce merdier, et si tu ne veux pas, je t'y traîne de force !

– Oliver n'ira nulle part, et certainement pas avec toi, répliqua Max, ça suffit ces histoires de Hurlement et compagnie, ce...

– Ah ! Parlons-en, du Hurlement ! Reprit Luther, acerbe, t'as plutôt intérêt à avoir une sacrée explication, mon petit, parce qu'avec la merde que t'as foutue, ce serait le minimum !

Je fronçais les sourcils, tandis que les autres me regardaient avec de gros yeux surpris.

– Mais je ne... C'est toi qui as Hurlé, c'est toi qui dois t'expliquer, marmonnais-je.

J'aurais voulu avoir plus d'assurance, plus de mordant, être plus sûr de moi... mais j'avais avalé des calmants pour soulager les douleurs qui m'avaient prises avant de partir de la maison. Je me sentais un peu abruti par ça. Puis mes souvenirs étaient toujours terriblement flous... comment assurer quelque chose qui était si vague dans mon esprit ?

– Arrête ça tout de suite, me reprocha Luther, ce n'est pas la peine de faire la petite victime – TU as hurlé la Mise à Mort. C'est TOI le responsable, pas moi !

Et là, ce fut le moment où le temps s'était comme figé.

Durant tout ce temps, j'avais cru dur comme fer que c'était lui qui avait hurlé la Mise à Mort, que j'avais fuie pour échapper à celle-ci... C'était une histoire plausible, logique, presque « normale » vu son caractère et notre relation... compliquée.

Jamais je n'avais envisagé que ce soit moi qui ait hurlé, que ce soit ma propre voix qui ait raisonnée dans la nuit et que... que je l'ai prise pour celle de Luther ?

La partie « qui a effectivement poussé le Hurlement » était floue. Ce dont je me souvenais, c'était d'avoir ressenti de la peur, que j'avais fui celui que je pensais vouloir me tuer... Sans être sûr que c'était lui qui voulait me tuer.

– Mais je ne...

J'avais beau chercher de l'aide auprès des autres, ils ne comprenaient pas plus que moi comment c'était possible.

Ce n'était pas dans mon caractère d'être agressif, de revendiquer quoi que ce soit, surtout pas si ça concernait Luther... Pas à cette époque-là. Maintenant non plus, d'ailleurs.

William posa sa tasse sur sa petite coupelle, qui attendait sagement sur la table, attirant l'attention :

– La Déficience d'Oliver s'est levée à ce moment précis, dit-il simplement, c'est pour cela qu'il n'à aucun souvenir de ça... Sa partie d'Alpha s'est débridée, prenant le dessus sur lui et...

Entendre le mot Déficience fit tiquer Luther. Une imperceptible grimace contrite que seul un membre de la famille proche ou Max pouvait apercevoir, deviner.

– Toujours à fourrer son nez dans les affaires qui ne les concernent pas, cracha Luther à l'intention de William.

Celui-ci ne se vexa pas, mais son regard – celui probablement capable de faire fondre l'acier – suffit à lui faire comprendre ce qu'il pensait de son manque de respect.

Ça me fit tout drôle de voir Luther finir par dévier le regard. Chose qu'il ne faisait jamais. Même quand il avait tort. Même quand Père était en vie.

– Le fait est que si William ne nous avait pas clairement expliqué ce qu'il se passait, on aurait continué de penser qu'il était Défaillant, lui reprocha Max.

Il s'en voulait encore de n'avoir jamais compris ce qu'il se passait quand nous étions plus jeunes. Il avait passé des années sous le même toit que nous et jamais – jamais – il n'avait pensé une seule seconde qu'on faisait de moi un Déficient. Pire : il y avait contribué, lui aussi. Sans le savoir.

Il agissait avec moi comme tout le monde le faisait ; comme si j'étais un Bêta. Il lui était impossible de soupçonner une seconde que j'étais un Alpha ; si même mes parents lui disaient que j'étais un Bêta, qui était-il pour douter d'eux ?

– Ça ne devait pas se passer comme ça, lâcha finalement Luther dans un soupir. Tu ne devais pas faire ça toi-même.

– Alors quoi ? Qui devait le faire ? Toi ?

Mon ton était guidé par la colère que ça m'inspirait. Dire qu'il savait depuis tout ce temps, qu'il n'avait rien dit, et que maintenant ce serait ma faute !

– Père. C'était lui qui devait le faire.

Ma colère s'éteignit comme si on m'avait jeté un seau d'eau glacée sur la tête. J'avais beau savoir que mon père était à l'origine de cette Déficience, qu'il l'avait entretenue scrupuleusement durant presque toute ma vie... Je n'arrivais toujours pas à croire qu'il ait fait ça sciemment.

Qui aurait pu le croire ? Il avait toujours été un bon père, le héros que j'idéalisais, reconnaître qu'il m'avait fait du mal ou du tord, c'était détruire à jamais cette image importante pour moi, sur laquelle je m'étais construite...

Et clairement, je n'étais pas prêt pour ça.

– Les choses ne sont pas aussi simples qu'elles en ont l'air, ajouta-t-il plus doucement.

– Alors, raconte ! Répliquais-je vivement, qu'est-ce qui n'est pas si simple ?! Père, Mère et toi, vous m'avez rendu Déficient ! Merde, je suis un Alpha, et vous m'avez menti toute ma vie ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, hein ? J'étais un gamin, tu ne vas pas me faire croire que j'étais coupable de quoi que ce soit, incontrôlable ou... Je ne sais quoi !

Bon sang, ça faisait du bien de crier un peu. Surtout sur lui.

Je voulais comprendre. Tout comprendre. Je ne voulais – ne pouvais – pas croire qu'on m'avait fait ça gratuitement ou juste pour que Luther devienne Chef de Meute.

Ce serait trop cruel.

Autant me tuer dès ma naissance, si on suivait cette logique ! Moins de risque que je parte totalement en vrille comme cela c'était passé il y a quelques mois !

Luther inspira et, avec ce ton détaché d'un médecin annonçant le diagnostic grave à un patient, se lança dans ses explications :

– Les choses ont commencé à craindre bien avant ta naissance – à la mienne, pour être précis. Enfanter un Bêta Mâle c'est une chose, mais ne pas vouloir d'autre enfant que lui en est une autre. Père était fils unique, donc... Personne d'autre qui soit légitime pour reprendre la Meute s'il mourait.

Et ça, ça ne plaisait pas du tout à une Meute, je le savais parfaitement.

– Face à la pression, les parents ont décidé d'avoir un autre enfant. Plus ou moins. J'imagine qu'il y aune part de hasard là-dedans.

Pour ne pas dire qu'ils n'avaient pas forcément prévu le coup de la seconde grossesse...

– Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne t'aimaient pas, ajouta-t-il. Juste que... Tu sais qu'elle était malade. La grossesse n'a pas arrangé son état. Mais le plus important pour elle et pour Père, c'était que tu naisses à terme, en bonne santé.

Ce qui avait été le cas. Et je commençais à vraiment m'en vouloir. À la mort de Mère, on m'avait dit qu'elle était malade, mais on m'avait toujours dit que ce c'était réellement comme mal... On m'avait répété souvent que ce n'était pas de ma faute si elle était morte. Alors que ça l'était. Un peu.

Me dire que notre mère était morte parce que cette grossesse tardive l'avait trop affaiblie me rendait malade. Comme si j'avais plus de valeur que sa santé, que ma vie prévalait sur la sienne...

Mais comme disait Père, on ne pouvait pas choisir certaines choses, et il préférait de loin que je sois en bonne santé plutôt qu'amoindrit comme c'était parfois le cas des Louveteaux nés dans les mêmes circonstances.

– Elle était sûre – et Père aussi – que tu serais une fille. Ne me demande pas pourquoi ou comment, mais ils ont toujours dit « ta sœur » quand elle était enceinte... J'étais totalement sûr d'avoir une sœur avant que tu naisses.

Ce qui n'avait pas eu l'air d'être le cas. Je crois.

– Ça aurait arrangé tout le monde que tu sois... Différent de ce que tu es maintenant.

La tristesse forma une boule dans ma gorge.

– Mais la Lune a préféré ne faciliter la tâche à personne. Tu es un Mâle, né Alpha, donc selon nos lois, la tête de la Meute devait te revenir : le premier Mâle Alpha du Chef de Meute devient son successeur.

Tout simplement.


🌕 🐺 🌕 🐺 🌕



Yop yop !

Bon du coup, la semaine prochaine ce sera la seconde partie de ce chapitre, et c'est un peu le "chapitre révélation" (comme pas du tout indiqué dans le titre, d'ailleurs XD), du coup il y a pleins de choses à bien formuler, préciser, ajuster, etc. du coup j'ai préféré "sauter" une semaine et bien travailler le chapitre entier plutôt que de publier "en urgence" la première partie (psk j'avais des trucs persos aussi à côté) au risque de rater des passages.

Vous me direz si la mission est accomplie la semaine prochaine ou à la fin de l'histoire, ça serait cool :D


Un truc qui n'a rien à voir (ou presque) : le concours de Leïan est toujours en cours, et c'est la dernière semaine ! Vous avez jusqu'à dimanche 23h59 pour proposer un-e copain-ine potentiel-le à Leïan, remporter les lots, et faire de votre OC l'invité-e d'une petite histoire qui sera publiée cet été (ici et sur insta) :D

Vous pouvez voir toutes les infos dans l'œuvre "Le concours de Leïan" sur mon profil :3

(Bonne chance à toustes !)


(Sinon pour ceuxlles qui n'ont pas instagram, je travaille sur la réécriture de ma prochaine histoire, qui sera donc une fanfiction dans l'univers Harry Potter, avec presque que des personnages secondairo-tertiaires (psk j'aime ça :D), pour le moment j'en suis au début, elle sera publiée courant de cet été :3)


Voilà pour la séance rattrapage de news XD

À mercredi prochain pour la fin du chapitre :D

Haydn

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