Chapitre 13 : La seconde attaque 2/2

Hey hey !


J'espère que cette semaine n'était pas trop longue :D

Bonne lecture !


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À des kilomètres de là, dans la villa des Von Berg, la soirée se déroulait calmement – pompeusement, comme l'aurait dit William ou Max.

Les deux discutaient avec des clients importants dont ils avaient la charge, chacun à un coin de la pièce... Ils échangeaient des regards, parfois. Du moins, c'était ce qu'avait noté Kaeden.

Maintenant qu'il savait que son chef avait été en couple avec son Uni... Il trouvait d'autant plus criante leur attitude. Ils se cherchaient souvent du regard dans ce genre de mondanité, comme s'ils avaient besoin de s'assurer que l'autre était encore bien là... Et Kaeden ne savait pas si c'était par habitude, par peur, ou pas défi... mais ça l'amusait bien.

– Je reviens, annonça-t-il discrètement, prenant la direction du bar avec leurs deux verres vides.

Max l'avait suivi des iris, essayant de contrôler l'envie irrépressible de le dévorer ici et tout de suite. Sa Bête se laissait aguicher par son Uni avec une facilité déconcertante...

Cependant, il fallait bien avouer qu'il était très séduisant ce soir, bien coiffé, un costume sur mesure tiré à quatre épingles, et surtout, ce petit nœud papillon couleur bordeaux qu'il avait tout spécialement choisi pour lui. Du moins, d'après ce qu'il lui avait glissé en sortant de la voiture.

Depuis, sa Bête était plus ou moins de sortie, à guetter son Uni, frustrée, mais ravie de ce petit jeu de séduction, d'interdit, qui s'opérait. Même si Max n'était pas fan de ce genre de moment – car il n'avait strictement aucun contrôle sur sa Bête – il avait confiance en Kaeden. Il savait gérer sa Bête et ses instincts bien mieux que lui, ce qui était... plus ou moins une bonne chose.

Kaeden passa commande au bar, l'esprit un peu ailleurs. Il aurait bien voulu se passer de cette soirée, mais William avait insisté pour qu'il vienne... Lui aurait préféré rester avec nous, aller au cinéma après un bon fast-food – et probablement, cela aurait-il été plus arrangeant pour nous.

– Mettez-en trois, ajouta William, quand Kaeden avait fini sa commande, histoire d'attirer son attention.

Il attendit que le barman soit assez loin pour ne pas entendre la conversation :

– Il faut qu'il se calme, dit-il en hochant la tête vers Max, ça va commencer à se voir qu'il te bouffe des yeux.

– Hem... C'est un peu de ma faute, s'excusa Kaeden, tu sais, ça la rend nerveuse quand je suis au milieu d'une foule de gens qu'elle voit comme... des rivaux. Tu vas peut-être me dire pourquoi tu voulais que j'accompagne Max, maintenant que je suis là ?

William redirigea son regard émeraude vers Kaeden. À présent qu'il savait pour sa nature de Venandi, William ne tentait plus de la lui dissimuler comme avant... surtout lorsqu'il avait vu que le plus jeune n'avait pas l'air plus déstabilisé que ça.

– Je ne voulais pas que tu accompagnes Max, corrigea-t-il, je voulais que tu m'accompagnes moi... mais je préfère que tu restes près d'elle, si ça peut canaliser ses hormones.

Le plus jeune fronça les sourcils, incompréhensifs :

– Pourquoi est-ce que je t'accompagnerais toi ? Ce serait à Angelo de te...

– Parce que je voulais que les gros poissons te rencontrent avant que... je vais probablement quitter la boîte bientôt, et je dois trouver quelqu'un pour me succéder, on va dire.

Kaeden l'étudia un long moment, ne sachant que répondre. Avait-il bien compris le message, ou ... ?

Puis cela lui fit drôle d'imaginer le bureau sans William. Il travaillait avec lui tous les jours depuis plusieurs années... Et Max n'avait connue les bureaux de Von Berg Corp. qu'avec William, donc...

– Je sais que c'est un peu tôt, tu as à peine passé tes examens, mais... je me laisse un an pour partir, donc on à des tas de choses à voir avant. Si ça te tente, bien évidemment.

– Je... Je crois ? C'est un peu soudain comme annonce...

Le barman déposa les verres sur le comptoir et s'éloigna à nouveau, ce qui n'empêcha pas Kaeden de baisser le niveau sonore :

– C'est à cause de Riley et Oliver ?

William haussa les épaules :

– Ça fait des années que je me repose sur Angie pour tout un tas de choses, gérer le Sanctuaire en premier, une grosse partie de ce qui m'incombe à moi... Puis il y a Riley, effectivement. C'est à moi de le former en théorie, en pratique... Heureusement qu'Angie est là.

Il marqua un temps d'arrêt :

– Je pense que c'est le bon moment pour le décharger un peu, prendre du temps pour nous. Ce n'est pas forcément facile quand tu cumules deux emplois du temps.

– Je comprends... Ça va me faire bizarre que tu ne sois plus dans ton bureau.

– Ce sera le tien. Enfin, j'espère que ça le sera. Il faut quelqu'un capable de s'imposer quand Max débarque en beuglant qu'il a besoin d'un dossier à la noix. Je n'imagine personne d'autre que toi pour ça.

William avait un petit sourire joueur – oui, effectivement, qui était mieux placé que lui... Preuve en était cette soirée.

– Désolé, je n'avais pas compris que tu voulais que je te suive ce soir.

– Ce n'est pas grave, il y en aura d'autres, de ces fichues soirées. Oh, excuse moi, ça, c'est Angie...

William décrocha le téléphone qui l'avait interrompu en s'éloignant un peu, son verre à la main. Kaeden le suivit du regard, à la fois surpris par ses paroles, mais en même temps, plutôt fier. Ce n'était pas rien que William le désigne comme son successeur... Et il avait hâte d'annoncer cela à Max.



Kaeden avait à peine donné son verre à son Uni – qui nota son sourire fier et avait hâte d'avoir la bonne nouvelle – que William les interrompit.Son visage semblait crispé, un peu inquiet, et il avait encore son téléphone à la main.

– On à un petit problème, annonça-t-il, un dossier très important, je vous les emprunte une seconde.

Max et Kaeden suivirent William hors de la salle de réception, sur la terrasse à l'arrière, qui menait au jardin de la propriété familiale...

– Si c'est à cause de Perkins, je te préviens que je–

– On n'a pas le temps pour ça, le coupa le Venandi, cherchant quelque chose dans les buissons, Angie vient de me dire qu'il y a de l'agitation pas loin de chez vous...

Max et Kaeden échangèrent un regard alarmé :

– Il a dit quoi exactement ?

– Rien de plus que ça, il était au Sanctuaire. C'est Gregor qui l'a appelé pour lui dire qu'il y avait du bruit. J'imagine que ce n'est pas improbable qu'ils s'entraînent, mais...

– « Mais » quoi ? Insista Max.

– Mais, il se trouve que j'ai un mauvais pressentiment, depuis quelques jours, et plus les heures passent, plus je m'alarme.

– Mais Riley, il... Il l'aurait senti, non ?

– Pas forcément, je lui apprends à mettre tout ce qu'il sent sur pause, et puis ses capacités sont encore limitées... Bon sang, où est passé ce truc à la noix ? Ah, le voilà... Ce n'est pas permis de toujours toucher à tout dans cette maison !

Il brandissait une espèce de grosse pierre blanche tout ce qu'il y avait de plus banal, et ni Max ni Kaeden ne savait pourquoi il cherchait ce gros caillou à cet instant précis.

– On devrait prendre la voiture, à la place de chercher des pierres, non ? Lui reprocha Max.

– Probablement, répliqua le Venandi en levant les yeux au ciel. Tiens-moi ça, je reviens dans une minute.

Kaeden réceptionna la pierre, William disparu dans la cabane de jardin où le jardinier devait entreposer ses outils.

– Je vais l'étrangler avant la fin de la soirée, maugréa Max, qu'est-ce que tu fou ⁉ S'ils sont en danger, on doit se dépêcher et...

William sorti de la cabane vêtu de sa tenue de Venandi, l'air passablement agacé :

– Je te signale que moi je ne peux pas me transformer, d'accord ? La seule armure que j'ai, c'est ma tenue ! Et je n'ai pas Angie près de moi non plus !

Max s'excusa du regard, laissant William récupérer sa pierre.

– Vous pourrez remercier quelqu'un pour le transport, lança-t-il en tapant trois fois sur la pierre avec deux doigts.

Il balança la pierre par terre, celle-ci s'illumina quelques secondes, avant qu'un portail lumineux ne se dessine autour de la pierre. À travers, on ne voyait plus le jardin de la villa Von Berg, mais une partie de la forêt à l'autre bout de la ville. Une partie que Max reconnut, parce qu'il y était déjà passé quelques fois.

– Attention à la pierre, précisa William en passant le portail.

– Je déteste la Magie, souffla Max.

La plupart du temps, les Lycans avaient une mauvaise opinion de la Magie parce qu'ils avaient une mauvaise opinion des Sorciers qui la pratiquait. Pour eux, un Sorcier était l'équivalent d'un Venandi, capable Magie en plus – soit, des empêcheurs de faire ce que l'on devait dans son coin.

– C'est la première fois que je vois un truc magique, dit Kaeden, juste avant de passer le portail, et la première fois que j'en utilise un aussi...

Max le suivit, pas franchement ravi d'avoir à l'utiliser... mais c'était le plus rapide. Même en fonçant à travers la ville à cette heure-ci, ils mettraient bien plus de temps en voiture qu'en usant de cette pierre magique.

Et le temps pressait, justement.


– Bon, je n'ai pas de localisation précise, annonça William, une fois le portail magique refermé. Mais je pense que tu devrais entendre le chahut...

Kaeden tendait l'oreille, mais à part le silence... il n'entendait rien. Avaient-ils tout raté ? Était-ce trop tard ?

Ils se tournèrent tous d'un seul Surnaturel vers les fourrés, desquels un léger bruit s'était échappé...

– T'as pris ton temps, dit William.

Angelo sortit de là, ses sourcils de loup froncés. Il était là depuis un moment, seulement, William préférait toujours qu'il l'attende avant d'intervenir, quelle que soit la situation. Il était un Bêta, après tout.

Kaeden et Angelo sursautèrent soudainement, jetant un regard alarmé dans la même direction. Max et William n'entendirent rien, et pour cause, c'était extrêmement ténu, comme bruit... mais suffisamment inhabituel pour qu'ils s'en inquiètent.

Ils ouvraient la marche, tandis que les deux autres les suivaient, à défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d'autre.


Quand Angelo cessa d'avancer, pour finalement retrouver les jambes du Venandi, les autres comprirent qu'ils étaient arrivés. Quelque chose l'effrayait et le poussait à chercher la sécurité de William...

– Allons bon, souffla celui-ci, qu'est-ce que c'est que ce carnage...

Et ce n'était pas peu dire, « carnage ».

J'avais échoué dans un coin de la clairière, toujours sous ma forme animale, inerte. Mon poil n'avait plus rien de blanc, à part peut-être quelques touffes arrachées disséminées çà et là sur le sol.

Luther, lui, était aussi inconscient, dans un sale état, à l'autre bout de la clairière. Éprouvé par les coups de poignard en argent et la bagarre qui avait suivie, son sang coulait encore sur la terre que l'on avait agitée...

– Luther, pesta Max, bon sang, il a choisi sa soirée celui-là !

– Oliver, oh, bon sang, souffla Kaeden.

D'instinct, il se dirigea vers moi, éprouvé par un sentiment de malaise, de frustration, de culpabilité... J'étais sous sa responsabilité et il estimait avoir failli, tout comme moi j'avais failli à protéger Riley.

Avec prudence, les mains tremblantes, il caressa mon poil encore humide d'hémoglobine... Ma chaleur le rassura. Puis, de sentir un battement contre sa main, signe que j'étais encore en vie. Le pouls était régulier, un peu lent, mais rien d'alarmant.

– Tout va bien, lança-t-il, soulagé, enfin... il doit avoir mal partout.

Max inspira profondément, affichant, maintenant que son angoisse était un peu moins pesante, une colère dirigée vers Luther. Il trouvait même que c'était bien fait pour lui, qu'il soit dans un état pareil. Même s'il préférerait clairement que l'on ne se batte pas.

Il tenta de s'approcher de lui, mais William le retint :

– Tu préfères y aller toi, peut-être ? Le défia Max, ou il faut que je te rappelle ce que sa Meute pense des Venandi ?

– Mh, en effet... mais fais attention quand même.

Même si William avait une grande expérience en ce qui concernait les Lycanthropes, Luther était le plus gros spécimen qu'il avait vu dans sa carrière. Il comprenait d'autant mieux pourquoi tout le monde le redoutait, et pourquoi je prenais autant d'importance physiquement, ces derniers temps.

Max prit son pouls, répugné de voir et sentir le sang. Rien que l'idée que ce soit un mélange des nôtres lui donnait envie de rendre les petits fours qu'il avait avalés durant la soirée mondaine.

– Il respire, lança-t-il, par contre, je... Il saigne et ça ne...

William sut instinctivement ce qu'il voulait dire ; les plaies ne coagulaient pas. Tout simplement parce qu'elles étaient causées par de l'argent... par les lames qu'il avait données à Riley.

– Et merde ! Jura-t-il, une fois sûr à cent pour cent qu'il s'agissait de plaies causées par l'argent, Angie, trouve-moi Riley ! Et toi aide-moi, il faut qu'on empêche le sang de s'écouler...

– R-Riley était là ? Demanda Kaeden, viscéralement inquiet pour son cousin. O-Où est-ce qu'il est ? Riley ! Riley !

Pendant qu'il l'appelait en faisant le tour des environs, Max et William essayaient de compresser les plaies sanguinolentes de Luther. Si William y allait franchement, tout en restant sur ses gardes, au cas où il se réveillerait et lui sauterait dessus pour lui ouvrir la gorge, Max, lui, ne semblait pas franchement convaincu que Luther mérite qu'on s'acharne comme ça à lui sauver la vie.

– Bon, tu appuies ou pas ? Si tu préfères chercher Riley, Angie va m'aider.

Max savait très bien qu'Angie était plus à même à chercher Riley... mais pour autant, il n'avait pas franchement envie d'y mettre du sien pour aider Luther.

– Écoute, s'il crève ici et maintenant, on va avoir un tas de problèmes sur les bras ! Et quand je dis « on », je dis « moi » ! En plus, s'il meurt, Oliver sera obligé de reprendre sa Meute – c'est vraiment ce que tu veux ?

Max hésita, lançant un regard noir à William, lâcha un grognement, avant de finalement appuyer sur les tissus avec le Venandi. Ça le dégoûtait profondément d'avoir à toucher Luther après ce qu'il m'avait fait – et ce qu'il avait dû faire à Riley – mais il savait que le Venandi avait raison.

– Va chercher Riley, murmura Max, je vais gérer.

– T'es sûr ?

– Vaut mieux que tu t'éloignes de lui, au cas où... Et puis Riley est peut-être dans un état pire que ça.

Après un moment d'hésitation, William se décida à partir à la recherche de Riley, lui aussi. Angie cherchait dans les fourrés d'un côté, Kaeden de l'autre, et lui... Lui se dirigea d'instinct vers le ravin.

S'il avait à se débarrasser d'un adversaire gênant, il ne se priverait pas de cet avantage terrain... N'importe quelle personne avec deux grammes de jugeote aurait précipité un élément gênant par là, du moins, c'était ce qu'il pensait.

Et il n'avait pas tort, c'était exactement ce que Luther avait fait.

– Plus la peine de chercher, lança-t-il, sans quitter le corps inerte de Riley.

Kaeden et Angelo l'avaient rejoint, et il eut un mal fou à empêcher Kaeden de descendre pour chercher son cousin...

De le voir allongé là, inconscient, sans parvenir à déterminer s'il était encore en vie, ça l'avait totalement déstabilisé. La colère et la détresse qu'il ressentait étaient si pressantes, si intenables, qu'il était à la limite de la transformation involontaire.

Ses dents étaient des crocs, des poils commençaient à prendre le dessus sur sa peau... Et William ne tenait pas à ce que les choses soient encore plus délicates à gérer pour lui, aussi, dès qu'il put croiser son regard, lui ordonna de se calmer.

De l'extérieur, c'était simplement un ordre d'une personne à une autre, mais pour ceux connaissant les Venandi, il n'était pas difficile de reconnaître ce que c'était... Il s'agissait de ce don de persuasion qui était propre aux Venandi.

La chose la plus redoutée par tous les Surnaturels, Lycanthropes en tête. Utilisé à mauvais escient, ce don permettait de prendre le dessus sur la volonté d'un être, d'en faire son pantin articulé, lui faire oublier sa propre personnalité, ses propres besoins, ses propres peurs...

Utilisé correctement, cela permettait simplement de se protéger, de maintenir l'ordre, régler les situations délicates, comme empêcher Kaeden d'aller se fracasser à son tour le crâne en bas du ravin, par exemple.

– Je vais le chercher, lança William, dégainant une corde attachée à sa ceinture, toi tu restes avec Angie, compris ?

Kaeden hocha la tête, pas vraiment lui-même. Ce ne fut qu'une fois William arrivé à mi-chemin du corps de Riley, quand Angelo lui donna un coup de tête dans la cuisse, que Kaeden retrouva ses esprits.

Il se sentait tout drôle, l'impression horripilante de ne pas avoir fait et dit ce qu'il fallait, et un peu contrarié que William l'oblige à rester là alors que Riley avait besoin de lui.

Le Venandi était entraîné, il descendit le fossé rapidement et agilement, arriva alors près de Riley, tendu. Même s'il gardait son calme pour le moment, ça lui faisait aussi quelque chose de voir son Apprenti dans cet état. Surtout de savoir qu'il n'avait pas été là pour lui quand il en avait eu le plus besoin.

– Son cœur bat ! Lança-t-il, soulagé lui aussi. Il a pris un gros coup sur la tête, c'est pour ça qu'il a dû perdre connaissance !

Kaeden avait poussé un soupir, le plus soulagé qu'il n'avait jamais poussé de sa vie, probablement. Par réflexe, il caressa Angelo, oubliant un peu qu'il n'était pas juste un loup.

William remonta Riley dans la clairière, l'allongea sur le sol, Kaeden se pencha sur lui pour lui caresser le visage, essayer de se rendre compte par lui-même que tout allait bien. Forcément, en tant qu'Apha et Chef de Meute, ça le chamboulait totalement de voir les siens dans cet état.

– Ça va aller, murmura William, posant sa main sur son épaule, ils sont en vie, en sécurité et... je vais emmener celui-là au Sanctuaire.

– Tu es sûr ? Demanda Kaeden, la voix rauque. Il risque de te...

– T'inquiète pas pour moi, j'ai l'habitude des ours mal lunés le matin. Et puis il y a de quoi faire au Sanctuaire.

Ce que nous ignorions, c'était que sous le bâtiment qui abritait le Sanctuaire, il y avait une sorte de bunker, dont une partie était constituée de cellules spécifiques pour neutraliser les pouvoirs et aptitudes de Surnaturels dangereux. Luther en était un, de Surnaturels dangereux.

Du moins, jusqu'à ce qu'on lui prouve le contraire, William appliquerait le principe de précaution.



William, aidé d'Angelo et Max, transporta Luther au Sanctuaire avec un de ces cailloux générateurs de portails... Kaeden portait Riley sur son dos, et Max se chargea de moi une fois débarrasser de Luther de l'autre côté du portail.

– Je vous appelle quand il est en sécurité, annonça William, avant de refermer le portail.

– Ça ne tiendrait qu'à moi, il y resterait toute sa vie, maugréa Max, bon sang, regarde dans quel état il les a mis...

Kaeden garda un silence.

– On n'était pas là, murmura-t-il, coupable. Je savais que je n'aurais pas dû aller à cette soirée... J'aurais dû être avec eux, c'était à moi de les protéger.

– Hé, murmura Max, personne ne pouvait savoir ce qu'il allait arriver... même Will n'a rien senti, c'est dire !

– Je sais, mais...

– On savait que ça pouvait arriver, on a baissé la garde, toi et moi, mais... c'est lui qui a fait tout ce chemin, lui qui s'en est pris à Oliver, lui qui s'est acharné... C'est de sa faute, d'accord ?

Kaeden hocha la tête, sans la moindre conviction. C'était lui le Chef de Meute, lui le responsable, donc. Au moins, le responsable de notre vulnérabilité, ce soir.



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Le temps pour eux de nous ramener à la maison, d'enlever ses vêtements ensanglantés à Riley et de commencer à nettoyer nos plaies, que William était revenu. Angelo sur ses talons, toujours sous sa forme animale.

– Comment est-ce que ça se passe ?

– Oliver est légèrement blessé, assez étonnamment, mais Riley... Avec son coup sur la tête, on ne sait pas trop si on doit l'emmener aux urgences.

Mêler les humains à cela était dangereux. Ça attirerait leur attention, forcément... Puis vu la situation de Riley, il valait mieux l'éviter.

– Je connais quelqu'un qui peut nous aider, murmura Will, je peux l'appeler, si vous voulez... Ce n'est pas dit que ce soit extrêmement précis vu que Riley est un Hybride, mais...

– Appelle qui tu veux, tant que ça peut l'aider...

Outre ce gros coup sur la tête qui était inquiétant, Riley avait des côtes fêlées, un bras cassé, des bleus et écorchures sur tout le corps... Étant donné qu'il était un Hybride, de plus un Omega, il mettrait bien plus de temps à s'en remettre que moi et Luther, même dans le cas où tout ceci n'était pas si grave que ça en avait l'air.



Ils avaient monté Riley dans notre chambre, une fois le passage par la salle de bain terminé. Il était toujours inconscient, mais ses plaies étaient bandées, son bras maintenu en place grâce à un artefact magique que William avait apporté avec lui.

– Ça ne risque rien, ce machin magique, hein ?

– Ne t'en fait pas, c'est étudié pour soigner, pas autre chose... Angie l'a déjà utilisé quelques fois.

Kaeden aurait eu des tonnes de questions à lui poser, en temps normal, ne serait-ce que parce qu'il savait que Riley allait lui en poser des tonnes à son réveil... mais il n'avait pas le cœur à parler. L'inquiétude nouait sa gorge et ses tripes.

Il s'installa sur le bord du lit sans quitter le visage de son cousin du regard.

– Il le savait, lâcha-t-il alors, qu'ils étaient seuls ce soir. Je suis sûr qu'il le savait. Qu'il l'attendait.

– Peut-être... Mais ce n'est pas le moment de s'inquiéter de ça. On va garder ça pour demain, tu ne crois pas ?

Kaeden hocha la tête, dans un état un peu second.

L'ambiance étrange fut interrompue lorsque l'on sonna. Kaeden mit une seconde à se souvenir qu'ils attendaient du monde, quelqu'un qui allait aider Riley... Aussi ne perdait-il pas de temps et descendit ouvrir.

Ce n'était pas une chose facile de pénétrer sous le toit d'un Apha, encore plus un Chef de Meute. Ça se méritait. C'était une preuve de confiance, une marque d'estime... Ce n'était pas n'importe qui qui était invité à entrer chez un Chef de Meute.

Mais actuellement, Kaeden se fichait pas mal de ce genre de protocole. Il était prêt à faire entrer n'importe qui, pour peu que cela puisse aider Riley ! Même un parfait inconnu, quel que soit sa nature surnaturelle...

William ne le suivit que jusque dans le couloir, et n'eut donc pas le luxe de voir la tête que Kaeden tira lorsqu'il ouvrit la porte, pour découvrir qui se tenait sur le perron.

– Salut, dit le visiteur.

– Je... Qu'est-ce que tu fais ici ?



Max ouvrit un peu la fenêtre. Il faisait chaud dans la chambre... et dehors, il s'était mis à pleuvoir, il faisait plus frais. Puis, l'odeur de la forêt humide était agréable. Réconfortante.

Après avoir profondément inspiré à la fenêtre, Max me borda dans un silence religieux. Angelo attendait au pied du lit, surveillant ce qu'il se passait comme s'il montait la garde.

– Toi aussi tu dois être fatigué, murmura Max, repose-toi aussi, on viendra te chercher quand il sera l'heure de rentrer.

Angelo hésita, lançant un regard à la porte, avant de finalement monter se coucher sur la partie du lit inoccupé. Il était lui aussi à bout de force, il n'avait presque pas dormi depuis des jours, et n'avait pas eu une seconde pour se reposer en journée... aussi, ne tarda-t-il pas à sombrer dans un profond sommeil à son tour.

Max quitta la chambre à pas de loup, retrouvant William dans le couloir :

– Il avait l'air fatigué.

– Probablement parce qu'il l'est. Si ça vous va de le garder ici, cette nuit... Je préfère qu'il ne soit pas là au cas où l'ours dans ma cave soit de mauvaise humeur au réveil.

– Pas de soucis, ça fera du bien à Oliver d'avoir quelqu'un près de lui en se réveillant... même si ce n'est pas Riley.

Des voix venaient de l'entrée, et, quand Max se décida à rejoindre son Uni pour voir quel genre de type pouvait venir comme ça, les yeux fermés, chez des Lycans, en pleine nuit, après un appel de William... Bien, il vit Kaeden remonter.

Il avait l'air un peu troublé, mais pas forcément apeuré ou contrarié, par leur visiteur, donc...

– James ? S'étonna Max, mais qu'est-ce que tu...

– Hey, lança le blond, pas très sûr de ce qu'il devait dire, Will m'a dit pour... Riley...

Max avait mis un temps considérable à faire le rapprochement. Enfin, il l'avait fait vite, mais l'accepter, ça...

James passa devant lui quand William lui avait désigné la porte, il ne fit pas de vieux os dans le couloir... Kaeden lui emboita le pas, ferma la porte de la chambre, laissant Max et William derrière celle-ci.

– T'en à encore combien, des comme ça ? Demanda Max, un brin contrarié.

– Hm, disons que... T'es pas au bout des tes surprises ?

Ce qui n'avait pas du tout convaincu Max. S'il n'avait pas été éreinté par cette soirée, il aurait pu reprocher au Venandi de garder ses petits secrets, de ne rien lui dire, et... la liste habituelle, mais à la place, il emmena son ami dans le salon, et servit deux verres de whisky sec.



James tirait une drôle de tête en regardant Riley, allongé sur le lit, bandé et tuméfié de partout.

– Ça va aller ? Lui demanda Kaeden.

– Je crois, souffla James, difficilement. C'est à cause de mes pouvoirs, t'inquiètes pas...

Kaeden le regarda déposer son sac sur le fauteuil de lecture que Max occupait habituellement, puis s'installer sur le bord du lit, près de Riley. James ne le quittait pas des yeux... Et Kaeden ne le quittait pas lui des yeux.

Il cherchait comment il avait pu rater cette information le concernant. James, un Surnaturel... ? Non, impossible. Insoupçonnable, du moins.

Il le connaissait depuis plusieurs années, ils passaient leurs pauses ensemble, déjeunaient volontiers tous les deux, que ce soit à la cafétéria ou en dehors... James l'avait aussi entraîné pour faire la tournée des bars et des boîtes de nuit de Glasgow, ils étaient allés à des concerts et des festivals ensemble.

Bref, ils passaient beaucoup de temps ensemble. James était devenu un ami très proche, si ce n'était son meilleur ami... en tout cas, quelqu'un sur qui il pouvait compter quand il en avait besoin.

Comment avait-il pu passer à côté de ça ? Il le pensait simplement humain, n'avait strictement rien senti de bizarre, lui n'avait jamais rien dit d'étrange non plus...

Enfin. Si.

– C'est pour ça que tu pouvais les voir, murmura Kaeden, attirant son attention. La couleur de mes iris... Et celle de Max. Tu m'as dit plusieurs fois qu'on avait la même couleur d'iris et...

– Je suis désolé, murmura-t-il, je t'expliquerais tout, c'est promis, mais... oui, je suis capable de voir tes iris dorés. Et ceux de Max. Je les vois depuis qu'on se connait, comme je vois ceux de William, d'Angie et tous les autres.

Après un long moment passé à se dévisager, James se reconcentra sur Riley. Kaeden attendit un moment planté là, avant de quitter la chambre le plus discrètement possible.

– Je serais en bas, appelle-moi si tu as besoin d'aide.

James hocha la tête.

Ils échangèrent un dernier regard, et là, Kaeden la vit. La réelle couleur des iris de James ; un vert pomme intense, irradiant, moucheté de petites tâches qui semblaient scintiller comme de l'or au soleil.


– Je te sers un verre ?

– Il me faudrait la bouteille, soupira Kaeden en se laissant tomber dans le canapé, enfin... Un café, ce sera très bien.

Max haussa les épaules, rangea le verre qu'il avait à la main, et fila en cuisine.

Le silence était de mise, même si Kaeden trahissait nettement sa nervosité en agitant son genou. Ce genre de chose qui rendait William fou. En temps normal, il aurait râlé pour qu'il arrête, mais là...

– Il le sait depuis le départ, hein ? Murmura Kaeden. Pour Max, quand il l'a rencontré, dans ce bar, il y a une vie ou deux...

William hocha la tête positivement.

– Sentir la nature des Surnaturels, quels qu'ils soient, ça fait partie de ces aptitudes... Il peut voir ce qu'on essaye de dissimuler, même si on se donne beaucoup de mal. Je t'avoue que lorsqu'il m'a découvert, ça m'a fait tout drôle aussi.

Étant donné la faculté de dissimulation de sa nature que le Venandi avait, il voulait bien le croire.

Max tend une tasse d'une infusion calmante à son Uni, qui lui lança un regard entendu... mais il but tout de même le contenu. Il avait bien vu, cela le calma un peu.

– J'ai vu ces iris jute à l'instant, je... je n'avais jamais remarqué, avant.

– C'est normal, ça. Ses iris ne prennent leur couleur réelle que lorsqu'il utilise ses pouvoirs. C'est plutôt rare de les voir, t'as eu de la chance... Même moi je ne les ai pas encore vus.

William termina son verre et le posa sur la table basse, puis il s'en resservit une bonne rasade.

– Tu veux savoir un truc à propos des Venandi, sourit-il alors, on est incapable d'être saoule. L'alcool agit sur nous comme de l'eau qui n'hydrate pas... ce qui n'empêche pas d'apprécier le goût du whisky.

– T'es pas obligé de trop apprécier cette bouteille hors de prix non plus, lança Max, un sourire discret sur les lèvres.

– Je t'en ferais livrer un carton quand j'aurais cinq minutes à moi...

– Et qu'est-ce que l'alcool fait sur les Sorciers ? Demanda Kaeden, assez grave.

William compris bien qu'il se servait de sa question pour rediriger la conversation sur James. Il avait des questions, elles étaient légitimes...

– James n'est pas un Sorcier, corrigea-t-il alors. Enfin, pas exactement un Sorcier serait plus juste.

– C'est un Hybride, lui aussi ?

– Plus ou moins...

Max lui lança un regard entendu, un de ceux qu'on traduisait par « mais tu vas parler oui ? », un de ceux que William prenait un malin plaisir à faire naître chez lui.

– James est un Druide.

– Un druide comme au temps celtique, tu veux dire ?

William secoua la tête :

– C'est moins défini que ça, mais oui, les origines des Druides comme James remontent à ces temps-là. Peut-être avant, difficile d'en être sûrs. Leurs ancêtres n'étaient pas forcément des druides celtes, mais ça peut arriver, parfois. On les appelle comme ça parce que les premières traces de leur existence remontent à ce temps-là, et aussi à cause de leurs pouvoirs.

Il marqua un temps d'arrêt :

– Un Druide, c'est... Une sorte d'hybridation entre les Venandi et un type très particulier de Sorcier, qui au fil du temps est devenu une race Surnaturelle à part entière. Il n'est plus considéré comme Hybride depuis des siècles, mais à l'origine, effectivement, ils sont des Hybrides.

William termina à nouveau son verre, avant d'enchaîner :

– Ils possèdent des aptitudes très spécifiques, très puissantes, comme pouvoir sentir la nature d'autrui, que cela soit surnaturel ou caractériel, ou pouvoir dissimuler leur surnaturalité à tous, Venandis compris. Aucune autre race n'est capable de faire ça aussi bien et aussi longtemps, même avec beaucoup d'entraînement.

– Et en quoi ça va aider Riley, ça ?

– Je ne parle que de leurs aptitudes, comme toi tes sens surdéveloppés... Ils ont aussi des pouvoirs extrêmement puissants. Une capacité à emmagasiner et réutiliser les informations spectaculaires. À ressentir les douleurs, émotionnelles ou physiques avec un contact. À les apaiser, les soigner pour les plus entraînés. Certains sont capables de lire le passé, d'autre le futur. Certains, les deux à la fois. Ils ont un lien très particulier avec la forêt, plus particulier encore qu'un Lycan avec son Territoire... Ils y sont... comme connectés... Et ils tirent leurs énergies de la terre, des arbres, des plantes, bien plus que du sommeil, de la nourriture, de la Lune ou quoi que ce soit d'autre.

Kaeden remettait certaines choses en place. James était très performant au travail, il attribuait cela à une certaine facilité mentale... C'était en réalité ces pouvoirs.

Ces quantités astronomiques de nourriture qu'il ingurgitait et qui ne semblaient jamais combler le moindre besoin... C'était parce qu'ils étaient incapables de les combler. Il n'y avait que l'environnement naturel et le contact avec la nature pour cela. Le reste était futile, inutile – juste une couverture.

– Il y a une contrepartie assez difficile à vivre, cependant... Au-delà d'avoir à gérer son énergie en fonction de la nature et non pas de son frigo, je veux dire. Ils sont extrêmement vulnérables.

– Avec de pareils pouvoirs ?

– Ils ne sont en réalité pas capable de se défendre physiquement, ni attaquer, ni se protéger. Si tu t'en prends à James, il ne sera pas capable de résister plus qu'un humain. C'est extrêmement simple de tuer un Druide. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont extrêmement rares de nos jours. Je n'ai jamais pensé en croiser un avant que James débarque au bureau.

Kaeden et Max avaient lancé un regard vers l'escalier en même temps. Ils respectèrent un petit temps de silence, avant que William ne recommence à parler :

– La plupart du temps, les Druides vivent avec des Sorciers ou des Venandis, dans des Sanctuaires, où ils sont le plus à l'abri, car nous pouvons les protéger.

– James vit chez des Sorciers, alors ?

Il confirma d'un hochement de tête :

– Il te parlera de ça s'il en a envie, sa vie privée reste sa vie privée... Je voulais juste vous parler de ça moi-même parce qu'il est... comment dire... pas franchement à l'aise avec tout ça. Et c'est mon rôle aussi de veiller à l'entente entre les Surnaturels – surtout quand je travaille avec.

Et tout le monde savait que William avait une sainte horreur de mélanger le privé et le professionnel, même s'il n'avait pas vraiment le choix, au final.



Au bout d'une demi-heure, James sorti de la chambre, descendit dans le salon pour y retrouver les autres, qui discutaient d'un sujet qu'il n'avait aucun mal à identifier ; lui-même.

– Hé, ça va ? Lui demanda Kaeden en l'aidant à descendre les dernières marches.

– J'ai donné tout ce que j'ai, mais... j'ai pas réussi à ressouder son bras. Pour le reste, tout est résorbé, et je n'ai rien senti de grave. Physiquement, en tout cas... Il faudrait qu'il soit conscient pour que j'évalue son état psychologique.

Correction ; ce fut à cet instant que Kaeden poussa le soupire de soulagement le plus soulageant de sa vie. Riley n'avait rien de grave, à part un bras cassé, et ça, c'était un véritable miracle.

James se laissa tomber sur un fauteuil, il avait l'air de lutter pour ne pas sombrer dans un profond sommeil, et marcher lui semblait impossible, à présent.

– Je vais appeler Davis, lança William, merci d'être venu, on était inquiets pour lui.

– Je me doute bien que tu ne m'appelles pas en pleine nuit pour regarder pousser l'herbe... Oh, Markus va me tuer. Et après il va te tuer toi.

Markus, c'était le fiancé de James, celui chez qui il vivait et qui était vraisemblablement un Sorcier.

– Toujours ravi de me mettre Markus à dos, c'est mon passe-temps préféré... Vraiment.

Et son ton indiquait tout le contraire, ce qui fit sourire un peu James.

– Markus déteste quand je sors la nuit, surtout sans Davis, surtout si c'est Will qui appelle, résuma-t-il, l'air vague et le ton traînant.

Quand on connaissait James, ne serait-ce que de vue, on ne pouvait pas se dire qu'il était capable d'être à plat comme il l'était maintenant. Il était toujours dynamique, souriant, s'agitant çà et là avec un grand sourire collé au visage... Là, il avait l'air d'un dépressif insomniaque bourré aux calmants et tourmenté par ses démons depuis de trop longues années.

– Je peux avoir un verre ? Je sais que j'ai l'air un peu shooté, mais... C'est juste physique. J'ai toute ma tête.

Kaeden lui en servit un, même si c'était à contrecœur. James n'avait pas l'air en état de supporter un verre d'alcool fort.

– Je voulais vous le dire, murmura-t-il après avoir bu une gorgée, qui lui avait brûlé la gorge, mais Will et Markus trouvaient l'idée stupide... On dit que les gens comme moi doivent être très discrets  pour survivre – puis, il n'y a pas que moi de concerné, il y a aussi Davis.

Davis, qui travaillait à la cafétéria du bureau et qui était connu pour être le beau-frère de James, et, était vraisemblablement un Sorcier.

– Il est censé jouer les baby-sitters, ça se voit pas comme ça, mais il est badass comme mec... Du genre, comme les tueurs à gages dans les séries, tu vois ?

Il était vrai que cela avait toujours semblé bizarre à tout le bureau qu'un type aussi baraqué, et à l'œil aussi vif et intelligent, passe sa vie à servir des cafés et des viennoiseries.

– Enfin, c'est pas lui qui va me souffler dans les bronches, soupira James en se relevant un peu.

– Markus doit avoir raison, murmura Max, si tu es aussi vulnérable que ce que Will nous a dit... Tu ne devrais pas te balader seul la nuit.

James lui lança un regard étrange, mais ne dit rien de plus. Il était fatigué. Il ne rêvait que de se coucher dans le jardin, auprès de l'arbre centenaire, en plein milieu de la propriété dans laquelle il vivait. Reprendre des forces, quitter cette léthargie, cette sensation de faiblesse... Retrouver un semblant de vie.

– Si j'écoutais Markus, je resterais enfermé dans une serre toute ma vie, et tu sais comme moi que c'est très compliqué pour moi de rester enfermé... Et puis merde, si je veux sortir, je sors, il a qu'à s'assurer que je suis au lit quand il va se coucher.

– Je croyais que Markus ne dormait presque pas ?

– C'est probablement pour ça qu'il ne se rend jamais compte que je fais le mur, sourit James.

William revint à cet instant :

– Davis te récupère chez moi, et Markus braillait au téléphone, je crois que je suis sourd d'une oreille. C'est sympa de constater que les choses ne changent jamais vraiment, au final... Enfin, bref, reste chez toi aujourd'hui et demain. Et vous deux aussi, j'ai brodé une histoire de séminaire dans une succursale, on est censés être en formation. Je vous laisse Angie ici, je vais rentrer surveiller notre invité.

– Et nous on va aller se coucher, bailla Max, appelle-nous quand il sera prêt à parler de manière civilisée... J'imagine qu'ils n'en n'ont pas terminé tous les deux.

– Et tenez-moi au courant pour Riley.

Sur ce, il aida James à se relever, après avoir créé un nouveau portail avec son caillou... Ils passèrent celui-ci sans tarder, puis il se referma, laissant Max et Kaeden seuls dans le salon.

– Je comprends comment il fait pour toujours être à l'heure au bureau sans jamais qu'on le croise dans le parking, nota Max.

– Je suis à deux doigts d'envoyer Riley le soudoyer pour avoir une de ces pierres, sourit Kaeden. Je vais dormir avec Riley, sauf si tu préfères le lit ?

– Je vais dormir ici, je crois que les chiens ont besoin d'être un peu rassurés, eux aussi.

En effet, ils avaient eu sacrément peur quand Luther avait débarqué dans le jardin... Tellement qu'ils n'avaient pas eu le réflexe d'aboyer ou d'essayer de sortir de la cabane de jardin quand je les avais appeler.

Il n'y avait eu qu'en sentant la présence de Max que Clea s'était manifestée... Ace était avec elle. Et Eros tournait en rond en aboyant dans la maison, quand ils étaient arrivés.

Max se transforma et s'était couché sur le canapé, les trois chiens s'étaient collés à lui pour passer la fin de la nuit sereinement endormis contre lui.

Kaeden avait fait de même sur son lit, dans lequel Riley dormait toujours à poings fermés.

James n'avait pas eu tort ; grâce à lui, Riley n'avait plus le moindre bleu ou la moindre écorchure, trace de coup ou autre. Il n'y avait que son bras qui était encore brisé en deux, entouré de l'artefact magique de William, censé remplacer le plâtre que les humains utilisaient.

Ce fut presque sereinement que la maison s'était endormie, après cette soirée et cette nuit plus qu'agitées.



🌕 🐺🌕 🐺🌕



Voilà pour ce chapitre 13 ! Il en reste encore 2 et cette histoire sera finie :D


Sinon, je dois vous dire 2 choses :

1 - James aura droit à son histoire :D 

Je voulais juste attendre de parler du fait qu'il soit Surnaturel avant de vous mettre au courant, vous savez, histoire de garder la surprise ! XD

Cette histoire tournera donc plus autour des Sorciers et des Druides (logique), le titre sera probablement "The Wicked Wizard" (je me laisse le droit de changer si je trouve autre chose d'ici là) :3

Pour l'instant, elle est classée dernière dans la liste des TWW à écrire (Max et Angelo passent avant), par contre j'ai déjà une bonne idée de la timeline et compagnie :D

Voilà, j'espère que les Sorciers vous plairont aussi (quand ce sera le moment de lire) !


2 - Je ne pourrais pas publier la semaine prochaine D:

J'ai un empêchement perso sur une partie de la semaine, donc... Je ne pourrais tout simplement pas relire, corriger, publier le début du chapitre 14.

Ça me prend un temps conséquent que je n'aurais pas tout simplement, et plutôt que bâcler le texte, je préfère le décaler à la semaine suivante.

Surtout qu'il y a plein de petits trucs à bien caler, et compagnie x0

J'espère que vous comprenez :3


En attendant, le concours pour trouver un-e copain-ine à Leïan est toujours en cours ! Vous avez toutes les infos dans l'oeuvre "le concours de Leïan" sur mon profil !


Je vous dis à bientôt,

Haydn

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