Chapitre 10 : L'Hybride 1/2 ⚠️

⚠️ HEP HEP HEP⚠️

C'est l'heure du TW pour contenu fefuel XD

Comme d'hab (pour les habitué-e-s), c'pas super explicite, mais je mets quand même le TW parce que... Bah c'est quand même un peu du contenu fefuel x)

Voilà, maintenant que j'ai ⚠️ , vous pouvez lire :p




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Les deux parties de quoi ? Demanda Kaeden, inquiet.

La main de Riley serra un peu plus la mienne, tandis que le Venandi laissait planer un petit suspens insupportable. Je craignais déjà de le savoir.

Ce qui ne m'empêchait pas de nier mentalement les faits supposés.

William semblait particulièrement calme, détaché, comme si tout ceci n'avait rien d'alarmant ou de troublant :

– Riley est ce qu'on appelle un Hybride, déclara-t-il. Un mélange entre deux espèces Surnaturelles. En l'occurrence, Lycanthrope et Venandi.

La pression qu'exerçait Riley sur ma main se fit encore plus forte, l'espace de quelques secondes, avant de se relâcher un peu.

– Ce n'est pas très courant, compte tenu de l'importance qu'accordent les Lycans à leur Meute et leur descendance – vous n'êtes pas réputés pour vous mélanger. Et... disons que l'entente entre Lycan et Venandi est extrêmement relative.

Riley prenait la nouvelle dans un silence inhabituel. Des réponses qu'il attendait depuis longtemps arrivaient enfin... Des réponses qui expliquaient beaucoup de choses, mais qui étaient intimidantes car inconnues également.

– E-Et... Qu'est-ce qui va m'arriver maintenant ? Vous allez me dire que je ne peux pas rester ici parce que c'est votre Territoire ou... quelque chose comme ça ?

William sourit, probablement plus pour rassurer Riley et détendre l'atmosphère que par réelle envie :

– Nos lois sont plus souples que celles des Lycans, en ce qui concerne notre Territoire. Ce n'est pas une possession propre – ce n'est pas mon Territoire – mais une zone de responsabilité. C'est à moi de maintenir l'ordre et la paix entre les Surnaturels sur ce Territoire.

– Alors je peux rester ?

– Bien sûr, tu peux t'installer où tu veux, pour peu que tu ne fasses pas vaciller l'ordre, tu ne vas pas me voir souvent. Tu as de la chance, ici les Surnaturels reconnaissent notre autorité, Hybride ou pas Hybride, on ne devrait pas 'approcher de trop près.

Ce qui le rassura un peu. Sa main se relâcha, même si elle restait sur la mienne tout de même.

– En tant qu'Hybride, selon nos lois, tu as le choix entre te reconnaître comme Lycan ou te reconnaître comme Venandi. Tu peux aussi ne pas choisir, je ne vais t'obliger à rien.

– Et les Lycans, ils...

– C'est au cas par cas, mais je doute grandement que ça pose un problème à Max ou à Kaeden, n'est-ce pas?

Kaeden le rassura du mieux qu'il put. Il avait accepté Riley, il était responsable de lui, quoiqu'il se passe, quoi qu'il soit. Riley se détendit un peu, on devinait même un sourire discret sur ses lèvres.

Je n'osais pas vraiment le regarder, heureusement, assit à côté de moi, il ne remarqua pas.

Que Riley soit un Hybride, mi-Lycan mi-Venandi, n'était pas si étonnant, maintenant qu'on le savait... Il était un Omega parce que sa mère n'était pas une Lycan, tout simplement. Et que, d'après William, ses gènes de Venandi avaient pris le pas sur ceux du Lycan. Ce qui expliquait également qu'il ne ressente pas le poids de la hiérarchie comme un Omega normal, et aussi qu'il puisse sentir le danger autour de lui, quand moi j'en étais incapable...

Ce qui ne m'empêchait pas d'avoir pris la nouvelle en pleine face et de me sentir totalement abasourdi et... mal à l'aise ? Je ne saurais pas réellement l'expliquer, mais rien que d'être en présence de Riley, ça me gênait. Je voulais me lever, m'éloigner de lui le plus possible et ne surtout pas avoir à lui faire face.

Bien sûr, je n'allais pas le faire... Jamais il ne me laisserait faire sans que je lui explique pourquoi, et, concrètement, je ne voulais pas le faire. Surtout pas devant un autre Venandi. Puis, je ne voulais pas blesser Riley. Après tout, ce n'était pas de sa faute s'il était un Hybride, s'il était un enfant illégitime non plus...

Mais cela ne m'empêchait pas de vouloir qu'il enlève sa main de la mienne et qu'il ne soit pas dans la même pièce que moi.

La discussion continua quelques minutes, durant lesquelles je luttais pour ne pas ôter ma main sous la sienne... J'avais décidé de ne pas attirer l'attention et d'agir le plus normalement possible jusqu'à ce que Riley et moi soyons seuls et que je puisse lui expliquer la situation. Ni ce Venandi ni Kaeden ne comprendrait... Riley lui-même ne comprendrait pas, sans doute.

Bien heureusement, des voix se firent entendre dans l'entrée. Angelo fit son apparition, suivi par deux invités, qu'il mena au salon où nous étions installés :

– Edward ? S'étonna Kaeden, qu'est-ce que vous faites ici ? Je croyais que vous n'arriviez que dans une heure, et je...

– On se demandait justement si on allait vous croiser, sourit Edward en lui serrant la main, on est juste venu déposer nos affaires avant d'aller vous voir...

– Pourquoi déposer vos affaires ici ?

– Je ne sais pas si tu as remarqué, mais la maison est un peu surchargée en population... Puis c'est un Sanctuaire ici, Will nous a proposé le gîte.

Passons le fait qu'ils avaient l'air de se connaître, ils se serrèrent cordialement la main, tout sourire dehors, sous le regard perplexe de Kaeden.

Danny passa sa main dans mes cheveux, puis sur mon épaule, tout en me demandant si ça allait. J'avais répondu d'un hochement de tête bref. Il avait bien vu que j'étais totalement renfermé, sur la défensive, mais ne posa pas la moindre question.

Qu'est-ce qu'il voulait que je lui dise ? « Riley est demi-Venandi et ça me donne envie de le fuir par tous les pores de ma peau » ? Non, assurément, je ne pouvais pas lui dire ça ! Pas devant Riley et l'autre Venandi en prime.

– Donc, vous vous connaissez, tous les deux, résuma Kaeden, je veux dire... Plus que ce que Max imagine. Il va être ravi de l'apprendre, ajouta-t-il, sarcastique.

– Ehm, oui, répondit Edward, un peu gêné. En fait, j'accompagnais Papa quand il négociait avec la mère de Will pour que Max s'installe à Glasgow pour ses études. Ça nous arrive de nous appeler de temps à autre pour... nous tenir au courant de la situation. Après tout, Max et toi êtes sur son Territoire et moi, je suis responsable de vous. Enfin, il y a prescription depuis le temps !

Moi et Kaeden étions à peu près sûrs que Max n'allait pas le prendre comme ça et que pour lui, il n'y avait pas du tout prescription.

– T'as l'air en forme, nota Edward à l'intention d'Angelo, mettant fin à la conversation précédente, t'as l'air plus maure que la dernière fois que je t'ai vu, c'est dingue... Le temps passe !

– Hm, probablement... On a pas mal de choses sur le feu, ces derniers mois, alors il doit bien se débrouiller seul, Bêta ou pas.

Angelo était ce que l'on appelait un soutien de Venandi, un Surnaturel qui aidait un Venandi dans ses missions. Ça arrivait parfois qu'il s'agisse de Lycans solitaires, ou d'un membre d'une Meute ayant une dette... Mais il s'agissait d'Alphas, la plupart du temps, plus autonome et moins impressionnables que des Bêtas.

Mais enfin, vu la couleur de ces iris, on devait le prendre au sérieux bien qu'il soit un Bêta.

– Je ne te le fais pas dire, souffla Angelo, pendant que monsieur se la coule douce dans son bureau, il m'envoie aux quatre coins de la ville pour surveiller ceci, déposer cela, vérifier que tel machin est en place ! Et je dis encore l'aider à s'entraîner quand je rentre !

– Et malgré tout ça, il trouve encore le moyen de faire ses horreurs en macramé, sourit William, récoltant un regard narquois du Bêta.

Ils avaient l'air proches tous les deux... Enfin, ce n'était pas anormal, étant donné qu'ils vivaient sous le même toit. Puis ils devaient partager beaucoup de temps, entre les entraînements, les missions, et compagnie.

Pendant qu'Edward et Danny montaient déposer leurs affaires dans une chambre, nous étions restés au salon avec William. Celui-ci avait l'air d'humeur taquine. Kaeden avait la tête du type qui voulait poser des questions, mais il se retenait. Déjà parce qu'il savait que William n'aimait pas qu'on s'immisce dans sa vie privée, puis aussi parce qu'il n'était pas le moins du monde concerné par les histoires de cœur de son patron.

William vint à son secours pour finalement lâcher lesdites informations :

– Angie et moi, on est ensemble depuis quelques années maintenant, murmura-t-il avec un air vague, c'est une longue histoire, mais l'important, c'est le présent. Puis, il me faut du temps pour me faire à ce genre d'extravagance – vous n'avez pas vu la chambre à coucher.

Il désignait les coussins aux couleurs criardes sur le canapé.

De l'étage, Angelo lui répondit, mais personne ne comprit ce qu'il avait dit.

Vu le ton, ce n'était pas un compliment. Et cela avait fait sourire William.


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Nous n'avions pas fait de vieux os au Sanctuaire, William avait du travail, et Edward voulait voir son frère au plus vite.

J'essayais tant bien que mal d'agir normalement et d'éviter Riley au maximum, mais il n'était pas dupe... Il avait bien compris que les révélations le concernant m'avaient ébranlé, que je l'évitais à cause de ça. Et il n'avait aucune idée de comment on allait gérer ça.

Il nous imaginait déjà en pleine guerre froide, si tenté que j'accepte de vivre sous le même toit que lui... Il avait peur que Kaeden l'envoie au sein de la Meute avec Edward et Danny à cause de moi, à cause de ma Défaillance... Mais ce n'était en rien comparable à la peur qu'il avait de me perdre.

On venait à peine de se rapprocher, de se dire qu'on voulait être ensemble, et voilà qu'on avait déjà à affronter une situation qui pourrait nous séparer... ! Sans la moindre idée de comment on gérait ce genre de choses. Et impossible de demander de l'aide à qui que ce soit sans éveiller les soupçons.

Peut-être que c'était comme ça, qu'on n'avait rien à faire ensemble, au final. Que malgré tout ce qui nous réunissait, il y avait des choses plus grandes encore qui nous séparaient... Cette idée m'énervait. Même si je savais aussi que mon attitude y était pour beaucoup. Que j'étais la cause numéro une de ces problèmes.

Riley n'avait rien fait de mal, ce n'était pas de sa faute s'il était un Hybride, encore moins qu'il l'apprenne seulement maintenant – du moins officiellement. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne m'avoir rien dit, étant donné qu'il ne le savait pas... Et puis, il semblait tellement soulagé depuis qu'il avait appris tout ça. Au moins autant que moi j'en étais ébranlé.

Nous avions dîné à la maison, profitant du jour qui s'éternisait dans le jardin, tous ensemble. Je n'avais pas ouvert la bouche, et évité Riley au maximum, mis personne – en dehors de lui – n'avait l'air de l'avoir remarqué. Enfin, Danny l'avait remarqué, mais il n'avait rien osé dire.

Max non plus n'avait pas trop ouvert la bouche. Il en voulait à Edward et William de lui avoir caché toutes ses choses. S'il pouvait comprendre la situation dans laquelle s'était trouvé William, il ne pouvait pas admettre que son frère ne lui ait rien dit...

Malgré toutes ses années, es discussions qu'ils avaient eues à propose de William quand le blond l'avait quitté, Edward ne s'était jamais décidé à dire quoi que ce soit, et ça le rendait fou. S'il ne pouvait pas avoir confiance en son propre frère jumeau, en qui pouvait-il bien l'avoir ?

Le Chef de Meute se bornait à éviter d'aborder le sujet, et évitait aussi soigneusement de regarder ou parler à Max.

L'ambiance était un peu étrange autour de la table, cordiale, mais... froide et chaude à la fois ?

En tout cas, j'étais ravi d'avoir une excuse toute trouvée pour m'éclipser juste après le dessert ; je devais récupérer. J'étais lessivé.

Une partie de moi espérait bien que ça me permettrait d'esquiver Riley encore quelques heures – même si je savais bien que je finirais par l'affronter un jour ou l'autre.

C'était sans compter sur l'entêtement de Riley. En plus de ne pas comprendre mon attitude soudainement froide et distante, il se sentait blessé que j'agisse ainsi avec lui. On venait à peine de se rapprocher, que déjà je le fuyais comme la peste et le choléra réuni...

Ça ne lui avait pas encore effleuré l'esprit que c'était ces révélations sur lui qui me maintenait à distance... Lui pensait juste qu'il était trop collant, que cela allait trop vite pour moi ou que je ne savais simplement pas comment le repousser gentiment.

C'était ce qu'il était le problème, rien d'autre.

Ce fut non sans surprise que je l'avais trouvé assis sur le lit en sortant de la salle de bain. Une partie de moi s'agaçait qu'il soit là, et l'autre avait honte de mon comportement.

– Hé, souffla-t-il avec un sourire, j'imagine que tu dois être fatigué... Mais je... Je voulais juste être sûr que... tout va bien entre nous ?

Bien évidemment, il ne pouvait pas se contenter de me souhaiter une bonne nuit ! Il fallait qu'on parle de ça ! Bon sang, qu'est-ce que je devais dire ? Être totalement honnête ou mentir ? Dans les deux cas, ça le blesserait, j'en étais certain... Il sentirait le mensonge à des kilomètres et ça l'inquiéterait forcément.

En prenant une profonde inspiration, je m'installais sur le bord du lit, évitant soigneusement son regard. J'étais sûr et certain que je craquerais dès que je verrais ses maudits iris.

– Je ne suis pas sûr que... ça ira, lâchais-je alors dans un soupir. Nous, je veux dire.

Ce qui lui fit l'effet d'une douche froide. Ce que je comprenais parfaitement. Comment ça pourrait être autrement ? Ce matin, ma Bête et moi étions à la limite de lui avouer qu'on l'aimait, et ce soir, je lui disais que ça ne marcherait pas... Comment pouvait-il comprendre ce qu'il se passait ?

Enfin, c'était le sous-estimer :

– C'est parce que je suis illégitime, c'est ça ? Murmura-t-il avec un calme qui était inhabituel, tu penses que je suis une erreur de la nature et que je ne mérite pas de vivre... J'imagine que tu as raison. T'aurais aussi raison de m'en vouloir de ne pas t'avoir dit ça, parce que je le savais bien avant qu'on se connaisse...

Son ton ressemblait étrangement à celui de William, maintenant que j'y faisais attention. Il avait ce détachement, cette sorte d'exposition factuelle, comme si ce n'était pas lui le concerné. C'était criant de véracité, à présent.

– Je le sais bien avant que mon père ne me le dise, enchaîna-t-il, j'ai beau ressembler à mes frères, William a raison quand il dit qu'un couple d'Alpha ne peut pas donner naissance à un Omega... Et puis, il y a plein de choses qui n'ont jamais collé entre moi et mes frères, probablement parce qu'ils sentaient bien que j'étais différent.

Je sentais ma Bête s'éveiller en moi, et ça, ce n'était pas bon. Ma température était montée en flèche, et j'avais du mal à contenir cette envie de frapper tout ce qui était à ma portée jusqu'à ce que je sois calmé.

– Ce n'est pas ça le problème, lâchais-je, un peu abruptement.

– J'imagine que vu la Meute d'où tu viens, ça doit être loin de l'idéal d'être ce que je suis et... Je comprends que ça puisse te... Dégoûter, ou autre chose...

– Ce n'est pas... ça...

Un grondement rauque suivi, celui de la Bête, qui commençait à prendre le dessus sur moi. Si je la laissais faire, j'étais persuadé qu'elle ferait un carnage, que ce soit Riley ou pas. Il y avait une telle colère en moi en cet instant...

– Oli, murmura Riley, posant sa main sur la mienne.

Je le repoussais brusquement, il me toisait avec incompréhension, blessé.

De longues secondes s'écoulèrent, lourdes de silence.

Je ne voulais pas qu'on se touche, ça m'était insupportable rien que d'y penser.

– Je suis désolé, souffla-t-il, j'avais peur que ce genre de chose arrive, justement...

Il se leva et s'éloigna sans rien ajouter de plus. Il devait m'en vouloir au moins autant que moi. C'était idiot. Je faisais exactement ce qu'il redoutait que je fasse, mais... est-ce que j'avais réellement le choix ? Ma Bête était dans une telle colère... Il valait mieux qu'il s'éloigne un peu. Quelque temps. Peut-être longtemps.

Du moins, c'était ce que je pensais... Pas ce que ma Bête pensait. Elle lui avait agrippé le bras un peu violemment, Riley avait de suite identifié qu'elle était là, rien qu'en croisant mon regard. Il ne se démonta pas pour autant, il n'avait pas peur d'elle, comme depuis le début.

– Est-ce que tu me détestes ? Demanda-t-il, après un long moment à se regarder dans le blanc des eux, en silence. Moi ou... Ce que je suis ?

Nous avions fait un non de la tête commun :

C'est pas ça, dis-je d'une voix rauque.

Mon expression sérieuse ainsi que cette voix plus grave, l'intriguèrent plus qu'elles ne l'intimidèrent.

Moi qui espérais ne pas avoir à lui raconter la vraie raison de mon éloignement.

Ça m'allait qu'il pense que son illégitimité était ce qui me rebutait.

Parce que la vraie raison était pire encore que celle-là.

– Alors c'est quoi ? Lança-t-il, le regard accusateur. C'est quoi ton problème ?

La Bête eut un mouvement de tête contre lequel je ne pus rien. Elle était gênée et elle s'en fichait que je ne veuille pas qu'elle parle de ça... Elle ne voulait pas perdre Riley, et pour elle, le seul moyen c'était d'être honnête. Bon sang, si on lui balançait tout, c'était nous qui allions le dégoûter !

– Oli, dis-moi ce qu'il se passe, insista Riley.

Il ne veut pas te le dire, avoua-t-elle, parce qu'il a honte, mais moi je ne veux pas que tu nous en veuilles.

Et bien évidemment, je ne pouvais pas l'empêcher de parler ! Maintenant que Riley avait compris que j'essayais de cacher quelque chose derrière cette excuse d'illégitimité, il allait gratter, gratter, gratter, jusqu'à ce qu'il soit au courant de tout...

Il inspira profondément, posa sa main sur ma joue et afficha son expression la plus rassurante :

– Dis-moi, murmura-t-il, sans que son regard ne quitte le mien. Dis-moi ce qui ne va pas...

J'essayais de l'empêcher de tout lâcher, mais je n'avais aucune prise sur elle. C'était comme regarder un film et crier au personnage de ne pas faire ceci ou cela ; inutile.

Lorsque, soudainement, elle disparut. C'était trop difficile pour elle d'expliquer les choses avec des mots. C'était ma partie, ça. Et elle le savait pertinemment. Elle avait fait exprès de le retenir et de lui balancer tout ça, pour m'obliger à parler. Je la maudissais en cet instant.

– ça va ? Me demanda-t-il alors.

Je répondis par un hochement de tête positif.

– T'es pas obligé de parler, enchaîna-t-il en me tournant le dos, je voulais juste pas que tu perdre le contrôle trop longtemps.

– Attends, lavais-je retenu, je... Je ne voulais pas te le dire parce que... C'est pire encore que ce que tu penses.

Intrigué, il m'étudia, la curiosité émanant de tous les pores de sa peau :

– Je m'en fiche que tu sois un enfant illégitime, lâchais-je, si tu savais comme je m'en fiche ! Ton père t'a reconnu comme un de ses fils, t'es aussi légitime que les autres à ses yeux, et c'est tout ce qui doit compter pour toi, pour moi, pour tout le monde.

Et je le pensais sincèrement. Qui de mieux placer qu'un parent pour reconnaitre la légitimité d'un enfant ? Si son père n'avait pas voulu de lui, il aurait pu s'en débarrasser depuis longtemps. Mais il ne l'avait pas fait, il l'avait gardé près de lui, élevé comme ses autres enfants. Riley était donc aussi légitime que les autres. Du moins, c'était ce que je pensais. Ce que ma Bête pensait aussi.

– Alors c'est quoi le problème ? C'est parce que je t'ai menti ? Je suis désolé pour ça, mais j'avais peur que tu balances ça à Kaeden, qu'il me chasse d'ici et que... enfin, tu vois.

– Je comprends pourquoi tu n'as rien dit... Et puis tu n'étais sûr de rien, alors...

Il fronça les sourcils, visiblement agacé que je tourne autour du pot.

– Je... Je dois te parler d'un truc important. Grave.

Je m'installais sur le lit, il m'imita, l'expression aussi fermée que moi.

– Voilà, je... Quand je t'ai dis de te mettre à l'abri, avant de perdre conscient, c'était parce que je savais ce que ce type était. Un Venandi.

Et je savais à quel point c'était dangereux, surtout.

– Et si je sais ce qu'est un Venandi, c'est que... Il y a longtemps, il y avait un clan de Venandi qui vivait près de chez moi. A quelques kilomètres à peine. Quand William dit que l'entente entre Lycans et Venandi est relative, ce n'est pas juste une façon de parler, tu comprends ?

Il me regardait sans réellement comprendre où je voulais en venir. Et moi, j'essayais de reculer ce moment au maximum. Je n'avais pas envie de mettre des mots à haute voix sur ce qu'il s'était passé.

– Il y avait des dizaines d'années de guerre entre notre Meute et leur clan, enchaînais-je, sans le lâcher des yeux, à cause des délimitations des Territoires, des enfants ou des louveteaux qui disparaissaient mystérieusement... C'était très tendu, comme contexte.

Et je vis dans son regard qu'il avait compris ce que je m'apprêtais à dire :

– Mon grand-père à voulu mettre un terme à tout ça, que ça se finisse définitivement, et...

On ressentait tous les deux un profond malaise, mais on ne se lâchait pas des yeux :

– Aucun d'entre eux n'a survécu.

Voilà, c'était lâché.

Je voyais bien que ça le touchait, que ses yeux étaient humides, et qu'il était à la fois dégoûté et en colère.

J'avais appris à détester autant qu'à craindre les Venandi, parce qu'ils représentaient un danger pour ma Meute, que c'était encore très frais dans l'esprit des anciens, de la génération de mon père. On racontait des histoires aux Louveteaux, dans lesquelles les Venandi étaient des prédateurs sans foi ni loi, sans pitié, même pour des Louveteaux... Puis, dans d'autres, on vantait les héros de la Meute, de puissants Alphas guidés par leur instinct et leur sens du devoir envers la Meute, qui tuait les méchants du camp d'en face.

Méchants qui n'étaient rien de plus que nos pendants, simplement, d'une autre espèce que la nôtre.

Jusqu'à présent, ces histoires ne me faisaient pas vraiment réagir... C'était abstrait pour moi, de vieilles histoires qu'on racontait aux Louveteaux pour les mettres en garde.

Mais maintenant...

Maintenant, c'était tout à fait différent.

Je me sentais coupable de ce qu'ils avaient fait. Je me dégoutais d'avoir pensé un jour que c'était une bonne chose. Peut-être qu'il y avait quelqu'un de l'âge de Riley, qu'il était mort, que je m'en étais réjoui, que j'avais pensé que c'était bien fait pour lui.

Et là... Rien que d'imaginer ce que ma Meue avait fait, je me sentais sale. Comme si j'avais moi-même mis à mort un Venandi, alors que Riley était le premier que j'avais croisé dans ma vie.

– Je me sens minable, soufflais-je en baissant le regard, parce que je t'aime et que... Que pour moi ce n'est pas important que tu sois à demi Venandi... Mais que je viens d'une famille qui a tué une autre famille juste parce qu'ils étaient d'une autre espèce et je... Je peux pas m'empêcher, quand je te vois, de me dire que... Que ça aurait pu être toi. Que j'aurais pu te tuer.

Il aurait eu toute légitimité à s'énerver, à m'en vouloir, à vouloir s'éloigner de moi... Je l'aurais tout à fait compris.

Cependant, à la place de me frapper, sa main caressa doucement ma joue, essuyant une larme qui la dévalait, avant qu'il dépose un baiser tendre sur mon autre joue :

– Calme-toi Oli, tu ne pouvais pas savoir... Et puis, ça s'est passé bien avant que tu naisses et tu n'as pas envie de me faire du mal, si ?

Je fis un non de la tête, outré par cette idée. Je ne voulais pas lui faire du mal, ma Bête non plus. Au contraire ; on devait surveiller Riley, protéger Riley, c'était là notre but.

Avec douceur, il m'embrassa à nouveau, essayant d'être le plus doux et apaisant possible. Il me prit dans ses bras, je le serrais fort contre moi et ça me faisait du bien.

Bien sûr, ça ne changeait rien à ce qu'il s'était passé, mais... Au fond, il avait raison. Tout ça n'était pas de ma faute. Je n'étais pas né quand ça s'était passé, je n'avais tué personne, et surtout, je n'y pouvais rien si mes ancêtres avaient du sang sur les mains et les pattes.

Je me sentais comme libérer d'un poids, un poids qui m'était tombé dessus quand j'avais appris qu'il était à demi Venandi. Même si je m'en voulais encore beaucoup, que je trouvais inacceptable l'idée que du sang d'assassin de Venandi coulait dans mes veines... Je n'y pouvais rien.

– C'est vrai ce que tu as dit ? Murmura-t-il alors. Que tu m'aimes ?

Je rougissais vivement, il s'en rendit compte, mais ne dit rien.

– C'était trop tôt ? Bredouillais-je, pas du tout à l'aise. Ou pas le bon contexte ?

– Je sais pas... Mais j'aime bien cette idée. Moi aussi, je t'aime, Oli...

Il s'éloigna un peu, juste assez pour que ses iris trouvent les miens, irradiant de désir et de malice :

– Ça te dis de trainer un peu dans ce lit, tous les deux ?

Son odeur aguicheuse ne laissait pas de place au doute sur ce qu'il désirait qu'on fasse. Je ne savais pas vraiment jusqu'où j'avais envie d'aller, mais ce dont j'étais sûr, c'était que de le voir dans tel état me plaisait bien. Surtout de savoir que j'en étais à l'origine.

– On n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout, on peut juste... Se coucher l'un près de l'autre... S'embrasser... Se toucher... Ou pas ?

– Tu sauras t'en contenter ? Susurrais-je en laissant ma main s'approcher de sa cuisse. On peut peut-être voir où ça nous mène, sans pression...?

– Comme tu veux... De toute façon, c'est l'Alpha qui a peur de se laisser dominer par un Omega dans cette chambre !

On échangeait un sourire joueur, puis un baiser. Un de ces longs ballets qui durait, et qui nous laissait éméchés lorsqu'il prenait fin... Pendant ce temps-là, mes mains passèrent sur ses hanches, descendant au fur et à mesure le long de ses fesses, jusqu'à ce que je me retrouve à les malaxer.

Son visage était rouge et son regard fuyant, ce qui me faisait penser que j'étais sur la bonne voie.

– Ça va être dur de résister si tu... Continue... Comme ça...

– Alors ne résiste pas, susurrais-je à son oreille, tout en ouvrant le bouton de son jean.

Une vague de frisson le parcourut, tandis que je me repaissais de son long gémissement d'excitation... Je descendais son jean pour jouer avec l'élastique de son boxer, sentant ses lèvres butiner mon cou, une de ses mains se perdre dans mes cheveux. Ça me rendait fou, quand il faisait ça...

Après un long moment à se toucher, s'embrasser, éméchés et le souffle court, on se bouffait des yeux quelques secondes, ne sachant pas si l'on devait continuer ou s'arrêter tant qu'il était encore temps... Riley avait envie qu'on continue, mais il ne voulait pas non plus que je me force.

Mais... est-ce que je me forcerais vraiment, si on le faisait maintenant ?

De le voir, le sentir, ainsi, ça m'affolait totalement. Ma Bête aussi était sensible à cela. C'était étrange, de ressentir ça... J'avais envie – si ce n'était besoin – de le sentir contre moi, de partager ce moment avec lui. Uniquement avec lui.

C'était la première fois de ma vie que j'avais envie de quelqu'un comme ça. Envie de partager ce genre de moment-là. C'était aussi la première fois que je ressentais ce genre d'excitation. Que j'avais envie de ça avec quelqu'un.

Et ce n'était pas avec n'importe qui, en plus... C'était avec Riley.

Est-ce que c'était parce qu'on était presque tout le temps ensemble ? Parce qu'il était mon véritable premier ami, puis mon premier petit-ami ? Ou parce que je l'aimais, comme je n'avais encore jamais aimé personne ? Ou alors, était-ce l'influence de ma Bête qui prenait le pas sur moi, et qui trouvait Riley bien alléchant ?

Aucune idée.

Je la sentais, là, présente, sa chaleur se mêlant à la mienne, aussi ravie que moi que Riley soit si proche et dans cet état...

Tout comme elle, je ressentais une espèce d'excitation nouvelle... Pas forcément sexuelle, mais pas forcément platonique non plus. J'avais envie de lui, envie de Riley, envie qu'il prenne du plaisir, et de partager ce moment avec lui.

Tandis qu'il m'embrassait à nouveau à pleine bouche, comme si nos vies en dépendaient, ma main caressait son anatomie. Timidement au début, puis une fois assuré qu'il répondait positivement à cela... Beaucoup moins.

Il m'ôta mon t-shirt, et sans me laisser le temps de réagir, me fit m'allonger sur le matelas, ses jambes de part et d'autres de mes hanches, avant de reprendre notre baiser passionné... Je commençais à avoir moi-même chaud, et l'envie de balader mes mains partout sur son corps pour en connaître les moindres secrets. Visiblement, ça lui plaisait, alors pourquoi s'en priver ?

– Oli, gémit-il à mon oreille, ça va vraiment être compliqué de s'arrêter... là... si tu continues...

Je lui avais répondu en glissant son boxer vers le bas, pour libérer son entrejambe. Ma main s'aventura dans cet endroit intime, tandis que je le bouffais des yeux, plus que satisfait de le voir dans cet état. Ça me faisait tout drôle de sentir son sexe contre ma main, puis dans celle-ci. Ce n'était pas désagréable, surtout de constater qu'il était gorgé de sang, qu'il durcissait au fil de mes caresses...

Son souffle d'excitation se muait de plus en plus en gémissements, suffisamment discrets pour qu'on ne l'entende pas...

Le désir montait de plus en plus, et Riley ne tarda pas à onduler du bassin, ses iris brûlants tellement fascinants accrochés aux miens. Je me sentais tout drôle, tout chose, de le voir ainsi, de savoir que c'était moi qui le mettais dans cet état... Et qu'il n'y avait que moi qui pouvais le voir ainsi, surtout. Ma Bête semblait ravie de lui faire cet effet, également.

Riley pressa ma main avec la sienne, accélérant les caresses, jusqu'à ce qu'il se lâche sur mon ventre dans un long soupire d'aise... J'étais aussi ravi que ma Bête qu'il le fasse. Surtout, on était fier-e que ce soit notre spectacle à nous, et uniquement à nous.

Tandis que je me repaissais de son état, il m'embrassa, plus calmement qu'avant, avant de nicher son visage dans le creux de mon cou... Je l'entourais de mes bras, une sensation de plénitude m'envahissant.

– Je vais me répéter, mais... je t'aime, murmura-je, je veux dire... Là, maintenant, j'en suis totalement sûr. On... On l'est... tu vois ?

Sa tête bougea un peu, j'imagine que c'était un oui...

– Tu veux que...

– Hm... Pourquoi pas ?

Quand il retrouva mon visage, j'étais rouge pivoine, mal à l'aise, et le regard fuyant.

– Si t'as pas envie, on n'est pas obligé, hein, murmura-t-il en embrassant mon cou. C'est juste que... si jamais tu veux... moi ça me va aussi.

– Je... Tu peux essayer, mais je... ce sera la première fois, alors...

– Oh... Laisse-toi porter, ça va aller...

Sa main descendit lentement vers mon entrejambe, je me sentais tout chose, mais ce n'était pas désagréable... Au contraire. C'était même plaisant. C'était bizarre, parce qu'avec toute autre personne que Riley, ça m'aurait probablement fait ni chaud ni froid. Mais là, je ne pouvais pas nier que j'appréciais ses caresses, que sa peau contre la mienne me filait des frissons, que j'avais envie qu'il continue son traitement encore et encore...

Au bout d'un moment, qui me parut durer une éternité, son visage quitta le haut de mon corps, parsemant mon torse de baiser, jusqu'à arriver à mon bas ventre, mes cuisses, puis...

– Riley, tu vas me rendre fou, avais-je gémi.

– Je sais...

J'en frémissais de plaisir, et ma température monta encore plus, si c'était possible !

Je lâchais un soupir d'aise en fermant les yeux, j'avais l'impression de flotter sur un nuage, et j'appréciais grandement cette espèce d'état second dans lequel j'étais... Et surtout, j'aimais que ce soit Riley qui en soit à l'origine. Ce genre de moment n'avait de sens et de plaisir que si c'était lui...

On pourrait me dire que c'était idiot de penser que ce ne serait qu'avec lui, alors qu'il était mon premier petit-ami... Mais une conviction profonde me le murmurait, de plus en plus fort, que Riley était fait pour moi. Et surtout, ma Bête partageait cette conviction. Elle savait autant que moi que Riley était le bon. Qu'importe qu'il soit le seul.

Je rouvris les yeux au bout d'un moment qui me parut être long – mais fort agréable – pour lâcher un grondement rauque, où la Bête se mêla à moi... On avait la sensation d'être Un, tout-e les deux, de partager et ressentir la même chose, et ça... Vu le contexte, ça décuplait d'autant plus les sensations.

Le plaisir, l'impression de flotter, la chaleur qu'il y avait en moi – en nous – cette envie pressante que ça recommence, que Riley nous traite comme ça encore longtemps – très longtemps et très souvent.

Au bout de quelques secondes de battement, il me lança un regard joueur et séducteur à la fois, tout en s'essuyant la bouche, avant de se coucher sur moi le plus calmement du monde. J'avais l'impression que sa peau me brûlait, tellement il avait chaud, tellement il me troublait... J'allais perdre la tête avec tout ce qu'il me faisait ressentir, ça n'allait pas tarder !

On était restés un moment l'un dans les bras de l'autre, à respirer l'odeur de l'autre, à profiter de sa chaleur et du profond sentiment de quiétude qui nous envahissait... J'étais à deux doigts de m'endormir, et je sentais déjà Riley somnoler plus ou moins.

– Ril', soufflais-je alors pour le réveiller.

– Mh... Tu sais que j'en ai déjà tué pour moins que ça ? Grogna-t-il, à demi endormi.

Je souriais en embrassant son front :

– Si Luther vient ici, murmurais-je alors, tu dois me promettre de t'enfuir, d'accord ?

Il releva la tête pour m'interroger du regard. C'était vrai que ce n'était pas forcément le moment idéal pour parler de ça... Mais ça devait sortir de moi.

– Je suis sûr qu'il te fera du mal juste pour m'atteindre, et il n'aura aucun remords s'il sent ce que tu es... Tu comprends ?

Son visage se teinta d'une gravité que je ne lui connaissais pas encore. Venait-il à peine de prendre conscience de la situation dans laquelle on était ? Luther était toujours à mes trousses – du moins, jusqu'à preuve du contraire – déjà capable de faire de lui un dommage collatéral en temps normal... Mais encore plus en sachant que Riley et moi étions liés.

Et pas de n'importe quelle façon... Même s'il n'y avait rien d'officiel, que personne en dehors de nous n'était au courant, et que nous n'étions pas Unis, c'était sérieux pour moi. Autant que si on était Uni. Et Luther le sentirait forcément... Il avait une capacité innée pour entrer dans la tête des gens, les comprendre, lire en eux comme dans un livre ouvert – comment passerait-il à côté de mes sentiments pour Riley ?

– Faut que je te parle d'un truc, dit-il alors, ses yeux braqués dans les miens, sérieux. Un truc... Plus ou moins important...

Je hochais la tête, la gorge nouée à l'idée qu'il m'annonce quelque chose qui ferait mal, du genre, qu'il ferait mieux de rentrer au sein de la Meute quelque temps... ou qu'il préférait aller au Sanctuaire de William plutôt que de rester près de moi. Ou qu'il n'aimait finalement pas tant que ça qu'on soit ensemble. Ou que...

– William m'a dit que si j'étais prêt à m'investir, je... Il pourrait m'apprendre à mieux maîtriser mes aptitudes. Il pense que... ma partie Venandi s'est naturellement plus développée que ma partie Lycan à cause du contexte... 'Fin tu vois comment c'était chez moi.

A présent qu'on savait qu'il était un Hybride, il y avait pleins de choses qui nous semblaient avant étranges et inexplicables qui prenait un sens tout autre maintenant :

Cette capacité que Riley avait à sentir qu'on l'observait ou le suivait, c'était l'expression de sa nature de Venandi. Cette facilité qu'il avait à anticiper et fuir ses frères, c'était l'expression de sa nature de Venandi. Cette alerte qu'il ressentait en présence d'un danger ou d'un élément étranger non désiré dans un périmètre relativement large... L'expression de sa nature de Venandi. Tout comme cette non-soumission à la hiérarchie...

– Je sais pas trop si je dois le faire, marmonna-t-il, je veux dire... J'aurais l'impression de renier ma partie Lycan, tu vois, et c'est ce que je suis depuis toujours... Enfin, ce que je pense être depuis toujours.

– Et tu penses que découvrir l'autre partie de toi est une mauvaise chose ?

– Non, mais... Je ne sais pas. Ça me fait peur. Avant, j'étais un Omega qui ne fonctionnait pas correctement, et maintenant, je suis un Hybride contre nature...

– Déjà, t'es pas contre nature, le corrigeais-je, ensuite, tu te rends compte du potentiel que tu peux avoir en toi ? Un Venandi, c'est un prédateur naturel de tout Surnaturel sur terre ! T'es capable de résister aux morsures de Vampires, les charmes des Sorciers et autres n'ont que très peu d'effet sur toi, et t'as capable d'intimider un Alpha Mâle bien portant rien qu'en le regardant ! Sans compter le fait que tu puisses sentir le danger à des kilomètres – on a vu ce que ça donne par rapport à mes capacités à moi... Dis-moi que tu te rends compte de tout ça.

Il semblait hésiter un bon moment.

– Donc, tu penses que c'est une bonne idée de... D'exploiter ça ?

– Sauf si tu ne le sens pas, mais oui, je pense que c'est ce qu'il faut faire.

Je laissais une seconde de battement avant de reprendre :

– ... Mon père m'a toujours poussé à exploiter mes capacités, à m'entraîner pour les maîtriser, en tirer le meilleur partie, à les affûter le plus possible, pour qu'un jour, celui où j'en aurais besoin, je sois capable de me débrouiller par moi-même... Et ça m'a sauvé la vie, Riley. Sans tout ça, jamais je n'aurais pu échapper à Luther, retrouver la Meute d'Edward et atterrir ici.

– Ni survivre à la bouffe humaine ? sourit-il, moqueur.

– Porbablement, souriais-je à mon tour, avant de retrouver mon sérieux : et puis, il faut que tu comprennes cette partie de toi aussi, tu ne crois pas?

– Ouais, je sais... Mais ça me fait peur. Imagine que je sois aussi un Venandi anormal ? Qu'il y ait un truc qui cloche dans cette partie-là de moi aussi !

– Ça risque forcément d'arriver, vu que t'es un Hybride, d'accord ? T'es ni un Lycan ni un Venandi. T'es les deux à la fois, et une chose unique en même temps.

– ... Comme une nouvelle espèce ?

Je hochais la tête :

– Je ne m'y connais pas en spécismes Surnaturels, mais... Si les races de Surnaturels craignent autant les Hybrides, ce n'est certainement pas parce qu'ils sont faibles et sans défense. Enfin, c'est comme ça que je vois les choses.

Mes paroles remuèrent dans sa tête un bon moment avant qu'il ne me donne raison. Effectivement, les Hybrides présentaient des spécificités qui pouvaient s'avérer dangereuses pour les autres espèces, en fonction du mélange... Il n'y avait qu'à voir Riley et le potentiel qu'il pouvait avoir.

Je ne doutais pas qu'un mélange Lycan-Venandi soit aussi craint par ma Meute qu'un Venandi tout court. Du moins, c'était ce que je pensais, ce que je ressentais, au plus profond de mes tripes.

– Tu sais, depuis que je suis petit, j'espère qu'un jour je pourrais arrêter de me sentir faible... Que je sois capable de me défendre... Et là, je crois que j'en ai l'occasion, alors même si ça me fait peur... Je crois que je vais le faire, je dois au moins essayer de comprendre ce que je suis vraiment, et il y a que William pour m'aider avec ça. Je vais lui dire que... que je veux pas juste apprendre à gérer mes aptitudes. Je veux qu'il m'apprenne à me battre.

Un silence s'installa entre nous, qu'il brisa au bout de quelques secondes :

– J'ai l'occasion de devenir fort, de tirer parti de ce qui est en moi et... Tu comprends ?

Je hochais la tête avec une expression encourageante :

– Bien sûr que je comprends... Tu ne crois pas que je serais plus tranquille en sachant que tu peux te défendre en cas de besoin ? Et puis je ne fais pas partie de ces gens qui pensent qu'il y a forcément un fort et un faible dans un groupe... Ou dans un couple.

– C'est vrai ? Non parce que... je sais pas, j'imaginais que toi et ta Bête aviez besoin d'un Omega à protéger, enfin tu vois...?

– Ça ne nous empêche pas de veiller sur toi. ... Tu veux que je t'accompagne, au moins la première fois ?

– Tu voudrais bien ? Même s'il faut traverser la ville, en bus ?

Je hochais la tête en souriant, avant de réceptionner un baiser, puis de le serrer contre moi.

Un profond sentiment de satisfaction m'envahit. J'avais l'impression que tout était à sa place, ranger en ordre, et ça me soulageait grandement que ce soit ainsi...

J'aurais voulu qu'on reste ainsi une éternité au moins, que plus rien ne change jamais, qu'on n'ait pas à sortir de cette chambre... Que plus rien n'existe autour de nous. Que Luther ne soit plus à mes trousses, que Riley ne risque rien s'il nous trouvait ici. Que Kaeden règle mes problèmes aussi facilement que ceux de son cousin.

Cependant, tout ceci était impossible.

La réalité était plus dure, plus froide et plus dangereuse que ça.

Je devais bien m'y faire, depuis le temps, mais rien que l'idée de perdre Riley me donnait envie de vomir – et de probablement tuer celui ou celle que j'estimerais responsable de ça. Idem si on le blessait.

C'était mon rôle de surveiller Riley, protéger Riley, qu'il soit hybride ou pas, qu'il soit en capacité de se défendre ou pas.

Et on pouvait compter sur moi pour remplir cette mission, même si cela impliquait de faire couler le sang.

Le nôtre ou celui d'un autre.


🌕 🐺🌕 🐺🌕



BON BON BON !

J'espère que ce début de chapitre vous a plu, et vous a diverti pendant ce confinement x)

Si jamais vous n'avez pas eu l'info, j'ai commencé une petite série de dessins sur le thème du confinement, avec mec OCs, toutes histoires confondues ! Tout est visible dans une nouvelle œuvre sur mon profil :3 ("Série de dessins - spécial confinement'' pour les intimes !)
(Pour l'instant, j'en fais un par jour, à voir si je continue sur cette lancée ou pas XD)
Si jamais vous avez des suggestions de personnage-s ou autre, vous pouvez laisser un commentaire ici ou sur l'autre œuvre ! ^^

À mercredi prochain pour la deuxième partie de ce chapitre !

En attendant, restez chez vous et lisez des histoires sur wattpad :3

Haydn

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