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Pendant que mon amant prenait sa douche et que la Meute préparait la fête, j'espionnais, caché derrière le rideau de la chambre de Maximilian.
Celle-ci était sobre et sommaire, je n'avais pas caché ma déception quand j'y avais mis les pieds – même si, au final, ce n'était pas si surprenant que ça, le connaissant.
Il avait monté mon sac en même temps que sa valise et avait rangé nos affaires sans réellement me laisser le choix du lit. Cela ne me gênait pas, au contraire, ça m'assurait de son désir de m'avoir près de lui.
J'en avais bien besoin actuellement. Même si Edward avait accepté notre relation, je redoutais la réaction et les réflexions de la Meute par rapport à elle. Je passais du statut de « moins que rien » à celui de « beau-frère du Chef », c'était propice aux mauvaises langues ! J'avais peur qu'on m'accuse d'avoir séduit Maximilian et de profiter de sa situation, comme mon père avait profité de la maison qu'on lui avait donnée lorsqu'il avait rejoint cette Meute.
Perdu dans mes pensées, je ne vis pas du tout Danny traverser la foule, suivie d'un visiteur. Un visiteur aux cheveux blonds que je n'avais aucune envie de voir.
Un sursaut de ma part suivit le coup de sonnette particulièrement fort de la maison. Je ne savais pas vraiment si j'avais le droit d'ouvrir la porte, mais je ne m'étais posé la question qu'après coup.
– Luther ? mais qu'est-ce que vous faites ici ?
– Bonjour à toi aussi, reprocha-t-il en entrant, détaillant la décoration avec intérêt. Ainsi, c'est ici que Max est né ? c'est vieillot. Comme ses goûts.
Sur ce point, il n'avait pas tort ! hormis pour ses vêtements, Maximilian avait peu de goût. Heureusement, il ne portait pas la moustache, comme la photographie qui était accrochée dans le salon...
– Où est le salon ? me demanda-t-il en me détaillant de haut en bas. Le travail a commencé, on dirait. Tu as coupé tes cheveux ?
– Euh... ouais. Max m'y a obligé.
Cela le fit sourire moqueusement.
Sans savoir si j'en avais le droit, j'avais fouiné dans les placards vides de la cuisine, à la recherche de café ou de thé, histoire de recevoir le Chef d'une Meute comme on se le devait. Même si je n'en avais pas vraiment envie.
– Ramène-moi un verre, ça suffira, s'impatienta-t-il.
J'en avais trouvé un plein de poussière et l'avais nettoyé rapidement. On faisait mieux comme accueil. D'un autre côté, il ne s'était pas annoncé non plus. Et ce n'était pas réellement « chez moi » ici.
– Tu aurais pu laisser de l'eau dedans.
– Euh, ouais, c'est vrai. Excusez-moi, la journée était longue.
J'avais fait demi-tour, cependant il me stoppa avec une poigne brusque. Visiblement, je l'agaçais.
– Assis, ordonna-t-il, que je t'examine.
– Je vais bien... et la bosse ne me fait presque plus mal.
Comme si je n'avais rien dit, il étudia ma peau blessée après m'avoir débarrassé des bandages. Ses doigts fins et délicats caressaient ma peau, ça me mettait mal à l'aise. Je frissonnais et je m'en voulais. Je refusais que quelqu'un d'autre me touche, c'était chasse gardée, propriété privée !
Je savais en plus que je libérais des hormones, que ça l'aguichait comme cela l'avait fait avec Danny – sauf que Luther, contrairement au second de la Meute, ne cachait pas son intérêt de me voir ainsi.
– Déshabille-toi, ordonna-t-il à nouveau, un large sourire pervers barrant son visage et la voix plus grave qu'à l'accoutumée.
– Mais ça ne va pas ?! m'outrai-je.
– Allons, à quoi tu penses ? avait-il ricané. Je ne fais qu'ausculter un patient. Je n'y peux rien si tu ressens autant de désir à te faire toucher.
Je virais rouge pivoine. Il s'approcha au maximum de moi, son index caressant ma joue, tout en affichant un air séducteur et intimidant à la fois :
– D'ailleurs, tu as de la chance que je me contrôle, généralement quand on m'aguiche avec une telle odeur, je satisfais les désirs sans attendre...
– Et vous pensez que ça va me convaincre de me déshabiller ?
– Tu vas le faire, tout seul comme un grand, susurra-t-il, sinon, je te les arrache...
Ce type me faisait soudainement frissonner. De peur, d'appréhension.
Edward n'était pas dans le coin et Maximilian était à l'étage, n'ayant sans doute aucune idée que son ex-amant en avait après moi. Et que je ne savais pas comment me débarrasser de lui, le repousser assez fort... et il valait mieux qu'il l'ignore, en fait ! Je ne tenais pas à ce qu'ils se battent dans le salon pour mes beaux yeux, même si ce serait extrêmement flatteur...
Ses pupilles dilatées et la bosse que je devinais dans son pantalon ne laissaient pas planer le doute sur ce qu'il voulait ; moi et mon corps.
Maudites hormones ! pourquoi fallait-il qu'elles agissent sur tout le monde comme ça ! surtout sur lui !
Enfin, je m'étais exécuté. Plus vite ce serait fait, plus vite ce serait fini et rhabillé. Ses iris gravaient le moindre centimètre carré de mon anatomie, ce qui me gênait atrocement.
Que dirait Maximilian s'il me voyait presque nu devant son ex, à chatouiller sa libido avec mes hormones ?
– Tu sais ce que font les bons Dominants, quand un des siens est dans ton état ? murmura-t-il, le regard désireux.
C'était des pratiques qui arrivaient parfois dans certaines Meutes dont le Chef était particulièrement actif sur le plan sexuel. Soit il trouvait un(e) partenaire capable de le satisfaire, soit il en prenait plusieurs au sein de sa Meute. Je ne savais pas s'il était à la tête d'une Meute importante ou non, mais je n'avais aucun mal à déterminer qu'il devait avoir quelques partenaires au moins.
– Je ne suis pas l'un des vôtres.
– Tu pourrais le devenir, si tu me le demandais. Tu dois être tellement frustré que j'en salive d'avance... un mot et tu seras pleinement satisfait.
Non, mais pour qui il se prenait ce type ! Comme s'il pouvait me satisfaire ! Il n'y avait que Maximilian pour ça ! Et puis je n'étais pas un de ses Lycans qui s'offrait comme ça, surtout à un Chef qui n'était pas le mien ! Je désirais tellement que Maximilian descende pour le remettre à sa place !
– Désolé, mais je... non. Je ne veux pas faire ça.
Il n'insista pas vraiment oralement, bien que son regard appuyé sur mon entrejambe ne laisse pas vraiment planer le doute sur ses pensées.
Il me fit asseoir dans un fauteuil et approcha une chaise pour se mettre à ma hauteur. Sa main et son regard étudièrent la moindre écorchure que j'avais, spécifiquement celles aux endroits stratégiques... Ses doigts chauds frôlaient ma peau avec douceur, une douceur répugnante, qui me donnait envie de vomir. Je frissonnai – enfin « je »... la Bête. Ses grondements résonnaient en moi, mais je ne parvenais pas à les laisser sortir. C'était idiot. Je restais paralysé, mais je l'empêchais de faire quoi que ce soit pour me sortir de là... Et visiblement, Luther savourait cela.
– Arrête de te tortiller comme ça, tu m'excites, râla-t-il.
– Vous me chatouillez !
Comme pour me défier, sa large main se posa sur ma cuisse et remonta doucement vers ma hanche. J'avais beau me coller contre le dossier du canapé, essayer de repousser sa main, cela ne l'arrêtait pas. Pour ne rien arranger, je n'avais aucune échappatoire, aucun moyen de fuir... Et je le savais.
Sa main remonta de ma hanche vers l'intérieur de mes cuisses, où son pouce s'aventura bien trop proche de mon entrejambe... Et j'avais beau essayer de l'arrêter, ça ne servait à rien. J'aurais pu crier, si seulement je n'avais pas une boule dans la gorge qui empêchait le moindre son de s'échapper de moi !
Je me sentais vulnérable et frustré de ça, mais cela ne changeait rien à ce qu'il se passait ; je restais paralysé, muet et horriblement inapte à le repousser...
Son pouce finit par effleurer mon sexe – heureusement que je portais encore mon boxer – tandis que son autre main remonta mon torse avec vigueur, pour stimuler un de mes tétons.
Cette fois-ci, je l'avais repoussé. Un peu plus brusquement que ce à quoi je m'attendais, mais... J'imagine que c'était normal, étant donné que ma Bête commençait à réellement s'agiter.
Mon sang frémissait sous ma peau et mon cœur battait d'une drôle de manière sous le contrôle de la Bête – fortement, mais beaucoup moins rapidement. Son sang-froid rationalisait mon corps, qui se préparait à réagir avec précision et vigueur. Comme un sniper avant de tirer, elle guettait le petit laps de temps où la fenêtre de tir serait optimale afin d'atteindre sa cible. Histoire de ne pas louper de faire le plus de dégâts possible.
Et cet inconscient qui continuait, comme s'il ne se souvenait pas que j'étais Défaillant, que j'avais déjà tué une fois et que ma Bête ne semblait pas du tout effrayée par ce genre de choses...
– A-Arrêtez, balbutiai-je en tentant de retenir ma Bête, je ne...
Elle commençait à me faire vaciller, pressant mon esprit de toute part pour que je lâche le contrôle, que je la laisse seul maître à bord, que je la laisse anéantir la menace comme elle savait le faire ; dans un bain de sang, de violence et de haine.
– Tu bandes, gamin, gronda Luther, le sourire pervers, avant de faire sauter le bouton de son jean. Moi aussi... et il va falloir que tu assumes tes responsabilités.
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