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Maximilian patientait difficilement dans le canapé. Son regard brûlant détaillant le moindre de mes mouvements. Je frémissais, grisé par cette sensation d'être le centre de l'univers, de son univers. Sous ma peau, la Bête frémissait, aussi ravie de ce que Maximilian laissait transparaître que moi.
Les mains fébriles, un peu hésitantes, je me déshabillais, tentant d'être le plus aguicheur possible. Je me sentais un peu gauche, cependant l'expression de mon public me faisait oublier mes doutes et ma pudeur...
Je prenais place entre les jambes de Maximilian, il lâcha un grondement impatient. Sa main résistait de plus en plus difficilement à caresser son entrejambe, cependant celle-ci céda lorsque le bouton de mon jean fut déboutonné.
Voir mon boxer rouge alluma un incendie dans son regard, grisé, je provoquais son désir en jouant avec l'élastique, le jean sur mes cuisses. Il céda dans un râle rauque ; sa main caressa son sexe à travers son pantalon, entre des grognements d'excitation.
Ça me grisait de le voir dans un état pareil ! je ne savais pas vraiment ce que je faisais pour le moment, mais ça marchait plutôt bien visiblement !
Je m'étais débarrassé de mon jean, puis avait pris place sur ses jambes, tandis qu'il me reluquait avec appétit. La langue qui passait sur ses lèvres en témoignait...
Je prenais ses lèvres avec les miennes et sa nuque avec ma main pour l'embrasser à pleine bouche... ses mains stimulaient mes hanches, mes reins, j'en lâchais des gémissements d'aise et d'excitation.
Plus les minutes passaient, plus la température montait dans le salon, et moins nous supportions le contact des vêtements... Maximilian me débarrassa de mon t-shirt, puis je déboutonnais sa chemise, ondulant du bassin pour entrer en contact avec sa main.
Une fois son torse découvert, je perdais mes lèvres et ma main sur ses muscles sculptés, il lâchait des soupirs qui me ravissaient, m'encourageaient.
Ses grandes mains chaudes s'aventuraient le long de mes cuisses, de mes fesses... sa main passa dans mon boxer sans prévenir, il se chargeait de moi divinement. Tellement que j'en oubliais mon idée première ; mener la danse.
Dans le creux de mon oreille tombaient d'agréables murmures – Maximilian avait identifié sans mal que mes émotions influaient mon plaisir et ne se gênait pas pour me mettre dans tous mes états... me voir prendre du plaisir le faisait bien réagir, lui aussi.
M'entendre souffler et gémir l'obligea bientôt à faire prendre l'air à sa propre virilité... des caresses mutuelles s'échangèrent, nos souffles se mêlèrent, nos iris s'accrochèrent. Ils étaient dilatés et assombris par un plaisir mutuel. Nous partagions également cet éclat, cette présence bestiale, juste là, derrière la façade humaine qui pensait que tout était sous contrôle.
En réalité, rien n'était réellement sous contrôle durant des instants pareils. Cela se passait bien parce que nos Bêtes le voulaient bien. Parce que la sienne acceptait la domination de la mienne, que la mienne ne revendiquait pas sans arrêt sa supériorité. Bref, elles s'étaient mutuellement apprivoisées et pour le moment, aucune d'elles n'avait l'air de vouloir déséquilibrer la balance...
– J'ai tellement envie de toi, lâchais-je, la voix rauque.
Ce n'était pas vraiment moi qui m'adressais à Maximilian – plutôt : ma Bête qui cherchait à stimuler la sienne. Parfois, je trouvais ce genre de scène gênant au possible... cependant, je préférais y assister que me réveiller quelques heures plus tard avec un gros trou noir.
– Ne dis pas des choses pareilles, gronda sa Bête – elle avait une manière de sourire extrêmement reconnaissable, par rapport à celui de Maximilian. Penche-toi vers moi.
J'obéissais sans discuter, sans me méfier. Enfin « je »... mon corps ne m'obéissait plus à moi personnellement. Mais la Bête me laissait observer, ressentir, profiter.
– Je veux tout entendre, gronda-t-il en pénétrant mes chaires avec ses doigts, précédemment humidifiés.
Et ni moi ni ma Bête n'avions essayé de désobéir... Au contraire. On s'était lâché, comme si aucun d'entre nous deux ne contrôlait plus rien. Et cela ravissait la Bête de Maximilian, qui prenait plus de plaisir à me voir en prendre qu'à en recevoir.
Mon corps entier fut parcouru de frissons, tandis que ressentais un désir bien plus grand que moi me submerger... Une vague de plaisir électrisante se propagea dans mon corps, tandis que je me perdais dans les limbes du plaisir...
Contrairement à d'habitude, ce n'était pas des miaulements timides d'adolescent qui s'échappa de moi, mais un véritable râle de mâle adulte... Et cela n'échappa pas à la Bête qui l'avait provoqué.
Essoufflé et encore sous le coup du plaisir, je ne quittais pas les iris de mon amant un seul millième de seconde... Je me sentais vidé de mon énergie, mais je voulais recommencer, encore et encore.
– Encore, ordonnai-je, ma main saisissant le cou de Maximilian.
Celui-ci – enfin, sa Bête – sourit, à la fois ravi et pervers :
– Bonne nuit, petit loup, murmura-t-il.
Et sans même le voir venir, j'avais sombré.
* * *
Je m'étais réveillé dans le lit de Maximilian, couché sur lui, le corps courbaturé et l'esprit embrouillé... Bon sang... J'avais l'intimité douloureuse. J'en étais rouge de honte, et ce bien que la mémoire ne me soit pas revenue.
Au moins, aucun de nous deux ne semblait blessé, ce qui était une très bonne chose. J'avais de moins en moins peur de ce genre d'expérience, comme si peu à peu, ma confiance en ma Bête grandissait. A contrario, Maximilian ne vivait pas ce genre d'expérience avec autant de sérénité.
Je l'embrassais sur la bouche dans l'espoir de le réveiller. Je savais que son sommeil était plutôt léger. Ce qui ne manqua pas ; ses paupières s'agitèrent quelques secondes avant de s'ouvrir.
– Hey, soufflai-je avec un sourire.
– Hey, répondit-il avec le même, un peu plus endormi cependant. Tu vas bien ?
Je hochai la tête, essayant de paraître le plus détendu possible. Pour lui perdre le contrôle n'était pas associé à quelque chose d'acceptable, même s'il faisait de gros efforts pour l'accepter, ses dernières semaines.
– Je suis juste courbaturé et un peu... tu vois.
Il se releva sur ses coudes pour m'embrasser sur la bouche, l'expression désolée et contrite qu'il arborait généralement quand il perdait le contrôle.
– C'était bon, susurrai-je, même si je ne me souviens pas du quart de la nuit.
– Au moins, tu te souviens de quelque chose, soupira-t-il en retrouvant son coussin.
Je caressai avec douceur sa joue, mais il ne sentait pas grand-chose à cause sa barbe.
– Je dois te dire quelque chose avant qu'on continue ce genre de choses, toi et moi, dit-il soudainement.
Je fronçai les sourcils en penchant la tête sur le côté :
– En fait, je... je n'ai jamais été... j'ai toujours été passif.
Je ne réagissais pas. Dans mon esprit, quelqu'un de passif était une personne qui n'agissait pas, qui se laissait mener au plaisir sans en donner. Ce qui était faux, vu qu'il m'en donnait.
Mais cela n'avait rien à voir :
– J'étais « en dessous », tu comprends mieux ?
La lumière illumina mon esprit. Je trahissais de la surprise – voir, du choc – avant de virer cramoisi. Comment lui, le type imposant, impénétrable, viril... enfin, non. Je me stoppais de moi-même. C'était idiot de penser comme ça, que parce qu'il était ainsi physiquement c'était impossible pour lui d'accéder à ce plaisir-là.
– D'habitude, je préfère les types plus imposants, continua-t-il, un peu gêné, en remettant de l'ordre dans mes cheveux. Et ils n'étaient pas fans de l'idée de se laisser dominer.
J'affichais malgré moi de la frustration, de la jalousie, qu'il essaya tant bien que mal de limiter en m'embrassant. Je savais très bien que derrière « les types plus imposants », il y avait Luther. Et ça me mettait dans une colère noire qu'on parle de lui, qu'il parle de lui – surtout quand nous étions dans notre lit.
– Je voulais juste te dire que tu n'es pas le seul à te sentir un peu gauche, enchaîna-t-il, un peu honteux. C'est nouveau pour moi aussi, que les choses se passent ainsi...
– V-Vraiment ? m'étonnais-je alors. Pourtant, tu as l'air très à l'aise...
Il rit franchement :
– Je n'ai pas dit que je n'avais aucune expérience non plus ! mais je pense que je devrais m'y faire, à cette configuration...
Malgré moi, j'avais souri. J'avais le cœur gonflé de satisfaction d'entendre cela... et il partagea mon sourire, laissant sa main passer dans mes cheveux :
– Tu appréhendes plus en sachant ça ?
– Non, avais-je répondu sans même réfléchir.
Ma franchise semblait lui plaire ; il se détendit, un beau sourire illuminant son visage et un éclat dans son regard.
Pendant que je passais son t-shirt de la veille, sous son regard amusé, je songeais qu'être le premier – le seul – à m'offrir à lui et à le laisser totalement prendre possession de moi, me gonflait l'égo – on pourrait même dire que je me sentais supérieur à tous les autres.
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