Chapitre 7 - le Venandi responsable

Un ptit William moins jeune et dans sa tenue de Venandi :D

✨🐺✨🐺✨

Un calme relatif était revenu lorsque William avait terminé ses derniers examens. Il était soulagé qu'enfin ses études soient terminées, même s'il était aussi clair qu'il commencerait à travailler au sein de Von Berg Corp. d'ici la fin de l'été, ce qui nous laissait le temps de nous organiser.

William avait bien dû reconnaître, après ces semaines de travail acharné, qu'il avait besoin d'aide pour gérer le Sanctuaire. Du moins, la partie administrative. Il ne pouvait pas tout faire et être partout, tout comme il ne pouvait pas se dédoubler... Ça nous paraissait presque logique que je prenne en charge officieusement cette partie administrative. Après tout, j'avais bien le temps de m'en charger – et surtout, je trouvais que c'était un bon rendu pour tout ce que William avait fait pour moi jusqu'à présent.

Il me bourrait le crâne de procédures et autres dossiers, papiers et parchemins, pour les demandes et autorisations courantes, ainsi que des demandes moins courantes et souvent urgentes. Il m'avait montré comment il procédait pour ces rapports, ce que je n'avais pas encore fait jusqu'à présent.

Souvent, on passait la fin d'après-midi à s'entraîner, quand il ne devait pas partir voir sa mère pour ceci ou se déplacer ailleurs sur son Territoire pour cela...

C'était d'ailleurs ce qu'on faisait, un soir de fin juillet, où il faisait beau et chaud – heureusement, le Sanctuaire était frappé d'un Sortilège qui régulait la température sur une vingtaine de degrés toute l'année.

J'avais beau avoir gagné en puissance physiquement avec ces derniers mois d'entraînements... William avait toujours largement le dessus sur moi. C'était normal, vu la différence de carrure entre lui et moi. Je ne pensais pas pouvoir un jour le neutraliser...

Du moins, jusqu'à ce jour : tandis que je m'approchais de William pour tenter ma chance, il fut déconcentré par l'arrivée impromptue d'un visiteur... ce qui me laissait une fenêtre de tir pour le déstabiliser – j'avais vraiment tout donné ! William se retrouvait par terre, je bondissais sur son ventre pour placer le témoin sur sa jugulaire. On s'en servait comme placebo de couteau.

Je crois que lui comme moi étions surpris... Il me regardait avec de grands yeux, tout comme moi, avant qu'il ne frappe finalement le tatami, indiquant qu'il rendait les armes. J'avais gagné ! C'était la première fois, j'étais ravi ! Lui aussi semblait content – plus pour moi que parce qu'il avait perdu.

– T'excites pas trop, dit-il en se relevant, je me suis laissé distraire.

– C'est pas toi qui dis qu'il faut tirer parti de chaque ressource à disposition ?

– Touché, avoua-t-il.

Tandis que je vidais une bouteille d'eau, William allait accueillir son fiancé. Je les rejoignais pour faire de même. Markus avait l'air plus pâle et fatigué que jamais. Sa mère était de plus en plus malade, tout le Coven se préparait au pire... Et ça lui retombait dessus, étant donné qu'il devait assurer l'intérim.

– Autant je n'aime pas regarder les gens s'agiter, autant j'ai bien aimé la tournure qu'on prit les événements, me sourit-il. J'ai sonné, mais vous n'avez pas dû m'entendre.

Markus se bornait toujours à sonner quand il venait ici, alors qu'il n'en avait pas vraiment besoin. William le lui disait à chaque fois, mais Markus était du genre tête de bois quand il s'y mettait. Au contraire de son frère, qui passait la porte d'entrée sans même l'ouvrir depuis notre deuxième rencontre.

– Tu nous laisses le temps de nous changer, ou c'est urgent ?

– Faites, j'ai le temps. Je me permets de me faire un thé, je meurs de soif.

Pendant qu'il s'affairait dans la cuisine, William et moi passions à la douche. Je vous vois venir ; il y avait deux cabines, donc chacun son intimité ! Et heureusement, parce que je ne suis pas sûr d'être franchement à l'aise avec un William à poil à moins d'un mètre de moi.

Même si mon corps avait changé et que mon surpoids avait diminué, je restais extrêmement complexé. Si le physique avait changé rapidement, le mental prenait plus de temps. J'avais du mal à ne pas choisir des vêtements en XL quand on faisait les magasins... Tout comme j'évitais toujours les miroirs et autres fenêtres réfléchissantes. Alors imaginer me mettre à poil devant quelqu'un... Qui plus était Will, ça me paraissait improbable !

Pendant que William finissait de se sécher et s'habiller, je retrouvais Markus dans le salon, la théière fumante et une tasse dans la main. Il était assis droit comme un « i », ce qui me fit sourire en repensant à Kean qui prenait ses aises sur ce même canapé, exactement à la même place.

– Qu'est-ce qui te fait sourire ? me demanda-t-il.

– Kean s'installe exactement à la même place, d'habitude, indiquais-je en déposant une bière pour William sur la table basse. Pas vraiment dans la même position.

– Oh... C'est vrai que nous n'avons pas eu le même genre d'éducation, lui et moi.

Aussi étrange que ça avait pu me paraître quand j'avais rencontré Kean, c'était vrai. Autant Markus était soumis à une pression constante pour devenir l'héritier du Coven, autant son frère n'avait qu'une mission à accomplir ; assurer sa sécurité. Étant donné que Markus savait s'occuper de lui-même, il n'avait pas vraiment besoin de jouer les gardes du corps... Mais ça ne l'avait pas empêché de tout faire pour être au point en cas de besoin.

– Est-ce qu'il va bien ? Demandais-je alors, ça fait longtemps qu'il n'est pas venu.

– C'est justement ça qui m'amène.

William nous avait rejoints, ouvrit sa bière et s'installa dans un fauteuil de tout son long :

– J'ai le droit, je suis en vacances, répondit-il au regard lourd de jugement de son fiancé.

– Tu n'es jamais en vacances, souligna-t-il, mais soit. Je savais que Mère aurait dû te fiancer à Kean, vous avez le même genre, tous les deux.

– On aurait une mauvaise influence l'un sur l'autre, admit William dans un rire. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Il devrait rentrer bientôt, non ?

– En fait, il est revenu il y a deux semaines. L'état de Mère empire, il voulait être à ses côtés pour l'accompagner. Il me donne un coup de main, c'est pour cela qu'il n'a pas pu venir ici.

– Pas de soucis, vous avez du travail... Je voulais qu'il passe pour s'entraîner avec Angie, je suis un peu trop corpulent.

– Pas aujourd'hui, notais-je avec un sourire moqueur, auquel il répondit par un tirage de langue mature.

– Mh... Kean a eu un accident de moto il y a trois jours, nous indiqua Markus. Il est au Sanctuaire de Soin actuellement, avec interdiction de faire quoi que ce soit durant un mois minimum.

– Oh, rien de grave j'espère ?

– Non, quelques plaies et une fracture du tibia – ça aurait pu être pire... Mais même les Potions les plus puissantes ne peuvent réparer des os en quelques jours. Je voulais vous prévenir, au cas où il décide de débarquer ici. Cet idiot se pense invincible.

William hocha la tête en souriant :

– Pas d'entraînement pour Kean, c'est noté. Tu as besoin d'autre chose, tant que tu es là ?

– Pas que je sache. Je vous laisse le numéro de sa chambre si vous voulez aller le voir.

Il me tendit un papier avec un numéro inscrit dessus, ainsi que le nom de Kean.

– Ça lui fera plaisir de voir du monde.

– J'en doute pas, on ira le voir quand on aura un peu de temps, promettais-je.

Puis j'étais curieux de voir à quoi ça ressemblait, un Sanctuaire de Soin. C'était une sorte d'hôpital pour Surnaturels, abrité dans un Sanctuaire, avec tous les effets que cela pouvait avoir sur les patients. Je savais qu'il y en avait un pas loin de Glasgow, mais je n'y avais jamais mis les pieds.

– Bien, je vais rentrer chez moi maintenant, j'ai un dîner important ce soir. Quel dommage que tu ne sois pas disponible pour m'y tenir le bras.

– Quel dommage, ouais ! Rit William, oh, c'est mon père qui m'appelle ! On se revoit vite – oui, allô ? Attends, je vais dans la cuisine...

Pendant qu'il filait, je raccompagnais Markus à l'entrée de la villa. On échangeait quelques banalités, avant qu'il ne sorte dehors... Sans même toucher à la porte d'entrée. C'était toujours surprenant de le voir traverser les portes et les murs, même après l'avoir vu faire un bon nombre de fois.

Quand je rejoignais William dans la cuisine, j'identifiais sans mal que son humeur avait changé. Que la légèreté avait laissé place à quelque chose de plus sombre. Il était encore au téléphone avec son père, lâchant de temps à autre des « hm-hm » et autres petits « oui ».

– Très bien, je... J'arrive tout de suite. Laisse-moi le temps de me changer et j'arrive.

Il raccrocha, les yeux humides, avant de me lancer une expression qui m'avait profondément choqué sur le coup. Ce n'était pas souvent qu'on voyait William Von Berg dévasté de la sorte... Lui qui masquait admirablement bien ses émotions.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? Ça va ?

Il mit un temps à me répondre, la voix brouillée par l'émotion, tout en s'essuyant les yeux :

– Ma mère vient d'être envoyée en urgence au Sanctuaire de Soin, elle a... fait un malaise ou je ne sais quoi... son état est... préoccupant.

– Oh, merde, Will...

On aurait pu me foudroyer sur place que je serais plus dynamique. J'avais beau ne pas porter sa mère dans mon cœur – entre autres parce qu'elle voulait 1) qu'il me tue 2) que je dégage d'ici – j'étais touché quand même. Surtout parce que je ressentais la douleur qu'il éprouvait.

– Je dois... Il faut que j'y aille, mon père m'attend là-bas et...

– Oui, bien sûr... Tu veux que j'appelle Markus ou quelqu'un ?

Il secoua la tête :

– Non, ça va... ça va aller. Mon père va appeler mes frères – mais de toute façon, ils ne pourront pas entrer dans le Sanctuaire... Si elle ne meurt pas avant qu'ils ne soient à l'aéroport.

– C'est grave à ce point ?

– J'imagine...Jj'en saurais plus sur place.

Il passait dans sa chambre pour enfiler une tenue plus adéquate, récupéra son sac et son insigne de Venandi, avant de me demander si je voulais venir. Je m'étais senti con sur l'instant, vu que je ne m'y attendais pas. Il faisait tout pour que sa mère ne me rencontre pas – ça n'avait pas vraiment de sens que je l'accompagne.

– T'es pas obligé, c'est juste que...

– Ça va aller, je vais venir avec toi.

C'était surtout pour lui que je le faisais. Il était chamboulé et un peu à l'ouest, ce qui pouvait se comprendre. Puis j'estimais avoir le devoir de le soutenir comme lui m'avait soutenu quand j'en avais eu besoin.

Peu avant qu'on prenne un Téléportail pour le Sanctuaire de Soin, il m'avait passé un bandeau autour du bras, avec le même logo que son insigne, au cas où. C'était un moyen de dire « pas touche, il est avec moi », ce que je ne trouvais qu'à demi rassurant.



Le Sanctuaire de Soin ressemblait à un hôpital tout ce qu'il y avait de plus moderne. En dehors des soignants qui arboraient des insignes différents sur leurs blouses – le personnel était constitué de membres de Covens, Meutes et autres regroupements Surnaturels, qu'on distinguait grâce à ces insignes.

Durant tout le trajet pour rejoindre la chambre d'Enid Von Berg, on m'avait dévisagé de haut en bas avec de drôles d'expressions, soit apeurée, soit dubitative, voire outrée. Je mettais bien en évidence le bandeau autour de mon bras, juste au cas où quelqu'un aurait l'idée d'appeler la sécurité...

William avait passé son bras sur mes épaules, sans doute pour me rassurer – même si c'était plus lui qui devait être rassuré...

Une fois devant la porte, je me disais que venir ici n'était pas une bonne idée. Qu'est-ce que j'avais à faire ici, hein ? Rien du tout ! Je n'avais même pas vu sa mère autrement qu'en photo.

– Tu peux rester ici si tu veux, murmura-t-il.

Il me tendit son portefeuille :

– On est passé devant la cafétéria, je... j'ai même plus pensé que...

– T'inquiètes, le rassurais-je, ça va aller... Je vais chercher quelque chose à grignoter, je t'apporte un café et j'envoie un message quand je suis de retour.

– OK, merci... Je ne sais même plus épeler mon nom de famille.

Je hochais la tête, bien conscient de cela sans qu'il n'ait à le dire. Il se retenait de fondre en larmes, ça se sentait.



Après deux bonnes heures assit sur le banc devant la chambre, à attendre que Will en ressorte, je m'étais à moitié endormi. Le ballet des soignants me maintenait plus ou moins éveillé... Du moins, c'était ce que je croyais, jusqu'à ce que je bondisse de mon banc quand quelqu'un m'avait touché l'épaule. J'avais le réflexe facile et sensible quand j'étais hors de mon Sanctuaire.

– Oh, pardonnez-moi, me dit l'homme qui m'avait tiré de mon demi-sommeil, je ne voulais pas vous alarmer.

– Euh... Ce n'est rien, je me suis endormi un moment.

Je bâillais en me frottant les yeux pour me réveiller.

– Vous visitez quelqu'un ? me demanda l'homme.

Je l'étudiai plus en profondeur ; la cinquantaine bien entamée, un ventre proéminent, le crâne couvert de cheveux gris, et le sourire avenant. Pas de signe distinctif d'appartenance à quoi que ce soit ; ni à ce Sanctuaire ni à un Coven.

– Pas vraiment... Je suis là pour un ami. En soutien moral, on va dire.

– Je vois. Il se trouve que j'ai un gâteau et un café en trop et je me disais que... Vous deviez avoir faim et soif ?

Je le toisais d'un drôle d'air. Il ne me paraissait pas bizarre, mais qu'il me propose à manger et à boire sans qu'on se connaisse, ça, c'était bizarre.

– Ce n'est pas empoisonné, ajouta-t-il avec un clin d'œil complice.

– J'espère pour vous, on est dans un Sanctuaire de Soin où on pourrait me soigner, souriais-je en prenant le café qu'il me tendait. Je ne vous raconte pas la tête que Will ferait si ça arrivait... Oh, c'est mon ami, celui que j'accompagne, au fait. C'est un Venandi.

– Oh, je vois... Il a de la chance de vous avoir, dans ce cas. Ce n'est pas tout le monde qui se déplace dans ce genre d'endroit pour épauler un ami.

Je haussais les épaules en buvant une gorgée du café :

– Je n'ai pas grand-chose d'autre à faire et puis... Il avait l'air vraiment mal et franchement ralenti – je me suis dit que ça serait mieux pour lui si quelqu'un pouvait trouver la chambre à sa place.

– Plutôt avisé, effectivement.

– Vous m'avez dit que vous veniez visiter qui, déjà ?

Il avait le même air joueur que William quand il s'amusait à mes dépens, comme le chat avec sa petite souris captive, même si son expression trahissait sa peine et le chagrin à venir :

– Je suis venu voir ma femme, elle est dans un état critique. Je vais vous laisser, Will doit se demander ce que je fiche depuis tout ce temps – ravi d'avoir pu vous rencontrer, Angelo.

J'avais tellement écarquillé les yeux qu'ils avaient failli tomber... Pendant que je remettais les pièces du puzzle en place, Howard Von Berg passait devant moi pour entrer dans la chambre de sa femme – autrement appelée, la mère de William.

Je restais coi un bon moment, stupéfait, n'osant y croire. Voilà que je venais de rencontrer Howard Von Berg ! Déjà, je ne m'y étais pas préparé – même si, avec le recul, il était à prévoir qu'on se croise ici – et ensuite, je ne pensais pas que ça se ferait sans Will. J'imaginais qu'il nous aurait présentés brièvement, qu'on aurait échangé des banalités, puis que je me serais effacé pour les laisser parler entre eux... Pas qu'il allait m'offrir un café et me parler pendant quelques minutes comme il l'avait fait ! Le pire dans tout ça, c'était qu'il savait parfaitement qui j'étais... Alors que moi, je l'avais compris trop tard pour y faire quoi que ce soit !

– Ce n'est pas bizarre du tout, avais-je conclu. Famille de barge, j'en étais sûr.

J'avais très envie d'entrer dans la chambre et qu'il me donne des explications sur tout ça, mais je ne pouvais décemment pas déranger une famille en deuil pour ça. Je buvais le café offert par Howard, attaquait le muffin qu'il avait laissé sur le banc, avant de me dégourdir les jambes dans le couloir.



Des heures plus tard, je m'étais bel et bien endormi sur le banc. On était au beau milieu de la nuit quand William m'avait réveillé... Il me caressait doucement le flanc ; je m'étais transformé pendant mon sommeil sans même m'en rendre compte. Je bâillais, m'étirais et faisais quelques pas pendant qu'il récupérait mes habits. Je jetais un œil dans la chambre, dont il n'avait pas fermé la porte... Mais en dehors d'un bout de lit, je ne voyais rien.

– Il est parti il y a une heure, me dit William, viens, tu dois mourir de faim et de sommeil... Désolé, je me suis endormi, moi aussi.

Je le suivais dans les couloirs presque déserts. En dehors du personnel de nuit, on était les seuls à encore traîner dans le coin.

On retrouvait le hall principal, avec ses Téléportails. C'était bien pratique, ces choses-là.

– Attends, viens... Ce n'est pas fait pour les Anthropes, ce serait dommage qu'il te manque un morceau de queue.

Je montrais à quel point j'étais outré dans la mesure du possible sous cette forme, ce qui fit rire William.

Je me retrouvais dans ses bras quelques secondes plus tard, avant qu'on passe le Téléportail pour atterrir à quelques rues de la Villa, étant donné que le Téléportail de celle-ci n'allait que dans un sens, il nous fallait donc remonter jusqu'à elle à pied. Quelque part, heureusement, ça me dégourdissait les pattes. Et ça repoussait le moment où je devrais parler à William et que je ne saurais quoi lui répondre.



Une fois passé sous la douche, je retrouvais Will dans la cuisine. Lui aussi avait les cheveux humides. Il réchauffait des restes tout en mettant la table. Il avait le visage d'un type éreinté – et moi, j'étais dans le même état.

– Je suis désolé, j'ai un peu été dépassé par la montre, s'excusa-t-il. Tu pouvais rentrer, tu sais ?

– J'aurais bien voulu, mais... Je n'ai jamais utilisé de Téléportail sans toi.

– Ah, oui, effectivement... Désolé.

Quand le « ding ! » du micro-ondes retentit, il servit les assiettes, puis on commençait à manger en silence.

– C'est grave à quel point ? Demandais-je finalement.

– ... Au point que ces jours sont comptés.

On se regardait comme deux idiots.

– Je suis désolé, je...

– C'est dans l'ordre des choses... mais je t'avoue que je me sens... je ne sais pas, perdu ? Si elle le pouvait, elle me rendrait chèvre de réagir ainsi !

On échangeait un bref sourire, avant que l'ambiance pesante ne reprenne ses droits.

– Ton père est bizarre, lâchais-je alors. Il ne s'est même pas présenté – j'ai cru qu'il voulait m'empoisonner.

Il avait ri :

– Je sais, il m'a raconté... Il aime bien faire ça, ce n'est pas personnel.

– Je ne savais pas que tu parlais de moi à tes parents. Je veux dire... Au point qu'il me reconnaisse.

– Crois-moi, il en entend parler – mais pas par moi. Ma mère me met la pression pour que je te vire d'ici – enfin... elle me mettait... elle s'imagine que mon père est d'accord avec elle ! Enfin... s'imaginait.

– Elle ne pouvait vraiment pas me blairer, alors.

– Ce n'est pas personnel – enfin... je crois ? Elle a les Anthropes en horreur. Et puis... elle s'imagine que... tu vois, toi et moi, on...

Je le toisais avec un sourcil dubitatif, ne voyant pas où il voulait en venir...

– Rapport au fait que je sois gay, précisa-t-il.

– Oh, je vois...

J'avais rougi et dévié le regard ailleurs que dans ses horribles iris joueurs.

– C'est ma faute, je suis sorti avec Max alors que je devais le surveiller... C'est facile pour elle de s'imaginer que je fais pareil avec toi.

– T'as un fiancé, non ?

– Ouais, il paraît... Mais ce n'est qu'un mariage arrangé, une union de pouvoir ou appelle ça comme tu veux. Markus ne veut pas se marier et moi non plus, ce qui est impensable pour ma mère comme la sienne...

William finissait son verre de vin rouge, avant qu'il ne soit l'heure pour nous d'aller nous coucher. J'étais lessivé par ma journée et je n'avais pas du tout hâte d'être le lendemain. Vraiment pas.

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Le lendemain, je m'étais levé vers midi. J'étais encore fatigué, mais je voulais voir William et m'assurer qu'il était en forme. Du moins, autant qu'on puisse l'être en pareil cas...

Mais à la place de le trouver lui, je trouvais un mot de sa part :

« Je suis retourné au Sanctuaire veiller ma mère, je rentrerais sans doute tard, ne m'attends pas. William ».

J'étais à demi satisfait. Soulagé de ne pas passer la journée au Sanctuaire, mais frustré de ne pas avoir croisé William. Attendre ici ou au Sanctuaire de Soin était tout aussi insupportable.

J'avais passé la journée à tourner en rond, attendant qu'il rentre ou qu'il donne un signe de vie... Vainement. Le réseau ne passait pas au Sanctuaire de Soin, mais ça ne m'empêchait pas de fixer mon téléphone, comme si ça le ferait appeler plus vite.

Ce fut tard dans la nuit que j'entendis William rentrer. Il ne prenait pas la peine d'être assez discret, mais pour une fois, ça m'allait grandement.

– Hé, le saluais-je, les cheveux en bataille et les yeux à demi fermés.

Il était en train de finir la paëlla que j'avais mise de côté pour lui. Ses yeux étaient rougis, l'inquiétude et la peine se lisaient sur son visage...

– Je ne te demande pas si ça va, ajoutais-je en m'installant à table.

Il prit le temps de finir sa bouchée et de s'essuyer la bouche avant de répondre :

– Elle est morte vers dix-huit heures.

Il avait dit ça sur un ton las. Je pouvais le comprendre, il devait être éprouvé physiquement et moralement.

– Je suis désolé, Will, murmurais-je, vraiment désolé...

Il hocha la tête :

– Je crois que ça va... je me sens... comme dans du coton. En mode automatique. Appelle ça comme tu veux.

– Et ton père, ça va ?

– Il est dévasté. Inquiet pour moi, aussi, j'imagine... Je vais bientôt devoir prendre la place de ma mère auprès des Surnaturels du coin, des Venandis au-dessus de moi et... Ça m'angoisse. Je ne pensais pas que ça m'angoisserait à ce point.

– C'est normal... Tu ne sais pas à quelle sauce tu vas être mangé, et l'inconnu ça fait peur... Mais je suis sûr que tu vas y arriver. Tu feras un aussi bon Venandi que ta mère.

Il se retenait de fondre en larmes, ça se voyait. Il dissimula son visage dans ses mains. Comme je ne savais pas quoi dire ou faire, je m'étais approché de lui pour le serrer dans mes bras. Il m'avait pris dans les siens au bout de quelques secondes, et on était resté comme ça un long moment. Un très long moment.

Quand finalement nous étions allés nous coucher, j'étais inquiet. Pour William, principalement... Alors je m'étais glissé dans sa chambre sous ma forme animale, pour prendre mes aises sur son lit, afin d'être sûr qu'il dormait bien.

Quelques jours plus tard, l'enterrement avait lieu. William était retourné chez son père, avec ses frères et leurs épouses, me laissant seul au Sanctuaire.

Peut-être que je l'avais fait fuir en squattant son lit ? Je ne l'avais pas vu depuis et il m'avait à peine envoyé un message pour s'assurer que j'allais bien en trois jours. Il avait sans doute besoin d'espace, de passer du temps avec sa famille, alors je ne m'en formalisais pas vraiment...

Je tournais en rond dans le Sanctuaire. J'avais hâte qu'il revienne mettre un peu de vie dans cette monotonie... Tandis que je déjeunais, on sonnait à la porte. Je m'attendais à ce que ce soit Markus, venu présenter ses condoléances à son fiancé... Mais non. C'était un type en costume noir, qui tenait un autre costume dans un sac protecteur, qui avait sonné. Une voiture était garée dans l'allée.

– Ehm... Oui ?

– Vous êtes Angelo Lopez ?

Je répondais par un hochement de tête plus ou moins positif.

– Monsieur Von Berg m'envoie pour que vous assistiez aux funérailles.

Première nouvelle ! On n'en avait même pas parlé ! Je trouvais ça bizarre qu'il veuille que je sois là, au milieu de la famille, des amis et des autres personnes importantes du coin... Techniquement, je n'avais aucun lien avec sa mère. Du moins, pas pour le monde humain...

Je finissais par prendre le costume pour aller m'habiller. Ça ressemblait bien à William, finalement... Puis je pourrais toujours me faire passer pour son jardinier ou l'homme de ménage de monsieur. Ça m'avait fait doucement rire.

Une fois habillé, je montais dans la voiture, le chauffeur démarrait et on partait en direction de la cérémonie.

Quand William m'avait vu débarquer, il avait été très surpris. Comme s'il ne s'attendait pas à me voir là, flanqué d'une voiture avec chauffeur.

– Mais qu'est-ce que tu fais ici ? m'accueillit-il.

– Comment ça ? C'est toi qui m'as envoyé le chauffeur, non ?

Je comprenais soudainement la méprise :

– C'est le chauffeur de mon père, Angie...

– Oh, je n'ai pas pensé que « monsieur Von Berg » pouvait être ton père...

– On est cinq « monsieur Von Berg », tu sais ?

Bon, au moins, il avait souri.

– Je trouvais ça bizarre que tu m'envoies le chauffeur pour que je vienne... Je vais rentrer.

Il me retenait le bras :

– Attends... maintenant que tu es là, reste. Ça ne va pas être joyeux, mais... ça me ferait du bien que tu sois là.

Je me tournais vers lui, il semblait sincère.

– Pourquoi tu ne m'as pas dit de venir, alors ?

– Parce que... Mes frères sont là. Ce sont des cons – tu verras par toi-même. Ça te va si on dit que tu es le gardien du domaine ?

– T'as peur des rumeurs sur notre couple, éventuellement ? ricanais-je, mais oui, dit ce que tu veux, je m'en fiche.

– Tu ne devrais pas t'en foutre, les couvertures, c'est important... Surtout quand tu la traînes pendant des années. Viens, on va s'installer.

La main de William s'installa dans mon dos, m'entraînant à l'intérieur de l'église, sous les regards curieux et les murmures des gens présents sur le parvis. Bel exemple de l'expression « ça fait jaser », indéniablement.



Après la cérémonie, durant laquelle j'avais versé ma petite larme et tenu la main de Will pendant presque tout l'office religieux, on atterrissait chez Howard pour partager un moment avec la famille. Si ce n'était pas pour Will, je me serais esquivé, mais il avait l'air d'avoir besoin de soutien. Et personne d'autre ici n'était là pour lui spécifiquement... Alors tant pis.

J'avais eu l'occasion de rencontrer ses frères, et Will avait raison ; c'étaient de bons gros cons. Ils n'avaient pas cessé de faire des allusions à notre « relation », au fait que j'étais plus intéressé par l'argent, que je servais de poule, et autres joyeusetés du genre.

Je bouillonnais d'envie de leur dire ce que je faisais réellement au Sanctuaire – à savoir, gérer toute la paperasse, donner les instructions pour qu'il soit nettoyé, sécurisé et approvisionné en temps et en heure, nourrir William qui ne savait pas cuire des pâtes... et encore d'autres.

Cependant, je ne pouvais rien dire sans lever le Secret concernant le monde Surnaturel, ni attirer les soupçons. Alors je n'avais rien dit, j'avais laissé William se prendre la tête avec eux. Je trouvais leur dynamique familiale plus que malaisante, mais ça ne m'étonnait qu'à moitié, vu les méthodes d'éducation maternelles.

Quand j'en avais eu marre de les entendre se chamailler, j'étais parti nous ravitailler en vin, Will et moi. Pas que les domestiques ne tournaient pas régulièrement... mais j'avais besoin de m'éloigner de la brochette Von Berg fils quelques minutes.

– Je suis content que vous soyez venu, dit-on soudainement.

J'avais sursauté, manquant de renverser le contenu des verres droit sur le costume hors de prix de... Howard Von Berg. Je l'avais salué de loin, vu que j'étais arrivé juste avant l'office, et depuis, je n'avais pas quitté son fils d'une semelle.

– Ehm, merci pour la voiture et le chauffeur... J'ai cru que c'était Will qui... Enfin, merci.

– Merci d'avoir fait le déplacement. Je sais que c'est un moment difficile pour Will, je suis sûr que votre présence lui fait du bien.

Je jetais un rapide coup d'œil au groupe, qui se disputait encore et toujours.

– Il a l'air en forme, souriais-je, et vous aussi.

Il haussa les épaules :

– Ce n'est pas moi qui vais hériter de tout le bazar. Je m'inquiète pour Will parce que c'est mon rôle, même si j'ai confiance en lui. Ça me soulage que vous soyez à ses côtés – il m'a dit le plus grand bien de vos rapports.

– J'imagine – il déteste s'en occuper, mais ce n'est qu'officieux, vous savez.

– Il y a beaucoup de choses officieuses qui sont extrêmement importantes, même si elles n'apparaissent que banales aux yeux de tous, sourit-il, mystérieux, avant de changer d'attitude radicalement : n'hésitez pas à vous servir, les petits fours sont excellents ! Et ne vous inquiétez pas pour leurs chamailleries, c'est tout le temps comme ça.

Sur ce, il prit congé pour retrouver un groupe de personnes à l'autre bout de la grande salle de réception, me laissant là, planté comme une carotte idiote. Je me reprenais pour rejoindre Will, qui écoutait la longue complainte de ses frères sur son manque d'ambition, sa position de fils à papa et fils à maman plus que confortable, dont il tirait parti plus que de raison.

Ses frères ignoraient à quel point ils pouvaient avoir tort... À quel point ce que William devait accomplir était important pour toute la communauté Surnaturelle du coin, à quel point leurs positions importantes au sein des entreprises Von Berg Corp. n'avaient rien de comparable avec celle que William allait occuper bientôt.

C'était rageant de ne pouvoir rien dire, autant pour lui que pour moi, mais c'était nécessaire qu'ils restent dans l'ignorance. Ils tomberaient de bien haut si on leur avouait qu'ils n'avaient pas les gènes Venandi suffisants pour être considérés comme tel, qu'ils n'étaient rien de plus que des humains lambda, que leurs millions et leur pseudo-pouvoir ne pourraient jamais rien changer à cela.

✨🐺✨🐺✨

Trois jours après l'enterrement, les choses rentrèrent plus ou moins dans l'ordre. Après l'enterrement « humain », ce fut toute la communauté Surnaturelle – du moins, les responsables – qui défila au Sanctuaire pour présenter leurs condoléances à William. C'était une sorte de marathon improvisé que j'avais dû gérer comme je le pouvais... C'était de bon ton de recevoir les personnalités, qu'elles soient importantes ou non, qu'elles viennent de loin ou du bout de la rue, avec de quoi boire et manger. Et comme Will était occupé à enfiler son costume de Venandi Responsable officiellement, je me retrouvais avec le reste à gérer.

Enfin, « je »... Markus aussi était là. Pour « assurer les apparences vis-à-vis de nos fiançailles » – même si je le soupçonnais d'être aussi là en soutien moral. Will et lui se connaissaient depuis longtemps, après tout. Kean aussi était présent, il m'aidait comme il le pouvait pour qu'il y ait toujours des petits fours et du vin sur les tables.

Quand enfin le marathon prit fin, j'étais sur les rotules et Will aussi. Depuis la mort de sa mère, il n'avait pas eu de répit... Entre supporter ses frères, l'enterrement, ce marathon-condoléances et l'administratif à régler pour qu'il soit officiellement le Venandi responsable de la zone... Il avait à peine eu le temps de dormir.

– J'ai cru que ça ne finirait jamais ! Soupira-t-il en se laissant tomber sur le canapé, à côté de Kean.

On finissait les plateaux de petits fours et les bouteilles ouvertes, actuellement.

– Merci, vous avez assuré, ajouta-t-il en se servant un verre.

– Je ne te le fais pas dire ! Et dire qu'on n'est même pas payés, c'est un scandale, plaisanta Kean.

– Tu es à plaindre, évidemment, lui répondit son frère. Tu es déjà grassement payé pour une baby-sitter.

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise, si Mère trouve que c'est mon rôle, je le prends avec plaisir !

– Il prend du bon temps 90 % du temps, m'indiqua Markus. Je voudrais bien avoir les mêmes responsabilités que toi.

– Oulah... Je ne te raconte pas l'état du Coven si tu me laissais le diriger une semaine !

Kean était un type sympa et avenant, en revanche, il était aussi très adepte de la procrastination quand il ne voulait pas faire quelque chose. Et un terrible gestionnaire, également.

– Je devrais recevoir la notification définitive pour devenir Venandi responsable demain, annonça Will. J'ai déjà une longue liste de rendez-vous à assurer – heureusement que je suis en vacances...

– Tu as besoin que Kean reste ici ?

– Non, ça devrait aller... Je ne vais pas les nourrir et les rincer, de toute façon ! C'est juste pour s'assurer des bonnes relations entre moi et eux, j'imagine. Si jamais il y a besoin, on ira au restaurant.

– Bonne nouvelle, acquiesçais-je, soulagé.

– Bien, dans ce cas, on va rentrer chez nous. Cette journée m'a vidé et j'ai du travail demain.

– Ainsi parla le chef, le nargua Kean, qui récolta un regard noir. Chef pas content, on dirait.

– Je vais vous le laisser en pension, conclut Markus en s'éloignant.

– T'oserais pas ! Qu'est-ce que Mère dirait ?

– Elle serait ravie que je prenne enfin nos fiançailles au sérieux. À propos de ça... Je compte attendre un peu avant d'annoncer cela. Mère est déjà affectée par la mort d'Enid, je ne veux pas y ajouter plus de choses.

– Pas de soucis... Ça me va bien que tout le monde imagine que j'ai le soutien de votre Coven encore quelque temps.

– Tu l'auras même après, tu sais ? Tant que tu me fiches la paix, du moins.

– Ils sont tellement mignons tous les deux, s'extasia Kean, on dirait un vrai petit couple !

Markus le fusilla du regard, pendant que Will et moi avions ri. Les deux frères s'étaient éclipsés via le Téléportail rapidement, nous laissant seuls Will et moi pour la première fois depuis une éternité.

– Enfin un peu de tranquillité, souffla Will, ils sont mignons les frangins, mais je préfère quand ils sont loin de moi.

– Tu préfères les tiens, de frangins ?

Il grimaça, ce qui me fit rire.

– Ils sont imbuvables ! Désolé pour leurs sous-entendus et compagnies... Ils sont ignorants et arrogants à la fois.

– Je sais, ne t'en fais pas... J'avais envie de leur balancer quelques petites choses, malheureusement ça nous serait retombé dessus.

– Ça rend fou, hein ? Mais qu'est-ce que tu veux... Ils ne survivraient pas s'ils apprenaient ce qu'ils ne sont pas. Tout leur argent ne pourrait rien changer au fait qu'ils sont des Sans-Pouvoir.

Je fronçais les sourcils :

– Je croyais qu'ils n'avaient pas assez de gènes Venandi ?

Il hocha la tête :

– Ouais, ça aussi... Mais en réalité, ils ont hérité du côté paternel. Mon père est un Sans-Pouvoir. Il a juste été élevé dans une famille de Venandi, il a toujours été conscient que le monde Surnaturel existe – contrairement à mes frères.

– Oh... Je ne savais pas. Je pensais qu'il en était un aussi... Juste qu'il n'était pas actif.

– Eh, non... Il est plus proche d'un humain que d'un Venandi. Ce qui ne veut pas dire qu'il est ignorant – il connaît beaucoup de choses sur les Surnaturels. Puis il essaye d'aider les gens comme il le peut, discrètement, mais sûrement.

Je comprenais mieux ses paroles après la cérémonie, d'un coup.

– En fait, la totalité des employés du bureau du siège, ici à Glasgow, sont des Surnaturels. Il emploie aussi des Surnaturels ailleurs, mais il y a aussi des humains parmi eux.

– Oh, vraiment ?

Il hocha la tête.

– Techniquement, il n'a pas le droit de les approcher frontalement en leur disant qu'il est un Sans-Pouvoir... Mais il peut les engager pour bosser au sein de sa boîte. C'est parfois compliqué d'avoir une double-vie, il essaye de rendre les choses plus faciles au maximum de gens.

– Mais comment il sait qu'il est face à un Surnaturel ? S'il est un Sans-Pouvoir, il ne devrait pas le pouvoir...

– Il est observateur... Puis être un Sans-Pouvoir ne veut pas dire que tu es totalement sans pouvoir, tu vois ? Souvent, il n'y en a juste pas assez pour qu'on déclare la personne comme un Surnaturel... Mais il y a quand même des résidus d'aptitudes ou de pouvoirs.

Je plissais les yeux, soudainement interpellé. Bien sûr, je savais tout ça... Mais quelque chose m'avait fait tiquer à ce moment-là, sans que je ne puisse déterminer quoi exactement.

– Mon père est capable de reconnaître la nature d'un Surnaturel, enchaîna William, mais ça ne suffit pas pour être déclaré Venandi, c'est tout.

– Je suis sûr qu'il a d'autres capacités de Venandi, lançais-je alors en souriant, il a un don pour s'approcher en silence et me faire sursauter...

– Ouais, il aime bien jouer avec ça... Ça l'amuse beaucoup de surprendre des Surnaturels qui ont normalement une bonne ouïe.

– Je crois savoir de qui tu tiens ta maturité, du coup.

On partageait un sourire, avant d'attaquer les derniers petits fours et les quelques verres d'alcool qui restaient. J'avais bu plus que de raison, mais j'avais besoin de relâcher un peu la pression... et Will aussi.

Ça nous avait fait du bien d'avoir enfin une soirée à nous, où personne ne venait troubler notre petit moment... On avait regardé la TV, avachis dans le canapé, jusqu'à ce qu'on tombe de fatigue, l'un contre l'autre.

✨🐺✨🐺✨

Hello !

Déso pour le retard, j'ai un problème familial hier, donc impossible de m'occuper du chapitre pour le publier... C'est chose faite ce matin !

Sinon, pour la petite histoire, j'ai choisi le prénom de la mère de William (Enid) bien avant la sortie de Mercredi sur Netflix... J'ai redécouvert ça à la relecture de TWW Angelo XD
C'est drôle parce qu'elles ont pas du tout le même caractère - et que Edid (Mercredi) est une louve-garou hahaha

M'enfin voilà x)

Je vous dis à la semaine prochaine pour le prochain chapitre ~

Haydn

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