Chapitre 4 - Le fiancé de William Von Berg
Cela nous prit quelques jours pour trouver nos marques. Vivre tous les deux sous le même toit sans se connaître n'était pas forcément évident pour lui comme pour moi. J'avais tendance à m'isoler, à être indépendant et à ne pas avoir de conversation sur le quotidien. Je n'en avais pas l'habitude. Ce qui n'était pas le cas de William, qui avait toujours vécu avec les autres en partageant des moments conviviaux.
Après quelques jours à chercher un équilibre, on avait fini par en trouver un. Je fournissais des efforts pour intégrer ces nouvelles habitudes, et lui n'hésitait plus à venir me chercher dans ma chambre ou dans la bibliothèque pour que je sociabilise un peu.
Même s'il avait peu de temps à m'accorder entre ses cours, ses devoirs et autres révisions, ainsi que ses activités de Venandi en apprentissage, il essayait de faire au mieux. J'avais souvent des mots et des SMS pour prouver qu'il se préoccupait de moi.
C'était nouveau pour moi. Enfin... que ce soit sincèrement le cas et pas motivé par des procédures ou des obligations légales... Même si je gardais à l'esprit que William devait me prendre en charge parce qu'il y était obligé, personne ne le contraignait à regarder des films ou jouer aux jeux vidéo avec moi, à me parler de ses activités de Venandi ou du monde Surnaturel...
J'avais tellement de choses à apprendre que ça m'occupait la majorité du temps. J'avais au moins quelque chose à faire, vous me direz... Une fois fait le tour de la villa, il n'y avait pas grand-chose de divertissant en dehors de la TV et de la bibliothèque. William connaissait beaucoup de chose – c'était son boulot – autant dire qu'on avait des sujets de conversations à ne plus savoir par où commencer.
Après plusieurs mois sans nouvelles concernant mon cas, j'avais commencé à me dire qu'on m'avait oublié. Pas que je me plaigne d'être encore en vie... Mais j'avais hâte de pouvoir quitter la villa pour faire un tour en ville et retrouver la civilisation.
Même si d'un autre côté, je n'avais pas hâte qu'ils se décident... Soit j'allais mourir, soit je devrais quitter le Sanctuaire. Enfin, j'imaginais que c'était ça ; la peste ou le choléra... Je ne voyais pas pourquoi William s'embarrasserait de moi s'il pouvait m'envoyer ailleurs. Où exactement, c'était la question qui m'angoissait tellement que je vivais dans le déni la concernant.
Actuellement, je monopolisais mon cerveau sur l'écran plat du salon, une manette dans les mains. Depuis que William avait investi dans le dernier modèle de console, je ne quittais plus la manette des mains... Il s'y mettait aussi parfois. C'était très sympa qu'il soit nul à une chose dans laquelle j'excellais.
Le salon était envahi de mes « œuvres » comme les appelaient William. Je m'étais découvert une passion pour le macramé depuis quelque temps. Et comme mon hôte essayait de tout faire pour que je passe le temps sans m'ennuyer, il m'avait encouragé dans ma nouvelle passion. Bon, il regrettait un peu maintenant que j'avais envahi son espace moderne et minimaliste avec mes réalisations... Je m'attendais à ce qu'il les planque les unes après les autres, mais tout était encore en place passé quelques semaines. Peut-être qu'il aimait bien ça, finalement.
Mon téléphone sonna soudainement. Le temps de mettre sur pause que je lisais un de ses messages : « quelqu'un va passer, j'espère que ça te fera plaisir. Je rentrerais tard ». Je fixais son message avec une drôle d'expression... Depuis que je vivais ici, je ne connaissais personne d'autre que lui. En fait, à part lui, personne ne venait jamais dans ce Sanctuaire – sans doute parce que j'y étais en quarantaine, cela dit.
Je n'avais pas eu le temps de me poser plus de questions ; j'entendais le portail s'ouvrir, une voiture rouler sur les petits cailloux, une portière claquer et des pas s'approcher de la porte. Juste avant que le visiteur appuie sur la sonnette, j'avais ouvert ladite porte :
– Edward, m'étonnais-je alors.
Lui était étonné que j'ouvre la porte avant qu'il ne sonne. Il avait l'air en forme, plus mature que la dernière fois que je l'avais vu, tout sourire dehors.
– Will ne m'a pas menti, t'as vraiment l'ouïe fine – comment ça va ?
Il me serrait contre lui l'espace d'une seconde – et comme je ne savais pas comment réagir, j'étais resté idiot pendant ce temps.
– Bien, je crois... En tout cas, le gars du checkup n'a rien dit d'alarmant.
J'avais eu droit à un checkup complet par un médecin Surnaturel il y a quelques mois, afin de voir si tout allait bien physiquement chez moi. Puis j'avais eu droit à une évaluation psychologique, des tests divers – le tout pour vérifier que j'étais en pleine possession de mes moyens et un cas particulier. Ça plaiderait en ma faveur, d'après William.
– Bonne nouvelle ! Ça se passe bien la cohabitation avec lui ? Max m'a dit qu'il est d'un lourd – et je veux bien le croire !
Je papillonnais des yeux, surpris et dubitatif, ce qu'il ne manqua pas de noter.
– Comment ça, tu connais Max ?
Je n'avais aucune idée qu'ils étaient frères tous les deux. William ne me l'avait pas dit et je n'avais jamais vu physiquement Max, donc... Impossible pour moi de faire le lien.
– J'espère, rit-il, on est frères ! On est des jumeaux, pour être précis !
Étant donné que ça faisait des mois que je passais le nez dans les bouquins pour rattraper mes lacunes du monde Surnaturel, je savais précisément ce que cela voulait dire.
– Je suis désolé, dis-je doucement, Will ne m'a pas dit que vous aviez un lien de parenté.
– Ça ne m'étonne pas, ce mec est un secret à lui tout seul. Max ne sait pas qu'on se connaît.
– Vous avez des traits en commun, c'est très mignon, je trouve.
Pendant qu'il exposait tous les points qui le différenciaient de William, outré à l'idée de trop lui ressembler, on passait dans le salon. J'avais cherché une bière pour Edward et un soda pour moi, histoire qu'on se mette à l'aise.
– Je voulais venir te voir il y a longtemps, mais les Venandis et leurs règles à la noix... « Vous êtes témoin, vous ne pouvez pas aller voir la victime » et blablabla ! Insupportable !
– Je suis en quarantaine pour l'instant, interdiction de sortir du domaine... Bon, ça pourrait être pire, mais j'espère vraiment faire un tour hors de la villa un de ces jours.
– Je suis sûr que ça arrivera ! Ils ne peuvent pas te faire du mal alors que tu as l'air parfaitement développé. Enfin, pour un Lycan de ton âge, tu le serais...
Je haussais les épaules.
– J'évite de trop y penser, avouais-je, ça m'angoisse un peu... Quoiqu'il se passe, d'ailleurs.
– Comment ça ?
– Bien... S'ils déclarent que je suis inapte, ils vont me tuer. Si je suis apte... Je devrais sans doute partir d'ici, pour aller je ne sais où.
– Je suis sûr que Will te laissera rester ici – il t'a dit le contraire ?
Je secouais la tête négativement :
– Pas vraiment, mais... Je suis une charge pour lui et je crois qu'il a assez de choses à gérer comme ça.
– Tu sais, il ne faut pas que tu t'inquiètes pour ça, me rassura-t-il. Il y aura toujours un endroit pour toi sur terre.
– J'ai jamais réussi à le trouver, en quoi ça changerait maintenant ?
Il prit deux secondes avant de me répondre :
– Je ne voulais pas t'en parler avant que ce soit sûr, mais... Je tanne mon père pour qu'il t'accueille au sein de la Meute.
Je n'étais pas sûr de bien le prendre. Je frissonnais rien qu'à entendre le mot « Meute », même si Edward et son père m'avaient sauvé la vie.
– Une fois que tu fais partie d'une Meute, tu as toujours des gens autour de toi pour t'aider, te soutenir, et un endroit où aller... Je suis sûr que tu serais bien chez nous. Ou au sein d'une autre famille de la Meute.
J'étais convaincu du contraire, mais je ne voulais pas être impoli.
– Je sais que c'est à cause d'une Meute que tu es dans cette situation, mais je te promets que c'est une exception. Et que je veillerais personnellement à ce que tu trouves la famille parfaite.
– Ça existe vraiment, une famille parfaite ?
– Bon, OK, la meilleure famille pour toi, sourit-il. Je dois juste convaincre mon père du bien-fondé de l'opération.
– Il a peur de moi à cause de...
Je désignais mes yeux rouge sang avec mon index.
– Ce n'est pas forcément ça... Max est Défaillant, la Meute a accepté la chose et... Je pense qu'elle finirait par passer au-dessus de ta nature.
– Alors, c'est quoi le problème ? Il a vu mon casier judiciaire ou quelque chose du genre ?
J'avais quelques petites casseroles aux fesses, notamment des vols et de la dégradation de bien public, en plus des fugues... Je n'en étais pas forcément fier de ça, ça m'avait souvent desservi, mais... Je n'avais pas vraiment conscience des conséquences ou quoi que ce soit à faire de tout ça à l'époque.
– Hem, pas vraiment... En fait, il se trouve que... Tu es un Bêta et... Dans une Meute, il est important d'avoir des Alphas.
Un silence s'installa. William m'avait fait le topo sur les statuts auxquels étaient soumis les Anthropes, mais je n'avais pas demandé si j'étais concerné. J'aurais peut-être dû.
– Donc... Ton père ne veut pas de moi parce que je suis un Bêta ?
Il hocha la tête :
– Je sais, c'est injuste ! J'essaye de le convaincre, mais il ne veut rien entendre... Il dit que s'il fait ça pour toi, il devrait le faire pour d'autres – et ce n'est pas bon d'avoir trop de Bêtas au sein d'une Meute, selon lui.
Je n'étais pas franchement enthousiaste à l'idée de base, mais j'étais tout de même un peu déçu... Je devrais avoir l'habitude qu'on ne veuille pas de moi, mais ça faisait toujours mal de se prendre le constat en pleine face.
Edward semblait compatissant :
– Ne t'en fais pas, je vais le convaincre, même si ça me prend des années... Et je ne laisserais pas William se débarrasser de toi entre-temps. C'est promis.
J'avais lu quelque part que la parole d'un Lycanthrope valait son pesant d'or... Edward pouvait-il être du genre à parler en l'air ? Peut-être. Je n'en savais rien, je ne le connaissais pas plus que ça. Je le voyais pour la deuxième fois de ma vie !
– Une fois que tu seras au contact de Lycans de ton âge et que tu auras des parents pour t'aider, tu apprendras tout ce qu'il faut pour être un membre de la Meute à part entière. Je n'en doute pas une seule seconde.
– Tu crois ?
– J'en suis certain, m'assura-t-il, j'y veillerais personnellement !
Une partie de moi était rassurée. C'était ridicule – je n'étais pas encore au sein de sa Meute et je n'étais pas sûr de le vouloir... Mais Edward était un bon vendeur, c'était indéniable.
– Merci, murmurais-je, merci pour tout ce que toi et ton père avez fait pour moi... Et ce que vous ferez à l'avenir.
Comme j'avais les larmes aux yeux et qu'Edward ne savait pas quoi répondre, il me serra dans ses bras un long moment. C'était la première fois de ma vie que je me sentais aussi bien et aussi à l'aise, avec quelqu'un que je voyais pour la deuxième fois seulement. Edward avait quelque chose, une attitude, un ton ou je ne sais quoi qui rassurait... J'avais presque envie de m'installer au sein de sa Meute, au final.
– Faudrait déjà que les enquêteurs me déclarent apte, marmonnais-je alors.
Il me serra un peu plus dans ses bras, sa main caressa mon dos pour me réconforter :
– Ils vont le faire, j'en suis certain... Ce n'est qu'une question de temps.
– Je voudrais en être aussi sûr que toi.
Je m'éloignais de lui et essuyais mes yeux un peu trop humides. Edward avait fini par me reprendre dans ses bras :
– Je sais que ça paraît fou, mais... Je suis sûr que la Lune te fait endurer tout ça pour une bonne raison, d'accord ? Tu vas finir par trouver ta place, je te le promets... Même si elle n'est pas auprès de nous.
Je hochais la tête, même si je n'étais pas franchement convaincu. J'avais un peu d'espoir, ce qui était probablement ce qu'il voulait que je ressente...
✨🐺✨🐺✨
Quelques jours après la visite d'Edward, c'était mon anniversaire. Il m'avait apporté un cadeau pour l'occasion ; un jeu vidéo et quelques babioles que j'avais installées parmi les petits cadeaux que William m'avait ramenés au fil des mois précédents. J'avais presque l'impression que c'était ma chambre maintenant... Je m'y sentais bien. Presque... chez moi.
J'attendais que William rentre avec impatience. On avait prévu de manger des pizzas de la pizzeria de Lycanthropes – avec le temps, je devais avouer que leurs pizzas n'avaient pas d'égales pour mon estomac de Loup-Garou vorace...
Dès qu'il franchit la porte, je lui avais presque bondi dessus... Avant d'être déçu de le voir les bras vides :
– T'avais dit qu'on mangeait des pizzas ce soir ! M'outrais-je.
J'étais à deux doigts de lui faire ravaler son sale petit sourire satisfait... Mais il me devança en me tendant un sac en offrande.
– C'est pas une pizza, lui reprochais-je.
– Ouvre, c'est ton cadeau d'anniversaire.
Comme je n'étais pas habitué à ça, mes joues virèrent au rouge, pendant que j'ouvrais le sac pour y découvrir quelques vêtements. D'habitude, il me ramenait des sweats, jeans et t-shirts qui étaient dans l'air du temps... Mais cette fois-ci, j'avais droit à une belle chemise noire et un pantalon de la même couleur, plus classe que d'ordinaire.
– On va à un enterrement ?
– C'est pas toi qui me disais que tu n'aimais pas le blanc ?
– Pas faux... Mais pourquoi une chemise ? T'attends du monde et je dois être présentable ?
– Fais-moi confiance ! Va t'habiller, je t'attends ici.
Après deux secondes à l'étudier, méfiant, je passais dans le salon pour me changer. Une fois fait, William ne put s'empêcher de mettre mon col droit et de me recoiffer, avant d'estimer que j'étais présentable.
– Tu vas me dire ce que c'est, ce cirque, maintenant ?
– Pas tout de suite, sourit-il en ouvrant la porte, pour me faire une révérence.
Pas très engagé, je sortais sur le perron, puis le suivait jusqu'à sa voiture. Comme je ne savais pas trop ce que je devais faire, il avait dû me dire de monter à bord.
– On va où ? M'angoissais-je, une fois ma ceinture bouclée, ne me dis pas qu'ils ont pris leur décision !
– OK, je ne te le dis pas, s'amusa-t-il.
J'aurais pu le frapper. Vu l'angoisse qu'il lisait sur mes traits et la peur dans mon regard, il cessa de se foutre de moi pour me rassurer – juste un peu :
– Tout va bien, t'as une permission de sortie... On va juste manger ta pizza d'anniversaire hors d'ici.
Je poussais un soupir de soulagement... Espérant que ce n'était pas mon dernier repas.
Une fois installé à l'étage du restaurant – l'endroit que William se réservait quand il voulait dîner ici tranquillement – j'étais un peu tendu. Ça me faisait tout drôle de sortir de la villa après presque dix mois à ne pas en sortir... En plus, les Sortilèges qui frappaient le Sanctuaire n'avaient plus d'effet sur moi depuis qu'on était parti – et j'avais été un peu trop exposé pour que je ne ressente pas les effets de manque, d'après William.
– Ça va aller ? T'as l'air tendu.
– O-Ouais... J'avais oublié à quel point... Je sais pas, tout me paraît tellement bizarre ! Mais je suis content de sortir un peu !
– C'est une bonne chose, oui.
– Je ne savais même pas que je pouvais avoir des autorisations de sorties... Ça ne me paraît pas vraiment cohérent avec les tas de précautions que vous prenez d'habitude – mais je ne vais pas me plaindre !
William farfouilla dans sa sacoche, ce qui me laissait perplexe. Un serveur nous servit des boissons et prit notre commande en attendant. Le serveur n'avait pas eu de réaction notable en croisant mes iris... Ce qui m'avait grandement soulagé. Depuis le départ, j'avais peur de la manière dont on allait m'accueillir à cause de mes iris. Forcément, ça se voyait bien qu'ils n'avaient pas la bonne couleur... Qu'ils n'étaient pas ambrés comme un vrai Lycan... Mais rouges comme un vrai Loup-Garou.
Le parchemin que me tendait William m'intrigua. Il avait l'air content et serein, mais ça ne me disait rien qui vaille quand même.
– C'est quoi ?
– Ouvre-le, tu verras.
Comme ma curiosité me démangeait, je décachetais le sceau, puis laissait le parchemin se dérouler. Je lisais avec attention ce qu'il y avait marqué dessus, intrigué par tous ces mystères :
– « ... Ainsi, par le présent parchemin, le Haut Conseil des Venandis déclare M. Angelo Lopez APTE à la vie civile au sein de la communauté Surnaturelle et Humaine. Cet acte est à effet immédiat », oh mon dieu !
Je cherchais les iris de William du regard, qui se repaissait de voir mon visage s'illuminer et ma voix devenir plus aiguë à chaque mot que je prononçais.
– C'est vraiment vrai ? M'assurais-je alors, je suis vraiment déclaré apte ?
– On dirait bien... Ce n'est pas n'importe qui qui a signé en plus.
Le nom ne me disait rien, mais je m'en fichais royalement ! Tout ce qui comptait, c'était ce « apte » écrit en gros en plein milieu du parchemin, ainsi que le tampon et la signature en bas... Le reste importait peu.
William me tendait son verre de bière pour trinquer, ce que j'avais fait avec mon soda :
– À la liberté retrouvée, sourit-il.
– À la liberté retrouvée, ouais !
Après avoir bu une gorgée, je restais un long moment à relire les quelques phrases de ce parchemin, afin d'être sûr que c'était réel. Que je ne rêvais pas.
Quand nos pizzas arrivèrent, j'avais laissé le papier le plus important de ma vie sur la table, à côté de moi.
– Ça fait combien de temps que tu le sais ? Demandais-je alors.
– Quelques jours avant la visite d'Edward. Il n'aurait pas pu venir te voir si l'enquête n'était pas bouclée et le verdict rendu...
– J'aurais pu m'en douter.
– Je me suis dit que ce serait un beau cadeau pour ton anniversaire... Puis il restait de la paperasse à faire pour que tout soit officiel.
– Je suis soulagé, soufflais-je, j'ai hâte de faire un tour dans le centre-ville, de revoir du monde et...
Je m'interrompais moi-même, soudainement frappé par une chose... Si j'avais le droit d'aller et venir comme je le voulais, ça voudrait aussi dire que je devrais sans doute quitter le Sanctuaire bientôt. Ça me réjouissait moins. Je m'y sentais bien, je m'y sentais chez moi... J'avais mes habitudes dans la villa, j'avais l'habitude de vivre avec William – et bientôt je pourrais dire adieu à tout ça... Pour aller je ne sais où, auprès de je ne sais qui, pour y faire je ne sais quoi !
– Tout va bien ? Me demanda-t-il, tu tires une de ces têtes...
– Ça va, c'est juste que... Je viens de me rendre compte que je vais devoir sans doute quitter le Sanctuaire et que... Je n'en ai pas vraiment envie.
Il avait l'air de le réaliser lui aussi seulement maintenant.
– Il n'y a pas d'obligations... Après tout, c'est à ça que ça sert, un Sanctuaire. De toute façon, tu es mineur pendant quelque temps encore – j'ai légalement ta garde jusqu'à ce qu'on trouve une solution autre.
Est-ce que ça me soulageait ? Oui, beaucoup.
– Et même après, tu pourras rester autant que tu veux... C'est une bonne chose que tu sois au Sanctuaire.
– Je te raconte pas l'état de la cuisine si tu vivais seul, c'est vrai.
Il maugréa. William avait beau être doué dans plein de domaines, il y en avait un qui lui échappait totalement... C'était la cuisine. Il n'était pas capable de cuire des pâtes sans tout mettre sens dessus dessous, ni même capable de faire autre chose que des œufs sur le plat trop cuits. Heureusement pour lui – et pour moi – je maîtrisais les casseroles et autres ustensiles mieux que lui... Ça me plaisait même. Puis William n'était pas un client difficile ; il mangeait de tout et avec appétit.
– Edward m'a dit qu'il travaillait son père au corps pour que tu rejoignes leur Meute, par ailleurs... Je me doute que ça prendra du temps.
– Ah... Il t'en a parlé...
– Il voulait mon avis sur la question.
Il devait avoir un avis positif, sinon Edward n'aurait probablement pas abordé le sujet il y a quelques jours.
– Bien sûr, si tu ne veux pas y aller, on ne t'oblige à rien... C'est juste dans l'ordre des choses qu'un Bêta de ton âge s'intègre au sein d'une Meute.
– Si j'étais un Lycan.
– Tu tiens plus du Lycanthrope que du Loup-Garou, sinon tu n'aurais pas eu ce parchemin, OK ? Même si tes iris disent une chose, ce papier en conclut une autre... Puis je pense que c'est une bonne idée. La Meute d'Edward et Max à l'habitude d'accueillir des Louveteaux de tous âges, tu y serais bien accueilli. Edward est très enthousiaste à l'idée.
– Je sais... Il m'a bien vendu l'idée. Mais je... Je ne sais pas, c'est un peu tôt pour prendre une décision, tu ne trouves pas ?
Tout allait un peu trop vite pour moi depuis la visite d'Edward. Ironique, sachant que ça faisait des mois que je me plaignais du statu quo de ma situation...
– Oui, bien sûr... Tu arrives à un moment important dans la vie d'un Lycan, Edward et moi voulons que tout se passe au mieux pour que tu aies toutes tes chances, c'est tout.
– Je sais... C'est juste que... J'ai du mal à m'imaginer loin d'ici, à vivre avec de parfaits inconnus, entouré de parfaits inconnus.
Il hocha la tête, visiblement compréhensif.
– Et puis je n'y connais rien à leurs... trucs !
– T'as lu la moitié de la bibliothèque et tu veux me faire avaler ça ? T'as sans doute autant de connaissance que moi sur le sujet...
Il n'avait pas tort. J'avais eu tellement de temps à tuer que j'avais avalé une tonne d'ouvrages sur la communauté Surnaturelle... Ça allait des Lycanthropes aux Venandis, en passant par les Sorciers, et tout ce qui s'en suivait. J'avais fini par dépasser les connaissances de William, à force.
Mais toutes ces connaissances théoriques ne valaient pas les expériences sur le terrain. Je pouvais décrire les comportements des Lycans, cela ne voulait pas dire que j'étais capable de les appliquer moi-même... Je n'en étais pas vraiment un, dans la pratique.
– Je suis sûr que passer quelques mois auprès d'une Meute ferait de toi un Lycan presque normal.
J'imaginais bien... Mais j'étais aussi parfaitement conscient que ça me ferait quitter le Sanctuaire pour toujours. C'était le seul endroit où je ne m'étais jamais senti chez moi... William était la seule personne avec laquelle j'avais construit un lien de confiance, petit à petit. Tout quitter du jour au lendemain pour vivre au sein d'une Meute de parfaits inconnus, au risque que ça se passe mal, ça m'angoissait terriblement.
Au moins, William en avait l'air conscient, ce qui était plutôt une bonne chose... J'imagine.
✨🐺✨🐺✨
Une dizaine de jours après avoir officiellement retrouvé ma liberté, quelqu'un débarqua au Sanctuaire. Ma quarantaine étant levée, cet endroit retrouvait sa fonctionnalité première : accueillir les Surnaturels dans le besoin... Du moins, ce fut la réflexion que je m'étais faite en descendant ouvrir la porte.
William s'entraînait avec sa mère, qui ne mettait jamais les pieds ici – par miracle. Il m'avait briefé sur les procédures basiques pour accueillir du monde, régler des soucis communs et m'avait donné l'ordre de l'appeler directement en cas d'urgence.
J'étais un peu nerveux – mais aussi excité – d'accueillir le premier visiteur... Du moins, jusqu'à ce que j'ouvre la porte. Un type de la taille de William se tenait sur le perron, vêtu tout en noir, les yeux, barbe et cheveux de la même couleur. Il tenait une canne à la main et avait l'air aussi surpris de me voir là que moi...
– Hum, bonjour, déclara-t-il d'une voix neutre, est-ce que William Von Berg est là ?
– Non, il est... Avec sa mère. Je peux vous aider ? Si c'est urgent, je peux l'appeler.
– Malheureusement, ce n'est pas urgent, s'agaça-t-il, avant de reprendre un ton plus neutre : je m'appelle Markus. Markus Wittgenstein.
Je serrai son avant-bras comme j'avais appris à le faire. C'était la manière de se saluer entre Surnaturels, même si le serrage de main humain était aussi répandu par la force des choses.
– Et moi c'est Angelo.
– Je sais qui vous êtes, William m'a expliqué votre situation.
Je l'étudiais un moment, ne sachant pas quoi répondre.
– Ce qui n'est visiblement pas réciproque, cet animal est infernal, constata-t-il. Je suis son fiancé.
Dire que ça m'avait surpris était un euphémisme. Aux dernières nouvelles, William était célibataire... Depuis qu'il avait quitté Max, en tout cas. Même si je me doutais qu'il avait une vie sexuelle et amoureuse, je ne m'attendais pas à ce qu'il ait un fiancé. Encore moins qu'il ressemble à... Dracula. Il avait le teint pâle, ne lui manquait que les dents et les cheveux gominés pour parfaire le tableau !
– Il ne vous a pas dit non plus, déduit-il. Sa mère et la mienne sont en affaires depuis longtemps, elles ont arrangé une union entre nous depuis qu'il... Est célibataire.
– Oh, je vois... Il ne m'a rien dit de tout ça. Entrez, je vais l'appeler pour lui dire de rentrer au plus vite.
Il me suivait en détaillant la villa, comme s'il venait ici pour la première fois de sa vie. Ce qui était le cas, d'ailleurs.
– Mettez-vous à l'aise, je vais faire du thé.
Pendant que je m'affairais dans la cuisine, je laissais le fiancé dans le salon prendre ses aises. Il détaillait la décoration quand je revenais vers lui.
– J'imagine que Will apprécie grandement l'ambiance moderne, déclara-t-il, il a des goûts discutables de mon point de vue.
– Ehm... Probablement. Mais je ne vais pas me plaindre.
Le silence qui s'installa était malaisant à souhait, mais mon invité n'avait pas l'air d'en souffrir. Il sirotait son thé dans le plus grand des calmes, comme si je n'étais pas là.
– Je suis un Sorcier, au fait, reprit-il alors.
– Je l'avais deviné, je commence à devenir doué à ce petit jeu.
Notamment parce que j'avais passé les dix derniers jours hors de la villa, à traîner en ville pour renouer avec l'ambiance... Et aussi parfaire mes nouveaux sens et connaissances sur le terrain. C'était fou à quel point il était facile de déterminer la nature Surnaturelle des gens une fois qu'on était au courant de certaines choses.
– J'imagine. Ma mère a la charge d'un Coven important du coin, ce qui fait de moi... Quelqu'un d'important, j'imagine.
Ce qui avait l'air de lui être complètement égal.
– Je peux vous demander quels sont vos pouvoirs ?
C'était plutôt difficile de le deviner quand on n'était pas un Venandi expérimenté.
– Je suis ce qu'on appelle un passe-muraille, un intangible, ou encore, un Sorcier capable de traverser la matière. C'est plutôt pratique pour passer les portes.
Je voulais bien le croire ! Ça devait être bien pratique quand on oubliait ses clefs ou quelque chose de ce genre.
Après une heure à discuter de tout et de rien, avec de longs moments de silence et de blanc qui n'avaient l'air que de m'atteindre moi, William fit son apparition. Il salua chaleureusement son invité, s'excusa auprès de moi brièvement, avant de s'installer avec nous.
Il fit les présentations officiellement, même si c'était un peu tard pour ça...
– Et vous êtes fiancés depuis quand ?
– Je dirais... Deux ou trois semaines après ma rupture avec Max ? Elle tient vraiment à ce que je ne me macque pas avec un Anthrope, encore moins un Lycan...
– Et c'est sur moi que ça retombe, bien évidemment.
William l'ignora royalement :
– Le bon côté, c'est qu'elle a accepté le fait que je sois gay – si c'est avec cet animal que ça se passe.
Markus soupira en levant les yeux au ciel, un peu comme William quand il était agacé, mais en plus dramatique encore.
– Ma mère à bien voulu me lâcher quand je lui ai dit que mon fiancé avait besoin de moi, expliqua-t-il, c'est finalement bien pratique cette histoire.
– À mon avis, c'est un peu trop pratique, justement, répondit Markus. Je voudrais bien rester en dehors de vos cirques familiaux, j'ai assez à faire avec ma mère sans me ramasser la tienne...
William ricana.
– Qu'est-ce qu'elle a fait, encore ?
– Elle tient à ce que je sois présent à tes côtés pour le sabbat du printemps, en tant que bon fiancé de monsieur ici présent. Ce qui est hors de question – je compte fêter ça avec Kean très loin de Glasgow.
– Kean, c'est son frère. Si tu savais comme je voudrais ne pas y aller, moi aussi... C'est chiant à mourir ces petites sauteries !
– Bien, tu m'excuseras auprès de ta mère et tu penseras à moi le cas échéant. J'offre un séjour spa et détente à Kean pour son anniversaire, j'ai hâte d'y être.
– C'est vil et bas de me le préciser.
– Je sais.
Pendant qu'ils se chamaillaient, je comptais les points.
– Je lui dirais. Elle sera sans doute déçue, mais que veux-tu... Elle a la tête dure quand elle a une idée là-dedans.
– Comme son fils, tu me diras, se moqua le Sorcier. Il faut qu'on se revoie un de ces jours au sujet de ces fiançailles. Cette petite farce est amusante, mais j'aimerais bien qu'on arrête de me signaler à chaque fois qu'on te voit draguer quelqu'un en ville.
Là, ce fut William qui leva les yeux au ciel :
– Ça fait partie de mon boulot de discuter avec des gens.
– Pas de les baiser dans les toilettes de certaines boîtes de nuit bien ciblées.
Touché, coulé. William tenta bien de démentir, mais personne n'était dupe dans cette pièce – même pas moi !
– Bref, je vais régler cette histoire de sabbat, tu n'as pas à t'en faire. Je ferais en sorte de ne pas y aller, ça devrait la mettre en colère suffisamment pour qu'elle ne m'invite plus jamais...
– C'est beau de rêver.
La tête que tira William à cet instant n'avait pas de prix... Dommage que je n'avais pas mon smartphone sous la main pour le prendre en photo !
Markus ne fit pas de vieux os dans le coin, une fois la discussion finie avec William. Il prit congé rapidement et disparut avec le Téléportail du Sanctuaire, nous laissant seuls tous les deux.
William n'avait pas perdu de temps, il avait appelé sa mère pour se prendre la tête avec elle au sujet de la petite fête sans attendre. J'avais beau savoir qu'elle était exigeante et envahissante, ça me faisait mal d'entendre William s'agacer et lui répondre avec insolence.
Je n'avais pas de mère – du moins, je ne la connaissais pas – et ça me mettait franchement mal à l'aise qu'il soit ainsi avec elle. Il disait souvent qu'il préférerait qu'elle lui lâche un peu la bride, qu'elle le laisse vivre sa vie comme il l'entendait, à la place d'essayer de tout régir pour lui...
Est-ce que je l'enviais un peu ? Probablement un peu... Il avait des parents qui s'inquiétaient pour lui, qui prenaient soin de lui – à leur façon, mais ils prenaient soin de lui quand même.
– Je te jure, je vais vraiment l'envoyer se faire voir un jour, s'agaça-t-il en prenant place au bar, après avoir récupéré une bière. C'est pas possible d'être aussi agaçante ! Elle me fait une scène parce que Mark refuse de venir – qu'est-ce que j'y peux, moi ! Je ne vais pas l'enchaîner non plus !
Je l'étudiais avec une moue.
– Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi, me reprocha-t-il. Même toi tu t'ennuierais à cette soirée !
Je poussais un râle frustré :
– Je m'en fiche de ta soirée à la noix ! Tu t'es déjà entendu quand tu parles à ta mère, rassure-moi ?
– Oh, pitié ! C'est sa faute ! Si elle arrêtait de fourrer son sale nez de fouine partout dans ma vie, j'aurais moins besoin de lui dire d'arrêter !
– Tu ne dis rien... Tu lui cries après !
– Parce que ça ne change rien que je reste calme !
– T'en es pas capable de toute façon.
Il me fusillait d'un regard noir :
– OK, d'accord, tu as gagné ! Elle me sort par les yeux, particulièrement en ce moment ! Ce fichu mariage à la noix lui monte à la tête...
– Elle s'inquiète pour toi, sans doute... Elle n'a pas forcément tort.
– N'essaye pas de me faire avaler ça, toi aussi, j'en ai assez avec mon père ! Tout ce qui l'intéresse, c'est sa fichue lignée, OK ? Elle veut que je procrée, pas que je sois heureux en mariage ! Sinon, elle m'aurait laissé expliquer ma situation à Max et on serait sans doute encore ensemble à l'heure qu'il est !
Je fus sans doute aussi surpris que lui de ces paroles :
– Donc c'est ça le problème... Tu lui en veux parce que tu es triste d'avoir rompu avec Max ?
– C'était il y a plus d'un an, je m'en suis remis, OK ?
– Essaye de me le redire en me regardant dans les yeux.
Il poussa un grognement frustré, sachant comme moi qu'il n'en était pas capable.
– OK, tu veux tout savoir ? Lâcha-t-il finalement, je lui en veux à mort pour cette rupture, je suis dégoûté d'avoir dû rompre, parce que – même si j'essaye de me persuader du contraire – je suis encore amoureux de mon crétin d'ex petit-ami... Je dois le côtoyer tous les jours en cours, faire comme si je m'en foutais de voir qu'il est mal à cause de moi – et tout ça à cause de ma mère ! Si je pouvais les faire disparaître tous les deux, je le ferais sans hésiter une seconde !
On savait tous les deux qu'il ne le pensait pas vraiment... Mais ça lui avait fait du bien de le dire, visiblement.
– Désolé, je ne devrais pas m'énerver comme ça, t'as rien demandé à personne dans cette histoire.
Il avait réfugié son visage dans ses mains. C'était la première fois que je voyais William dans un état pareil de nerfs... Ça devait vraiment couver depuis un moment. Et dire que moi je n'avais rien vu, rien senti, trop occupé par ma propre petite personne.
Comme je ne savais pas quoi lui dire, je l'avais pris dans mes bras, maladroitement. Ça m'avait fait du bien quand Edward l'avait fait avec moi... J'espérais que ça en serait de même pour lui. Il se laissa faire, puis passa ses bras autour de ma taille au bout d'un moment...
Je n'avais pas besoin d'avoir l'ouïe fine d'un Loup-Garou ou d'un Lycan pour me rendre compte qu'il pleurait... Il avait beau essayer d'être silencieux, ce ne serait jamais assez pour que je ne m'en rende pas compte. Je caressais son dos, espérant que ça suffirait pour le consoler – même si je me sentais le dernier des idiots, démuni comme je l'étais.
Au bout d'un très long moment, qui m'avait paru durer des siècles, il finit par se calmer, puis me relâcher... Il avait les yeux rouges, le regard piteux et l'expression peinée, mais ça avait l'air de s'améliorer avec les minutes qui s'écoulaient.
– Désolé, j'ai un peu de pression en ce moment, et je...
– Y a pas de soucis, je suis désolé que tout ça se passe et se soit passé... j'espère que ça va s'arranger bientôt.
– Ça devrait aller... J'ai mes examens dans quelques semaines, après ça j'aurais plus de temps libre et moins de choses à gérer. Max devrait rentrer au sein de sa Meute pour y passer l'été, j'en aurais fini avec les cours... Ça ira mieux.
Je lui adressais un sourire encourageant, essayant d'être le plus sincère possible. Je n'aimais pas voir les gens dans le mal comme c'était le cas actuellement... Surtout pas William, avec qui je vivais et à qui je tenais un peu plus chaque jour. Ça me faisait du mal de le voir ainsi, de savoir qu'il allait supporter tout ça encore plusieurs semaines et que je ne pouvais rien y faire...
Pour finir la soirée, on s'était avachi sur le canapé pour jouer à un jeu lambda, tout en vidant les stocks de pop-corn et autres soda et bières.
C'était le genre de soirée qu'on appréciait passer tous les deux. Surtout depuis que William avait progressé dans le domaine – étrangement, il appréciait plus de jouer avec moi depuis qu'il avait une chance de me battre...
Quand on en avait eu assez de jouer, on avait regardé un film, puis un autre, avant de tomber de fatigue sur le canapé. On y avait passé la nuit, malgré le peu de place qu'on avait pour nos jambes, étant donné qu'on squattait chacun un bout de celui-ci...
Au réveil, le lendemain, j'avais un plaid en guide de couverture, tout comme William. Et ça m'avait touché qu'il ait pris le soin de se lever sans me réveiller pour me couvrir... Et encore plus qu'il reste dans le salon pour finir sa nuit.
✨🐺✨🐺✨
Eeeeet voilà pour ce chapitre :D
Je vous remets Markus ♥️
Normalement, si vous avez suivi mon blablatage, vous devriez savoir ce qu'il se passe avec Markus (en partie) plus tard :D Sinon, il faudra attendre un peu avant de le découvrir haha
Sinon j'aime bien ce personnage, même si on ne le vois pas trop T_T
Si vous vous poser la question, c'est à partir de ce moment-là qu'il y a une réelle "scission" entre la vision qu'à Edward par rapport à son père vis-à-vis de l'accueil des Lycans au sein de la Meute. Kaeden pourra dire merci à Angie plus tard (haha).
Je vous laisse sur ce chapitre pour cette semaine \o/
N'hésitez pas à laisser un petit retour ou une émojo en commentaire :D
A tout',
Haydn
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