Chapitre 14 : Raf 2/2
Jvous commente pas et jvous laisse découvrir :D
PS : ce chapitre n'a pas été relu et corrigé, je passerais dessus dès que ce sera le cas. En attendant, vous pouvez me signaler les fautes et coquilles si vous en croisez o/
Bonne lecture !
✨🐺✨🐺✨
Je ne savais pas si j'en voulais à Will d'avoir arrêté Raf ou si je devais le remercier.
D'un côté, il l'avait réellement arrêté – même la chose était classée confidentielle, il lui avait passé un dispositif au poignet qui l'empêchait de quitter le Sanctuaire jusqu'à nouvel ordre... Mais de l'autre, heureusement, parce qu'il se serait évaporé dans la nature sans ça.
Comme je savais ce qu'il vivait – et aussi parce que je craignais qu'il essaye de s'enfuir malgré le bracelet ensorcelé – je restais avec lui au maximum. On avait un temps considérable à rattraper, tous les deux, de toute façon !
Étant donné que sa garde-robe était limitée, je lui avais donné quelques vêtements à moi – j'étais ravi de le faire. En fait... J'étais ravi de tout ce qui était relié à lui. C'était un peu bizarre, mais je n'arrivais juste pas à me contrôler. Peut-être que c'était l'expression de ma partie « Anthrope » également, comme si le loup que j'avais en moi – sans réellement en avoir un comme un réel Lycanthrope – prenait le pas sur mes états humains quand il s'agissait de lui.
Heureusement que Raf avait les cheveux longs, parce qu'avec mes vêtements sur le dos, on aurait pu nous confondre. Physiquement, on se ressemblait vraiment beaucoup. C'était d'autant plus impressionnant qu'on n'était pas de vrais jumeaux. Amaya et Raf étaient de vrais jumeaux, quand moi j'étais « le troisième ».
Quand il m'avait dit ça, je n'avais d'abord pas compris. Techniquement, de vrais jumeaux étaient du même sexe. Or, pour moi, Raf était un homme, Amaya était une femme – il y avait un problème.
– J'ai pas de genre bien défini, m'avait dit Raf, enfin... Parfois... D'autre fois, oui. Parfois ça change. Comme un peu tout dans ma vie, c'est pas super stable.
Je ne m'y attendais pas vraiment, et je m'en étais voulu de partir du principe que j'avais un frère juste parce que son expression de genre était... Masculine – en réalité, il s'habillait avec des vêtements récupérés par-ci par-là, sans faire la fine bouche sur l'esthétique. Oui, William avait manqué la syncope de peu.
On avait passé une après-midi à commander des vêtements, histoire qu'il puisse s'habiller comme il en avait envie. Le tout était arrivé la veille.
Actuellement, je préparais le petit-déjeuner. Raf ne mangeait pas beaucoup, mais il entamait plus ses assiettes qu'à son arrivée, ce qui était bon signe.
On avait beau se ressembler sur pas mal de points, il y en avait un où on était diamétralement opposé ; la nourriture. J'aimais cuisiner et j'aimais manger. Mon coup de fourchette ne s'était pas calmé depuis que j'étais un Anthrope – au contraire !
Raf, lui, c'était plus laborieux. Il mangeait à peine et avait l'air de se forcer pour avaler une bouchée ou deux – sans doute pour ne pas me vexer ou m'alerter. Malheureusement, ça nous avait alertés, moi et Will, étant donné l'appétit de Lycan que j'avais personnellement.
Comme on ne savait pas trop comment agir, on n'avait rien dit. Il fallait un temps d'adaptation pour Raf comme il en avait fallu un pour moi à mon arrivée... Et si ça passait par un comportement alimentaire diamétralement opposé au mien, pourquoi pas.
Heureusement, la situation se réglait doucement, mais sûrement.
Je songeais à ses assiettes qui se vidaient de plus en plus pendant que les œufs cuisaient dans la poêle. Je sortais le jus de fruits et le lait du réfrigérateur, attendant que Raf ne me rejoigne...
D'ailleurs, en parlant du Sorcier...
– Ah ! M'exclamais-je alors en sursautant, lâchant la bouteille de lait au passage.
Heureusement, Raf avait des réflexes ; il matérialisa une énergie qui ressemblait à une espèce de liquide, noir d'encre, qui rattrapa la bouteille avant qu'elle ne se fracasse sur le carrelage... Il la récupéra dans sa main, avant de me la tendre :
– Je ne voulais pas te faire peur.
– Ce n'est rien... Je ne t'ai pas entendu arriver.
Ce qui était un exploit ! Parce que j'avais l'ouïe fine, d'autant plus depuis que Will l'avait travaillée...
Je regardais Raf de haut en bas, maintenant que la surprise était passée.
– Hm, le changement est peut-être un peu... rude, désolée. Ça fait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de mettre une jupe – je me sens peut-être un peu plus féminine qu'avant.
Je hochais la tête, l'invitant à s'assoir pour passer à autre chose. Il était vrai qu'avec une jupe plissée noire, un t-shirt plus moulant et du maquillage, elle apparaissait sous un tout autre genre – sans mauvais jeu de mots. C'était surprenant, c'est vrai. Pendant que je servais les assiettes, elle s'attachait les cheveux, avant de se servir du jus d'orange.
– C'est pas noir à cause de la Magie Noire, dit-elle, une fois que je fus assis. L'énergie que je produis.
– Ah... Je n'y avais même pas pensé.
– C'est naturellement noir, pour toute notre famille.
Enfin, presque toute. Il y en avait un qui n'avait jamais produit ce genre de chose ; moi.
– Ça t'es jamais arrivé ? Sous le coup d'une émotion forte ou par accident ?
Je faisais un non de la tête :
– Jamais...
– Cela dit, je ne me transforme pas en loup, moi, sourit-elle timidement, après un long moment silencieux.
On mangeait en silence pendant un moment. Raf était discrète. Tellement que parfois, on oubliait qu'elle était là. Un peu comme moi avant que je me fasse à ma vie au Sanctuaire.
Je ruminais depuis que je lui avais répondu. Clairement, je n'avais jamais généré de la Magie comme elle le faisait, même par accident ou sous le coup de l'émotion... Mais quelque chose m'était revenu en tête.
– En fait, murmurais-je, peut-être bien que... J'en suis pas sûr, mais quand j'ai fui le soir où j'ai été griffé... Peut-être bien. Je me suis toujours demandé comment j'avais pu m'en tirer avec un Alpha à mes trousses... On ne fuit pas un Lycan facilement quand on est sous forme humaine et... Moi, j'ai réussi ?
Elle m'étudia un moment, avec son regard sombre et grave. Ce point avait toujours étonné tout le monde, que ce soit Edward, son père, William, les Venandi qui avaient enquêté sur moi, James, Kean ou Markus, à qui on avait raconté cette histoire plusieurs fois... Mais personne n'avait jamais accordé d'importance à ce détail jusqu'à présent. J'avais eu de la chance ou la Lune de mon côté.
– Parfois, les Sans Pouvoirs peuvent faire appel à leurs pouvoirs, ce qui les sort de la case Sans Pouvoir, murmura-t-elle. Avoir peur de mourir, c'est une bonne raison pour utiliser ses pouvoirs... Comme une sorte de... Réflexe ? Comme si la peur de mourir donnait à ton corps la ressource pour éviter ça...
Ce que je savais parfaitement, mais jusqu'à présent, je n'avais pas de raison de penser que j'avais des pouvoirs. Encore moins que je les avais utilisés pour m'en tirer cette nuit-là. C'était possible, mais comme il faisait nuit et que tout était allé très vite, je ne pouvais pas en être sûr. C'était un peu frustrant. Peut-être qu'effectivement, j'avais utilisé mes pouvoirs cette nuit et que ça ne s'était jamais plus produit depuis.
– Cela dit, ça expliquerait pourquoi la griffure ne m'a rien fait. Enfin, pas autant que ce qu'elle aurait dû...
J'avais murmuré ça, mais sans m'en rendre compte. En soi, c'était crédible. Les cas de Sorciers griffés que j'avais trouvés dans les livres de la bibliothèque ne différaient pas vraiment des humains... Mais comme ils dataient de plusieurs siècles, on pouvait estimer qu'on ne prenait pas de gants pour traiter leurs cas. On devait les tuer comme on tuait les humains, c'est-à-dire comme de Contaminés ordinaires.
Peut-être aussi que mes ressources magiques nouvelles acquises n'avaient pas fait le poids face à la griffure.
Tout ceci était difficilement vérifiable, mais je m'en fichais un peu. J'avais trouvé une explication sur mon cas, et ça me paraissait assez probable pour que j'y croie à cent pour cent.
– Les autres ne sont pas là ? S'étonna-t-elle, après un moment de silence.
– Will a emmené Riley courir, et Oliver les suit. Ils vont rentrer dans l'après-midi.
Elle restait toujours méfiante vis-à-vis de Riley – ne parlons pas d'Oliver. Il fallait avouer qu'il avait une carrure d'Alpha en puissance, pas autant que son frère, mais on ne pouvait pas nier ses gênes... Raf était plus frêle que moi, je comprenais que ça la mette mal à l'aise. Surtout vu le contexte de son arrivée ici.
– Je devais déjeuner dehors avec des amis, lui annonçais-je.
Elle me regardait sans trop savoir quoi répondre.
– Du coup, je les ai invités à venir déjeuner ici, ajoutais-je.
– Oh... Ben... Je resterais dans ma chambre.
Elle s'était refermée comme une huitre. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi...
– Ben... C'est tes amis, et je... Je veux pas vous déranger.
– Mais tu ne dérangeras personne, assurais-je, consterné qu'elle puisse penser ça, ils sont contents de te rencontrer.
Ce qui ne semblait pas une bonne nouvelle, à voir sa tête.
– Ne t'inquiète pas, ils sont sympas !
Visiblement, elle hésitait à me faire confiance, même si elle n'avait pas fui ou refusé l'invitation. J'étais content.
– Tu vas préparer quoi ?
– Oh, ils viennent avec le déjeuner. Je dois mettre le nez dans des rapports ce matin.
Riley avait pris un malin plaisir à me dire que j'accumulais le retard, alors que je passais mon temps à leur courir après pour être dans les temps.
– D'accord.
– Si tu veux, tu peux venir dans le bureau avec moi – bon, il n'y a pas grand-chose à faire, mais tu ne seras pas seule.
J'étais bien placé pour comprendre ce qu'elle ressentait. Elle avait été seule un bon moment, et je me disais que comme moi, en mon temps, elle avait besoin que quelqu'un soit à ses côtés. Ça tombait bien, j'avais envie qu'on soit ensemble.
Pendant que je travaillais, Raf avait lu un livre de la bibliothèque, jusqu'à ce qu'elle ne s'endorme sur le canapé. Je l'avais laissée tranquille jusqu'à ce qu'elle ne soit réveillée quand James avait sonné à la porte – le canapé et le tapis s'étaient recouverts de cette énergie liquide ressemblant à de l'encre, l'espace d'un instant. C'était impressionnant, mais tout avait disparu quelques secondes plus tard, quand elle avait repris ses esprits.
Quelques minutes plus tard, Raf nous rejoignait dans la cuisine, se réveillant difficilement. Elle ne devait pas dormir aussi bien que ce qu'elle m'assurait... Mais je préférais éviter de la saôuler avec mes remarques pour le moment.
– Ah oui, quand tu dis que vous vous ressemblez, c'est pas un mensonge, s'étonna James, son regard passant de ma sœur à moi plusieurs fois, salut, moi c'est James !
Raf hésita un moment avant de lui serrer l'avant-bras, méfiante. Son attitude contrastait bien avec celle de James, ce qui me fit sourire.
Sa méfiance redoubla quand ce fut au tour de saluer Kean. Peut-être que j'aurais dû la prévenir que « mes amis » n'étaient pas des Lycans...
– Et moi c'est Kean, lui dit-il avec un sourire commercial dont il avait le secret.
– C'est ma baby-sitter attitrée.
James plaisantait souvent de ça, on avait tous l'habitude, mais Raf n'avait pas l'air d'avoir compris le second degré. Elle toisait James, se demandant sans doute pourquoi un type aussi âgé avait besoin d'un baby-sitter...
– Kean veille à la sécurité de James, lui glissais-je.
– Je ne suis pas très doué en instinct de survie, c'est pour ça.
– Ah, d'accord. Désolée.
Un petit silence s'installa, pendant que James et Kean échangeaient un regard.
Raf m'avait dit qu'elle avait toujours du mal avec les contacts sociaux. C'était rare qu'elle s'intègre dans un groupe, et quand c'était le cas, ce n'était jamais bien longtemps – ça me rappelait vraiment mon cas personnel.
Avec moi, c'était différent – selon ses dires – peut-être parce qu'on avait partagé le ventre maternel pendant quelques mois, ou parce qu'on se ressemblait, et que ça abaissait son niveau de méfiance. Ou parce qu'elle me prenait plus pour un Anthrope qu'autre chose. Elle m'avait avoué que les Anthropes l'intimidaient moins que tout autre Surnaturel, même si Oliver était une exception. Un Alpha aussi imposant pouvait faire peur, je comprenais.
– On devrait passer à table, proposais-je, avant que ça ne refroidisse.
Pendant que j'ouvrais les cartons des pizzas et que je coupais les parts, Kean sortait des assiettes et James ouvrait une bouteille de vin, avant de servir les verres.
L'ambiance était sympa. On ne s'ennuyait jamais avec James et Kean. Petit à petit, Raf se détendait, même si elle regardait Kean avait méfiance. J'imagine que c'était parce qu'il était aussi un Sorcier, et qu'elle s'en méfiait plus que de James.
James et Kean étaient rentrés chez eux dans l'après-midi. On avait plein de choses à se raconter, au-delà de la présence de Raf.
– Je suis désolée, me dit-elle, pendant qu'on se débarrassait des cartons de pizzas vides.
– Pourquoi tu t'excuses ?
– Ben, je... J'ai pas beaucoup parlé et quand je l'ai fait, c'était hors sujet... Je voulais pas te mettre la honte devant tes amis.
Ce qui me brisait plus le cœur, après m'avoir sidéré, c'était qu'elle avait l'air de sincèrement s'en vouloir. Comme si c'était effectivement le cas, comme si c'était grave, comme si je pouvais réellement lui en vouloir.
Je restais silencieux, choqué et... Ne sachant pas quoi dire. Quand j'avais retrouvé mes facultés mentales, je la prenais dans mes bras doucement. Les contacts physiques trop brusques, ça l'intimidait – je l'avais appris à mes dépens. Mais elle s'était laissé faire, elle m'avait même serrée contre elle en retour.
– T'as rien fait de mal, murmurais-je, ça s'est super bien passé, OK ? Je suis content que tu aies été là et... Je suis content que tu sois là. Telle que tu es.
Je l'entendais renifler. J'avais aussi appris à mes dépens que Raf avait la larme facile, et surtout, silencieuse... Comme je ne savais pas quoi faire d'autre, je restais là, à la prendre dans mes bras en attendant que ça passe. C'était idiot, probablement l'idée bête, méchante et basique, mais c'était la seule chose que je pouvais faire. Ça et l'encourager, la rassurer.
Après un long moment passé dans les bras l'un de l'autre, on avait été interrompus par l'arrivée des trois autres. Ils étaient en sueur et rouge, probablement parce qu'ils avaient couru un peu avant, encore dans leurs tenues et armes à la main... Oliver les suivait sous sa forme animale, le plus normalement du monde.
Si j'avais été surpris de voir Raf débarquer avec sa robe et son maquillage, on pouvait dire que les trois autres avaient été scotchés. Bon, il fallait avouer que Raf, une fois douchée, bien habillée et maquillée, c'était quelque chose. Elle était belle et dégageait quelque chose d'un peu mystique... Le genre de beauté féline qu'avait un chat sauvage ou une panthère, qu'on admirait de loin sans oser trop s'en approcher.
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Quelques semaines plus tard, je pouvais dire que Raf s'était fait à la vie au sein du Sanctuaire. Pour l'instant, elle n'avait pas le droit de sortir d'ici, mais elle s'en accommodait bien, finalement. Comme moi en mon temps.
Le matin, on petit-déjeunait ensemble, parfois avec les autres, parfois juste elle et moi.
– Hé, souriais-je en la voyant arriver, justement.
– C'est plus il, maintenant, murmura-t-il, quand il m'avait pris dans ses bras.
– C'est noté ! Œuf, bacon et toasts, ça te va ?
Il hochait la tête en prenant place à table.
– T'as des trucs de prévus, aujourd'hui ? Demanda-t-il en se servant du jus de fruits.
– Ouais, je me charge de l'entraînement de Riley avec Kean toute la matinée.
– Ah... Je vais en profiter pour faire le tour de la véranda.
Raf avait une passion dans la vie, c'étaient les plantes et les fleurs, qu'elles soient magiques ou non. C'était son truc, vraiment... Les plantes de la véranda n'avaient jamais été en aussi belle forme ! On avait arrêté de dépendre de l'entreprise qui s'occupait de l'entretien du Sanctuaire, du moins, concernant la verdure. Will avait même fait livrer quelques pots et autres suspensions pour qu'il y ait des plantes et petits arbres dans toutes les pièces. Raf était ravi, même s'il ne le montrait pas ouvertement...
– Tu peux venir nous retrouver si tu veux, lui proposais-je, t'es pas obligé de t'entraîner.
– Hm... Je verrais si j'ai beaucoup à faire.
J'avais fini par identifier que « s'occuper des plantes » lui servait d'excuse quand il avait besoin d'être seul ou qu'il ne sentait pas une situation. J'espérais sincèrement que ce n'était pas une excuse cette fois-ci.
L'excuse n'avait pas tenu longtemps... Et pour cause, pendant que Kean et moi on s'activait avec Riley, James avait rejoint Raf dans la véranda. Il avait pris un jour de congé et en profitait pour sortir du domaine du Coven et des locaux de Von Berg Corp.
– C'est sympa cette verdure dans le Sancturaire, dit-il en pénétrant dans la véranda. Ce n'est pas à Will qu'on le doit, je parie !
– Oh, bonjour, James... Techniquement, c'est lui qui a fait installer les plantes, donc on peut dire que si.
– Elles sont superbes ! En pleine forme. Je sais de quoi je parle, crois-moi !
– Je sais, oui.
Les pouvoirs de James étaient étroitement liés à la nature. Il avait besoin d'elle pour vivre, se recharger, ce genre de chose, bien plus que de manger ou boire – même si ça aidait également.
– Je ne savais pas que tu aimais la verdure.
– Hm... Avant de partir de chez moi, je... Je voulais devenir Herboriste. Je ne suis pas super doué avec la Magie, mais je gère bien la verdure magique.
– C'est vrai ? S'étonna James, ça doit être passionnant... On a de très belles serres au sein du Coven – malheureusement, je n'y connais rien. Je ne fais qu'y faire la sieste, pour... Tu vois, me recharger.
– Mais... Tu es un Druide non ? Tu as naturellement la main verte, normalement ?
– En fait, je n'ai jamais reçu le moindre enseignement sur mes pouvoirs, avoua James, ça ne me passionnait pas vraiment, quand j'ai découvert ce que j'étais... Puis c'est dur de trouver des Druides pour enseigner. Trouver des Druides tout court, c'est déjà un exploit, cela dit.
Notamment parce que leur localisation était généralement classée secrète, même pour Will ou pour Markus.
– Tout ce que je sais faire, c'est influer l'humeur et soigner. Et encore, quand je suis trop sous pression, j'arrive à rien...
– Ah... Je connais, ça. Heureusement que l'énergie que je dégage s'évapore toute seule...
– Angie m'a décrit ça, ouais ! Mais du coup, si tu veux venir au Coven, je pourrais te montrer les serres – je suis sûr que tu vas adorer.
– Hm... Pourquoi pas ? Je n'ai pas le droit de sortir pour l'instant.
– Will m'a dit... Mais peut-être qu'on peut négocier – je sais très bien obtenir ce que je veux, quand je le veux.
James lui fit un clin d'œil et un joli sourire complice, avant de lancer Raf sur son sujet préféré ; les plantes. Ils avaient papoté deux heures sans se rendre compte que le temps passait. On avait dû les chercher pour passer à table à midi, c'était dire.
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La première visite de Raf au Coven se fit quelques semaines plus tard, le temps pour William d'obtenir les autorisations. Cela avait laissé le temps à Raf de se préparer mentalement. Je ne pouvais qu'imaginer à quel point ça devait lui faire bizarre de visiter un Coven après avoir fui le sien... Surtout que Markus l'impressionnait. Ils s'étaient croisés pour signer les papiers et autres administratifs – il n'avait pas quitté Markus du regard, comme s'il s'attendait à un coup de sa part. Ce n'était pas du tout le genre de Markus, en plus.
Enfin, après presque deux mois, on avait pu se rendre au domaine. On avait pris le Téléportail pour ménager Raf. Il était déjà assez stressé comme ça. Je ne voyais pas ce que je pouvais faire pour le calmer.
Heureusement, le courant passait très bien avec James. Il s'intéressait sincèrement aux plantes et Raf adorait parler de ce sujet, au point d'en oublier ce qu'il y avait autour.
Les serres du domaine du Coven étaient de tailles moyennes et richement remplies de toutes sortes de plantes, magiques ou non. Je n'avais pas mis les pieds dans les serres, de mémoire, donc je découvrais comme Raf, actuellement. Il y avait de la verdure partout, des quatre coins du monde, ainsi que des fleurs de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
– Wow, souffla Raf, tu mentais pas quand tu disais que ça valait le déplacement...
– N'est-ce pas ! il y en a une autre juste là – il faut absolument que tu jettes un coup d'œil...
Pendant que James entraînait Raf vers la seconde serre, je restais avec Kean, qui arborait un petit sourire que je connaissais bien.
– Je le savais, avais-je ri, vous êtes tous dans le coup, hein !
Il n'avait même pas cherché à nier.
– Aller, c'est pas une mauvaise idée en soi, tu ne crois pas ? Will et Mark sont pour et James à l'air ravi d'avoir une nouvelle tête dans le coin.
– Et bien sûr, on ne me dit rien, lui reprochais-je. Vous pensez quoi ? Que je vais m'y opposer ?
Kean haussa les épaules :
– Je leur ai dit que c'était idiot de ne pas t'en parler, mais que veux-tu – je ne suis pas le chef ! j'imagine qu'ils attendent le bon moment pour t'en parler.
– C'est quoi, leur plan ? Que Raf s'installe chez vous, et quoi, après ?
Kean hésita à tout me balancer quelques instants. Markus et Will allaient lui tomber dessus, mais je m'en fichais un peu. Ils n'avaient qu'à pas me faire des cachoteries concernant mon frère.
– Je fais confiance à James pour trouver de quoi l'occuper, rit-il finalement. Je suis sûr qu'il va traîner dans les serres et qu'il sera très heureux. Dans le fond, Mark ne fait que rendre service à un vieil ami en l'accueillant ici. Et puis, on accueille de nouvelles têtes régulièrement – on est plutôt ouvert comme Coven.
Je ruminais la situation en silence un moment.
– Tu sais qu'il a fui son Coven, sa propre famille, murmurais-je alors, prenant bien soin de ne pas m'y inclure, tu penses sincèrement qu'il va accepter de s'installer ici ? Parmi un Coven de parfaits inconnus ?
Il haussa les épaules :
– C'est là qu'on reconnaît le génie de Mark... Il laisse James gérer l'aspect humain du dossier.
J'imaginais mal qu'il s'en charge lui-même sans brusquer Raf et le pousser à fuir... Effectivement. C'était bien joué. James était déjà proche de Raf – il était tombé dans le piège facilement ! Il n'en était pas encore à sauter de joie quand James venait nous voir, mais son humeur et son sourire pouvaient témoigner que ses visites lui faisaient plaisir.
– Tu sais qu'il ne peut pas s'en rendre compte, soupirais-je, il pense sincèrement que James est son ami...
– Je sais. J'ai lu son dossier médical – avant que tu me sautes dessus : c'est au cas où j'ai à assurer sa sécurité, OK ? Je dois savoir ce genre de choses pour agir au mieux... Surtout vu le contexte.
Je ne savais pas si j'étais rassuré que Kean assure la protection de mon frère sans qu'on lui demande, ou en colère qu'il soit au courant sans que Raf ne l'ait voulu... Enfin, j'imagine que si c'était pour sa sécurité, ce n'était pas une si mauvaise chose.
– C'est léger, mais ça se remarque, nota Kean. Je veux dire, quand tu grandis avec un autiste, ça se remarque...
Je battais des paupières un long moment, essayant de tout remettre en place, sans vraiment croire que j'avais bien compris.
– Markus est aussi autiste ? M'étonnais-je.
Kean hocha la tête :
– J'imagine qu'il se sent concerné par le cas de Raf en partie parce qu'ils ont ça en commun... Ou peut-être parce que James n'arrête pas de parler de ton frère tout le temps.
– Il n'est pas diagnostiqué, avouais-je alors, il m'a juste dit qu'il le pensait... Après quelques recherches, je me suis dit qu'il devait avoir raison. Mais tant qu'il ne peut pas sortir du Sanctuaire, on ne peut pas entamer les démarches pour son diagnostic.
Et forcément, le premier à savoir tout ça, c'était Will. Il avait dû penser à Markus pour régler ces problèmes dès que j'avais fini de lui exposer la situation... En fait, la situation était même parfaite pour Raf. Au sein du Coven, il serait à l'abri et en sécurité. J'imaginais que tout le Coven devait être plus sensible à sa situation que Will, Riley, Oliver ou moi.
– Ça tombe bien que son intérêt spécifique ce soit la verdure, sourit Kean, James a toujours voulu apprendre sur le sujet... Tout se met en place naturellement, je suis sûr que ça va bien se passer – et je serais là, moi aussi.
J'inspirais, pour soupirer juste après.
– On vient à peine de se retrouver qu'on doit déjà se séparer.
– Il va juste s'installer ici, vous pouvez vous voir comme vous voulez... On doit juste vérifier que tout est en ordre du côté de Will et trouver un endroit où il sera bien.
Pas sûr que le Manoir grouillant de monde soit une bonne idée, même avec des Sortilèges pour isoler sa chambre. Même si Markus faisait en sorte que le brouhaha soit réduit au minimum, ça ne pouvait pas être le cas en permanence.
– On pensait à l'installer dans la dépendance, ajouta Kean. Mark va faire en sorte que ce soit isolé phoniquement et qu'il s'y sente chez lui. Ça devrait aller, c'est tranquille comme endroit. Et qui sait... Peut-être que Raf finira par nous rejoindre dans le Manoir ?
Même si j'avais du mal à l'envisager. Raf avait du mal à cohabiter avec trop de monde à la fois. Avec moi, ça allait parce qu'on était proches et qu'on partageait beaucoup de choses assez naturellement... C'était plus laborieux avec Will. Ne parlons ni de Riley ni d'Oliver, avec qui Raf était toujours sur le qui-vive et plutôt mal à l'aise. Sans doute parce que leur première rencontre n'avait pas été de tout repos pour lui.
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Trois mois plus tard, Raf s'installait au sein du Coven. Ça n'avait pas été facile de le convaincre, mais James savait y faire. Kean aussi. On avait déménagé ses affaires dans une ambiance bizarre... Il était content d'avoir son propre espace – la dépendance lui avait tout de suite plu – mais ça le minait qu'on se sépare si rapidement.
– Ça sera plus simple pour tout le monde, avait-il dit.
En effet, depuis que James lui avait montré les serres, il passait beaucoup de temps là-bas. D'ici peu de temps, il entamerait les démarches pour passer un diplôme d'Herboriste. C'était son rêve et la stabilité qu'il avait trouvée parmi nous l'avait grandement aidé. James le soutenait. Tout le Coven était ravi qu'enfin les serres retrouvent une fonctionnalité, perdue depuis que de la mère de Markus et Kean était tombée malade. Elle était elle-même Herboriste.
J'étais content que Raf ait trouvé un objectif, satisfait qu'il ait un endroit à lui, mais j'étais aussi égoïstement déçu qu'on se quitte si rapidement. Même si j'avais mes entrées au Coven sans avoir à m'annoncer, on ne mangerait plus ensemble, il ne serait plus auprès de moi quand je travaillais, on ne partagerait plus ma penderie et on ne se retrouverait plus pour passer du temps ensemble en fin de journée...
– Je trouve ça bizarre d'être content d'intégrer un Coven, alors que j'ai fui le mien dès que j'ai pu.
– Si tu as du mal à t'y faire, tu pourras revenir au Sanctuaire.
Je voyais bien dans ses yeux qu'il n'en avait pas l'intention. Il considérait que c'était chez moi, chez Will et moi, et donc, qu'il n'avait rien à faire chez nous. Pas dans la durée, en tout cas.
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Reprendre une vie sans Raf dans mes parages me rendait triste et soucieux. Je craignais que ça se passe mal, qu'il n'ose pas venir me voir et qu'il parte de Glasgow à tout jamais sans prévenir personne.
Même des semaines après son installation au sein du Coven, je n'étais toujours pas très convaincu.
– Tu rumines encore, déclara Will, avant de déposer un baiser sur ma joue, tout en m'enlaçant par-derrière.
– Tu voudrais que je fasse quoi d'autre, maugréais-je.
Il m'embrassa à nouveau.
– Tu voudrais que je fasse quoi ? Que je me réjouisse ? J'aurais préféré qu'il reste avec nous encore un peu.
–Angie... C'est ce qu'il veut, d'accord ? Markus m'a assuré que tout se passerait bien. James et Kean sont là pour lui.
– Je préférerais que ce soit moi.
Il soupira. J'étais en boucle depuis trois semaines.
– Il est en sécurité au sein d'un Coven, tu sais.
– Ici aussi, il l'était !
J'avais peut-être crié. Je le regrettais immédiatement, Will m'embrassa à la place de dire quoi que ce soit. Lui, il détestait ses frères, donc ce que je traversais lui était inaccessible.
– Tu veux qu'on aille dîner dehors ? Qu'on se fasse un film ?
Ce fut à mon tour de soupirer.
– Une pizza commandée et Metflix, ça ira, marmonnais-je.
Il souriait, avant de dégainer son téléphone portable.
– Avec supplément viande et n'oublie pas la sauce forte.
– Tes désirs sont des ordres !
Il s'éloignait pour passer commande, tandis que je repartais dans mes pensées. Je ruminais toujours le départ de Raf, mais j'étais un peu apaisé. On s'envoyait des messages plusieurs fois par jour, où il me disait qu'il était bien accueilli, me détaillait ce qu'il faisait dans les serres, me disait que James passait son temps libre avec lui et que la plupart du temps, Kean était avec eux.
Tout se passait bien de son côté. Du moins, c'était moins certain.
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Je visitais la Meute de Gregor comme je le faisais de temps en temps, au nom de William et du Sanctuaire. Je vérifiais que tout était en ordre, qu'il n'y avait pas de problème ou de tension. Même si la Meute était ouverte au passage sur ses terres, on n'était jamais à l'abri de tensions entre Surnaturels.
Je traversais le village en saluant les membres qui s'occupaient du potager ou de travaux divers. Je notais qu'ils avaient l'air soucieux. Pas beaucoup, mais assez pour que je le notifie.
Gregor m'ouvrit peu après que j'aie frappé à sa porte. Il servit le thé, avant d'attaquer le sujet de son appel.
– Je voulais qu'on parle de vive voix. Désolé de pas me déplacer, mais je dois garder un petit – il fait sa sieste.
– Oh, pas de soucis... Ça fait longtemps que je ne suis pas venu vous voir.
Mon sourire se heurta à son visage impassible. Gregor n'était pas le plus expressif des Lycans que je connaissais, mais c'était la première fois qu'il ne me souriait pas en retour.
– Je voulais pas parler de ça au téléphone ou au Sanctuaire. On sait jamais.
– Parler de quoi ? Il y a un problème avec la Meute ou le Territoire ? Si c'est au sujet des passages du Coven, ils sont en train de...
– Ça n'a rien à voir, coupa-t-il, j'estime Markus et je m'en fiche royalement de ce que ses Sorciers font sur mes terres... C'est au sujet d'un drôle de truc que je sens depuis quelque temps. Comme une présence. Pas un truc tangible, mais...
– L'instinct ?
Il hocha la tête, contrit.
– Qu'est-ce qu'il se passe, exactement ? Enchaînais-je.
– Tu sais que mes Alphas chassent dans le coin, parfois hors du Territoire, à cause du restau.
Je hochais la tête. Will laissait couler parce que la Meute ne faisait pas d'histoire pour le passage d'autres sur son Territoire, et que personne n'avait rien à y redire depuis des décennies. Les autres Meutes étaient assez éloignées pour que cela ne devienne pas un conflit.
– Ils m'ont dit qu'un drôle de truc rôdait dans les parages. Pas proche d'ici. Mais trop proche de chez nous quand même.
– Quel genre de truc ?
Il haussa les épaules :
– Ils ne savent pas. Un truc qui n'inspire pas confiance. J'étais pas sur place, mais j'ai confiance en leur instinct.
Je plissais les yeux, avant de perdre mon nez dans ma tasse de thé. Je ruminais, mais pas à cause du départ de Raf, cette fois-ci.
– Will l'a senti ? me demanda-t-il, inquiet.
– Euh... Bonne question... Il ne m'en a pas parlé en tout cas.
Il avait l'air déçu.
– Mais il ne me parle pas de tout, tout le temps, ajoutais-je. C'est peut-être des Venandis qui sont là pour quelque chose de spécial.
Il secoua la tête :
– Je sais reconnaître un Venandi quand il est sous ma truffe. C'est pas ça, c'est... Quelque chose de plus vil. On n'effraie pas mes Alphas simplement.
Comme je ne voulais pas le contrarier, je hochais la tête. Au fond de moi, je pensais que ses Alphas avaient la vie facile depuis des générations et pouvaient s'effrayer plus facilement que d'autres... Mais ce n'était pas le genre de chose à dire à un Chef de Meute sous son propre toit, définitivement.
Je pensais très vite à Raf. Heureusement, il ne quittait pas souvent le Coven, qui était aussi sécurisé magiquement que l'était le Sanctuaire. Il faudrait être suicidaire pour attaquer un Coven sur son propre terrain, surtout vu le nombre de puissants Sorciers qui vivaient là...
– Je vais parler à Will et je te tiendrai au courant... Peut-être qu'il y a un entraînement spécifique sur nos terres et que c'est classé confidentiel.
Je ne pouvais pas lui dire que c'était peut-être à cause de Raf, et de moi également... Surtout tant que je n'étais pas assuré que c'était effectivement nous la cible.
– J'espère... Toute la Meute est sur le qui-vive. Personne ne sort sans mon autorisation.
– À ce point-là ? Quelqu'un a été attaqué ?
– Non, mais imagine que ce soit le cas... Je prends pas de risque !
– Tu veux que j'appelle des renforts pour patrouiller sur le Territoire ?
Il y avait un tas de leviers que Will, en tant que Venandi responsable, pouvait actionner pour maintenir l'ordre et la sécurité sur son Territoire... On pouvait faire appel à des équipes de Venandi qui dépendaient du siège principal pour des patrouilles, par exemple.
– Ça va stresser tout le monde encore plus... Je pense pas qu'on soit menacés, nous. Mais il y a un truc qui traîne dans le coin, qui cherche quelque chose ou quelqu'un...
Et comme il était un chasseur accompli, je voulais bien le croire. Ça me fit frissonner d'imaginer qu'un prédateur capable d'intimider des Lycanthropes sur leur propre terre rôde dans le coin... Et surtout, que ça puisse me concerner ou concerner Raf.
– Bien, je vais voir ça avec Will. On prendra des mesures rapidement, c'est promis.
J'étais troublé et il le nota sans mal. Will ne me parlait pas forcément de tout ce qu'il se passait dans sa vie secrète de Venandi, mais il ne m'avait jamais caché d'informations de ce genre. Je traînais dans les recoins de son Territoire, j'étais l'un des premiers à savoir quand quelque chose clochait. Il en allait de ma sécurité.
Est-ce qu'il m'avait caché cette menace sciemment ? Ou est-ce qu'il n'avait rien senti ? Je n'arrivais pas à savoir quel scénario était le pire ! Mais dans tous les cas, j'avais repris la route avec la peur au ventre.
✨🐺✨🐺✨
De retour au Sanctuaire, j'étais toujours aussi soucieux. William s'entraînait avec Kean. Il y avait sa voiture dans l'allée. Je filais vers la cuisine pour préparer le dîner, m'occuper les mains pour essayer de me vider la tête.
– Tout va bien ?
Je sursautais en poussant un cri, avant de croiser le regard de Raf. Elle me regardait avec un drôle d'air, habillée avec sa robe noire préférée et maquillée avec soin.
– Désolée, murmura-t-elle, je voulais pas te faire peur.
– Non, c'est rien... Je pensais pas que tu étais là.
– Je t'ai envoyé des SMS, mais tu n'as pas répondu.
J'écarquillais les yeux, avant de palper mes poches, à la recherche de mon téléphone portable. Il était dans mon sac, qui était dans la voiture. Je parcourais toutes les notifications et messages rapidement, avant de m'excuser.
– Grosse journée ?
– On peut dire ça...
Je commençais à couper les oignons après avoir lancé le feu sous la casserole pleine d'eau. Raf s'installa à table, m'observant de son regard intense sans que je n'y fasse attention.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-elle finalement.
J'inspirais, essayant de trouver le courage ou la force pour lui assurer que j'allais bien, mais j'abandonnais rapidement. Comme tout cuisait tranquillement, je m'installai à côté d'elle à table :
– Il y a un truc bizarre dont on m'a parlé aujourd'hui et... D'habitude, Will me prévient toujours quand ça arrive.
– Pas cette fois ?
Je secouais la tête :
– C'est sans doute rien, mais je voudrais m'en assurer.
– Il attend peut-être que ce soit le bon moment pour te le dire.
– Peut-être, souriais-je.
Même si je disais ça, je n'en pensais pas un mot. Will ne rigolait pas avec la sécurité, surtout si ça me concernait. La moindre information qui pouvait m'être utile était transmise rapidement... Pourquoi cette fois-ci, ce serait différent ?
La menace n'était pas clairement définie, mais elle existait bel et bien d'après Gregor. Je ne pouvais pas imaginer que Will n'ait pas senti l'intrus sur sa terre, alors que des Lycanthropes si. Ça me paraissait impossible.
On n'avait pas eu le temps de parler, Will et moi, puisque Kean et Raf étaient restés dîner avec nous. Si ma sœur avait compris qu'on avait besoin d'être seuls, ce n'était pas le cas de Kean et Will. Ces deux idiots ne se rendaient pas compte de nos efforts pour qu'on ait un peu de temps seuls, Will et moi...
La soirée s'allongea comme souvent quand Kean restait chez nous. Il finit par rentrer chez lui avec Raf, qui affichait un air désolé en montant dans la voiture.
Quand enfin je pensais pouvoir discuter avec Will à propos de cette menace bizarre et de son silence à ce propos... Morphée m'avait coupé l'herbe sous le pied ! Il s'était endormi profondément sur le canapé. Ce fut après un râle frustré que j'avais débarrassé la table, lancé le lave-vaisselle, avant de décréter que c'était le moment pour moi de rejoindre aussi le pays des songes.
Je prenais ma forme animale pour me coucher en boule contre William, après l'avoir couvert avec un plaid. Au moins, je serais aux premières loges pour son réveil, paré à poser mes questions façon interrogatoire s'il le fallait.
✨🐺✨🐺✨
Eeeeet donc, qu'est-ce que vous pensez de Raf maintenant que vous savez (presque) tout sur iel ?! :D
Je dis iel la plupart du temps vu qu'iel n'a pas de genre défini, mais prenez les pronoms que vous voulez (promis, iel vous en voudra pas!).
On continuera de voir Raf jusqu'à la fin de cette histoire :3
On passe aux choses sérieuses dans le prochain chapitre hehehehe
À la semaine prochaine !
Haydn
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