Chapitre 12 - Ava 🌸
Accompagnés de Buddy, nous franchissons les portes de l'un des seuls restaurants du coin qui s'avère pet friendly. Je suis venue il y a quelques semaines avec Elliot et Penny, le temps de la pause déjeuner, et j'ai adoré le concept, en plus de leur cuisine. Ils marient différentes saveurs du monde afin d'offrir des hamburgers originaux et délicieux. Ils en ont quatre différents, et j'en ai déjà goûté deux d'entre eux. Rien qu'en me souvenant de leur goût, je salive d'avance.
Et le meilleur ? Nos compagnons à quatre pattes ont également droit à leur propre menu. Buddy va bien se remplir la panse, ce soir.
Le Fusion Bites mêle briques apparentes, fresques colorées et tables en bois brut pour une ambiance chaleureuse et conviviale. Quant aux arômes qui se mêlent dans l'air, je sens déjà mon ventre gargouiller.
Un serveur s'approche de moi, tout sourire, et s'empresse de caresser le sommet de la tête de Buddy. D'office, Zaiden lui lance un regard noir et le type manque de tourner de l'œil tant l'aura du meilleur ami de mon frère est sombre en cet instant. J'aurais bien envie de lui foutre un coup de pied en plein tibia pour qu'il arrête d'intimider les gens, mais je m'abstiens.
— Bienvenue au Fusion Bites. Une table pour deux, je présume ? enchaîne l'employé en se reprenant.
J'acquiesce et le serveur nous accompagne jusqu'à une table, un peu éloignée des autres. À croire qu'il a capté que Zaiden n'était pas du genre commode et qu'il valait mieux le tenir éloigné des autres clients. Il craint sans doute que si un enfant se rapproche trop près de lui, il ne le massacre.
Nous prenons place, chacun sur une banquette, face à face, tandis que Buddy se couche à mes pieds. Ces dernières semaines, j'ai pu remarquer à quel point il pouvait être calme... avant de dérailler totalement. Pendant la journée, à la nurserie, il ne se repose pratiquement pas. Il est toujours alerte d'après Penny, comme s'il craignait que je ne l'abandonne. Puis, une fois que nous nous retrouvons, que ce soit à midi ou en fin de soirée pour rentrer à l'appartement, il est sage comme une image. Je me demande si le stress d'un potentiel abandon ne draine pas toute l'énergie de ce bout de chou. Il me fait tellement de la peine, alors qu'il est si gentil et câlin.
L'employé revient, sans même accorder un regard vers Zaiden – de peur de se faire maudire une deuxième fois –, et nous tend deux cartes, avant de nous proposer le menu du jour, à savoir un hamburger hors carte qui combine les saveurs de l'Inde et du Mexique : un steak d'agneau juteux épicé façon tandoori, garni de guacamole crémeux, de pico de gallo frais, et d'un chutney de mangue légèrement sucré, le tout dans un pain naan grillé.
Il nous abandonne pour nous laisser choisir en toute tranquillité et je m'empresse de lire la carte, non sans jeter des regards de temps en temps à Zaiden. Il se tient droit comme un piquet, rigide à mort. Il y a quelque chose dans sa façon de se tenir qui me fait tiquer.
— Détends-toi ou ils vont croire que tu es inspecteur sanitaire.
Pris au dépourvu par ma remarque, il fronce les sourcils et lance un grognement subtil qui me file la chair de poule. Instinctivement, je croise mes jambes et presse mes cuisses de toutes mes forces, la pression augmentant à un peu plus à chaque nouvelle respiration. Comme si chaque muscle de mon corps réagissait à sa présence, à cette énergie presque électrique qu'il dégage.
— Et si tu te contentais de choisir ton repas et que tu m'oubliais ? soupire-t-il, las.
— Ça me semble impossible. Ton aura noire est en train d'empiéter sur ma bonne humeur, le taclé-je, fière de ma répartie.
Derechef, il me foudroie de son regard vairon, toujours aussi fascinant. Lorsqu'il est bougon, ses yeux s'assombrissent, le rendant encore plus irrésistible. J'ai simplement envie de le sortir de ses gonds afin de vibrer sous ses prunelles bleues.
— Ils n'ont que quatre sortes de burgers, ronchonne-t-il, visiblement agacé par le manque de choix. Franchement, t'avais pas un meilleur endroit en tête ?
— Pourquoi t'es aussi désagréable ? T'as jamais goûté leur cuisine, mais tu la ramènes !
— Le serveur touche les chiens et ensuite, il tripote nos repas, remarque-t-il, visiblement dégoûté face à cette éventualité.
— Je ne te savais pas germaphobe.
— Tu veux dire mysophobe, me nargue-t-il d'un sourire narquois. Pour une nana qui a fait des études de lettres, c'est plutôt moyen.
Un poil outrée par son sous-entendu, je suis tentée de lui renverser mon verre d'eau dans la tronche pour lui apprendre les bonnes manières.
— Crétin, marmonné-je, m'en voulant d'avoir accepté ce dîner avec lui.
Clairement, il va me faire payer le fait d'avoir changé ses plans à la dernière minute. Il va être désagréable parce que nous ne nous trouvons pas dans l'un de ses restaurants chics de pacotille. Peut-être que le chef de Fusion Bites n'est pas un chef étoilé, mais au moins, ici, on mange à sa faim et on n'est pas obligé de vendre un rein pour pouvoir payer l'addition.
En-dessous de la table, Buddy me fixe avec ses petits yeux de chien battu, puis pose finalement son museau sur la banquette pour que je lui caresse tendrement la tête.
— J'aurais pu demander à Jameson de le ramener à l'appartement, marmonne Zaiden en train de lire la carte.
— Oui, mais je t'avais promis que jamais je ne le laisserai sans surveillance chez toi, lui rappelé-je, au cas où il aurait oublié. Et franchement, lâche un peu Jameson. Il est ton employé, pas ton esclave.
— Eh ! s'offusque-t-il en levant la tête d'un bond, visiblement dérangé par mon accusation. Je le paie très onéreusement. Je ne suis pas un sale radin !
Je me contente de hausser les épaules. C'est entre lui et son chauffeur, mais ce qui est clair, c'est que si j'avais un patron comme Zaiden, je l'étoufferais pendant son sommeil. Il m'a l'air d'être du genre à réveiller ce pauvre homme en plein milieu de la nuit parce qu'il fait un caprice.
Le serveur revient vers nous, et nous demande si nous avons choisi.
— Oui, je prendrai L'Oriental Bao Burger, avec ses frites au piment doux et une limonade maison à la menthe fraîche et à la grenade, décrété-je en lui rendant la carte. Et une gamelle pour monsieur.
À ces mots, je sens immédiatement le regard de Zaiden se poser sur moi, lourd et foudroyant. Je lutte pour ne pas éclater de rire, baissant les yeux vers Buddy que je caresse d'une main innocente.
— Je parle du chien, bien sûr.
Le serveur esquisse un sourire discret, visiblement amusé par l'échange, tandis que Zaiden, fidèle à lui-même, reste figé, l'air de se demander s'il doit répondre ou simplement m'ignorer. Moi, je savoure déjà ma petite victoire.
— Et... monsieur ? demande l'employé en essayant de ne pas rire.
Les mâchoires de l'homme d'affaires se contractent, ses prunelles toujours fixées sur le menu, comme s'il avait du mal à se décider.
— Je prendrai Le Classique Twist et le Margarita au litchi.
— Très bien. Et en dessert ?
— Ça ira pour moi, marmonne Zaiden avant d'attraper son portable pour consulter un message.
— Un brownie au matcha et à la noix de coco, l'informé-je, un sourire aux lèvres.
Le jeune homme tourne le talons, puis disparaît alors que cet abruti en face de moi s'évertue à présent à m'ignorer. Honnêtement, je ne comprends pas à quoi rime tout ce cirque. Pourquoi vouloir m'inviter à une sortie si c'est pour se montrer aussi désagréable ?
— Zaiden, si tu ne ranges pas tout de suite ce téléphone, je te jure qu'il finit au fond de la cuvette des toilettes, le menacé-je, prête à m'exécuter.
— Deux secondes, c'est important.
Par conséquent, je décide d'utiliser un autre moyen de pression.
— Si tu ne te comportes pas comme il se doit, le deal est rompu et il n'y aura pas de séance d'essayage en rentrant à la maison.
Après tout, ça semblait être important pour lui. Pourquoi ? Aucune idée, il est tellement difficile à cerner que j'ignore comment réagir lorsque je me retrouve face à lui.
À contre-cœur, il range le combiné à l'intérieur de la poche de sa veste. Je ne peux alors m'empêcher de me demander comment il fait pour supporter ce genre de vêtements alors qu'il fait une chaleur atroce. Nous sommes en plein mois de juillet, et même s'il est vingt heures du soir, il fait minimum vingt-cinq degrés. Comment fait-il pour ne pas étouffer avec cette veste et cette cravate qui lui serre le cou ? N'en a-t-il jamais marre d'avoir cette allure tellement stricte et imposante ? Il n'a pas besoin d'ouvrir la bouche pour intimider tout le monde dans un rayon d'un kilomètre.
Je jette un regard autour de moi et réalise que Zaiden et son allure font tache dans le décor. Si je m'étais rendu dans le restaurant qu'il voulait m'emmener dans ma tenue actuelle, je me serais sentie mal à l'aise. Or... il n'a pas de vêtements de rechange.
Une idée me traverse l'esprit, et je décide de la mettre en œuvre. Je me lève et, sous son regard pénétrant qui ne quitte pas mon corps, je m'assois à côté de lui. Sans lui laisser le temps de réagir, je l'agrippe par la cravate, la tirant d'un coup sec pour l'attirer un peu plus près de moi. Pendant une seconde, j'ai l'impression qu'il a cessé de respirer.
— Passons une bonne soirée, décrété-je en défaisant son nœud.
Sans cesser de me fixer, il me laisse faire, même si je sais qu'au fond il a simplement envie que j'arrête de lui pomper l'air. Enfin, je l'imagine. Rien n'est jamais certain avec Zaiden Reed. Plus jeune, il n'était pas aussi complexe, aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à le comprendre.
Je le débarrasse de cette entrave que je range dans la poche de sa veste haute couture, puis entreprend de la lui retirer. Mes mains effleurent ses muscles bandés tandis qu'un long frisson me parcourt de la tête aux pieds. Le tissu de sa chemise s'avère agréable, doux, et la façon dont il se laisse faire, sans opposer la moindre résistance, me rend toute chose. J'évite son regard, parce que je crois que si je plonge dans ses iris en cet instant, mes vrais sentiments ne seront que trop évidents. Quant au parfum qu'il dégage... je me mords l'intérieur de la joue pour réprimer l'envie qui me traverse l'esprit. Passer ma langue sur son cou, ce serait déplacé, pas vrai ?
— C'est beaucoup mieux, soufflé-je en déboutonnant les premiers boutons de sa chemise et en retroussant ses manches sur ses bras.
Lorsque je relève les yeux, je remarque qu'il me fixe avec une intensité presque écrasante. Le problème, c'est que je n'arrive pas à déterminer s'il a l'intention de me réprimander ou s'il va se jeter sur moi comme un prédateur sur sa proie. La taille de ses pupilles, dilatées, occupe presque tout l'espace de ses prunelles, et ça me laisse une étrange impression, à la fois excitante et inquiétante. C'est comme s'il était à la fois sous contrôle et sur le point de céder à une envie irrésistible.
— Retourne à ta place, Ava, lance-t-il d'une voix basse, presque rauque, mais avec un ton ferme qui me fait frissonner.
Je me dirige vers ma place, mais réalise immédiatement mon erreur. Avec ses manches retroussées, son col déboutonné, il semble encore plus beau. Sans sa cravate et sa veste, il paraît plus accessible et séduisant. Il dégage une énergie décontractée qui, contre toute attente, le rend encore plus attirant. Il est l'incarnation parfaite du charme sans effort, et ça me trouble plus que je ne voudrais l'admettre.
La gorge sèche, j'avale ma salive puis me pince les lèvres avant de prendre une gorgée de mon eau. Il devrait y avoir une loi qui interdise d'être aussi canon. Et le pire, c'est que cet enfoiré est complètement conscient de son effet sur la gent féminine.
Seulement... me considère-t-il comme une femme ? Ou serais-je à tout jamais la petite sœur de son meilleur pote ?
Je n'ai pas le temps de me pencher sur cette question, notre repas arrive enfin. L'eau à la bouche, je contemple mon burger style bao au poulet croustillant caramélisé à la sauce curry-mangue, prête à le dévorer. En ce qui concerne Zaiden, il semble sceptique face à son repas, qu'il observe avec dédain, comme si ce n'était pas suffisant pour son altesse royale.
Honnêtement, il m'attire autant qu'il me révulse. Parfois, j'ai l'impression de retrouver mon crush d'enfance, et l'instant d'après... il ne reste plus rien du jeune homme qui me plaisait. Elliot a raison : je l'ai idéalisé pendant très longtemps. J'en viens à me demander si je l'ai réellement connu un jour. Mais surtout... reste-t-il quelque chose de ce gamin qui passait son temps chez moi ?
J'aimerais me pencher davantage sur cette question, parce que je sens, qu'au plus profond de lui, il est toujours là. Je suis consciente que son adolescence n'a pas été tendre, et même si certaines choses m'échappaient à cause de mon jeune âge, j'ai vu Zaiden souffrir pendant une partie de mon enfance. Notre maison était son refuge, l'endroit où il pouvait respirer à son aise et être lui-même.
Mes parents ont toujours mis un point d'honneur à éviter de parler des problèmes au sein de la famille de Zaiden devant moi. Ils considéraient sans doute que j'étais trop petite, que je ne pouvais pas comprendre. Aujourd'hui, je vois certains événements sous un autre œil, et comprends que le meilleur ami de mon grand-frère en a bavé comme pas permis. J'aimerais savoir ce qui s'est produit une fois qu'il a débarqué à New York, la façon dont il a bâti son entreprise et est devenu l'homme qu'il est à présent. Toutefois, je pense qu'il est encore trop tôt pour que nous nous épanchions sur notre passé.
Les rares fois où j'ai évoqué notre vie à Napa, il s'est crispé. Je ne tiens pas à faire resurgir de mauvais souvenirs. Alors... je prendrai mon mal en patience, tout en essayant par tous les moyens de me faire une petite place dans son quotidien, jusqu'à ce qu'il lui soit aisé de s'ouvrir à moi.
— Arrête de baver en me regardant et mange, bougonne-t-il.
Aussitôt, la magie se brise et j'ai envie de le gratifier d'un beau doigt d'honneur. Pour qui se prend-il ?
— Tu n'es pas si irrésistible.
Il lâche un petit rire suffisant avant d'attraper son burger.
— Ce n'est pas ce qu'en dit New York Elite, qui m'a élu parmi les meilleurs partis de l'année.
Je lève les yeux au ciel, incapable de croire qu'il puisse dire ça sans la moindre gêne.
— T'as vraiment un égo surdimensionné, dis-moi ?
— Si tu n'étais pas la petite sœur de Shane, je te dirais qu'il ne s'agit pas de la seule chose surdimensionnée chez-moi.
Je m'arrête net, figée par ses paroles. Heureusement que je n'ai pas encore croqué dans mon dîner, sinon je suis certaine que j'aurais avalé de travers.
Il a vraiment osé ?
Mes joues chauffent à une vitesse alarmante alors que mes pensées s'emballent. Qu'insinue-t-il exactement ? Qu'il est... bien membré ? Le pire, c'est qu'il n'a même pas besoin de me le certifier. Je m'en doutais déjà.
— Mais comme je suis la petite sœur de Shane...
— Tu ne sauras jamais, me nargue-t-il, ce sale petit sourire frondeur au coin des lèvres.
Je sens que je vais bien le moucher.
— Avec ta BDE, je ne serais même pas étonnée.
D'office, il fronce les sourcils.
— BDE ? demande-t-il en prenant une gorgée de sa margarita au litchi.
— Big Dick Energy.
À peine les mots franchissent mes lèvres qu'il s'étrangle avec sa boisson. Pris au dépourvu, il tousse violemment, une main sur la table et l'autre agrippant son verre pour le reposer précipitamment.
— Pardon ?
Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire victorieux. Satisfaite de l'effet de ma phrase, je croise nonchalamment les bras, savourant ce rare moment où j'ai réussi à le prendre de court.
— Tu as très bien entendu. Big Dick Energy, répété-je, appuyant volontairement sur chaque mot.
Il me fixe, son regard oscillant entre l'agacement et une incrédulité palpable. Pendant une seconde, il semble chercher une réplique cinglante, mais rien ne vient. Je vois clairement qu'il essaie de comprendre comment j'ai pu balancer ça avec autant de désinvolture, comme si c'était un simple fait.
Mais franchement, qui est-il pour être choqué ? N'est-ce pas lui qui, il y a quelques instants, sous-entendait avoir une grosse quéquette ?
— Et qu'est-ce que tu insinues exactement ? demande-t-il, sa voix légèrement enrouée, mais son regard perçant tentant de retrouver l'ascendant.
— Oh, rien. Juste que ton assurance débordante est... parlante. Ça a forcément un lien avec la taille de ton engin.
Sans cesser de me fixer, l'air sombre, il soulève un sourcil, avant de dire :
— Tu devrais faire attention à ce que tu dis, Ava. Une affirmation comme celle-là pourrait me donner envie de te montrer à quel point tu as raison.
J'agrippe le coin de la table de toutes mes forces tandis que je me mords l'intérieur de la joue. La manière dont il joue avec moi me retourne le cerveau, et pour la première fois depuis que j'ai débarqué à New York, j'ai l'impression qu'il pourrait me voir autrement que comme la petite sœur de Shane. Même s'il met un point d'honneur à se le rappeler.
Se pourrait-il que... je ne le laisse pas indifférent ?
Satisfait de l'effet que ses mots ont eu sur moi, il attaque son dîner alors que j'ai du mal à reprendre mon souffle. Mes joues me brûlent tellement que je suis persuadée d'avoir des allures d'écrevisse, ce qui ne doit pas lui échapper.
— Allez, petite tornade, nourris-toi. Ton chien a déjà fini sa gamelle.
Petite tornade... je déteste ce surnom. Il me ramène à mon enfance, et accessoirement, au fait qu'il me voit encore comme une gamine.
Bon sang, je déraille. Comment pourrait-il m'apercevoir autrement ? Je crois que je suis en manque de sexe. Enfin, oui et non. Disons que je suis en manque de sexe en compagnie d'un homme. Oui, cette tournure de phrase serait plus correcte.
Il faudra que j'y remédie, sinon, je vais finir par imploser. Peut-être que demain... Mais n'avais-tu pas décidé de cesser les rencontres sexuelles occasionnelles ? me rappelle ma conscience.
Certes, mais avec ce type dans ma vie, je me retrouve au pied du mur. Soit je m'envoie très vite en l'air, soit... tout pourrait déraper de la plus délicieuse des manières. En ce qui me concerne, je pourrais assumer. Quant à lui... je ne pense pas.
Je décide de mettre un terme à mes élucubrations et d'entamer mon dîner. Mon ventre crie famine. Je prends une bouchée de mon burger, savourant chaque ingrédient avec envie, la chaleur et les saveurs envahissant mes papilles gustatives.
En relevant le regard de mon assiette, je vois Zaiden croquer dans son encas et fermer les yeux, l'air en extase. On dirait que cela fait longtemps qu'il n'a pas dégusté une nourriture aussi goûteuse. Son choix était judicieux. Pour l'avoir déjà commandé, je peux confirmer qu'il est excellent.
— C'est..., marmonne-t-il la bouche pleine, me prenant au dépourvu. Délicieux.
Le simple fait qu'il l'admette me réchauffe le cœur. Il aurait pu faire semblant, jouer la carte du dédain pour sauvegarder son image, mais non. Il laisse échapper un peu de sincérité, et je dois avouer que ça me touche plus que je ne voudrais l'admettre.
— Tu veux goûter le mien ? lui proposé-je, en le lui tendant.
Il me fixe, surpris, avant de regarder mon bao avec envie. On dirait qu'il lutte contre une force intérieure. Après tout, je lui propose de croquer dans un aliment que j'ai déjà mordu. Mais encore une fois, je retrouve l'ado qui me laissait mordre dans son sandwich lorsque j'avais faim et que j'avais terminé le mien. Petite, j'étais très gourmande. Aujourd'hui, ce n'est plus vraiment la nourriture qui me fait saliver... Mais plutôt l'homme qui se retrouve en face de moi.
Adroitement, il se penche au-dessus de la table, ses yeux brillants d'un éclat espiègle, et croque dans mon burger, tout en attrapant mon poignet d'une main ferme pour stabiliser sa prise. Un geste aussi naturel que calculé, comme s'il savait exactement ce qu'il faisait, comme s'il savourait ce moment bien plus que le burger lui-même. Ses doigts sur ma peau me font frémir un instant, et je sens mon bas-ventre se contracter lorsque je ne vois pas la faim dans ses prunelles diminuer.
— Alors ? coassé-je, la voix éraillée.
— Le mélange est intéressant, mais je préfère le mien.
— Je peux goûter ? osé-je le provoquer, la lèvre pincée.
Il m'observe pendant quelques instants, l'air pensif, puis esquisse un sourire malicieux.
— Non. Je ne suis pas partageur.
Sans prévenir, il se saisit à nouveau de ma main d'un geste rapide et, dans un mouvement presque sensuel, il lèche mon index tout du long, récoltant la sauce curry-mangue qui y est restée.
Je réprime un glapissement tandis qu'un frisson parcourt ma peau à ce contact. Ses yeux ne quittent pas les miens, et pendant un instant, je ne peux m'empêcher d'imaginer le contact de cette langue entre mes cuisses. D'ailleurs, rien qu'à cette pensée, mes jambes flageolent.
Ravi de m'avoir fait perdre mon latin, Zaiden lance la discussion, alors qu'un court-circuit a lieu dans mon cerveau.
— Alors ? Ce stage ?
Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits, le temps que mon cœur ralentisse et que ma tête se vide de ces pensées inappropriées. Et bien sûr, ce délai ne fait qu'élargir le sourire de ce sadique qui me sert de colocataire. Ses yeux brillent de satisfaction, comme s'il savourait chaque seconde de mon trouble.
Il croit pouvoir me provoquer impunément, comme si j'allais simplement encaisser sans broncher ? Très bien, il l'aura voulu.
Et il ne sait définitivement pas ce qui l'attend.
❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️
Alors... chaud pendant ce dîner? 😏
Je me suis beaucoup amusée avec ce petit jeu de regards, de provocations à peine voilées... À montrer un Zaiden plus décontracté, joueur, qui n'hésite pas à provoquer Ava pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
Le moment où il lèche la sauce sur son doigt... 😭😭😭 Vous pouvez hurler ! 🤣
Bref ! J'espère que ce chapitre vous a plu et que vous avez hâte d'assister au défilé privé qui aurait lieu dans l'appartement 👀😏
On se retrouve samedi à 18h pour la publication du chapitre 13.
Bisous !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top