Chapitre 70...

Lexy tombe à la renverse tandis que la porte se referme après elle. La jeune femme a les yeux exorbités par ce qu'elle a vu. Caroline l'aide à se relever puis lui demande ce qu'elle a.

– Je crois que j'ai vu Zeus, répond alors Lexy à la surprise générale.

– Quand ça ? Veut savoir Oliver.

– Là, répond-elle en montrant la porte, juste quand la porte se fermait et que l'éclair géant allait nous tomber dessus.

– Il ressemble à quoi ? La questionne Alexanne.

– J'ai juste vu sa tête. Un homme barbu avec des yeux blancs et lumineux.

– J'imagine qu'ici on va tomber sur un autre Dieu, prévoit Caroline.

Les deux femmes lèvent la tête au ciel en espérant avoir un indice écrit comme à la dernière porte mais rien. Seul un ciel rouge sang leur fait face.

Le groupe se retrouve sur les restes d'un champ de bataille. Toute l'herbe a disparu au profit d'une boue légèrement humide. Des cadavres en armure tirés des récits antiques reposent de part et d'autre.

Gabin se baisse et écrit un nom au sol : Arès.

– Arès, le dieu de la guerre, se souvient Lexy. Sûrement.

Le groupe avance discrètement parmi les cadavres. Gabin et Matteo ont repris leur place d'aide auprès d'Alexanne et Oliver. Un silence mortel règne entre eux. Ils se demandent ce qui va arriver.

Ils grimpent une colline puis des bruits d'armes s'entrechoquant et des cris parviennent à leurs oreilles. Les étudiants s'accroupissent et observent ce qu'ils voient au loin.

Deux armées, l'une en rouge et l'autre en bleu, s'affrontent sous un soleil orangé et le même ciel rouge qui les accompagne depuis le début.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Demande Alexanne en chuchotant instinctivement.

– Il y a deux armées qui se battent. On dirait des soldats de l'antiquité. Il y en a en rouge avec un «v» à l'envers sur le bouclier et des bleus. Lui décrit Caroline du mieux qu'elle peut.

– Un «v» à l'envers tu dis ?

– Oui.

Alexanne réfléchit quelques secondes avant de dire :

– Les spartiates avaient ça sur leur bouclier, c'est la lettre Lambda en grec qui a donné la lettre «L».

Caroline la regarde, surprise par sa connaissance.

– Donc si ce sont des spartiates, les bleus sont sûrement des athéniens.

Alexanne approuve tandis que Matteo vient tapoter l'épaule de Lexy. La jeune femme le regarde avec surprise avant de voir ce qu'il montre. Le jeune garçon pointe son doigt en direction d'une mare de sang qui semble former un mot.

– Mars, lit-elle.

– C'est bien le dieu de la guerre, affirme alors Alexanne.

– Qu'est-ce que l'on va devoir faire à votre avis ? Demande Lexy.

Les autres ne savent pas quoi lui répondre. Ils n'en ont aucune idée pour l'instant.

– Je suppose que l'on va devoir passer derrière ce champ de bataille, soupire Caroline. Je ne vois que ça.

Elle a forcément raison. Cette bataille n'est pas là pour rien. Tout est calculé par le Forain. Et l'homme a une sacrée imagination.

– Vous voyez des armes ou des choses qui pourraient servir ? Demande Oliver.

Caroline se redresse légèrement en apercevant quelque chose briller, plantée dans un rocher.

– Je crois voir une épée en bas de la colline. Dans un rocher, près du seul buisson restant.

– Excalibur ? Analyse Lexy. Si c'est le cas, il s'est trompé de réf le moustachu.

Sa remarque fait échapper un petit rire à ses amis puis le sérieux reprend le dessus.

– On est censé faire comment pour traverser ça avec une épée pour six ? Veut savoir Oliver. Surtout que deux d'entre nous n'y voient rien.

– Et que l'on a le ventre en charpie, rajoute Lexy pour Caroline et elle, le petit sprint de tout à l'heure nous a pas fait du bien.

Ça c'est sûr. Les deux femmes ont le ventre qui saigne de plus en plus. L'adrénaline de tout à l'heure les a fait courir vite malgré la douleur mais du coup, leur blessure s'est aggravée. Elles ne savent pas combien de temps elles vont encore durer en perdant du sang.

Gabin voudrait tant parler mais son mutisme l'en empêche. Il aurait bien une idée mais il ne saurait comment la mimer ou la dessiner. Et l'écrire serait bien trop long. Il se décide quand même à tenter d'expliquer à ses amis ce à quoi il pense.

Il attire tout d'abord l'attention de tout le monde et quand il a leur attention, il commence ses explications. Il montre tout d'abord l'épée et le buisson. Il essaie de mimer le fait de se cacher dans le buisson avec l'épée. Lorsque Lexy finit par comprendre ce qu'il veut dire, il pousse un soupir de soulagement avant de continuer son explication. Il mime ses amis et lui avançant doucement tout en s'arrêtant par moment. Puis il dessine le champ de bataille en montrant le chemin par où il voudrait passer. Gabin prévoit de contourner ce champ de bataille discrètement.

Lexy, ayant une nouvelle fois compris, s'empresse d'expliquer le plan aux autres.

– Ça pourrait marcher, en conclut Caroline. Il faut désigner la personne avec l'épée. Car c'est elle qui sera chargée de protéger les autres si jamais ça se passe mal.

Gabin se tape alors sur la poitrine, indiquant qu'il compte le faire. Lexy lui demande s'il est sûr de lui mais voyant son insistance, elle finit par ne plus rien dire.

– On y va, annonce alors Caroline, on va descendre de la colline par le côté droit où se trouve l'épée et le buisson.

Lexy attrape la main d'Oliver tandis que Matteo prend celle d'Alexanne. Gabin et Caroline mènent la marche. Le groupe marche en étant courbé afin de ne pas se faire repérer. Ils finissent par arriver au buisson et rentrent dedans assez difficilement. Pendant ce temps, Gabin va chercher l'épée et la ramène en la tenant à deux mains.

– C'est lourd ? Lui demande Lexy.

Il hoche la tête et se met en tête du petit groupe. Caroline, Lexy et Matteo ont réussi à déraciner assez le buisson pour pouvoir le transporter avec eux. Oliver et Alexanne marchent l'un derrière l'autre, Oliver s'accrochant à Caroline tenant le buisson et Alexanne ayant mis ses mains sur les épaules d'Oliver pour le suivre. Lexy et Matteo marchent à l'arrière en tenant le buisson et Gabin s'est placé tout devant.

– Un pas après l'autre, annonce Caroline pour régler la cadence. Lexy et moi on surveille que l'on ne nous voit pas.

Le petit groupe avance alors tout doucement tout en faisant des pauses régulières.

Dans un premier temps, ce système a l'air de fonctionner. Puis, arrivés à un peu plus de la moitié du chemin, Gabin s'arrête brusquement, obligeant les autres à faire comme lui. Tout le monde reste silencieux et cherche à savoir par le regard ce qui a bien pu les faire s'arrêter.

Devant eux, un cadavre d'un soldat athénien vient d'atterrir devant les pieds de Gabin. Le soldat, un homme assez jeune, à la chevelure courte et aux yeux d'un bleu vif, est en train d'agoniser après avoir pris une lance dans le ventre. Gabin retient sa respiration tandis qu'un spartiate s'approche alors de l'athénien. Sûrement le propriétaire de la lance. L'homme, d'une carrure imposante et aux cheveux longs et bruns, attrape la lance d'un coup sec et la retire sans ménagement. L'athénien pousse alors un dernier cri avant que ses yeux ne se ferment.

Le spartiate tourne alors les talons pour retourner sur le champ de bataille.

Mais une branche craque alors sous les pieds d'Alexanne.

La jeune étudiante retient alors sa respiration tout comme le reste de ses amis. Elle ne l'a pas fait exprès. Elle voulait juste replacer son pieds.

Le spartiate se retourne alors vivement puis regarde le buisson d'un œil inquisiteur. Il finit par s'avancer doucement vers lui tout en continuant à le fixer. Gabin ne sait pas quoi faire. Si le spartiate arrive trop près, il les verra.

Que vaut-il avec son épée trop lourde face à un spartiate né pour devenir un guerrier ?

Le spartiate n'est plus qu'à quelques mètres d'eux lorsqu'il se décide enfin à agir. Il rassemble ses forces pour lancer son épée qui finit sur le pied sur spartiate. Ce dernier pousse un cri à la fois de surprise et de douleur tandis que Caroline se met à crier :

– Courrez !

Elle attrape la main d'Oliver, qui tient celle d'Alexanne, et entraîne tout le monde dans une course effrénée. Spartiates et athéniens s'arrêtent alors de se battre pour se mettre à leur poursuite tout en poussant des cris de guerre.

– Tu étais obligé de lancer l'épée ?! S'insurge Caroline en serrant les dents.

Gabin aimerait bien lui dire que de toute façon il n'aurait rien pu faire avec mais il ne peut pas. Matteo ferme la marche et maintient Lexy qui a de plus en plus de mal à courir.

Le groupe traverse une petite forêt avant que la porte ne soit visible au loin.

– On y est presque ! Leur annonce Caroline.

La porte en question se situe sur une plateforme au dessus du vide. Pour l'atteindre les étudiants vont devoir sauter sur des pierres qui lévitent.

Voyant ça, la panique s'empare de Lexy qui ne peut s'empêcher de regarder derrière elle. Les soldats des deux camps s'approchent dangereusement. L'un d'eux est même sur un cheval noir.

– On ne réfléchit pas et quand je dis de sauter, on saute ! Annonce Caroline à Oliver et Alexanne qui dépendent d'elle.

Gabin saute le premier sur la première pierre avant d'aller sur la suivante. Caroline arrive à son tour au bord de la falaise puis crie de sauter. Aussitôt, Oliver et Alexanne sautent sans réfléchir puis atterrissent avec Caroline sur la pierre avant d'enchaîner. Matteo et Lexy terminent la marche.

Bientôt le groupe se retrouve sur la plateforme devant une porte en bois légèrement vétuste et présentant des trous à certains endroits.

Le cavalier est maintenant sur la première pierre tandis que Gabin ouvre la porte pour laisser entrer les filles.

Les garçons finissent par se baisser, Oliver grâce à Matteo, car une lance longue de plusieurs mètres vient s'encastrer dans la porte en bois refermée. Matteo et Gabin s'empressent de retirer la lance avant d'entrer à leur tour.

En refermant la porte, Matteo jurait d'avoir vu le Dieu Arès dans ce cavalier.

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