Chapitre 61...
Les deux trios arrivent en même temps au carrefour. Alexanne et Oliver s'enlacent, contents de se retrouver. Alexanne pose sa tête sur l'épaule du jeune garçon.
– Je t'aime, murmure-t-il doucement.
La jeune fille relève la tête vers lui avant de l'embrasser. Durant cet instant, les deux étudiants sont comme dans leur bulle. C'est comme si toute l'attraction autour d'eux avait disparu.
Un raclement de gorge les fait revenir à la réalité.
– Désolée de vous déranger, commence Caroline, mais on devrait continuer. Plus on avance, plus vite on terminera.
– Tu ne veux pas qu'on se repose un peu ? Lança Lexy en grimaçant. On vient à peine d'échapper à une chasse à courre... Je sens plus mes jambes...
Matteo et Gabin s'approchent à leur tour.
– Nous c'était une fusillade... et on a bien failli y rester...
Lexy les regarde avec surprise.
– Une fusillade ?!
Matteo hoche la tête avant de se mettre à tout raconter. En mêlant de grands gestes et beaucoup d'expression, Lexy rentre complètement dans son histoire et finit par s'exclamer.
– Mais c'est horrible !
– Tu oublies ce qui nous est arrivé ? Se mêle Alexanne. La course que l'on a fait, la ruse que l'on a dû trouver...
– Oui...
– Pour résumer, intervient Gabin, on est tous fatigués...
Caroline s'assoit contre un rocher en soupirant.
– Ok pour une pause...
Les cinq étudiants se trouvent également un coin pour s'asseoir et reprendre des forces. Cette épreuve a été assez éprouvante physiquement. Les joueurs discutent entre eux quelques temps avant que la fatigue ne soit plus forte et ne les entraîne dans les bras de Morphée.
Autour d'eux, le paysage change petit à petit. D'une forêt, voilà que les arbres disparaissent. Le sol se modifie pour devenir du sable fin d'un léger rose saumon. Leur place se transforme en une zone au carrefour entre différents types de paysage : la mer, une forêt aux allures féeriques, un désert éblouissant ainsi qu'une ville dotée de maisons en pierre.
Caroline est la première à se réveiller. La jeune femme ouvre les yeux avant de se lever dans un sursaut. Elle regarde tout autour d'elle sans comprendre ce qui vient de se passer. Caroline se tourne alors vers Gabin et le réveille en le secouant. Le jeune homme se lève doucement en analysant ce nouveau terrain. Puis les deux joueurs se mettent à réveiller leurs compagnons. Oliver, Lexy, Alexanne et Matteo n'en croient pas leurs yeux.
– Qu'est-ce qui s'est passé ? Lance Matteo complètement perdu.
– Je crois que l'attraction a fait exprès de nous fatiguer pour pouvoir changer le paysage... lui répond Alexanne.
Les étudiants observent ce qui les entoure en faisant attention à bien rester sur leur carrefour. Autour d'eux, leurs chemins semblent les entraîner chacun dans une direction.
– Je pense que ça va être une épreuve individuelle, comprend Oliver.
Matteo se crispe. Le garçon n'est pas rassuré à l'idée de réaliser une aventure tout seul. Jusque là, il a toujours été avec d'autres personnes et ne se sent pas capable de réussir seul.
– Tout va bien se passer Matteo, le rassure Alexanne, tu vas y arriver.
Le garçon lui sourit pour cacher son angoisse. Il n'a pas envie de montrer qu'il a peur. Surtout pas devant elle.
– Regardez par terre, observe Lexy. E...ddas ? Eddas. Qu'est-ce que ça signifie ?
Les autres joueurs n'ont aucune réponse à apporter. Il ne connaisse pas ce mot écrit dans le sable grâce à de petits cailloux noirs.
– Regardez les panneaux, intervient Gabin, il y a un mot écrit...
Les six joueurs se placent chacun devant le panneau tourné vers leur chemin.
– Alver, lit Oliver tourné face à la forêt en essayant de comprendre ce que cela veut dire.
– Hav, continue Gabin dirigé vers la mer.
– Fensalir, déchiffre de son côté Matteo orienté vers la ville.
– Moi c'est Landvidi, annonce Caroline également côté forêt.
– Muspellheim... Dit Lexy du côté du désert.
– Epletre, termine Alexanne aussi vers la ville.
Un blanc suit cette énumération. Les étudiants sont complètement perdus. Ils ne savent pas ce que signifient ces mots : des noms ? Des lieux ? Des objets ? Ils ont absolument aucune idée.
– Je pense que l'on devrait aller voir, finit par dire Lexy en cassant le blanc.
Les autres finissent par approuver et ils se lancent chacun sur leur chemin.
Oliver entre doucement dans une forêt. Mais celle-ci est différente. Elle n'est ni angoissante, ni sombre. Ici, la lumière l'éclaire fortement et lui donne un aspect reposant. Oliver regarde tout autour de lui en appréciant le paysage. Un sourire pourrait presque perler sur son visage. Mais savoir qu'il est dans l'attraction lui enlève tout l'envie de sourire.
Le garçon avance en faisant attention où il met les pieds. Il ne sait jamais s'il pourrait tomber sur un piège. Soudain, le jeune garçon arrive dans une clairière et se pétrifie sur place. Deux daims broutent tranquillement l'herbe verte de la prairie. Les animaux redressent la tête en sentant la présence d'Oliver. L'étudiant n'ose bouger tant la beauté de cet événement l'émeut.
– Bonjour Oliver.
Le garçon se retourne en sursautant. Derrière lui, une créature féerique se tient entre deux arbres. Oliver ouvre et ferme les yeux plusieurs fois afin d'être sûr de ne pas halluciner. Un homme aux longs cheveux couleur nuit et aux yeux aussi bleus que le ciel le fixe sans bouger. Sa tenue, une sorte de tissu vert qu'Oliver n'a jamais vu lui recouvre le haut du corps avant de tomber sur ses jambes telle une robe. Mais ce qu'Oliver ne peut s'empêcher de regarder ce sont les oreilles de cette créature. Longues et fines.
– Vous... vous êtes un Elfe.
L'individu hoche doucement la tête en se rapprochant de lui. Il s'arrête à deux mètres d'Oliver puis passe sa main sur l'herbe. Un cercle rouge apparaît parmi les fleurs.
– Votre poche, lance par la suite l'Elfe.
Oliver le regarde interloqué avant de passer une main dans sa poche droite. Il s'attend à ne rien sentir lorsque sa main frôle un morceau de papier. Oliver le sort puis le regarde avec surprise. À l'intérieur de ce papier plié en deux, le garçon lit deux mots : Freyr et Gullinborsti.
Le jeune étudiant soupire. Il commence à en avoir marre des énigmes.
– Ça veut dire quoi tout ça ?
– Trouve les et ramène les ici.
Oliver n'a pas le temps de poser une autre question que l'Elfe a disparu.
*
Gabin arrive doucement sur la plage. Le jeune homme regarde les vagues qui viennent mourir sur le sable. La plage est éclairée par un soleil qui commence à donner chaud à l'étudiant. Gabin marche sur le sable sans savoir où aller ni quoi faire. Le soleil tape tellement que Gabin est obligé de s'asseoir.
L'étudiant regarde à gauche et à droite en attendant que quelque chose se produise. Cela ne met pas longtemps à arriver. Soudain, face à lui, Gabin aperçoit une jeune femme nageant dans l'eau.
Le jeune homme se relève en fixant des yeux cette forme aux cheveux violet nageant vers lui. Lorsqu'elle arrive près de la plage, Gabin croit qu'il est en train de rêver. Une nageoire de la même couleur que ses cheveux permet à la jeune femme de nager. Celle-ci s'approche du garçon en le regardant. Les yeux bleues de la sirène manquent de faire chavirer Gabin.
Une fois proche de la plage, la nageoire laisse la place à deux jambes. La jeune femme se redresse alors, dévoilant une magnifique robe blanche telle un voile. Elle s'approche de Gabin avant de le saluer dans un sourire éblouissant :
– Bonjour Gabin.
Ce dernier ne parvient à parler tant il est subjugué par cette apparition. Il se met alors à bégayer. La sirène laisse échapper un rire avant de poser une main sur le sable. Là, un cercle jaune se dessine doucement. Elle relève alors les yeux vers le jeune homme.
– Ta poche.
Gabin ne comprend pas tout de suite les paroles de son interlocutrice. Il reste sans bouger quelques instants, comme paralysé, avant de glisser ses mains dans ses poches. Dans celle de droite, ses doigts effleurent un bout de papier. Gabin revient à lui en sortant le morceau de parchemin plié en deux. Il le déplie puis lit les deux mots écrits dessus :
– Aegir, øl.
Gabin plisse les yeux face à ces deux nouveaux mots mystères.
– D'après l'écriture on dirait une langue du nord... analyse-t-il tout haut.
Il relève les yeux vers la sirène cherchant un indice. Celle-ci se contente seulement de dire.
– Trouve les et ramène les ici.
Gabin ouvre la bouche pour demander plus de précisions mais la jeune femme disparaît.
*
Matteo arrive doucement dans la ville aux maisons de pierres. Le garçon avance prudemment en regardant tout autour de lui. Le sable sous ses pieds a laissé place à des pavés de la même couleur que les maisons. Matteo entre dans la ville et s'étonne de ne pas entendre de bruits. C'est comme s'il n'y avait personne aux alentours. Comme dans une ville fantôme.
Voyant que son chemin de couleur s'est terminé à l'entrée de cette ville, Matteo ne sait plus où il doit aller. Trois chemins s'offrent à lui. Matteo les regarde un à un avant de se décider à prendre celui du milieu. Le garçon s'enfonce plus profondément dans la ville, ne rencontrant toujours personne.
Soudain, le garçon arrive sur une place garnies de bacs à fleurs colorées. Matteo marche doucement quand soudain un bruit de pas résonne derrière lui. En se retournant, le garçon est surpris de voir une dame âgée. Cette dernière a réalisé deux tresses avec ses cheveux gris. L'étudiant est surpris par la clarté des yeux de cette personne. Sa petite robe verte lui arrive juste au dessus des chevilles.
– Bonjour Matteo.
Ce dernier ouvre grand les yeux.
– Comment vous me connaissez ? Lâche-t-il par surprise avant de la saluer en vitesse.
Le garçon grimace intérieurement en pensant qu'il aurait dû saluer cette dame avant de lui poser sa question. Il se dit que son abuelita ne serait pas fière de lui face à son manque de politesse.
– Ta poche, se contente de lui dire cette vieille femme.
Toujours intrigué, Matteo passe ses mains dans ses poches en se demandant ce que tout cela signifie. Il laisse échapper sa surprise en sentant un morceau de papier plié dans sa poche droite. L'étudiant le sort puis le déplie avant d'y trouver deux mots.
– Frigg, spindel.
– Qu'est-ce que c'est que ça... ajoute-t-il avant de relever les yeux vers la femme aux deux tresses.
La vieille femme pose alors un main sur un pavé devant elle et un cercle marron apparaît alors.
– Trouve les et ramène les ici.
Matteo n'a pas le temps de lui poser une autre question car, telle un fantôme, la femme disparaît.
*
Caroline marche péniblement dans cette forêt sombre. Elle passe par dessus des racines aussi grosses que certaines branches et en dessous d'autres branches. La faible lumière qui règne sur les lieux donne un aspect assez angoissant. Autour de Caroline, de nombreuses fleurs encore inconnues jonchent le sol mousseux.
Après quelques mètres faits, la jeune femme se demande comment elle va faire pour continuer d'avancer parmi cette forêt qui semble impénétrable. Néanmoins, elle ne peut que remarquer le calme et le silence qui plane autour d'elle. Depuis qu'elle est entrée, Caroline n'a pas entendu un bruit, pas même un chant d'oiseau.
Son périple l'amène jusqu'à une grotte gigantesque perchée sur un rocher. La jeune femme est obligée de lever la tête afin d'en percevoir la hauteur. C'est là, que Caroline entend pour la première fois quelque chose. Une sorte de grognement suivi de pas se rapprochant d'elle. Néanmoins la jeune femme décide de ne pas bouger et retient sa respiration en attendant de voir ce qui va sortir de cette grotte.
Petit à petit, la jeune femme perçoit le corps d'un homme mais est surprise lorsque ce dernier arrive sous la lumière. L'individu possède les jambes d'un homme vêtu d'un pantalon en toile mais le haut du corps d'un ours brun. Caroline écarquille les yeux lorsqu'il s'adresse à elle :
– Bonjour Caroline.
Étonnée que la créature connaisse son prénom, la jeune femme reste bouche bée. Bien qu'elle ait été un fantôme longtemps prisonnier de cette attraction, Caroline est surprise de voir tout ce que le forain peut créer. Jamais aucune épreuve ne se ressemble. Elles sont toutes différentes et regorgent de créatures aussi différentes les unes des autres.
La jeune femme va pour le saluer lorsque l'homme ours s'adresse de nouveau à elle.
– Ta poche.
Caroline passe alors ses mains dans chacune de ses poches avant de retirer un morceau de papier plié de sa poche droite. Elle est surprise de trouver cela là et s'empresse de le déplier afin de voir ce qu'il contient.
– Vidar et Fenrir.
En lisant le mot « Fenrir », Caroline a l'impression que ce mot lui dit quelque chose. Néanmoins elle n'arrive pas à retrouver ce que c'est.
Pendant ce temps là, l'homme ours se penche sur le sol rocheux et trace un cercle vert avant de se redresser. Caroline le regarde faire sans comprendre.
– Trouve les et ramène les ici, continue l'homme avec une voix caverneuse.
Sans que Caroline n'ait le temps de lui demander des précisions, l'homme ours disparaît.
*
Lexy marche en peinant dans ce désert à perte de vue. La jeune femme a les yeux rivés sur le sol aride pour ne pas se brûler les yeux. Lorsque son chemin violet s'arrête, elle continue néanmoins à marcher. Elle sait que si elle s'arrête, elle tombera sous la chaleur.
Alors Lexy continue à marcher sans savoir où elle va. Elle se demande si elle pourra avancer encore longtemps. Ses pieds traînent au sol et soulèvent de petits nuages de poussière.
Soudain, Lexy perçoit une forme au loin, devant elle. Elle plisse les yeux afin de ne pas être éblouie par la lumière tout en cherchant à voir ce qu'est cette chose. D'où elle est, elle perçoit un voile blanc flotter dans l'air. La forme semble ne pas bouger dans ce désert aride.
Lexy se rapproche doucement tout en scrutant le moindre fait et geste de l'individu. En se rapprochant, elle remarque qu'il doit mesurer dans les deux mètres de hauteur. Le voile blanc recouvre l'ensemble de son corps sauf ses pieds aussi noirs que la nuit. Son visage ne dessine aucun œil ni bouche.
– Bon... bonjour... lâche l'étudiante en arrivant à sa hauteur.
La créature ne bouge pas à l'approche de la jeune femme. Lexy la scrute du regard sans savoir si elle doit continuer à avancer ou si elle doit attendre.
Quelques secondes plus tard, elle entend une voix dans sa tête :
« – Bonjour Lexy. »
La jeune fille sursaute en se demandant ce qui vient de se passer. Elle regarde autour d'elle, cherchant l'origine de ce phénomène étrange. C'est alors que la créature pose l'une de ses mains aux doigts très longs sur son épaule. Lexy relève ses yeux vers elle et comprend que la voix dans sa tête vient de cette chose qu'elle ne saurait décrire.
« – Ta poche. »
Lexy glisse une main dans sa poche sans quitter des yeux cette tête sans visage. Ses doigts rencontrent un papier fin qui semble plié en deux. L'étudiante le sort de sa poche puis le déplie afin de lire ce qu'il contient.
– Surt en Sverd... qu'est-ce que ça signifie ?
Alors que la jeune femme attend une réponse, la créature se baisse afin de créer un cercle violet sur le sol. Lexy le regarde sans comprendre.
« – Trouve les et ramène les ici. » Termine la voix dans sa tête.
Lexy n'a pas le temps de demander des explications car, le coup de vent suivant, la créature a disparut sans laisser de trace.
*
Le chemin bleu d'Alexanne la conduit jusqu'à une ville remplie de maisons en pierre. Alexanne scrute chacune des habitations afin de desceller un indice quant à la suite de son épreuve. Chaque maison a ses volets fermés. Elles sont également très fleuries. La végétation couvrant les toits et étant également disposée aux fenêtres des maisons. De grands arbres verts ajoutent au caractère chaleureux de cette ville.
Alexanne arrive à ce qui semble être le centre de la ville. Une magnifique fontaine à l'eau limpide fait face à la jeune fille. Un rosier la parcoure de haut en bas, dévoilant de magnifiques roses aux multiples couleurs. Assise sur le bord de la fontaine, une jeune femme semble attendre. En la détaillant de haut en bas, Alexanne admet qu'elle est très jolie. Elle possède de magnifiques cheveux ocres ramenées en un chignon et une robe aux manches larges de couleur rose.
Lorsqu'Alexanne arrive face à elle, la jeune femme relève la tête vers elle. Alexanne découvre alors un visage loin de ce qu'elle attendait. Alors qu'elle pensait se retrouver face à une jeune femme, l'étudiante se retrouve face à une femme très âgée. De nombreuses rides entourent les yeux noirs de cette femme.
– Bonjour Alexanne, dit cette interlocutrice mystérieuse.
– Bonjour...
Alexanne a décidé de ne pas prendre en compte le fait que cette femme connaisse son nom. Dans cette attraction, tout est possible.
– Ta poche, continue la vieille dame sans la quitter des yeux.
L'étudiante plonge alors une main dans sa poche avant d'en ressortir une feuille de parchemin pliée en deux. En la dépliant, elle lit deux mots : Idunn et Epletre. Alexanne plisse les yeux en essayant de deviner la signification de ces deux mots.
La vieille femme descend de la fontaine avant de se baisser sur le sol. Là, un cercle bleu apparaît. Alexanne la regarde faire en attendant de savoir quoi faire avec ce cercle.
– Trouve les et ramène les ici.
Et sans aucune explication, la femme disparaît.
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Long chapitre :)
Je vais sûrement poster samedi également (2 jours de poste contre un seul). De votre côté, n'hésitez pas à commenter, aimer, partager etc.
à Bientôt !
Julie :3
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