Chapitre 59...
Lexy, Caroline et Alexanne courent à en perdre haleine. Les trois femmes ignorent depuis combien de temps elles sont pourchassées mais elles ne comptent pas s'arrêter.
– Les aboiements se rapprochent ! Lance Caroline sans même se retourner.
En effet, alors qu'elles avaient environ un kilomètre d'écart avec les chiens et leurs maîtres, les filles ne se retrouvent plus qu'à quelques centaines de mètres d'eux. Leur temps est compté. Une meute de chiens est plus rapide que trois femmes courant.
– On ne les sèmera pas comme ça ! Annonce Alexanne. Il nous faut un plan !
– Tu veux faire quoi ? On est en plein milieu d'une forêt ! La contre Lexy en paniquant.
Alexanne jette un coup d'œil à son amie. Celle-ci a le visage aussi blanc qu'un linge et les yeux exorbités. La peur s'est emparée d'elle. Et Alexanne sait qu'une fois que son amie est dans cet état, elle est capable de n'importe quoi pour sauver sa peau.
– Il nous faut un autre plan ! Répète néanmoins Alexanne en essayant d'attirer le soutien de Caroline.
Cette dernière tourne sa tête quelques instants afin d'analyser la distance qu'elles ont avec leurs poursuivants. Elle regarde par la suite autour d'elle tout en réfléchissant. Alexanne évite de justesse une branche tandis que Caroline se met à parler.
– On doit se cacher !
– Tu veux échapper comment à une meute de chiens ? L'interpelle Lexy en n'étant pas du tout convaincue.
C'est alors que la jeune femme aperçoit une mare de boue sur leur gauche.
– La boue ! Reprend Lexy. Ça devrait affaiblir notre odeur.
Les trois filles changent de direction afin d'aller se rouler dans cette mare. Lexy est la première arrivée et se recouvrent de cette substance visqueuse comme si sa vie en dépendait.
Une fois les trois filles totalement recouvertes, elles se mettent en chasse d'un endroit où se cacher.
– Il faut faire attention à nos empreintes, les prévient Caroline.
Alexanne et Lexy approuvent et elles avancent maintenant avec précaution.
– Là une grotte ! Lance Alexanne un peu plus loin.
Les étudiantes se précipitent pour se mettre à l'abri avant d'être aperçues par les cavaliers et les chiens. D'après les aboiements qu'elles entendent, ces derniers ne sont vraiment pas loin et doivent avoir atteint la marre boueuse qu'elles ont quittée il y a peu.
Les filles se tassent dans le fond de la grotte tout en entendant des bruits se dirigeant vers elles. Les chiens flairent de tous les côtés en essayant de retrouver une piste tandis que les cavaliers cherchent également en essayant de repérer des traces de pas. Lexy, coincée dans le fond de la grotte, entend les cavaliers grogner et met une main sur sa bouche afin de ne pas laisser échapper de bruits de peur.
Soudain, des pas se posent sur le haut de leur grotte et les filles se mettent à retenir leur respiration malgré leur cœur battant à toute allure. Un cavalier se tient juste au dessus d'elle et s'il a l'idée de descendre de ce rocher, elles sont mortes. L'homme fait quelques pas de droite à gauche en silence.
Puis, un grognement plus fort se fait entendre et l'écho de ses pas disparaît. Les filles se tassent une nouvelle fois en priant pour que personne ne vienne devant leur grotte.
Après quelques minutes qui leur ont paru des heures, les étudiantes entendent les bruits de sabots s'éloigner. Elles restent néanmoins cachées encore plusieurs minutes afin d'être sûres que leurs poursuivants sont bel et bien partis.
Alexanne est la première à s'approcher de la sortie, elle avance sur la pointe des pieds tout en s'arrêtant tous les pas qu'elle fait pour guetter le moindre bruit. Lorsqu'elle arrive à la limite de la grotte, la jeune femme regarde de tous les côtés afin d'être sûre que les cavaliers et leurs chiens ont disparu.
– La voie est libre, annonce-t-elle par la suite en chuchotant.
Caroline et Lexy la rejoignent en faisant également attention à ne pas faire de bruit. Une fois au niveau d'Alexanne, Lexy prend la parole :
– Il faut que l'on trouve la limite de cette épreuve sans se faire repérer.
Alexanne et Caroline sont d'accord avec elle. Et les trois filles se remettent en marche le plus silencieusement possible avec Lexy en tête. Alexanne, qui se trouve juste derrière elle, regarde son amie en souriant. Finalement, Lexy a réussi à contrôler sa peur et à prendre le dessus sur elle. Alexanne éprouve de la fierté en voyant son amie comme cela.
Les jeunes femmes avancent silencieusement tout en surveillant autour d'elles. Elles n'ont aucune idée de l'endroit qu'elles doivent atteindre pour terminer cette épreuve horrible. Le paysage de forêt semble être sans arrêt le même. Des arbres gigantesques, de la mousse sur les rochers, des feuilles au sol, des brindilles à ne pas écraser etc. Le même paysage. Comme si elles tournaient en rond. Tourner en rond...
– On tourne en rond, remarque Caroline dans un murmure.
Alexanne et Lexy se tournent vers elle.
– J'avais aussi cette impression, confie Alexanne en scrutant les arbres autour.
Les trois étudiantes se regardent sans savoir quoi faire. C'est alors qu'un bruit se fait entendre. Un aboiement.
Les filles deviennent blanches. La boue qu'elles avaient sur elles a séché. Leur odeur a dû revenir. Et les chiens les ont retrouvées.
*
Les garçons sont à peine entrés dans le bâtiment que le véhicule fait irruption sur la place. Gabin, Oliver et Matteo cherchent une fenêtre afin d'observer ce qui s'y passe. Le véhicule, une jeep de couleur verte, se gare de travers sur la place et un homme armé d'un pistolet en descend. L'homme pose alors son regard sur chaque bâtiment. Lorsqu'il se tourne vers le bâtiment où se trouvent les étudiants, ces derniers s'éloignent de la fenêtre afin de ne pas se faire voir. Les garçons attendent quelques instants avant de retourner à leur fenêtre. L'homme armé est alors tourné vers d'autres bâtiments.
Soudain, alors qu'il arrive au dernier bâtiment, il se fige puis positionne son arme avant de tirer. Le bruit de la déflagration fait sursauter les trois étudiants qui se forcent à ne faire aucun bruit. Après avoir tiré, le corps d'un robot apparaît vers le tireur. Celui-ci le regarde quelques instants avant de remonter dans sa jeep et de repartir.
La voiture a à peine disparut au loin qu'Oliver, Gabin, Matteo sont poussés par les robots qui les font sortir du building. Les garçons se mettent sur un côté afin de ne pas se faire entraîner plus loin. Devant eux, les robots ont repris leur activité : ils marchent d'un bâtiment à l'autre tout en repassant par la place.
– Qu'est-ce qui vient de se passer au juste ? Lance Oliver complètement perdu face à l'enchaînement des événements.
Gabin réfléchit tandis que Matteo a les yeux levés vers le minuteur.
– Le minuteur indique une heure quarante sept.
Gabin relève la tête.
– Il a avancé par rapport à tout à l'heure.
– L'horloge aussi, remarque Oliver, il est dix heures vingt trois.
Les trois étudiants se regardent en essayant de comprendre ce qui se passe.
– Je pense que l'on devrait imiter ces robots, propose Matteo, et voir ce qui arrive.
Faute d'avoir une autre idée, les garçons se mettent à marcher de bâtiments en bâtiments tout en passant par la place. Ils marchent pendant quelques minutes lorsque la cloche de l'horloge retentit.
– Dix heures trente, lit Oliver.
Au même moment, Gabin voit les robots se précipiter vers le bâtiment le plus proche.
– Je crois qu'il est l'heure de se planquer ! Lance Gabin en se tournant vers ses amis.
Matteo et Oliver ne se font pas prier et courent jusqu'au building d'à côté.
La jeep de l'homme armé arrive de nouveau sur la place et l'homme entreprend de vérifier chaque bâtiment comme il l'a fait la fois précédente. Les garçons l'observent à nouveau en se cachant au moment où la tête de l'homme se tourne vers leur cachette. Par la suite, l'homme se fige environ à la moitié des bâtiments inspectés. Il met en joue puis tire. Aussitôt un robot apparaît à ses pieds. L'homme le regarde puis remonte dans sa jeep avant de disparaître à nouveau.
La foule de robots repoussent les garçons une nouvelle fois hors du bâtiment et ces derniers se dirigent sur le côté.
– Dix heures trente neuf, lit Matteo sur l'horloge.
– Une heure quarante et un, observe Gabin sur le minuteur.
Ce dernier se tourne par la suite vers ses amis.
– Voilà ce que je pense. Le minuteur nous indique le temps qu'il nous reste avant de terminer cette énigme. Ensuite, l'horloge, elle, sonne toutes les vingt minutes pour annoncer l'arrivée du type. Ensuite, le mec reste sur la place environ dix minutes.
– C'est comme une partie d'un deux trois soleil mélangé à du cache cache, lance Matteo. Sauf que là, si le type voit quelqu'un, il le bute et fin de la partie.
– Mais oui c'est ça ! Intervient Oliver comme s'il avait une révélation. C'est un jeu ! Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est jouer jusqu'à ce que le temps soit fini.
Gabin et Matteo approuvent et se mettent à marcher de bâtiment en bâtiment tout en passant par la place. Les trois garçons restent en groupe et surveillent sans arrêt l'heure sur l'horloge.
Les parties s'enchaînent sans encombre et bientôt, il ne reste plus que quarante minutes et l'horloge indique onze heures trente. Au son de la cloche, les garçons se sont cachés dans l'un des bâtiments que l'homme vérifie toujours en avant dernier. La voiture arrive sur la place et l'homme procède alors à son inspection. Il n'est pas arrivé à hauteur du building où se cachent les étudiants qu'un robot est tué. Après un bref regard pour lui, l'homme reprend sa voiture avant de disparaître.
Les étudiants sortent rapidement afin de ne pas se faire pousser. D'après leurs calculs, la prochaine sonnerie et la prochaine inspection seront les dernières avant la fin de l'énigme. Les étudiants discutent à propos de la facilité de l'épreuve et restent dans un coin.
C'est alors que l'horloge se met à sonner. Gabin, Oliver et Matteo se regardent avec surprise. Ils ont l'impression que les dix minutes restantes sont passées rudement vite. Ils n'ont pas fait d'aller-retours entre bâtiments cette fois-ci.
– On a trop parlé ! Lance Oliver. Il faut que l'on retourne dans le bâtiment.
Les garçons se frayent alors un chemin entre les robots pour rentrer dans leur building. Une fois les robots tous rentrés, les garçons arrivent à leur tour à la porte du bâtiment. Matteo est le premier à essayer de rentrer mais il se retrouve bloqué par une force invisible. Le jeune garçon tente plusieurs fois de franchir la porte mais il est repoussé à chaque fois.
– Je n'arrive pas à rentrer, dit-il avec une voix secouée par la surprise.
Gabin le regarde étonné et essaye à son tour. Tout comme Matteo, une force invisible l'empêche de rentrer dans ce bâtiment. Oliver a beau tenter également, il est repoussé.
– On essaye le bâtiment d'à côté ! Vite ! Lance alors Gabin.
À la porte de ce nouveau building, la même chose se produit. Les étudiants se dirigent alors vers un autre bâtiment, sans succès.
– Qu'est-ce qu'il se passe ?! S'écrit alors Gabin en ne comprenant pas pourquoi ils ne peuvent pas rentrer se cacher.
– Je crois que l'on n'a pas respecté toutes les règles du jeu et que du coup on est puni, réfléchit Matteo en se grattant la tête.
Le bruit de la voiture est de plus en plus fort. Elle sera sur la place d'un moment à l'autre.
– Il nous faut une idée ! Se tourne Gabin en direction de la jeep.
– L'épreuve s'appelle la planque, rappelle Oliver, alors on doit se trouver un endroit où se cacher afin de ne pas être vus.
Les garçons observent les environs autour d'eux. Quelques planches ainsi que des corps de robots jonchent le sol. En échangeant juste un regard, les étudiants savent ce qu'ils ont à faire.
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