Chapitre 8...(corrigé)

Gabin et Lexy attendent leurs amis depuis maintenant une demie heure. La jeune femme ne peut s'arrêter de s'imaginer le pire pour eux. Elle sait déjà qu'ils ne s'entendent pas, donc s'ils ont eu la même énigme qu'elle et son copain, la résolution de l'énigme ne sera pas quelque chose de simple pour eux. Et puis, le fait que le temps passe et qu'ils n'arrivent ne met pas notre étudiante dans un état de tranquillité.

– Ne t'inquiète pas, ils vont y arriver, tente de la rassurer Gabin avec un sourire.

Lexy essaye de le lui rendre et de croire en ses paroles. Mais rien n'y fait, son inquiétude pour ses amis est beaucoup trop forte. Elle tourne maintenant en rond malgré les tentatives de son copain pour la calmer.

Jusqu'à ce que...

– Pourquoi tu ne m'as pas écouté tout à l'heure dans cette putain de baraque ?! Hurle soudain la voix d'Oliver, les faisant, elle et Gabin, se retourner d'un coup.

– J'étais sûre d'avoir trouvé !

Gabin lance un regard fier à son amie. Il avait raison.

– Et moi je savais que tu te trompais bordel ! Et le pire c'est que je te l'ai dis ! Pourquoi tu ne m'as pas écouté ?!

Oliver et Alexanne arrivent vers leurs amis en continuant de s'engueuler tandis que Gabin et Lexy se regardent sans savoir quoi faire, ni quoi dire. D'après ce qu'ils entendaient, l'épreuve s'était mal passée pour eux. Néanmoins ils se mettent à sourire, ravis de voir leurs amis en vie.

– On est toujours en vie, non ?! Continue Alexanne en croisant les bras. Alors pourquoi tu viens me faire chier avec ça sérieux ?!

– Attends, tu rigoles j'espère là ?! On est en vie grâce à qui ?! C'est qui qui s'est pris le couteau dans l'épaule ?! C'est qui qui a failli crever cramer parce que tu ne trouvais pas comment nous sortir de ce couloir de malade ?!

Gabin et Lexy continuent d'assister à cet échange, tel à un match de tennis, ou aucun des deux ne semblent vouloir laisser l'autre avoir le dernier mot. Ils semblent être passés par beaucoup de choses, se disent leurs amis en essayant de tout suivre.

– Tu me veux quoi au juste ?! Demande soudainement la jeune fille en le coupant méchamment.

– J'en sais rien ! Crie Oliver limite hors de lui. Que tu t'excuses au moins pour tout ce que l'on a dû subir à cause de toi !

Gabin se rapproche d'eux dans un geste de pacification mais il arrive trop tard. La main d'Alexanne vole avant de se cracher sur la joue d'Oliver, laissant les trois autres pris par la surprise.

– Et toi ? Tu t'es déjà excusé pour ce que tu m'as fais subir il y a sept ans ? Termine-t-elle en lui lançant un regard noir.

– Quoi ?!

Oliver la fixe en se tenant sa joue blessée. Il a été surpris par la force de la jeune fille. Cette dernière le regarde avec mépris avant de se tourner vers les panneaux. Elle trouve son chemin et s'aperçoit qu'elle est avec Gabin. Elle se dirige par la suite vers lui en lui annonçant qu'ils partaient. Gabin se tourne vers sa copine, étonné par l'autorité de la jeune fille, et l'embrasse rapidement avant de partir sur son chemin en suivant Alexanne. De son côté Lexy se tourne vers Oliver mal à l'aise. C'est la première fois qu'elle voit son amie comme ça. Le garçon fixe le poteau sans vraiment lire les inscriptions sur les flèches directionnelles. Ils restent silencieux quelques minutes jusqu'à ce que la jeune femme propose à partir.

Lexy et Oliver sont maintenant sur leur chemin rouge et violet. Le garçon reste silencieux tandis que la jeune femme n'est pas rassurée. Elle tripote le bas de son haut en ne cessant de regarder autour d'eux. Comme elle voudrait être avec son copain. Soudain, la voix du jeune garçon rompt le silence, manquant de faire sursauter son amie :

– Tu sais de quoi elle parlait ?

La jeune femme, pas du tout en train de repenser à l'engueulade qu'il y avait eu entre son amie et lui, répond distraitement :

– Qui ?

– Alexanne. À propos de ce que je lui aurais fait lorsque l'on était au collège.

Lexy se tourne vers lui en s'arrêtant soudainement si bien que le garçon la regarde surpris.

– Si tu ne vois pas ce que c'est, je ne te le dirai pas.

Elle se remet à marcher et Oliver accélère le pas afin de la rattraper.

– Pourquoi ?

– Ce n'est pas à moi de te le dire.

Son attitude devient de plus en plus froide envers le jeune garçon. Ce dernier le remarque mais continue à insister. Il a horreur que l'on lui cache des choses. Il préfère ne pas être au courant du tout que de savoir que quelqu'un lui cache quelque chose.

Ils se remettent à marcher en silence sur ce chemin, chacun dans ses pensées. Oliver a beau faire le tour de ses souvenirs de l'époque, il n'arrive pas à mettre la main sur un quelconque moment où il aurait fait du mal à Alexanne. Il avait bien remarqué que du jour au lendemain, l'attitude de cette dernière avait totalement changé envers lui mais il ne savait pas pourquoi.

Il jette alors un coup d'œil à son amie qui a délaissé le bas de son haut pour passer ses bras autour d'elle, toujours pas rassurée.

– Tu ne peux vraiment rien me dire ? Pas même un indice ?

La jeune femme pousse un soupir en posant ses yeux sur lui.

– Il faut que tu vois ça avec elle, pas avec moi, lui répond-elle en espérant clore la conversation.

Oliver se met à grogner intérieurement en voyant qu'il n'obtiendra rien de Lexy. Elle a beau être la copine à son meilleur ami, elle est aussi la meilleure amie d'Alexanne. Les deux étudiants marchent donc en silence sur ce chemin forestier. L'atmosphère est assez sombre. Peu de rayons de soleil les éclairent et un léger vent balaye leurs cheveux. Oliver se surprend à frissonner et comprend pourquoi sa camarade n'est pas rassurée. Lui non plus ne l'est pas. Il craint une autre épreuve comme celle de la maison aux zombis. La dernière fois il avait failli y laisser sa peau. Soudain, ils arrivent devant une porte claire, plantée en plein milieu du chemin. Les deux étudiants s'arrêtent à quelques mètres de la porte, ne sachant pas quoi faire.

– C'est quoi cette porte ? Demande Lexy en se tournant son compagnon de route.

Le garçon hausse les épaules pour signifier son ignorance. La jeune femme continue à le fixer, s'attendant sûrement à des mots réconfortants qu'aurait pu prononcer son copain. Oliver jette des coups d'œil mal à l'aise autour de lui ne sachant quoi lui dire et commence à s'avancer vers la porte. Il sent les mains de la jeune femme l'attraper par le bras gauche pendant qu'il marche mais ne relève pas. Les deux étudiants s'approchent donc doucement, comme si d'un coup quelque chose allait surgir de la porte pour les tuer. Après ce qu'il a vécu dans la Porte de la Mort, Oliver s'attend à tout maintenant. Finalement face à la porte, ils peuvent la détailler du regard : faite d'un bois étonnement blanc, encadrée par une décoration sculptée simple en rosaces et une poignée faite d'un acier brillant. En levant les yeux, Lexy et son compagnon découvrent une inscription en lettres d'or et tout en arrondi.

– La porte des rêves... lit Lexy dans un souffle.

Le garçon s'éloigne par la suite de sa partenaire afin de faire le tour de la porte. Il ne comprend pas comment une porte peut se retrouver en plein milieu d'un chemin. Donne-t-elle sur un endroit ? Si oui, comment ?

– On fait quoi, demande la jeune femme lorsqu'il revient vers elle, on entre ?

– Je sais pas...

Oliver ne veut pas vraiment passer une autre porte. La dernière fois qu'il l'a fait, il a failli mourir un nombre assez élevé de fois et cela le suffit. En plus, il a comme une sorte de pressentiment concernant ce qui les attend si jamais ils décidaient à la passer...

Un vent violent s'abat brusquement sur eux, décrochant un cri de la part de Lexy.

Faites de beaux rêves les enfants... Surtout ne laissez pas vos rêves vous emprisonner... car si vous restez bloquer dedans, ils pourraient bien devenir vos pires cauchemars. Il n'y a qu'un pas entre le rêve et le cauchemar... Annonce le fantôme sans apparaître auprès d'eux.

Les deux étudiants la cherchent des yeux en vain en regardant tout autour d'eux. Par la suite, le vent violent se met à souffler plus fort autour d'eux, faisant voler les feuilles mortes et la poussière qui entourent le chemin. Lexy s'accroche à Oliver en accentuant son cri au fur et à mesure que le vent devenait de plus en plus puissant. Puis un bruit d'orage se met à résonner et elle le lâche pour aller ouvrir la porte avant de l'attraper par la main à nouveau. Le garçon se retrouve donc, malgré lui, attiré avec elle et ils passe cette porte.

Et se mettent à tomber en criant.

* *

Sur un autre chemin similaire mais de couleur jaune et bleu, Gabin marche aux côtés d'une Alexanne fixant devant elle en bouillonnant de l'intérieur. Elle a fait allusion à quelque chose qu'Oliver lui aurait fait lorsqu'ils étaient plus petits mais le jeune homme n'arrive pas à se souvenir quoi. En même temps, à cette époque, il venait juste de rencontrer Oliver et avait que très peu de contacts avec la jeune fille. Et vu l'état de cette dernière, il n'ose pas lui demander ce dont elle parlait.

– Lexy est sûrement au courant, se met-il à penser, je lui demanderai lorsque nous nous reverrons.

Les deux étudiants marchent donc en silence lorsqu'ils aperçoivent au loin une porte en bois sombre barrant la route. Pour la première fois depuis leur départ, Alexanne lève les yeux vers lui, visiblement abasourdie par la présence de cette porte à cet endroit. Un premier frisson commence à parcourir le corps de la jeune fille tandis que sa surprise se transforme en inquiétude. De son côté, Gabin se met à penser à sa copine. Il espère qu'Oliver saura prendre soin d'elle et la protéger. Le jeune homme se tourne vers sa partenaire en essayant un sourire pour la rassurer.

– Ne t'en fais pas, ça va aller.

Alexanne esquisse un mouvement de tête et le suit sur la défensive. Sa dernière expérience avec une porte lui a laissé de mauvais souvenirs et elle ne voudrait pas que ça recommence. Elle arrive devant la porte au moment où Gabin termine son tour autour.

– C'est bizarre, elle semble donner sur rien, commente-t-il par la suite.

Alexanne ne sait que répondre et se contente de détailler la porte : en bois sombre, légèrement sculptée avec des motifs l'encadrant, poignée en une sorte d'acier gris. En levant les yeux, elle perçoit une inscription gravée en lettres d'or et dans une police assez rectiligne.

– La porte des cauchemars... lit-elle dans un murmure.

Inconsciemment, le mot «cauchemars» lui donne des frissons et la jeune fille se retrouve à croiser les bras sur sa poitrine. De son côté, Gabin commence à devenir de plus en plus anxieux.

– On doit y entrer à ton avis ? Finit par demander sa partenaire avec une petite voix.

– Je pense, même s'il n'y a pas de fond...

– Sûrement un truc surnaturel encore...

Les deux étudiants se regardent sans vraiment oser toucher cette porte. Ils savent qu'ils devront entrer mais ils n'ont pas le courage de poser la main sur la poignée. Brusquement, un vent violent s'abat sur eux, les faisant se recroqueviller en fermant les yeux.

– Qui craint le grand méchant loup, méchant loup, grand loup noir ? Qui craint le grand méchant loup ?! Se met à chanter la voix perçante du fantôme.

Gabin et Alexanne regardent tout autour d'eux, cherchant des yeux la forme fantomatique du spectre mais ils ne la voient pas. Néanmoins, elle continue à chanter ces deux phrases jusqu'à ce qu'un hurlement de monstre ne se fasse entendre avant de se mettre à crier, telle une actrice dans un film d'horreur, d'une voix stridente. Les deux étudiants se mettent à crier eux aussi, en sentant la peur monter puis sans réfléchir, Gabin appuie sur la poignée. Alexanne se rapproche de moi jusqu'à l'agripper par le bras en regardant sans cesse autour d'elle complètement apeurée. Les cris du fantôme disparaissent progressivement tandis qu'un autre bruit encore plus terrifiant s'impose dans la forêt. Ils auraient dit qu'une bête gigantesque courait dans leur direction. Gabin ouvre la porte en grand puis attrape Alexanne pour l'entraîner avec lui. À peine ils franchissent la porte qu'ils se mettent à tomber sans s'arrêter...

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