Chapitre 39...(corrigé)
Lorsqu'Oliver se réveille, le soleil n'a pas bougé de place. C'est comme si le temps n'avait pas continué son déroulement durant son sommeil. Le temps semble s'être arrêté depuis que les étudiants ont commencé cette attraction.
Oliver se met assis et s'aperçoit qu'Alexanne n'est plus auprès de lui. Après l'avoir cherché des yeux, le garçon voit qu'elle se trouve pas très loin et discute avec Gabin. À l'autre bout du carrefour se tient Lexy regardant ses ongles. Les yeux d'Oliver se reposent sur Alexanne en entendant son rire et le garçon se met à sourire.
– Bon sang, ce que j'avais pu être aveugle... Se dit-il en ne cessant de la regarder.
Oliver se lève afin de les rejoindre.
– Vous êtes potes maintenant ? Lance-il en arrivant avec un sourire.
Oliver se met à côté d'Alexanne et Gabin lui répond :
– Oui, on va dire que l'on a fait la paix.
– C'est cool ça.
Oliver passe un bras par dessous les aisselles d'Alexanne et l'attire contre lui. La jeune fille se laisse faire mais Oliver ressent sa crispation. Oliver se dégage rapidement en m'excusant. Alexanne lui adresse un petit sourire puis reprend sa discussion avec Gabin qui les regardait bizarrement.
– Quel abruti... S'énerve intérieurement Oliver contre lui-même. Je viens à peine de me déclarer et de l'embrasser et je me mets à agir comme si nous étions vraiment ensemble. Mais est-ce qu'on l'était ? Pour moi la réponse est oui. Mais Alexanne semble attendre une preuve.
– On devrait peut-être continuer maintenant que vous êtes réveillés... Propose Lexy en s'approchant, coupant Oliver dans ses pensées et Gabin et Alexanne dans leur discussion.
Les trois étudiants acquiescent et Oliver se lève avant d'aider Alexanne à se lever. Gabin se lève doucement en essayant de masquer sa douleur mais Oliver n'est pas dupe.
– Ça va aller mon pote ? S'inquiète son ami en venant l'aider.
Gabin le repousse gentiment.
– Oui ne t'inquiète pas.
Oliver ne cesse de le fixer avec inquiétude. Les paroles de Gabin ne l'ont pas du tout convaincu. Et à voir la tête d'Alexanne, elle aussi a peur pour lui. Gabin se tient à moitié plié tout en se maintenant les côtes. Il se dirige doucement jusqu'au chemin qui le concerne. Oliver décide d'ignorer le rejet de son ami et vient passer son bras sous l'aisselle de Gabin afin de l'aider à marcher.
– Bon courage ! Leur lança Alexanne alors que les garçons empruntent le chemin rouge et jaune.
– Vous aussi ! Lui répond Oliver en lui lançant un dernier sourire avant de partir avec Gabin.
Alexanne reste à les fixer jusqu'à ce que les deux garçons disparaissent à un virage. Elle se retrouve maintenant seule avec Lexy.
– On devrait y aller nous aussi... Dit Lexy en se dirigeant vers leur chemin.
Alexanne ne répond rien et se contente de la suivre.
Les filles marchent un petit moment en silence, Lexy devant et Alexanne derrière, fixant son « amie ? ». Puis, n'y tenant plus, la jeune fille pose la question qui lui brûle les lèvres :
– Tu ne ressens plus rien du tout pour Gabin ?
Lexy ne répond pas tout de suite, fixant le sol devant elle, les lèvres tremblantes. Alexanne continue à guetter ses faits et gestes afin de discerner une réponse. En regardant celle qui avait été sa meilleure amie, Alexanne commence à éprouver de la peine pour elle. Elle se dit que son amie doit être complètement perdue pour avoir agi comme elle l'avait fait.
– Tu devrais t'excuser auprès de lui, continue Alexanne avec une voix plus douce.
– C'est fait.
La réponse de Lexy surprend Alexanne. La jeune fille n'a pas vu Lexy s'excuser auprès de son ancien copain.
– Je me suis excusée quand vous dormiez Oliver et toi, lui explique-t-elle comme si elle lisait dans ses pensées.
Alexanne accélère le pas afin de la rattraper et de se mettre à sa hauteur.
– Et alors ?
– Je sais pas. Je suis partie avant qu'il ne me donne une réponse.
La jeune fille garde le silence un instant tout en la fixant. Son regard semble peser à Lexy puisqu'elle détourne le regard vers la forêt. Elle a les larmes aux yeux.
– Il doit me détester en ce moment. J'en suis sûre. Commence à pleurer Lexy en approchant une main de sa bouche.
C'est comme si elle réalisait tout ce qu'elle avait fait à cet instant là.
- Gabin n'est pas comme ça Lexy, essaye de la rassurer Alexanne, il est compréhensif...
Lexy s'arrête d'un coup à pleurer et se retourne vers Alexanne, faisant sursauter cette dernière.
– Ne parle pas de lui comme si tu le connaissais ! Crie alors Lexy les yeux rouges. Tu ne le connais pas ! Ce n'est pas parce que tu es amie avec lui depuis cinq minutes que tu peux te permettre de le connaître plus que moi !
Alexanne reste bouche bée, ne comprenant pas cet excès de colère soudain.
– Lexy, je...
La jeune femme ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit et reprend le chemin à grandes enjambées. Lexy la regarde faire encore sous le choc de ses paroles.
– Est-ce qu'elle vient de me faire une crise de jalousie ? Se demande-elle en essayant de comprendre le comportement de Lexy.
Un sourire s'étire sur les lèvres de l'étudiante à cette idée.
– La Lexy que je connais est peut-être encore là... Conclue-t-elle en se mettant à la suivre.
Alexanne n'essaye pas de reparler à Lexy durant tout le reste du trajet. Et Lexy ne lui adresse pas la parole également. La jeune femme se sent perdue. Perdue dans ce qu'elle ressent à propos de Gabin. Mais aussi quant à sa meilleure amie. Lexy est consciente qu'elle l'a déçue. Elle le sent même. Elle avait voulu se rattraper mais elle n'y est pas arrivée...
Soudain le chemin bicolore laisse place à un chemin en gravier gris. Alexanne rattrape alors Lexy et les deux filles se regardent, stoppant net leurs pensées respectives. En levant les yeux, elles aperçoivent une sorte de bâtiment abandonné qui se dresse devant elles.
Les deux étudiantes auraient dit un vieil entrepôt en béton qui avait perdu son toit et dont les façades avaient bien soufferts. En haut d'un petit porche qui symbolisait l'entrée, elles pouvaient lire « L'Entrepôt ».
Alexanne se rapproche encore de Lexy avant de dire :
– Je le sens pas du tout cet endroit...
– Moi non plus.
Néanmoins les deux filles savent qu'elles doivent entrer à l'intérieur du bâtiment. Elles se mettent donc doucement en marche et passent le porche qui ouvre sur l'entrepôt. La première chose qu'elles entendent est le bruit d'une lame que l'on aiguise. La lumière du soleil est telle que lorsqu'elles arrivent dans l'obscurité du bâtiment, leurs yeux mettent du temps à s'habituer.
Une fois que les deux étudiantes retrouvent leur vision, elles peuvent voir qu'elles ne sont pas seule. Devant elles se trouve un homme de dos. Il est grand et porte un long manteau noir et blanc. Il doit les entendre s'approcher car il se tourne vers elles. Son visage est entouré de longs cheveux noirs et blancs. Ses yeux également arborent ces couleurs.
– Bienvenue dans mon humble demeure... Lance cet étrange personnage avec un faux sourire.
Les deux filles se regardent, ne sachant pas ce qu'elles sont censées faire.
L'homme pose son sabre sur une table en aluminium puis commence à s'approcher des deux étudiantes.
– L'épreuve de l'Entrepôt est très simple. Vous allez vous battre jusqu'à ce que l'une de vous soit à terre.
L'individu se poste juste devant les filles avant de les dévisager chacune à leur tour.
– Comment ça à terre ? Relève Alexanne avec inquiétude.
L'homme se tourne vers elle en souriant. Lexy aurait dit qu'il attendait que quelqu'un pose la question. Il se penche doucement afin que son visage ne se retrouve qu'à quelques centimètres de celui d'Alexanne.
– C'est un combat à mort ma petite...
* *
Les deux garçons marchent sur le chemin. Ou plutôt, Oliver aide Gabin à marcher sur le chemin.
Ce dernier déteste être assisté comme ça. Avec sa nature sportive, les problèmes de santé sont un truc qui ne lui arrivent jamais. Ou quand ça lui arrivent, Gabin sait se débrouiller seul. Mais là, il semblerait que l'étudiant en soit totalement incapable.
– Vous avez parlé de quoi alors avec Alexanne ? Change de sujet Oliver.
Gabin sourit en le voyant passer du coq à l'âne. Juste avant Gabin avait eu le droit à un débat, qui avait plutôt était un monologue de la part d'Oliver vu qu'il avait été le seul à parler, sur le côté sucré de la pastèque. Oui oui. Oliver lui avait parlé pendant au moins dix minutes de son amour pour les pastèques, de leur côté juteux, rafraîchissant et tout.
– Alors ?
Gabin sourit en voyant l'impatience de son ami ce qui fait hésiter le jeune homme à lui répondre. Le fait de voir Oliver impatient comme il l'était fait rire son ami.
– Un vrai gamin... se dit Gabin intérieurement en le regardant.
– Gabin, allez réponds... Le relance Oliver avec de grands yeux.
– On a parlé d'un peu plein de trucs. Je sais pas moi, de nos études, de l'attraction, de mes côtes...
Oliver hoche la tête en le fixant. Gabin sent que son ami attend autre chose.
– En fait tu veux savoir si elle m'a parlé de toi, c'est ça ?
Les joues d'Oliver deviennent légèrement rouges. Gabin a touché dans le mille. Il trouve son ami tellement prévisible.
Comme Oliver le fixe toujours, Gabin en déduit que le jeune garçon attend sa réponse.
– Non on a pas parlé de toi. Enfin j'ai essayé de lui demander ce qu'elle ressentait pour toi.
– Et qu'est-ce qu'elle t'a répondu ?
– Elle n'a rien dit, elle a tourné sa tête vers toi et t'a fixé très longtemps, elle souriait tristement. Alors j'ai compris.
Gabin se met à lui sourire. Il trouve son ami chanceux d'être aimé comme cela. Le jeune homme en est limite jaloux.
Mais au regard d'Oliver, Gabin se demande si lui a également compris. Les deux étudiants continuent à marcher et Oliver reste silencieux. Gabin lui jette des regards de temps en temps afin de voir si l'illumination va lui monter au cerveau. Oliver continue à marcher en fixant devant lui mais Gabin voit bien qu'il a les yeux dans le vide.
– Alexanne est une fille bien, dit Gabin pour le conforter, elle n'est pas comme toutes celles que tu t'es tapées.
Son ami hoche doucement la tête afin de me montrer qu'il l'a écouté.
– Tu penses que je suis amoureux ?
– Ça c'est à toi de me le dire.
– Oui, c'est con comme question...
Oliver n'ajoute rien et les deux garçons continuent à marcher sans rien dire. Après un virage, ils finissent par arriver devant une sorte de construction de style asiatique. Oliver et Gabin se retrouvent face à une sorte de temple japonais de couleur brun-rouge. En s'approchant légèrement, ils voient que cette bâtisse n'est pas un temple.
Le toit et les poteaux sur les côtés les ont induits en erreur. Un tatami se trouve en son centre. Et à côté des quelques marches qui mènent au tapis, se trouve un autre poteau avec l'inscription « Dojo » dessus.
Gabin se dégage d'Oliver afin de monter les marches par lui-même. Le jeune homme serre les dents afin de combattre la douleur et s'aide de la rampe. Oliver ne se laisse pas faire et vient malgré Gabin lui donner un coup de main. Ce dernier l'en remercie, pas très fier, et les deux garçons arrivent devant le tatami. Au centre de celui-ci, assis sur ses chevilles, dans la position du diamant, se trouve un vieil homme. Les deux étudiants sont surpris de le voir. Ils ne l'avaient pas du tout aperçu du chemin. Les yeux fermés de l'ancien sont bridés et ses cheveux ont délaissé sa tête. Il porte une sorte de kimono noir et blanc.
Gabin et Oliver se regardent sans savoir quoi dire.
L'homme relève doucement sa tête en leur direction et se lève en ouvrant les yeux. La couleur de ses pupilles surprennent les garçons : le personnage a une pupille noire du côté gauche et une blanche du côté droit.
– Yokoso, wagaya he. Leur lança-t-il en passant tour à tour son regard sur Oliver puis sur Gabin.
Gabin regarde Oliver afin de savoir si son ami a compris ce que vient de dire l'ancien. Oliver arbore un regard aussi perdu que celui du jeune homme. Le japonais se met à sourire et à parler en français :
– L'épreuve du Dojo est très simple. Vous allez vous battre jusqu'à ce que l'un de vous soit à terre.
– Comment ça à terre ? Veut savoir Gabin inquiet.
Le vieil homme plante son regard dans le sien avant de lui répondre.
– C'est un combat à mort.
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