Chapitre 36...(corrigé)

 – Tu es fâché contre moi, n'est-ce pas ? Demande Lexy d'un coup en brisant une statuette en forme de chenille.

Oliver ne répond pas tout de suite. Il brise trois statues avant de lui lancer une réponse négative.

– Tu peux me le dire tu sais. Je le sens bien que tu m'en veux.

Le garçon n'ajoute rien et ils reprennent tous les deux leur travail en silence. Ils ont de l'eau qui leur arrive aux mollets. Aucun des deux ne semble se rendre compte que l'eau monte. Lexy a terminé de briser toutes les statues qui se trouvent autour d'elle. Elle se déplace donc au centre de la clairière afin d'en briser d'autres.

L'eau monte encore et arrive bientôt à hauteur des cuisses de la jeune femme. Lexy se tourne vers Oliver. L'eau arrive aux genoux de ce dernier. Puis en se retournant vers mon travail, Lexy s'aperçoit d'une chose : l'eau s'arrête au niveau des poteaux et semble être retenue par une sorte de mur invisible.

– On est dans une boîte... souffle-t-elle soudainement en comprenant.

Oliver ne l'entend pas et malgré elle, Lexy se met à briser les statues plus rapidement. Elle réussit à casser toutes les statues présentes autour d'elle puis se dirige dans un autre secteur.

L'eau arrive finalement aux fesses de la jeune femme.

– Il va falloir que l'on se dépêche, dit Lexy assez fort pour qu'Oliver l'entende.

Ce dernier relève la tête vers elle et approuve d'un petit signe de tête. Les deux étudiants se répartissent la zone à casser et puis ils se remettent au travail. Lexy s'occupe de la zone gauche tandis qu'Oliver se charge de celle de droite. Ils cassent toutes les statues qui se trouvent dans leur zone et puis finissent par arriver devant les deux poteaux indiquant la fin de la clairière.

Ils ont de l'eau jusqu'au ventre.

– Tu as bien tout cassé ? Lui demande Oliver lorsqu'ils se rejoignent.

La jeune femme hoche la tête. Oliver passe devant elle et essaye de franchir la porte. Mais ses mains sont stoppées par le mur invisible. Le garçon essaye de passer ailleurs mais obtient le même résultat. Il se retourne alors vivement vers sa partenaire et lui repose la même question, avec un air de reproche cette fois-ci.

– Oui je te dis ! Lui répond Lexy en haussant elle aussi la voix.

– Pourquoi on peut pas passer alors ?

– Mais je sais pas moi ! Tu es vraiment sûr que c'est ce que l'on devait faire ?

– Si vous voulez sortir, vous devrez laisser s'exprimer votre nature destructrice, récita le garçon, mais attention, ne laissez pas le désespoir vous gagner. C'est évident, non ?

Lexy ne répond pas en ne voulant pas créer de problème. Oliver la regarde avec un regard noir. La jeune femme ne l'a jamais connu comme ça. Depuis qu'elle les a rencontrés, Oliver et Alexanne, l'étudiante l'a toujours pris pour le gars qui passe son temps à faire rire les autres. Pour résumer, elle ne l'a jamais vu fâché contre quelqu'un. Même pas contre Alexanne qui l'ignore depuis très longtemps.

Et là, à voir le regard qu'il avait sur elle, Lexy ne se sent pas à l'aise. Elle a une sorte d'appréhension même. Comme si elle craignait qu'il ne lui fasse quelque chose.

– Bon, on refouille toute la zone, on n'a pas le choix. Lance le garçon en se mettant au travail.

Lexy ne répond rien et se met également au travail.

* *

Alexanne marche derrière Gabin en faisant bien attention à ne rien toucher. Les deux étudiants n'ont pas fait beaucoup de chemin depuis qu'ils sont dans cette clairière. Et pour cause, ils avancent très doucement afin de ne rien casser. Gabin, plus agile que la jeune fille, lui montre le chemin si bien qu' Alex essaye de marcher dans ses pas.

– Tu penses qu'Oliver pourrait faire quelque chose à Lexy ? Redemande Gabin avec une voix inquiète.

Alexanne n'arrive toujours pas à y croire : Gabin s'inquiète pour sa copine alors qu'elle a tenté de le tuer.

– Tu es toujours amoureux d'elle, n'est-ce pas ?

Il ne répond pas et Alexanne prend son silence pour un oui. La jeune fille laisse échapper un petit soupir puis répond à sa question.

– On parle d'Oliver. Il ne ferait pas de mal à une mouche.

Le jeune homme hoche doucement la tête.

L'eau est montée depuis le début de leur chemin. Les deux étudiants en ont maintenant jusqu'aux genoux. Ils marchent un petit peu en silence puis le regard d'Alexanne se porte derrière elle. En observant l'entrée de la clairière elle voit que l'eau semble s'arrêter aux deux poteaux, comme si une sorte de verre la retenait.

– On est dans une sorte de boîte...

– Qu'est-ce que tu dis ? Demande Gabin en se retournant.

Alexanne lui fait part de son observation et il se met à réfléchir.

– On devrait se dépêcher alors...

La jeune fille lui emboîte le pas et tous les deux, ils reprennent la marche en silence.

– Il se passe quoi à ton avis si on brise les statues ? Demande la jeune fille en évitant un lapin.

– Je ne sais pas. Mais à mon avis, on ne veut pas savoir...

Alexanne n'ajoute rien.

L'étudiante a maintenant de l'eau au niveau des fesses, ce qui rend sa marche assez difficile. Elle se sent gauche et a du mal à continuer de suivre les pas de Gabin. Si bien qu'elle est rapidement distancée. Gabin ne semble pas s'en apercevoir et n'a de l'eau que jusqu'aux cuisses. Alexanne se décide alors à le héler. Il se retourne et essaye de l'encourager à avancer plus vite.

– Allez Alexanne, tu vas y arriver. Il faut que l'on accélère.

La jeune fille retient une remarque et se met à accélérer du mieux qu'elle le pouvait. Gabin attend que sa partenaire soit à nouveau juste derrière lui pour reprendre sa marche. Il continue à l'encourager et Alex se met à bougonner intérieurement :

– Ce n'est quand même pas ma faute si je suis petite. Je voudrais bien l'y voir lui avec quinze centimètres de moins. Je suis sûre qu'il n'aurait pas fait mieux.

L'attention d'Alexanne se relâche durant ce moment de râlerie intérieure et son pied écrase malencontreusement quelque chose. Les deux étudiants n'entendent pas le bruit que cela fait, néanmoins, Alexanne s'arrête de bouger, laissant son pied où il est. Gabin fait quelques pas seul puis il semble remarquer que sa partenaire ne le suit plus. Il se tourne alors et la voit complètement immobile.

– Alexanne ? Mais qu'est-ce que tu fais ? Il faut que l'on se dépêche.

– Je... il se pourrait bien que... sans faire exprès, commence à bégayer l'étudiante en se sentant honteuse.

– Tu as écrasé quelque chose ?

Alexanne sent la peur dans son regard aussi elle ne réussit à répondre qu'en hochant la tête.

– Je suis désolée, finit-elle en baissant la tête.

Elle entend son partenaire se déplacer vers elle et relève la tête.

– Tu as toujours le pied dessus ? Lui demande-t-il avec une voix douce, essayant de ne pas apeurer la jeune fille plus que ça.

– Oui, j'ai peur de ce qui pourrait arriver si je l'enlève.

– Pourtant il va bien falloir avancer si on veut sortir d'ici, tu ne crois pas ?

– Si...

Alexanne inspire profondément avant de retirer son pied tout doucement. Elle le repose à un endroit à l'abri et ne bouge plus.

Rien ne se passe.

Les deux étudiants poussent un soupir de soulagement et puis se remettent en chemin.

Ils n'ont même pas parcouru trois mètres qu'un bruit sourd se fait entendre. Gabin et Alexanne s'arrêtent en se regardant.

– Tu entends la même choses que moi ?

– On dirait un bruit de tuyau, lui répond Gabin.

Cela ne présageait rien de bon.

Il y a une sorte de bruit d'explosion et puis un geyser d'eau apparaît de l'endroit où Alexanne a écrasé la statue précédemment. Alexanne pousse un cri de surprise et manque de basculer dans l'eau. Gabin la rattrape de justesse et commence à l'entraîner avec lui en la tenant. D'autres explosions se font entendre.

Toutes les statues sont en train d'exploser en même temps.

* *

Lexy et Oliver ont reparcouru la clairière deux fois mais la porte ne veut toujours pas s'ouvrir. Le garçon a de l'eau jusqu'au ventre et Lexy jusqu'à la poitrine. D'ici peu ils seront submergés.

– On fait quoi maintenant ? Demande Lexy en sentant la peur arriver.

L'étudiant n'en a aucune idée.

– Oliver ? Insiste-t-elle en voyant que son partenaire ne lui répond pas.

– Je ne sais pas ! Cherche un peu toi aussi au lieu de toujours te reposer sur les autres. Explose-t-il sous la pression.

Lexy ne répond rien sous le choc et lui tourna le dos.

– Tant mieux si elle boude. Se dit Oliver intérieurement. Elle m'énerve. Elle ne prend jamais aucune initiative et attend toujours qu'on lui mâche tout le travail. Franchement comment Gabin fait pour l'aimer ? Elle est chiante, colérique, égoïste, lunatique et j'en passe... Comment fait-il sérieusement ?

– Peut être que tu as mal compris l'énigme. Peut être que ce ne sont pas les statues qu'il faut casser. Essaye Lexy en refaisant face à Oliver.

– Et ça serait quoi à ton avis ? Y'a rien d'autre à casser ici à...

Oliver s'arrête dans sa phrase en fixant le mur invisible qu'il y a derrière Lexy. La jeune femme suit son regard avant de le regarder en essayant de comprendre à quoi il pensait.

– Vite des grosses pierres ! Lance Oliver en essayant d'en apercevoir à ses pieds.

Lexy se met également à chercher tout en demandant.

– Tu vas en faire quoi ?

– Tu avais raison. C'est pas les statues qu'il faut casser. C'est le mur lui même.

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